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19 octobre 2012 5 19 /10 /octobre /2012 15:35
Pourim cours 10 (1979)

http://www.toumanitou.org/toumanitou/la_sonotheque/fetes_et_calendrier/pourim/cours_10

339 02

Durée : 30,4 minutes
Face B

 

…/…

 

En particulier le nom de Dieu n’apparait pas dans le livre d’Esther. Il apparait par allusion, en sofei tevot ou rashei tevot.

La raison : comme ce livre devait être traduit dans toutes les langues de l’empire, on a eu peur qu’il fut traduit en utilisant des noms des divinités païennes.

C’est parce que c’est là que s’arrêtent les toladot, les engendrements.

Le prix à payer pour que le peuple juif soit sauvé c’est de donner la reine Esther aux goyim. Elle est devenue la reine des Perses !

Et les toladot ont commencé avec Sarah et se termine avec Esther. D’après la tradition elles doivent recommencer avec une femme. Peut-être était-ce Golda Méïr, je ne sais pas, ou bien quelque chose comme ça…

 

Mardochée était chef de la communauté juive. Le roi Assu´reus avait donné à Hamane la prérogative royale. Tout le monde devait se prosterner devant Hamane, mais Marochée ne voulait pas se prosterner. Mardochée descend de Benjamin. Lorsque Jacob a rencontré Esaü le seul à ne pas s’être prosterné fut Benjamin qui n’était pas encore né. De là on sait que les descendants de Benjamin ne se prosterne jamais.   

L’identité de Benjamin est très importante. Benjamin représente la dernière ligne de résistance. Là où est Benjamin, l’avenir de l’histoire d’Israël passe. C’est intentionnellement que al meguila nous explique que Mardochée est un descendant de Benjamin. C’est donc normal qu’il ne veut pas se prosterner devant Hamane. Parce que Hamane descend d’Amaleq descendant d’Esaü.

 

L’événement de Pourim est très important parce que le temps de la révélation de la Torah s’arrête. Officiellement il est occulté, il est caché. La dimension de survie d’Israël est de refaire la communauté. C’est pourquoi ces versets indiquent l’importance que cette communauté ait accepté l’instauration de la fête de Pourim. La fête de Pourim se fait par deux comportements qui font la communauté : les amis et l’absence de faute ce jour-là. 

 

Ki-Tissa :

33.11

 יא וְדִבֶּר יְהוָה אֶל-מֹשֶׁה פָּנִים אֶל-פָּנִים, כַּאֲשֶׁר יְדַבֵּר אִישׁ אֶל-רֵעֵהוּ; וְשָׁב, אֶל-הַמַּחֲנֶה, וּמְשָׁרְתוֹ יְהוֹשֻׁעַ בִּן-נוּן נַעַר, לֹא יָמִישׁ מִתּוֹךְ הָאֹהֶל.

11 Et Hashem parlait à Moïse panim el panim face à face, comme parle un homme à son ami ish leréheou ; puis Moïse retournait au camp. Mais Josué, fils de Noun, son jeune serviteur, ne quittait pas l'intérieur de la Tente

 

Autre lecture possible « Kaasher : quand ».

Dieu parle à Moïse lorsqu’un homme parle à son ami. 

C'est-à-dire lorsqu’on réalise le verset de ish leréêhou , alors Dieu parle à Mosheh.

Bien que la révélation se soit arrêtée, elle continue s’il y a fraternité dans la communauté.

C’est pourquoi cette mitvah de « yishloa’h matanot » à Pourim c’est la suite de la révélation. Cela a l’air paradoxal. Il y a une allusion dans le verset lui-même : bien que la révélation se soit occultée, elle continue lorsque Pourim est réalisé (mishloa’h manot - matanot laevionim).

En d’autres termes : Si on réalise la mitzvah de vehavtah lerehakha kamokha alors la révélation commence.

 

Je vous en donne l’illustration dans la Halakha.

Une halakha établit que le fait d’envoyer à quelqu'un un ‘hidoush de torah constitue un « mishloa’h manot ». Donc on peut envoyer un dvar torah.

 

Je reviens sur le point important de l’absence du nom divin dans la méguila : c’est parce que c’est l’arrêt des toladot.

 

Alpha

 

Midrach Rabah 58,3 - Rabbi Akiva était assis et enseignait et ses élèves somnolaient. Il a voulu les réveiller. Il a dit: «Pourquoi Esther a-t-elle régné sur 127 provinces? Parce qu’Esther descendait de Sarah qui a vécu 127 années, elle (Esther) a régné sur 127 pays.

 

La méguila commence par nous apprendre que l’empire d’Assuérus avait 127 provinces.

Et le midrash met cela en rapport avec Sarah qui a vécu 127 années.

Lorsque le roi assuérus avait répudié la reine Vashti, il avait convoqué toutes les prétendantes du royaume et c’est Esther « qui a trouvé grâce aux yeux du roi ». Le midrash nous apprend que c’est parce qu’elle descend de Sarah. Sarah a vécu 127 ans et Esther a régné sur 127 provinces. Les toladot commencent à Sarah et s’arrêtent avec Esther. Il y a une sorte de sacrifice qui sera fait pour pouvoir obtenir ce salut de la communauté juive : ce que représente Esther va être donné aux Goyim ! Alors la royauté passe chez les Goyim, la souveraineté passe chez les Goyim, et on ne se rend pas compte de cela. Esther était la fiancée de Mardochée ! Hayitah BeOmna Ito   

 

La règle de la Halakha : personne n’a le droit de faire vivre une femme chez lui s’il ne veut pas se marier avec elle. Cela va très loin d’ailleurs. Je ne vous le dis pas parce que si vous connaissez la loi vous risquez d’être en faute ! (Rires)

La royauté passe chez les Goyim. Avec un clin d’œil dans la méguila d’Esther : tout le monde sait que le vrai roi c’est Mordékhaï ! Lorsque le roi demande ce qu’il faut faire pour un homme qui lui a  sauvé la vie, Hamane répond : le déguiser en roi !

C’est là un thème important : on est descendu dans la galout en tant qu’hébreux et un juif c’est un hébreu déguisé en persan !

Un des rites importants de Pourim est de se déguiser pour savoir qu’on est déguisé !

Le déguisement de Pourim dévoile que les Juifs sont déguisés. ,

Traditionnellement on se déguise en juif. Un juif c’est un hébreu déguisé. Et le jour de Pourim pour s’en rappeler il doit se déguiser…

 

La tradition veut qu’au moment du retour d’Israël en Eretz Israël, la royauté quitte les Goyim pour revenir en Israël. Nous sommes dans une période de transition, on remarque que dans notre époque toutes les dynasties s’arrêtent. Surtout les grandes dynasties. Le plus spectaculaire, c’est la dynastie de Perse elle-même. Quelque temps avant la dynastie d’Ethiopie, avec le roi des rois des rois... soi-disant descendant du roi Salomon. Il y a quelques années la royauté s’est arrêtée en Grèce, par un jour de ‘Hanoukah… Après la première guerre mondiale cela s’est arrrêté en Italie. Et la dernière attendue c’est l’Angleterre. Dans peu de temps. Ils ont eux-mêmes une tradition dans ce sens-là, il est fort probable que le prince Charles soit le dernier. Ils ont une tradition avec la cathédrale de Westhminster avec des colonnes sur lesquelles ils scultent chaque tête royale. Il reste une colonne et demie… Les Chrétiens ont également une tradition sur la fin de la série des Papes qui doit s’arrêté bientôt…

De façon générale, les royautés s’arrêtent partout… et cela revient lentement en Israël. On a déjà un président de l’état ! Ce sont des étapes.

 

La Halakha établi qu’en présence d’un roi des goyim il faut dire une brakha.

Baroukh Atah

Parce qu’il n’y a de royauté que celle d’Israël mais telle qu’elle s’est dispersée chez les Goyim. Derrière ce roi des Goyim, il y a la malkhout d’Israël.

 

Q : Panim el Panim ?

R : Panim el Panim : face à face. 

C’est l’expression Panim BaTorah : la Torah a des dévoilements suivant les midot. La Torah se dévoile dans la midat ha‘hesed : Panim shel ‘hessed, elle se dévoile dans l amidat hadin c’est Panim shel Din. Et Panim el Panim c’est l’unité des midot.

 

…/…

 

***

 

Guemara shabat 88a

Shemot 19.17

« Et ils se rassemblèrent au pied de la montagne ».

"Israël s´installa sous la montagne"[1]. "Sous la montagne?" S´interroge Rav Yossef Bar Avdimi. Oui, explique‑t‑il, ce verset nous enseigne que D‑ieu plaça le Mont Sinaï au dessus des hébreux comme un tonneau et leur dit: "Si vous acceptez la Thora, c´est bien, sinon là‑bas sera votre tombeau". Rav A´ha fils de Yaakov interpella: Si c´est ainsi, la violence a été utilisée pour la Thora! Rav a dit : malgré cela ils l’on de nouveau accepté au temps d’Assuérus.

 

 

Comment ? Parce que la contrainte de la révélation s’est arrêtée et qu’ils ont accepté Pourim : ils ont accepté la suite de l’histoire juive.  C'est-à-dire que la permanence de l’histoire juive s’accroche à Pourim.

 

Ainsi qu’il est écrit : « qimou veqiblou hayehoudim ils ont accompli et accepté les Juifs les jours de Pourim » Esther 9.27

 

Et la guémara explique : ils ont accompli ce jour-là ce qu’ils avaient accepté avant.

Parce que le verset aurait du dire : ils ont accepté et ils ont accompli !  

Mais il dit qiblou ce qu’ils avaient accepté au mont Sinaï.

 

9.27

כז קִיְּמוּ וקבל (וְקִבְּלוּ) הַיְּהוּדִים עֲלֵיהֶם וְעַל-זַרְעָם וְעַל כָּל-הַנִּלְוִים עֲלֵיהֶם, וְלֹא יַעֲבוֹר--לִהְיוֹת עֹשִׂים אֵת שְׁנֵי הַיָּמִים הָאֵלֶּה, כִּכְתָבָם וְכִזְמַנָּם: בְּכָל-שָׁנָה, וְשָׁנָה.

Ils ont accompli et accepté les Juifs sur eux et sur leur postérité et jusqu’à tous ceux qui s’adjoignent à eux (les guérim) de faire sans exception ces deux jours de fêtes comme ils ont été écrits et en leurs temps (ceux qui le font le 14 et ce qui doivent faire le 15).

 

Le verset est écrit « Qimou veqibel » sans le vav mais on lit « qimou veqiblou » au pluriel.

Que signifie le pluriel ?

C’est ce qu’on appelle un qri-ktiv. C’est écrit d’une façon et lu d’une autre.

 

Le midrash explique l’alternative divine : soit ils acceptent soit ils sont enterrés sous la montagne.

Ils ont accepté la Torah du Sinaï mais pourtant ils sont morts dans le désert donc enterrés là-bas ?

Ils ont été enterrés dans le désert pour avoir refuser d’entrer en Erretz Israël.

De là on apprend qu’entrer en Eretz Israël et accepter la Torah c’est la même chose.

Ce n’est pas moi qui le dis, c’est la guémara !

Cela nous explique le singulier, parce que dans toute cette génération un seul est rentré, c’est Kalev ! Le seul qui a vraiment accepté. Yehoshoua était l’élève de Mosheh, et il a un verset pour lui. Mais il y a un verset spécial pour Kalev Ben Yefouneh. Kalev seul rentrera en Israël et il a hérité d’une ville. Le verset dit clairement que tous seront enterrés là-bas sauf Kalev Bin Yefouneh qui a vraiment accepté…

 

Des douzes explorateurs seuls deux ont accepté. Yehoushoua cela va de soi parce qu’il sera le Moïse de sa génération. Et Kalev Ben Yefouneh est en allusion dansle singulier de Qibel : le seul qui a vraiment accepté.

 

Parce que c’est au moment de Pourim qu’il se dévoile qu’ils avaient vraiment accepté au Sinaï… 

 

Le midrash aurait du dire :

« Si vous accepté c’est bien sinon ICI sera votre tombeau ». Mais il y a écrit SHAM – là-bas !

Or, le verset parlant de la génération enterrée dans le desert emploie l’expression Sham !

Qui est dit au moment où ils otn refusé d’entrer en Eretz Israël.

 

(Voir http://www.toraisrael.com/Franch/show.asp?id=38564)

 

Comprenez que dansla guémara accepter la torah signifie entrer en Eretz Israël, et ne pas vouloir entrer en Israël signifie être candidat à être enterré dans le désert (la diaspora).

Ils acceptent la Torah en diaspora en se préparant. Une marche sur place qui n’avance pas…

 

Q : une autre fois vous disiez que les toledot passaient par les hommes mais que le diagnostic est fait par les femmes ?

R : les tolédot c’est la modification de l’identité du père, mais la matrice de cette modification c’est la femme. Les toldot passent par la femme, en ce sens qu’on est le fils de sa mère. Le diagnostic de la lignée par laquelle passe les toladot est fait par la mère.

 

Dans tout ce qui concerne ce monde-ci c’est la mère. Si on prie pour ce monde-ci on donne le nom de la mère. Parce que le monde à venir est acquis. Si on prie pour le monde à venir on donne le nom du père.

 

Par exemple une brakha à la torah si quelqu’un est malade : on donne le nom de la mère. Si on fait un kaddish on donne le nom du père.

C'est-à-dire que le Olam Haba est acquis par la mère. Et pour les choses qui concernent ce monde-ci on donne le nom de la mère.

Tandis que le Olam Hazeh est acquis par le père, et tout ce qui concerne le Olam Haba on donne le nom du père.

 

 <fin>

*****

*****

 

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17 octobre 2012 3 17 /10 /octobre /2012 19:51
Pourim cours 10 (1979)

http://www.toumanitou.org/toumanitou/la_sonotheque/fetes_et_calendrier/pourim/cours_10

339 01

Durée : 41,6 minutes
Face A

 

…/…

 

Parmi les différentes mitzvot de Pourim (le jeûne, le mishtei) il y a deux mitzvot particulières qui sont importantes : la mitzvah de tsédaqah qui s’appelle matanah la-évionim : les cadeaux aux pauvres. Et la mitzvah de mishloa’h manot (l’envoi à au moins deux de ses amis une part - manah - de son repas de Pourim). Il faut au moins deux plats cuisinés et une bouteille de vin. On a pris l’habitude de s’envoyer des douceurs, c’est en plus. La mitzvah réelle et de partager son repas.

 

Ces deux mitzvot ensembles sont des mitzvot de constitution de la communauté. C’est relié au rite des shékalim. Vous apprendrez que le shabat qui précède le Rosh ‘Hodesh Adar, le shabat qui précède Pourim, le shabat qui précède rosh ‘Hodesh Nissan, le shabat qui précède Pessa’h sont des  shabatot spéciaux. Vous comprendrez ce qu’est Shabat Zakhor, Shabat Rosh ‘Hodesh, Shabat Hagadol et Shabat Shekalim.

 

On avait l’habitude de rassembler la participation de l’ensemble de la communauté au moment de Rosh ‘Hodesh Adar pour préparer la caisse nécessaire pour acheter les sacrifices pour le temple. La règle était que ce n’était pas un seul donateur qui donnait cet argent mais qu’il y ait une participation de tous. On rassemblait un demi-shékel par famille.

 

Chapitre 9 à partir du verset 20 de la Méguila:

20 Mardochée mit par écrit ces événements et expédia des lettres à tous les juifs, proches ou éloignés, dans toutes les provinces du roi Assuérus,

Pendant tout le temps de la Méguila on l’appelle Mordekhaï HaYéhoudi.

Du point de vue strictement historique, c’est déjà le temps où le mot de Yehoudi va prendre le sens qu’il aura par la suite lorsque nous traduisons en français par juifs et non par judéens.

Je vous rappelle de quoi il s’agit :

Après le temps du roi Salomon, survient le schisme : 9 tribus et demie ont formé le royaume du nord qui est appelé le royaume d’Israël 

Et qui avait pour capitale Shomrom Samarie et qui était dirigé par une dynastie de la tribu d’Ephraïm, donc des descendants de Joseph.

Ce royaume du nord a été détruit le premier par la civilisation babylonienne. Est resté le royaume du sud qui était le royaume de Juda et qui avait pour capitale Jérusalem, et qui comportait la tribu de Juda, la tribu de Benjamin et la moiitié de la tribu de Manassé et les Lévites étaient divisés dans les deux royaumes.  Très rapidement ce royaume s’est appelé royaume de Juda du nom de Juda mais finalement tous les membres du royaume de Juda (comme par exemple Mardochée descendant de la tribu de Benjamin – ish yemini) ont pris le nom de Yehoudayim, les Judéens. Yomdim dans le sens de Judéens.

C’est ce nom-là qui va devenir le nom des Juifs de diaspora. EL Yehoudim. C'est-à-dire que les Israélim se son perdus. Ce sont ceux qu’on appelle les dix tribus perdues. En réalité 9 et demi.

Les recherches actuelles tentent d’identifier les traces de ses tribus qui se sont fondues dans le paysage humain. Convertis à l’islam pour une grande partie. Probablement, la majorité des Afghans dans la résistance contre la Russie descendent de ses tribus. Ils sont des descendants de Joseph comme le confirme une de leurs traditions.   

Nous savons par ailleurs que ce sont les descendants de Joseph qui finalement assureront le retour messianique de la fin des temps. Et si un jour ils reviennent, ils seront plus nombreux que les Juifs eux-mêmes...

Sont restés les Judéens du royaume du sud qui ont été détruits 150 ans après le royaume du nord, et toute cette cimmunauté de Perse, était les descendants des Judéens du premier temple. Auxquels ce sont joints certains rescapés des familles du royaume d’Israël.

Ensuite, il y a eu le retour quelques années après ces événements qui a fondé le deuxième royaume de Juda. Ce retour n’a été que partiel, il y a eu cette diaspora des Judéens qui sont restés dans le royaume de Babel et qui sont les descendants de cette communauté où lesevénements se sont passés.

 

Le modèle de la diaspora a commencé par cette diaspora des Judéens du premier temple qui ne sont pas revenus au temps du deuxième temple.

 

L’origine du judaïsme yéménite et ashkénaze vient de cette diaspora du Bayit Rishone qui n’est pas revenue au temps du Bayit Shéni. Alors que l’origine du judaïsme séfarade c’est la diaspora du Bayit Shéni détruit 400 ans après.  

 

20 Mardochée a écrit ces événements et il envoya des livres à tous les Juifs, proches ou éloignés, dans toutes les provinces du roi Assuérus

 

C’est un empire qui fait beaucoup penser à l’empire soviétique, avec une constitution officiellement très libérale, avec l’autonomie de chaque république, avec le cas particulier des Juifs qui n’avaient pas de territoire et le parti des Amaléçites au pouvoir.

Nous avons les républiques soviétiques qui ont toutes officiellement une autonomie culturelle, linguisitique et nationale même. Comme nous le verrons dans les premiers versets de la Méguilat Ester, c’était comme la constitution de l’empire d’Assuérus, avec les deux identités inclassables : Les Juifs et les Amaléçites, en rapport schématiquement avec les Juifs et le parti communiste au pouvoir.

 

20 Mardochée a écrit ces événements et il envoya des livres à tous les Juifs, proches ou éloignés, dans toutes les provinces du roi Assuérus

 

On peut lire au sens propre der l’éloignement géographique ou au sens figuré de l’éloignement de l’identité juive. C'est-à-dire que cela concernait tous les Juifs.

 

כא לְקַיֵּם, עֲלֵיהֶם--לִהְיוֹת עֹשִׂים אֵת יוֹם אַרְבָּעָה עָשָׂר לְחֹדֶשׁ אֲדָר, וְאֵת יוֹם-חֲמִשָּׁה עָשָׂר בּוֹ: בְּכָל-שָׁנָה, וְשָׁנָה.

De prendre sur eux et de faire le 14ème jour du mois de Adar et le 15ème jour chaque année.

 

Dans toutes les villes c’est le 14 Adar qu’est Pourim, et dans les villes entourées de murailles au temps de Josué dit la guémara, c’est le 15 Adar. En particulier Jérusalem qui était une ville entourée de murailles en ce temps-là. Et toutes les villes du monde entier dont on sait qu’elles étaient entourées de murailles au temps de Josué lors de la conquête d’Israël, alors c’est Pourim le 15 adar.

Noramllement la guémara aurait du dire les villes entourées de murailles au temps d’Assuérus ! Pourquoi la mention du temps de Josué ? Réponse de la guémara : c’est à cause d’Eretz Israël.

Nous verrons de quoi il s’agit.

 

כב כַּיָּמִים, אֲשֶׁר-נָחוּ בָהֶם הַיְּהוּדִים מֵאֹיְבֵיהֶם, וְהַחֹדֶשׁ אֲשֶׁר נֶהְפַּךְ לָהֶם מִיָּגוֹן לְשִׂמְחָה, וּמֵאֵבֶל לְיוֹם טוֹב; לַעֲשׂוֹת אוֹתָם, יְמֵי מִשְׁתֶּה וְשִׂמְחָה, וּמִשְׁלֹחַ מָנוֹת אִישׁ לְרֵעֵהוּ, וּמַתָּנוֹת לָאֶבְיֹנִים.

 22 comme les jours où les Juifs étaient en repos de leurs ennemis, lorsque cela a basculé pour eux de l’angoisse en joie et du deuil en fête pour en faire des jours de festin mishtei et de réjouissances et (une occasion) d'envoyer des parts de repas l'un à l'autre et des cadeaux aux pauvres.

 

Retenez cette expression de Pourim par excellence : Nahafor : tout est à l’envers.

A relier au thème de ce que les goyim appellent le carnaval. Ce n’est pas par hasard que c’est à la même époque ! Le principe du carnaval c’est Nahafor, les lois s’inversent. Par exemple, dans les yeshivot le dernier de la classe prenait la place du rosh yéshivah et fait un shiour de Pourim…

C’est le thème par exemple du marquis de Carabas. (Une transformation de Barabas) c’est le jour où les fous sont des gens normaux et les gens normaux sont les fous…

Dans tous les pays, et surtout dans le Brésil, sorte d’anti-Israël au niveau de la qédoushah d’Israël.

La seule société où on ne peut pas être raciste. Toutes les races sont représentées, mélangées.

Les Juifs au Brésil ne s’y sentent pas bien, tout est à l’envers pour eux.  

Effectivement, chez les Goyim lors du carnaval la loi morale est inversée, alors qu’à Pourim pour les Juifs c’est l’épreuve morale la plus fine. Cf. le rite du vin et le problème du « Ad lo yada ».

 

כב כַּיָּמִים, אֲשֶׁר-נָחוּ בָהֶם הַיְּהוּדִים מֵאֹיְבֵיהֶם, וְהַחֹדֶשׁ אֲשֶׁר נֶהְפַּךְ לָהֶם מִיָּגוֹן לְשִׂמְחָה, וּמֵאֵבֶל לְיוֹם טוֹב; לַעֲשׂוֹת אוֹתָם, יְמֵי מִשְׁתֶּה וְשִׂמְחָה, וּמִשְׁלֹחַ מָנוֹת אִישׁ לְרֵעֵהוּ, וּמַתָּנוֹת לָאֶבְיֹנִים.

 22 comme les jours où les Juifs étaient en repos de leurs ennemis, lorsque cela a basculé pour eux de l’angoisse en joie et du deuil en fête pour en faire des jours de festin mishtei et de réjouissances et (une occasion) d'envoyer des parts de repas - יְדַבֵּר אִישׁ אֶל-רֵעֵהו   ish el réêhou un homme à son ami et des cadeaux aux pauvres.

 

Ce sont deux mitzvot différentes.

La mitzvah de Matanot LaEvionim pour la Tzedaqah.

Et la mitzvah de mishloa’h manot

 

כג וְקִבֵּל, הַיְּהוּדִים, אֵת אֲשֶׁר-הֵחֵלּוּ, לַעֲשׂוֹת; וְאֵת אֲשֶׁר-כָּתַב מָרְדֳּכַי, אֲלֵיהֶם.

23 Les juifs accepta sur eux tout ce qu’ils avaient commencé de faire et ce que Mardochée leur avait recommandé par écrit;

 

Remarquez le singulier du verbe.

 

Trois dimensions de l’identité d’Israël : Am Israël, Torat Israël, Eretz Israël.

On peut y faire apparaitre les trois grandes dimensions de la lutte contre Israël dans l’antisémitisme.

Les trois tentatives différentes de détruire Israël. 

Au niveau du peuple. Et Pourim est la commémoration de cet échec : quelque soit les tentatives de détruire le peuple en tant que peuple, cela échoue.

Au niveau de sa Torah. Et Sim’hat Torah commémore cela.

Au niveau de sa terre. C’eest la tentative ultime. Dans le monde entier, l’antisémitisme a changé de style. Il ne s’agit plus de détruire les Juifs ou de les assimiler mais de les couper de Eretz Israel. Cette troisième tentative ne réussira pas non plus. A quel prix c’est un autre problème.

C’est la plus dangereuse actuellement parce que c’est celle qui est en cours.

 

KiTissa 33.7-11

Après la faute du veau d’or, la révélation divine à Moïse ne s’effectue que dans le Moéd, le Mishkane. Et la Torah nous indique que ce Ohel Moéd séparait les camps, donc la révélation à Moïse est particularisée à Moïse après la faute du veau d’or.

Il y a là le verset qui définit ce niveau de la révélation à Moïse dans le Ohel moed :

 33.11

 יא וְדִבֶּר יְהוָה אֶל-מֹשֶׁה פָּנִים אֶל-פָּנִים, כַּאֲשֶׁר יְדַבֵּר אִישׁ אֶל-רֵעֵהוּ; וְשָׁב, אֶל-הַמַּחֲנֶה, וּמְשָׁרְתוֹ יְהוֹשֻׁעַ בִּן-נוּן נַעַר, לֹא יָמִישׁ מִתּוֹךְ הָאֹהֶל.

11 Or, Hashem parlait avec Moïse panim el panim face à face, comme parle un homme à son ami ish leréheou ; puis Moïse retournait au camp. Mais Josué, fils de Noun, son jeune serviteur, ne quittait pas l'intérieur de la Tente

 

On retrouve cette même expression - יְדַבֵּר אִישׁ אֶל-רֵעֵהו   ish el réêhou -  dans les deux versets.

« Ish le réêhou » pour  mishloa’h manot et « ish el réêhou » pour la révélation à Moïse.

 

Le thème est celui de l’importance de ce qui se passe à Pourim, indépendamment du contenu de l’histoire, indépendamment du contenu de l’événement du salut d’Israël, cette dimension Am Israël en danger. Et il n’y a pas de doute ici qu’il s’agit du premier récit de la problématique de l’antisémitisme tel qu’on le connait depuis dans la disapora, avec l’intention de détruire le peuple comme peuple. C’est que c’est le temps de la fin de la révélation. La Mégilat Ester est le dernier livre révélé. Au niveau de la Mégilat Ester la révélation se cache. C’est le sens du mot « Ester », on rentre dans un monde caché, nistar.

 

Le mot de Ester est un mot persan. Elle s’appelait Hadassah en hébreu.

C’est le temps de la fin de la révélation, et la tradition a donné la même dignité à la Mégila Ester qu’au Sefer Torah.

 

Quelles sont les causes objectives immédiates dévoilées de la fin de la révélation ?

C’est la destruction de la nation d’Israël qui est le réceptacle de cette révélation. Dix tribus sont détruites. C’est donc le temps où la réception est impossible. Même si à l’échelle individuelle à chaque génération des membres du peuple d’Israël sont capables d’être prophètes ils ne peuvent pas l’être parce que les conditions objectives de la révélation ont été détruites.  

Il en résulte que cette capacité prophétique va s’attrophier et se restreindre à l’envergure de la communauté, ou du Beit Hamidrash… ce sont les grands d’israël à travers les générations. Rashi Ramban, Rambam, Yehouda Halévi, Rabi Yosef Karo…  qui ont la valeur des prophètes. Mais n’étant pas dans le temps objectif de la prophétie alors cela se résorbe dans la dimension appelée Roua’h Haqodesh. La tradition enseigne que le commentaire de Rashi fut formulé par Roua’h Haqodesh. Cela signifie que si Rashi avait vécu au temps de la prophétie il aurait été un prophète.

Idem avec Maïmonide et son Mishnei Torah, le Kouzari, Ramban, les grands livres… Et la guémara bien entendu.

 

C’est la même chose mais dans une toute autre envergure. 

Parce que les conditions objectives de cette capacité de réception à l’échelle de la nation ont été détruites. La première raison est la perte des dix tribus. C'est-à-dire que la fonction prophétique n’a pas quitté Israël mais elle s’est caché à ce niveau qu’on appelle l’inspiration de Roua’h haQodesh.

 

C’est complétement différent de ce que les Chrétiens en ont fait. Ils ont inversé les concepts et ont appelé cela l’Esprit-Saint, qui chez eux fait des enfants, alors que chez nous il fait des livres ! 

 

Et la deuxième raison est que le lien avec Eretz Israël a été coupé.

 

A cette époque le lien avec Eretz Israël était encore très proche dans le temps. C’était une communauté qui arrivait à peine d’Eretz Israël. Au niveau de Mordekhaï et des autres prophètes comme Malakhi, il y avait cette capacité de prophétie mais elle se cache et rentre dans la clandestinité, elle est occultée, nistar. Comme Ester. C’est la raison de cette coïncidence dans les termes. Hadassah s’appelle Ester en persan. C’était le nom d’une divinité païenne Astarté.   

 

La révélation est arrêtée et le mérite d’Israël d’être resté fidèle à la révélation antérieure s’accroche à la fëte de Pourim.

C’est un thème important étudié dans la guémara : c’est au moment de Pourim que se dévoile qu’Israël a vraiment accepté la Torah au Sinaï.

L’explication est très simple : Israël au pied su Sinaï accepta la Torah révélée par Dieu, donc contraint et forcé, parce que quand Dieu se révèle l’homme perd toute liberté. Cela n’enlève pas le mérite d’être arrivé au Sinaï pour revevoir la Torah. Mais du moment que Dieu se révèle, il n’y a pas de liberté.

Le midrash l’explique d’une façon simple : lorsque le roi est présent le serviteur n’est pas libre. Où est donc le mérite du serviteur ? C’est d’être parvenu librement à l’endroit où il rpedrait sa liberté. 

 

Ce sont les 49 jours de Pessa’h à Shavouot. Mais le 50ème jour le serviteur est pris au piège. L’étude du Omer entre Pessa’h et Shavouot : la Torah demande de compter 7 semaines 50 jours. Mais 7 semaines font 49 jours ! En fait on en compte que les 49 jours, si on les acompté le 50ème nous est donné, sinon le 50ème n’est pas là. Cela est lié aux 50 niveaux de la sagesse dont on ne peut acquérir que 49. Et si on acquiert 49 le 50ème est donné. 

 

Donc au pied du Sinaï il n’y a pas de mérite sans la liberté.

 

La guémara cite le verset disant que les Hébreux sont arrivés au pied de la montagne.

 

Shémot - Yitro 19.17 :

יז וַיּוֹצֵא מֹשֶׁה אֶת-הָעָם לִקְרַאת הָאֱלֹהִים, מִן-הַמַּחֲנֶה; וַיִּתְיַצְּבוּ, בְּתַחְתִּית הָהָר.

17 Moïse fit sortir le peuple du camp au-devant de la Divinité et ils s'arrêtèrent au pied de la montagne.

 

Rashi : Dans le bas de la montagne… Au sens littéral : « au pied de la montagne ». Mais le midrach explique que la montagne a été arrachée à son endroit et a été renversée sur eux comme une coupole (Shabath 88a).

On peut lire en hébreu « sous la montagne ».

 

Gémara Shabat : Hashem a soulevé la montagne disant à Israël : « si vous acceptez ma torah c’est bien, sinon ici sera votre tombeau ».

Question de la guémara : cela donne une possibilité de contestation ca rla Torah a été imposée de force ! 

Réponse : la Torah c’est l’autentification de l’identité même d’Israël. A un certain niveau d’identité on ne peut plus dire oui ou non, puisque c’est le niveau d’être. Etre ou ne pas être là est la question. Dire non à la Torah serait dire non à son être. C’est ce que dit le midrash dans sa formulation imagée: une fois arrivés à la Torah si vous acceptez c’est bien sinon vous disparaissez ! Il n’y a pas de demi-mesure possible. Israël est l’Israël de la Torah ou il n’est pas Israël.

A l’échelle individuelle ce lien à la Torah peut se réaliser à des niveaux très différents même négatifs. Mais Israël au niveau collectif ne peut pas renier la Torah.

Comme je dis souvent c’est la différence profonde entre un juif athée et un non-juif athée.

Le non-juif athée ne croit pas que Dieu existe, le juif athée croit que Dieu n’existe pas. C’est très différent. La relation est très différente.

 

A un dernier colloque j’étais avec Robert Mizrahi. Il est en train de faire teshouvah. Il a fini son discours en disant : Il est possible que la fin de ma vie je dise que je me suis trompé de point de vue.

Je lui ai raconté une fois dans un colloque avec un autre de ses collègues marxistes au temps de la guerre, il avait dit qu’il ne coyait pas en Dieu. Je lui répondu ce n’est pas grave l’essentiel c’est que Dieu croit en toi. C’est cela le vrai problème pour un juif. La relation du juif avec la Torah peut avoir des distances à l’échelle individuelle, mais c’est l’existence d’Israël comme tel. C’est ce que dit ce midrash.

 

La guémara continue :

Ils ont de nouveau accpté librement au temps d’Assuérus.

C'est-à-dire qu’au temps d’Assuérus la contrainte de la révélation a cessé et donc le lien à la Torah s’est dévoilé comme étant libre en absence de la contrainte de la prophétie. En présence du prophète on ne peut pas discuter.

 

(Même ceux qui ne sont pas d’accord avec ce que dit le prophète ne discuttent jamais du fait qu’il s’agisse d’un prophète. Ils savent qu’ils vont contre la vérité. Un peu ála façon de ce que dit LaRoshefoucaud : le vice est un hommage rendu à la vertu. Voyez dans tout le Tanakh. Jamais les prophètes n’ont à démonter qu’ils sont prophètes. Leurs contemporains le savent bien. Ils sont pour ou contre mais ils le savent. Nous n’avons plus expérience de cette procimité avec un prophète. C’est un événement qui a cessé.).

 

Donc le fait que les Juifs aient continué d’être juifs après Pourim c’est la preuve qu’au Sinaï ils avaient finalement accepté librement. Cela révèle la véritable motivation. Sinon se serait dévoilée une autre motivation en absence de contrainte. 

 

Le peuple juif resté fidèle à la Torah une fois la contrainte disparue, c’est la preuve que c’était librement qu’ils l’avaient accepté. Ils le prouvent en acceptant d’ajouter aux mitzvot de la Torah la fête de Pourim. Puisque c’est la première fois qu’ils acceptent une mitzvah en absence de contrainte de révélation.  

 

Deux éléments importants : l’arrêt de la révélation et la continuation du lien à la révélation.

Pourim est le dévoilement par excellence de l’attachement d’Israël à la Torah. Parce que la révélation a cessé et on continue.

 

On a le dernier Beit hamidrash avec Mordekhaï, Malakhi, Ezra et Néhemiah qui sont des prophètes mais c’est la fin de la prophétie. Ezra c’est la charnière entre le temps des prophètes et le temps de ‘hakhamim.

 

…/…

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15 octobre 2012 1 15 /10 /octobre /2012 20:45

 

Pourim cours 9c (1979)

http://www.toumanitou.org/toumanitou/la_sonotheque/fetes_et_calendrier/pourim/cours_9

338 03 ?

Durée : 35,1 minutes
Face C

 

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… De la même manière pour l’hébreu, il y a le lashone haqodesh et l’hébreu de la communication des consciences, l’hébreu de la rue, l’ivrit comme on dit en hebreu moderne. La parole exprime l’âme, et l’intelligence est une des fonctions de l’être vivant mais celui qui parle n’est pas l’intelligence.

 

Q : Comment se fait-il que le lashone haqodesh soit si imagé ?

R : C’est un langage concret, mais la signification du langage elle est abstraite.

Barekh signifie bénir. Mais le même mot peut servir pour dire maudire. C’est au niveau du langage concret. Pour comprende ce que signifie bénir et ce que signifie maudire avec le même terme concret il faut s’élever au niveau de la signification de cette racine qui elle est absolument abstraite et qui peut avoir deux exposants. On était arrivé à l’idée de densité de l’être et fécondité. Et lorsque la densité est adaptée au véhicule qui la reçoit alors il y a bénédiction, mais lorsqu’elle est mal adaptée il y a malédiction. Un courant trop fort passant dans une ampoule la fait éclater. On a donné trop. Le trop est une malédiction.  

Il faut arriver à la notion absolument abstraite. Tant qu’on reste au niveau des images cela crée des passions. L’image est la source des mythes. L’image est la source de violence.

 

Q : Vous aviez dit au début de l’année sur Bereshit que la différence entre l’homme et l’animal ne se faisait pas sur la parole mais sur le problème moral. La prise de conscience chez l’homme d’une certaine pudeur, le dialogue avec le Na’hash ?

R : Non, je vais essayer de te mettre cela en ordre, il y a les cassettes tu les réécouteras, je  n’ai pas pu dire que la différence entre l’homme et l’animal ne se fait pas par la parole ! 

Enfant au Talmud Torah un de mes maitres m’a donné une consigne que j’ai essayé de pratiquer toute ma vie. Ne jamais s’endormir sans avoir appris une connaissance nouvelle. Au moins une idée nouvelle. Il y a des nuits bénies où l’on apprend des milliers de choses nouvelles. Essayer de le faire : ne jamais vous endormir sans avoir acquis quelque chose de nouveau. Mais vraiment acquise qui reste dans la mémoire et non pas qui s’envole… Sinon on se réveille le lendemain un peu plus vieux que la veille. Tandis qu’avoir acquis une idée nouvelle avant de s’endormir permet de se lever le lendemain matin plus jeune que la veille.

Et deuxième consigne : savoir ce que je dis parce qu’en général je ne dis que ce que je sais.

Et comme je sais que la différence entre l’animal et l’homme c’est la parole je n’ai jamais pu dire que ce n’est pas la parole. Donc c’est mal cité. Je vous avais dit que le commencement de la conscience morale c’est la pudeur. La différence entre l’homme et l’animal c’est la conscience morale, et le commencement de la conscience morale c’est la pudeur.

Le premier être que la Bible nomme Adam est le premier être capable de conscience morale. Le signe en est l’expérience de la pudeur. Tous les éthnologues sont d’accord. Quelque soit la civilisation la plus rudimentaire chez l’homme, dès que le signe de la pudeur apparait on sait que ce n’est pas un animal. On ne trouve chez aucun animal un signe ressemblant à l’expression de la pudeur. Et le signe de la pudeur c’est le vêtement. C'est un fait que l’éthnographie a établi depuis longtemps.

Par exemple, des sociétés dont les membres vivent tout nu, à l'exception d'un fil autour de la ceinture. Lorsqu’on veut déchoir quelqu'un on lui ôte ce fil et il se sent tellement nu qu’il se suicide à cause du déshonneur. Comme quoi la vie ne tient qu’à un fil…

Cf. l’étymologie du mot vêtement en hébreu.

L’hébreu connait deux mots pour désigner le vêtement : le mot de Bégued qui se rattache à la racine Bagod qui signifie trahir. Bogued : un traitre. Bégued est donc le vêtement de travestissement. On s’habille pour se cacher, se déguiser.

Le mot de Lévoush qui se rattache à la racine Boushâ la honte. Le lévoush est le vêtement que l’on met à cause de la honte. C’est le Lévoush qui exprime l’expérience de pudeur, alors que le Bégued c’est l’habillement dont on s’habille pour se cacher.

En hébreu pratique courant on emploie l’un comme l’autre.

 

Retenez cela que la différence spécifique de l’homme par rapport à l’animal c’est la parole.

Je vous le montrerais dans le texte de Beréshit.

Vous voyez le lien entre la parole et le problème moral.

Et d’autre part, l’identité humaine se caractérise par la conscience morale. Et l’apparition de la conscience morale c’est l’expérience de la pudeur.

 

Q : Pourquoi l’animal Na’hash est-il doué de parole ?

R : C’est parce que c’est l’animal le plus évolué qui aurait pu être un homme. La différence entre ce Na’hash quasi-homme. Je vous en ai parlé par allusion. L’humanité est pleine de descendants de ce Na’hash qui sont parmi les hommes et se font prendre pour des hommes. La configuration physique n’a aucune importance dans le problème. C’est l’identité profonde de la personne qui est derrière qui appartient soit à Adam, soit au Na’hash.

La difference c’est que l’homme est doué de sagesse ‘Hokhmah, alors que la pensée chez le Na’hash est Ôrmah c'est-à-dire la ruse. Quelle est la différence entre la ruse et la sagesse ? Encore une fois c’est le critère moral ! La pensée la plus élaborée en absence de conscience morale devient dévastatrice ! Et on voit que ce n’est pas l’intelligence qui définit l’identité humaine fondamentale profonde, c’est la moralité. L’être que la Bible nomme Adam c’est l’être humain doué de conscience morale. Il a des problèmes avec le Na’hash. Le Na’hash est un animal évolué qui aurait pu être homme et qui est très intelligent mais qui n’est que rusé et qui n’a pas accédé à cela.

 

Et le fait que lorsque j’ai posé la question à mon rabbin il m’a répondu : l’étonnant n’est pas que l’ânesse de Bilaam ait parlé, c’est le fait que les autres ne parlent pas !

Cela veut dire que tout vivant était donné à la possibilité d’être vivant doué de parole. Mais un seul a realisé cela en acte, c’est l’homme. Et dans des conditions exceptionnelles, la bouche des autres êtres vivants peut s’ouvrir. D’après la tradition, le roi Salomon comprennait le langage de tous les animaux, les plantes, les arbres et même les pierres. Cela veut dire que finalement sous forme cachée et endormie, cet être de la parole est dans toute la réalité, seulement il ne s’exprime que chez l’homme.

 

Q :

R : C’est le problème du langage qui est beaucoup plus large que la parole. Le problème du langage est que beaucoup de comportements sont des langages par signes. 

On ne peut pas tromper quelqu'un qui possède la sagesse, quelque soit la manière dont quelqu'un essaie de se déguiser dans sa parole. Aujourd’hui la psychologie moderne à travers Freud a découvert ce qu’on appelle le non-dit. Avec par exemple le problème du lapsus…

Toute la guémara de Pessa’him commence par là avec dix pages sur ce problème : comment connaitre quelqu'un d’après la manière dont il parle. Par excellence c’est la parole qui exprime l’être profond. Et c’est la raison pour laquelle la communication est si difficile parce qu’on a peur de parler. On ne peut vraiment parler qu’à quelqu'un qui est en paix.  Il n’y a que lorsque la relation de paix s’est installée que la parole est possible. A la limite, il n’y a qu’une seule parole, c’est la parole de paix.

La première chose que le Rav Tsvi Yehoudah Kook enseigne lors de la première rencontre c’est comment en hébreu on se dit bonjour : shalom !

Partout ailleurs, il y a des souhaits honorables : en français bonjour, en latin salve…

Mais le mot de la rencontre complet c’est Shalom. Les Arabes l’ont aussi et le tiennent d’Abraham avec Salam. Ils ont trois mots différents pour la paix. En tout cas du point de vue de l’enseignement de la Torah, il est clair que la différence specifique de l’homme par rapport à tout être vivant c’est donc la parole.

 

Bereshit 2.7

2.7

וַיִּיצֶר יְהוָה אֱלֹהִים אֶת-הָאָדָם, עָפָר מִן-הָאֲדָמָה, וַיִּפַּח בְּאַפָּיו, נִשְׁמַת חַיִּים; וַיְהִי הָאָדָם, לְנֶפֶשׁ חַיָּה.

Et Hashem Elohim forma l’homme à partir du humus de la terre et Il aniam son visage de l’âme de vie et l’homme devint personne vivante Nefesh ‘Hayah.

Ce mot Nefesh c’est d’abord le souffle, le souffle qui fait parler. Roua’h le souffle que l’on inspire et Nefesh le souffle que l’on expire. Je vous ai donné une fois tous les sens du mot Nefesh.

Nefesh veut dire le souffle, ensuite la parole, ensuite la personne, le cadavre, la tombe…

 

Rashi sur Nefesh ‘Hayah:

Af Behémah ve’Hayah Tiqreou Nefesh ‘Hayah… même la bête domestique et sauvage ont été nommées par le verset Nefesh ‘Hayah personne vivante. Mais celle de l’homme est la plus vivante de toutes, parce que lui fut ajoutée Daat veDibour connaissance et parole.

 

Targoum :

Et l’âme de vie est devenue en lh’omme Roua’h Memalelah souffle de parole/souffle parlant.

 

Il y a une différence entre le Targoum et l’hébreu. L’hébreu dit que c’est l’homme qui devint Nefesh ‘Hayah personne vivante et le Targoum dit que c’est son âme en lui qui est devenue Roua’h Memalélah.

Mais enfin, on voit ici que la différence entree l’homme est l’animal est la capacité de parole.  C’est parce que cela implique que la parole renvoie au quelqu'un que chacun est. C’est dans la parole de chacun qu’on sait qui il est…

 

A l’écoute attentive du discours que quelqu'un on sait rapidement quelles sont ses tendances morales, ses croyances, parce qu’il dit ce qu’il est. Il y a pour cela cette pudeur de l aparole qu’on appelle psytacisme. On parle beaucoup précisément pour ne rien dire et surtout pour ne pas parler réellement car c’est se livrer. 

 

Q : Dans le verset 30 du perek alef, il est écrit Hashem Bo Nefesh ‘Hayah…

R : Nakhon, cela veur dire que dans la création toute entière il y a Nefesh ‘Hayah mais finalement elle ne s’exprime qu’à travers la personne de l’homme. C’est ce que dit Rashi : tout être vivant est appelé Nefesh ‘Hayah. Mais le Nefesh ‘Hayah est le plus vivant parce que porteur de parole ou inversèment.

 

Il nous reste 5 minutes et je voudrais finir sur le Maamar que l’on a vu.

Je vous cite un enseignement de la Kaballah sur le Maamar en question.

La paroile une fois émise est findalement détachée de celui qui l’a émise. Or, la source de cette parole c’est la personne de celui qui l’a dite. Et par conséquent, toute parole dite, une fois dite, est en situation d’exil. Et par conséquent, le monde de la parole est un monde d’exil. Citer quelque chose au nom de celui qui l’a dit c’est ramener cette parole exilée à sa source et c’est donc amener la délivrance… Cela va nous servir de transition avec l’étude de Pessa’h : Israël est descendu en exil pour y délivrer les paroles prisonnières. L’exil est d’abord l’exil de la parole. Monsieur Néher a pris cela comme titre d’un de ses livres. Peut-être a-t-il pris ce midrash comme base. Le midrash nous enseigne que Dieu a créé le monde par Sa parole. Depuis la création du monde la parole de Dieu est en exil dans le monde. En påarticulier dans la Hagadah de Pessa’h, on trouve l’explication que dans tous les cas il était nécessaire qu’Israël descende en exil là où la parole est. En français on a l’expression de « délivrer un message ». Il y a un message qui ne peut pas être délivré, alors il faut aller délivrer le message…

Il y a une parole qui se tait dans l’élaboration de chaque civilisation et qui n’arrive pas à s’exprimer, alors il faut aller la libérer.

 

Dans la Hagada de Pessa’h, Jacob était destiné dans tous les cas à descendre en Egypte. Il y a deux manières de descendre en Egypte, dans la gloire et dans la persécution, selon le mérite.  Et pour que l’exil de Jacob soit honnorable alors Joseph est descendu avant pour le préparer et le recevoir comme le roi reçoit le roi. Et la Hagada dit : Melamed Al Nouss Al Pih Hadibour – forcé par la parole.  L’explication habituelle c’est qu’il s’agit de la parole de Hashem à Avraham que sa derscendance serait exilée 400 ans. L’explication de la Kaballah est que Jacob a été appelé et forcé par cette parole prisonnière de venir la délivrer. Effectivement, la révélation de la parole s’est faite à la sortie d’Egypte. Jusqu’à la sortie d’Egypte, la révélation ne peut pas se faire. Moïse n’arrive pas à parler, il bégaye. Et dès la sortie d’Egypte, c’est Moïse qui est le porte-parole.

 

On interprète le mot de Pessa’h de la manière suivante : Pessa’h suivant l’étyologie cela veut dire l’examen de passage passer d’un monde à l’autre, passer au-delà. La Kaballah indique que c’est Peh Sa’h c'est-à-dire la bouche pure. Alors que Paro, on entend les lettres de Peh râ.

Cette parole qu’il s’agit de délivrer est en exil, et il faut descendre là où elle est pour ouvrir la bouche. 

 

Retenez pour Pourim:

 

Massekhet Meguila 15a :

Kol HaOmer Davar BeShem Omro Mévi Geoula LaOlam.

Tout celui qui dit quelque chose au nom de celui qui l’a dit amène la délivrance au monde.

Shénéemar « Vatomer Ester BeShem Mordekhaï ».

Comme il est dit : « Et Esther le dit au nom de Mardochée ».

 

Et cela a été enseigné pour les paroles de Torah en général. Il n’y a pas de Din qui oblige à dire quelque chose au nom de celui qui l’a dite parce que la Torah appartient à tous. C’est seulement une vertu de citer une parole au nom de celui qui l’a dite. Parce que tant qu’on ne sait pas qui a dit quoi on ne sait pas vraiment ce qui est dit. Cela dépend de qui a dit ce qui a été dit. On a vraiment dit une parole de vérité que si on sait qui l’a dite. Une même phrase dite par des hommes différents prend un sens différent.

 

Kol HaOmer Davar BeShem Omro Mévi Geoula LaOlam.

Celui qui non seulement dit une parole de vérité, mais qui la dit au nom de celui qui l’a dite, celui là amène la délivrance dans le monde, parce que c’est à cette seule condition que cette parole qui a été dite est vraie et a son sens.

C’est enseigné à propos de toute parole de Torah ou de sagesse.

Je vous ajoute encore un enseignement à ce sujet. A la limite, la délivrance ne pourra venir dans le monde que si on reconnait que celui qui a dit la parole à l’origine dans le monde c’est celui qui l’a dite, c'est-à-dire Dieu Lui-même ! Si on ramène la sagesse à celui qui l’a dite alors la guéoula peut venir. C’est la limite.

 

Cela se rattache à un principe important, dans l’enseignement de la Kaballah : le mal est quelque chose qui aurait pu être bien mais qui a été coupé de sa source, qui s’est autonomisé et qui fonctionne par lui-même et devient le mal. La seule redemption possible est de le rattacher à l’unité des valeurs. Alors il perd son visage de mal et il redevient le bien absolu.

C'est-à-dire que toute parole coupée de sa source peut devenir dévastatrice. Et elle n’est bénéfique que reliée à celui qui l’a dite. Il y a là une consigne de surveillance absolue de la parole. Au fond au jugement dernier on sera jugé sur ce qu’on a dit. 

Un Maamar dans la Guémara dit qu’au moment de la mort on revoit tout ce qu’on a vécu et qu’on entend tout ce qu’on a dit. Même les paroles secrètes entre un homme et sa femme. Tout est répété car tout est gardé dans la mémoire. Vous voyez à quel point il faut surveiller ce qu’on dit.

Un mishnah très jolie de Avot: 

Toute ma vie j’ai grandi entre les sages et je n’ai pas trouvé pour le corps meilleur chose que le silence.

Que veut-on nous dire ici ? Qu’il vaut mieux se taire ?

Mais pour le dire il faut bien parler !

Rabi Na’hman de Braslav sur cette mishna explique :

Bein Ha’Hakhamim entre les sages il y a la controverse ! ,

Et il a compris que la meilleure des choses est de se taire.    

On apprend de la Guémara que celui qui calomnie quelqu'un qui ne le mérite pas est frappé dans son corps. Il faut donc se garder des paroles de controverse. C’est l’enseignement de cette mishna.

C’est à ce moment-là un tout autre langage : à travers le silence passe une connaissance.

Martin Buber nous avait dit un jour qu’il y a des silences vides et des silences pleins.

Ceux vides de rien du tout, et ceux plein d’enseignements. Plus haut que la parole qui parle, il y a la parole qui se tait. Et du silence on apprend plus parfois que de la parole.

 

Q : Dieu continue à parler aux prophètes, est-ce que cette parole est quand même en exil même si elle est reçue par des êtres de vérité ?

R : Nakhon, elle est quand même en exil ! Jusqu’au moment de la guéoula !

…/…

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15 octobre 2012 1 15 /10 /octobre /2012 20:44
Pourim cours 9b (1979)

http://www.toumanitou.org/toumanitou/la_sonotheque/fetes_et_calendrier/pourim/cours_9

338 02

Durée : 46,2 minutes
Face B

 

 

Par exemple, dans la théorie des ensembles, on a d’abord un premier ensemble qu’on appelle le genre prochain qui est l’ensemble des êtres vivants, qui comporte l’homme et d’autres êtres. Par conséquent le mot « animal » ou « vivant » ne suffit pas à définir l’homme. C’est trop large, c’est le genre prochain. On procède donc par approximations. On va dire plus et ensuite on va dire moins. Donc dans cet ensemble des êtres vivants il faudra caractériser le sous-ensemble propre uniquement à l’homme : quelle est la différence spécifique à l’homme que l’on ne trouve pas chez les autres êtres vivants.  C’est là que vient l’adjectif. Et en général, la philosophie a préféré le caractère spécifique de « pensant » ou « raisonnable », c'est-à-dire doué de raison.

Cette définition n’est pas fausse. Il est bien évident que ce qui différencie l’homme des autres vivants c’est la catégorie de la pensée qui est chez l’homme d’une envergure considérable par rapport aux autres êtres vivants. Mais elle n’est pas suffisamment exacte. Parce que finalement, on sait bien que les animaux pensent ! Il ne suffit pas de dire le « vivant pensant » pour établir la caractéristique spécifique de l’homme par rapport aux animaux.

Les philosophes ont pris pour postulat que la pensée chez l’animal n’est pas de la pensée. Mais aujourd’hui, on tend à modifier un peu cette affirmation.

Qu’est-ce que la pensée à l’échelle la plus rudimentaire ?

Ce n’est pas la prise de conscience, avoir conscience de quelque chose : se représenter un objet de représentation…  avecune distance entre le sujet qui pense et l’objet de sa pensée. C’est la définition du phénomène de la conscience : quand j’ai conscience de quelque chose, en même temps je prends conscience de moi. La pensée n’est pas la conscience. Prendre conscience d’une douleur d’une piqûre d’aiguille par exemple, ce n’est pas de la pensée. On la caractérise comme une pensée rudimentaire par façon de parler, mais ce n’est pas vraiment de la pensée dans le sens logique. C’est de la conscience. Avoir en tant que sujet conscience d’une représentation qui m’affecte. Et dans le fait de se représenter cette représentation il y a présence à soi-même. C’est le phénomène de la conscience. Etre conscient de quelque chose et par ce biais-là être conscient de soi-même. Cela n’a rien à voir avec la pensée parce que c’est beaucoup plus large. Une émotion est un phénomène de conscience.

 

On sait aujourd’hui que l’animal pense, pas dans la même envergure que l’homme.

Qu’est-ce que la pensée ?

Penser c’est établir des relations entre des représentations.

C’est pourquoi on a l’habitude de dire en logique que la forme élémentaire de la pensée c’est le jugement. Un jugement c’est la pensée d’une relation entre deux termes. Lorsque je dis : « le ciel est bleu » : Je juge que le ciel est bleu, j’ai établi une relation entre l’idée/l’image de ciel et l’idée/l’image de bleu… Il y a ainsi toute une série de jugements de natures différentes.

 

Je vous donne un conseil : si vous voulez approfondir quoique ce soit dans la sagesse commencez par apprendre la logique. Vos études seront ensuite beaucoup plus précises et riches et ordonnées. Il suffit de se procurer un manuel de logique. Comment établir un jugement, un raisonnement, de quelle nature sont les jugements, et les raisonnements, quelles sont les hypothèses que l’on peut avoir par rapport à certains postulats… les hypothèses à priori fausses ou vraies… comment vérifier une hypothèse vraie dans un raisonnement… l’étude des syllogismes et des raisonnements…

C’est ce qu’il faut apprendre au niveau de la structure de la pensée.

 

Or, il est évident que les animaux sont capables d’établir des relations entre des termes de connaissances. La pensée existe chez l’animal bien que de façon extrêmement rudimentaire. D’une certaine manière, il suffit d’avoir un cerveau. On apprend en biologie que la structure d’un cerveau même à l’échelle la plus rudimentaire de ganglions comme chez les insectes, il y a deux lobes reliés par un faisceau de fibres dénommées le corps caleux. Le cerveau est une sorte de machine qui permet de sérier la représentation dans le sens de relation entre les termes. Et par conséquent d’une certiane manière la pensée est une fonction biologique qui se rattache au cerveau, et donc le corps à un certain niveau d’évolution est une machine qui permet de penser. Ce n’est donc pas ce qu’on cherche dans la définition spécifique de l’homme. Le fait que la pensée chez l’homme est d’une tout autre envergure que chez l’animal vient d’ailleurs.

 

Question subsidiaire : ne peut-on pas dire que l’animal parle ?

En fait, l’animal est capable d’exprimer des signes. C’est beaucoup plus large que la parole puisque n’importe quoi peut-être signe. La danse des abeilles par exemple est un langage par signes, mais ce n’est pas le langage par la parole. Qu’y a-t-il de spécifique dans la parole ? Pourquoi en fin de compte la  tradition juive a-t-elle choisi la définition de vivant parlant plutôt que celle de vivant pensant ? Une fois compris ce qu’est le vivant parlant on comprendra pourquoi la pensée chez l’homme est d’une telle envergure par rapport à la pensée rudimentaire chez l’animal. 

 

Je vous avais cité d’ailleurs ce que dit le midrash à propos de Amaleq. Du point de vue de la Kaballah dans l’étude du lashone haqodesh chaque leyttre a une signification, mais dans le langage parlé, il n’y a que trois lettres dans l’alphabet hébraïque qui ont un sens pour elles-mêmes dans le dictionnaire :

Beit qui signifie avec, dans, par le moyen de. Kaf qui signifie comme. Et Lamed qui signifie pour, vers. Ce sont les trois opérations de jugement dont le chien Kélev est capable. La pensée est donc présente dans le chien qui est réputé être un animal intelligent. C’est cela Amaleq, dès que l’on commence à faire ces opérations-là le doute apparait…

 

Q : Le Shin ?

R : Dans l’hébreu biblique c’est Asher. C’est le Shin de l’hébreu rabbinique qui remplace le Asher.

Q : Le Mem ?

R : C’est l’abréviation de Min. Comme Shin pour Asher.

 

Q : Toute parole implique pensée !?

R : C’est sûr, il y a une sorte apparemment d’histoire de la poule et l’œuf : qui a commencé de la parole ou de la pensée... On réglera ce problème tout à l’heure. Mais la pensée de l’être de doué de parole est d’une autre nature que la pensée de l’être non douée de parole. Par conséquent, il y a là un facteur à part. Je reprendrais ce point tout à l’heure, je vaids dire que la parole exprime la pensée. Mais y aurait-il pensée sans capacité de parole ?

Il nous est difficile d’arriver à la véritable définition de la pensée qui est au-delà de toute image. Même des images verbales. Lorsqu’on pense et qu’on entend en nous la voix qui dit et formule les paroles que nous pensons, c’est de la parole et non pas de la pensée, c’est l’image verbale de la pensée. La pensée pure est au-delà de toute image, même verbale. Si par exemple lorsque je pense « table », j’entends en moi le mot table, c’est l’image verbale de l’idée de table. Mais je suis beaucoup plus occupé à imaginer un appui dans le monde des images à l’idée de table qu’à penser l’idée de table.

Vous voyez que la fabrication d’un dictionnaire est très difficile.

Comment peut-on définir une table ?

L’objet de la science est d’arriver à trouver des définitions exactes des choses, des objets, des substances, des corps... Si on en a la définition exacte on en connait les propriétés puisque la définition exacte enferme les propriétés.

En général, dans la civilisation contemporaine on s’est habitué en fin de compte sous l’influence anglo-saxonne à définir par l’usage de l’objet. Nous sommes dans une civilisation pratique, et finaliste dans le sens de l’usage de l’objet. Mais l’essence de chaque objet, sa définition vraie, son nom vrai, qu’implique-t-il et que renferme-t-il ? C’est l’objet de la science d’arriver à définir les essences. Mais la science occidentale a renoncé à ce projet de définir les essences, et l’a rejeté comme métaphysique et comme inaccessible. Elle est devenue une science positive, à la limite positiviste, c'est-à-dire qui essaie de définir par l’aspect pratique.

 

Par exemple, la meilleure définition d’une table c’est une définition qui me permettra de construire la table. Mais on est au niveau des images. Et en fin de compte des images pratiques.

 

Un jour j’ai cherché la définition de « juif » dans le dictionnaire Larousse.

Au-delà des définitions péjoratives, « usurier »… etc., on y trouve à « juif » : membre d’une religion qui est le judaïsme. J’ai cherché à « judaïsme » : religion des « juifs » !

C’est cela le dictionnaire ! Et on ne sait toujours pas ce que c’est !

L’entreprise de la définition est vraiment quelque chose de très difficile.

 

Je reviens à ce principe : la pensée pure est au-delà de toute image. Cela fait partie de l’interdiction des images dans le Décalogue. Tant que je pense à l’aide d’une image ce n’est pas encore de la pensée mais de l’image.

 

Par exemple, si je dis l’idée de cercle et quej’ai dans ma représentation la définition du rond, c’est une image et ce n’est pas l’idée de cercle. Cela vient déjà de Platon : l’idée de cercle n’est pas ronde ! C’est une définition.

 

C’est lorsqu’on n’est pas capable de penser qu’on est obligé de s’appuyer sur des images.

C’est un être de raison alors que l’image est dans la réalité. L’image est déjà du côté du ‘homer.

Il n’y a que dans la conscience hébraïque que se trouve cette option de foi de l’unité absolue entre le monde de la réalité et le monde de la vérité. Partout ailleurs on pense un dualisme entre vérité et réalité. Et on y consent, et s’y abandonne dans le renoncement. Avec toute la gravité que cela implique pour le domaine de la morale : la vérité morale est simplement contemplée mais ne peut être appliquée dans la réalité à cause du décalage supposé entre le monde de la réalité et de la vérité. C’est le drame de la conscience grecque.

L’option de l’existence d’une loi unique entre la vérité et la réalité est le monothéisme. En fait, pour direl es choses plus exactement, on appelle cela une pensée moniste. Et tout monisme est dérivé du monothéisme.

Par exemple, la science n’a été possible que sur ce postulat que la vérité mathématique qui est une vérité de pensée soit applicable dans la réalité. A partir de la découverte de ce postulat alors la science a été possible : qu’une formule mathématique rende compte d’une loi physique. La science moderne n’a pu être fondée qu’à partir de cette intuition moniste. Que l’ordre des choses de la réalité corresponde à une vérité mathématique. Un savant fait des équations sur papier et finalement on fabrique une locomotive et cela marche ! C’est un mystère.

 

Je reviens au principe :

La pensée authentique est au-delà des images, c’est une intellection, c’est une opération de l’intelligence qui consiste à établir des rapports vrais entre des termes de représentation.

Je vous reprends cet exemple de Platon : dans la réalité, il y a des choses rondes et j’ai l’image de la chose ronde, et puis au niveau de la vérité, il y a l’idée de cercle. Mais l’idée de cercle n’est pas ronde, elle est la loi de l’objet qui est rond, et c’est une idée. Une idée n’est pas ronde.

Bergson est allé plus loin dans l’analyse pour mieux éclairer ce problème : j’ai l’idée de chaleur, mais l’idée de chaleur n’est pas chaude. On peut dire que l’idée de chaleur est chaude dans la poésie.

 

Q : Comment peut-on attribuer à Dieu 13 attributs ?

R : Justement, ils ne peuvent être pensés qu’au niveau de la pensée sans image. C'est-à-dire que l’idée de l’unité a 13 dimensions. Et l’idée de l’unité c’est l’affirmation de l’unité de ces 13 dimensions. Et au niveau de l’unité, il n’y a plus de différence entre ces différentes dimensions. Plus bas, lorsque chacun de ces dimensions est isolée, abstraite l’une de l’autre, alors elles se concrétisent en fin de compte dans un facteur de la réalité à laquelle elles correspondent.

Le règne de la réalité c’est la diversité, la pluralité. Alors que le règne de la vérité c’est l’unité.

Il y a une très jolie phrase d’une des poèmes de Victor Hugo : « Dieu ne compte que jusqu’à un ».

Justement, le drame de la conscience est lorsqu’elle est écartelée entre deux mondes : le monde de la vérité, qui est la pensée sans image et le règne de l’unité, et le monde de la réalité qui est précisément le monde de la représentation des images et la multiplicité. Ribouï, A’hdout.

 

Je reviens à notre problème de la définition de la pensée : c’est d’établir des liens entre des termes et l’animal en est capable. Il y a le conditionnement de Pavlov par exemple qui met en évidence des réflexes de pensée chez l’animal. Même au niveau plus ou moins inconscient et automatique, il s’agit finalement de comportements de l’ordre de la pensée ou qui mime la pensée. Par exemple, la conduite de l’instinct mime la conduite de l’intelligence.

 

Quelle est la grande différence entre la pensée la plus élaborée et la parole ?

Derrière la parole, il y a toujours quelqu'un alors que derrière la pensée reste l’impersonnel !
Nous savons aujourd’hui que la pensée la plus élaborée peut être impersonnelle. Par exemple, l’ordinateur qui a des comportements de pensée extrêmement élaborée. Mais il n’y a pas quelqu’un dans l’ordinateur tandis que dans la parole il y a quelqu'un. Et la raison pour laquelle la tradition juive a préféré la définition de « vivant parlant » à la définition de « vivant pensant » c’est une raison d’ordre morale : parce que cela fonde la dignité de la personne. C’est un sujet qui parle alors que l’impersonnel pense. Le sujet qui est doué de pensée va donner à la pensée une dimension d’envergure radicalement différente que celle de la pensée naturelle la plus élaborée, fut-elle de l’ordinateur, qui reste impersonnelle.  

Chez l’animal évolué on peut trouver une personalisation par l’affection provenant du lien entre l’homme et l’animal. Comme une individualité chez l’animal qui resemblerait déjà à une personne, mais c’est une humanisation, une projection de l’homme chez l’animal. En réalité, l’espèce animale toute entière est quelqu'un. Il y a un sujet de chaque espèce animale. Un nefesh.

Et chaque animal n’est qu’un individu impersonnel représentant l’espèce en question. Tandis que le cas de l’homme, en théorie, est que chaque individu est une personne ou quasi-personne. Il y a des niveaux, mais en principe chaque individu humain est une personne, d’envergure radicalement différente. A la limite on trouve des individus tellement bruts dans lesquels peut-être la personne s’est évanouie et ne reste que l’individu qui ne serait qu’un exemplaire de l’espèce, et donc interchangeable et impersonnel (le golem). Ce serait un individu humain sans sujet, sans personnalité. Ce qui s’exprime dans la parole c’est le quelqu'un de la personne. Voilà pourquoi les animaux ne parlent pas. S’il y avait chez l’animal comme chez l’homme le fait que chaque individu est un sujet alors l’animal parlerait. Mais c’est l’espèce animale s’exprime à travers des signes et non pas tel ou tel animal qui parle. Voilà si vous voulez grosso modo la différence.

 

La raison pour laquelle on a préféré le vivant-parlant au vivant-pensant c’est pour désigner la dignité du sujet du quelqu'un de chacun qui est génial en lui-même et qui renvoie à une neshamah individuelle, alors qu’il n’y a pour les animaux qu’une neshamah de l’espèce. Et cette neshamah de l’espèce à sa racine, en haut, est de très grande envergure, dépassant par certains côtés l’être homme. A l’échelle collective c’est une neshamah considérable. Dans l’antiquité, il y avait des cultes qui adoraient ces êtres-là. Les modernes ont perdu cette science que la tradition connait. Je ne vous en parle pas puisque c’est traditionnel donc caché !   

Chez l’homme chaque individu est en principe doué d’un sujet spécifique, d’une personne. C’est cela qui s’exprime à travers la parole.

Buffon disait : le style c’est l’homme. Je coris qu’on pourrait inverser l’expression. L’homme c’est son style. Le quelqu'un de chacun s’exprime dans sa façon de parler.

 

La 5ème catégorie des êtres selon Judah Halévi est l’être dont la parole est une parole de vérité, et cela définit le prophète.

 

Q : Comment accéder à cette pensée sans image ?

R : Par l’exercice de l’abstraction. C'est-à-dire par le fait de s’attacher à la compréhension des significations et non pas des images.

J’ai passé des études d’éthnologie et en particulier en éthnographie, on avait un examen qui consistait à faire la fiche signalitique d’un objet de société primitive. De façon à pouvoir reconnaitre l’objet donné uniquement à travers la définition donnée dans la fiche.

On m’a donné un shofar. J’étais un peu compétent ! J’ai même réussi à dire qu’il s’agissait d’un shofar du Yémen et non pas du Maroc. J’ai eu une conversation avec ce grand savant Leroi-Gouran sur la pensée sans image. Il m’a avoué être incapable de savoir ce que c’est. Sans fiche signalétique, ne serait-ce qu’en images verbales, il ne pouvait pas manier des concepts. On peut dire à la limite que c’est une affaire de tempéraments. Il y a une option de l’être hébreu, qui quelque soit les apparences, il porte en lui le postulat que le monde de la vérité abstraite, au-delà des images, est la loi du monde de la réalité. Alors que dans le monde de la pensée naturelle, ce sont deux registres radicalement différents, il a fallu faire une option méthodologique colossale, avec sans doute les Hébreux derrière, pour arriver à travers les siècles à l’idée que c’est la mathématique qui est la loi de la réalité. Chez les Grecs par exemple, la science a été bloquée parce qu’on n’arrivait pas à faire le lien entre l’ordre mathématique et l’ordre de la réalité.

 

Et cette poussée s’est faite en Occident à travers Descartes, elle a été préparée par les philosophes du Moyen-Âge mais c’est à partir de Descartes que la science a pu démarrer et faire les progrès colossaux que vous connaissez, à partir de ce postulat que il y a un seul ordre : que l’ordre de la vérité c’est l’ordre de la réalité. Et cela c’est une option.

Et je pense que c’est une affaire de tempérament.

 

Q : Et le goy qui accède à cette pensée sans image, Platon et les autres philosophes ?

R : Je n’ai pas dit que Platon y ait accédé, il en a parlé, Par exemple, les idées de Platon ne sont pas celles de Hegel ou celles de Kant… chaque catégorie de philosophes… Les idées de Platon sont des entéléchies comme dirait Leibniz, c'est-à-dire ce sont des réalités que l’on connait sous forme d’image. C’est encore ce que j’appelerais dans le registre théologique une pensée idolâtre.

A la rigueur chez Plotin qui est un platonicien postérieur et qui est juif alexandrin d’origine, un peu comme Philon. Mais chez Platon il n’est pas évident qu’il s’agisse d’une pensée sans image.

Le goy peut en avoir l’option. A l’échelle individuelle n’importe quel goy peut être Béseder, ‘Hassidei Oumot HaOlam. Il y a à l’échelle individuelle, énormément de goyim qui fonctionnent comme des Juifs. Ce que moi j’appelle la pensée naturelle livrée à ses propres forces n’arrive pas à fonctionner au-delà. Elle est alors bloquée par sa propre expérience de la dualité radicale entre le monde de la vérité et le monde de la réalité.

A l’échelle individuelle, énormément de goyim ont eu l’intuition de l’unité dernière. C’est un tempérament qui joue.

 

Q : A quoi sert la parole, puisque vous avez expliqué qu’on peut vivre sans parler et penser aussi sans parler ?

R : Chez les animaux et non chez l’homme ! La parole a deux fonctions. La parole c’est l’expression de l’identité, ce que j’appelerais la parole de vérité. Mais très peu d’hommes s’expriment à ce niveau.  D’autre part, la parole a la fonction de communication. C’est la parole qui fonde le fait social. Ce phénomène de la communication a énormément d’handicaps. Il y a phénomène moral qui soutend ce problème. Si on est en paix on se parle. Et si on ne se parle pas, c’est parce qu’on n’est pas en paix. A la limite, la seule parole authentique c’est la parole de paix !

Un verset des Psaumes où le roi David dit « Ani Shalom… je suis la paix, mais dès que je parle, ils sont pour la guerre.» La parole authentique c’est pour dire le seul mot de Shalom. Quand on se parle c’est pour dire une parole de paix. On ne se parle pas par peur l’un de l’autre et par absence de paix. On fait alors énormément de bruit avec la bouche pour ne pas se parler… C’est la difficulté de la communication, cette espèce de bavardage qu’on appelle le psitacisme qui consiste à faire énormément de bruit avec la bouche, dire énormément de mots, mais pour cacher ce qu’on veut dire vriament et rester sur la défensive. Il n’y a de parole possible que si on est en état de paix. Il en résulte que la seule parole authentique est la parole de paix. C’est du problème de la paix dont ont parlé tous les prophètes. 

Entre Qayin et Hevel il n’y a pas de parole !

A propos du problème du repentir, finalement, n’importe qui ayant fait n’importe quelle faute, est capable de se reprentir si on le met dans une situation où il peut parler. Et finalement il parle… et le repentir est possible.

 

Q : C’est un risque énorme de donner la parole à l’homme...

La différence entre la pensée et la parole ?

R : Lorsque Dieu a créé l’homme avec le problème qu’Il lui pose, c’est un risque colossal que le mal se déchaine sur terre, car l’homme est par définition la créature la plus dangereuse. Guémara Baba Qama : un homme même endormi est dangereux.

C’est à la racine : avoir créé un tel être qui doit faire la preuve, acquérir un mérite d’être, et pour cela il doikt être libre, c’est prendre tous les risques. Par conséquent, le tiqoun doit être l’état de paix. Le problème du langage qui est parole (parce qu’il y a d’autres langages comme le chant) à proprement parler a deux fonction : l’expression de la vérité et la communication. Mais la communication est empêchée ou handicapée à cause d’un problème moral. Parce que finalement c’est la parole qui créé le fait social. Et le problème du fait social c’est la paix ou la guerre. Parce que dès qu’il y a deux sujets il y a la tentation de l’agressivité. Cf. ce qu’on a étudié avec Qayine et Hevel. La seule parole authentique est une parole d’amour. Lorsque quelqu'un demande d’une autre une parole elle demande qu’elle lui dise qu’elle l’aime. Aujourd’hui, à notre stade de la civilisation le problème est un problème de communication ! Chacun a son propre discours et la signification du discours de chacun n’arrive pas à recouvrir la signification du discours de l’autre bien qu’on emploie les mêmes mots. Raison pour laquelle la communication au plus haut niveau s’appelle la communion, qui ne peut se faire que dans un langage au-delà de l’image. Parce que ce sont les images qui nous divisent, et seule la signification peut nous unir. Lorsque nous avons les mêmes implications dans les mêmes mots on se comprend. Mais c’est au-delà des images qui nous bloquent.

Il n’y a donc pas de doute que la cachérisation du langage c’est l’effort d’abstraction. La vraie pensée est la pensée abstraite. Abstraite de toute image. Et vous voyez en général à quel point nous sommes incapables de penser. On fait sembler de penser, mais en général on imagine. « Tu ne te feras pas d’image !»

 

Présent à un congrès inter-religieux de toutes les religions du monde à Paris, j’y ai été envoyé par le ministère des Affaires étrangères qui voulait quelqu'un parlant français. J’ai rencontré les sages du monde, et j’ai été particuliérement impressioné par les bouddhistes tibétains : impossible de se parler tant qu’on s’en tient aux implications avec les images. Tous les idolätressont encombrés d’images. Les Chrétiens en particulier. La communication est possible au niveau de la pensée sans image. Lorsque le bouddhiste voulait expliquer une catégorie en tibétain il me faisait demander d’abord par son interprète quel était le mot hébreu correspondant. Il est clairement ressorti que les différents intervenants qui parvenaient à se parler au niveau de la pensée sans image disaient la même chose en fin de compte à la limite.

Il y avait un shintoïste qui est venu me parler et ce qui’il m’a dit me semblait un peu hérétique. Il m’a dit que les shintoïstes sont d’anciens hébreux d’avant Abraham ! Un délire. Et que leur message devait être révélé à la fin des temps, d’après eux la mission du peuple juif s’était achevée et avait réussi ! J’ai compris de ce qu’il m’a dit que la mission du peuple juif était l’exil et que c’était donc fini ! Il connait un peu d’hébreu. Il m’a expliqué que leur message devait venir à la fin des temps parce qu’ils sont la fin de l’alphabet : Shin Tao ! Le Tao est la dernière lettre.

A côté de lui se trouvait un abbée, lui c’était le début de l’alphabet… (Rires)

   

…/…

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15 octobre 2012 1 15 /10 /octobre /2012 20:43
Pourim cours 9a (1979)

338 01

Durée : 46,5 minutes
Face A

 

Ici le Erev Shabat Bein hashémashot c’est autre chose.

 

Pirqey Avot :

Dix choses ont été créées la veille de Shabat, bein hashémashot entre les soleils...

 

C'est-à-dire entre la fin du 6ème jour au coucher du soleil, et l’apparition des étoiles du 7ème jour, à la création. C'est-à-dire que tout a été créé pendant les 6 jours. Mais voilà que 10 choses ont été créées dans ce temps de Bein Hashémashot des Sheshet Yémei HaMaassei Bereshit.

 

1 - Pi HaAretz, la bouche de la terre

Vous apprennez que la terre a une bouche. (Ce n’est pas celle du sang de Hével).  Par exemple pour dire en hébreu au bord du fleuve ou de la mer : Sfat HaYam la lèvre de la mer… vous apprendrez tout cela en hébreu (Ndlr : le français parle d’embouchure d’un fleuve)

Pi HaAretz c’est lorsque la terre s’est ouverte pour engoufrer Qora’h et ses adeptes.

2 – Pi HaBéer la bouche du puit

Le puits d’eau de Myriam qui a accompagné les Bnei Israël dans le désert pendant les 40 ans.

3 - Pi HaAtone la bouche de l’ânesse - l’ânesse de Bilaam

4- HaQeshet l’arc au temps de Noa’h après le déluge.

5 - HaMane – la manne qui est tombée dans le désert pendant les 40 ans.

6 - HaMateh le bâton de Moïse avec lequel il a fait les miracles.

7 – HaShamir : Une substance semblable à ce qu’on appelle aujourd’hui le radium. Cela a disparu. (Aujourd’hui c’est le nom d’une plante du marché qui ressemble au fenouil avec lequel on fait l’anisette. Cela vient d’un nom arabe). Il a réapparu au temps du roi Salomon pour la construction du temple. C’était une substance qui se trouvait chez certains insectes, qui était radioactive et qu’on mettait sur les rochers pour les tailler sans utiliser le fer. D’après la description de la Guémara le Shamir était conservé dans une gangue de plomb. Et il disparaissait de lui-même, comme avec les matières radioactives. Mais à l’époque c’était un insecte. Comme on trouve des lucioles, des vers luisants… à un niveau beaucoup plus intense.

8 – HaKtav les lettres de l’écriture de l’alphabet

9 - HaMikhtav l’écriture

10 - Halou’hot les tables sur lesquelles ont été gravées les dix commandements et qui étaient d’une substance particulière.

VeYesh Omrim… Et certains ajoutent d’autres choses comme Gvourato Shel Mazikin. Mazikin cela veut dire des réalités qui causent des dommages. Lehazik : causer un dommage. On le trouve traduit parfois par « démons », mais on peut aussi traduire par des microbes, des virus, ce qui cause des maladies… tout ce qui cause un dommage.

De façon générale on parle de vérités expérimentables uniquement au temps de la prophétie quand il y avait révélation. Quand il y a révélation tout se dévoile et en absence de révélation on ne peut plus diagnostiquer de quoi il s’agit. Par exemple, lorsqu’on parle des anges. On ne sait plus de quoi il s’agit parce qu’on ne peut pas expérimenter. Toutes ces choses que l’on connait par la tradition font partie de ce qu’on appelle ‘hokhmat hanitsar, la science des choses cachées. Parce que cela fait partie de ce qu’on ne peut pas diagnostiquer dans notre temps contemporain.

Mais j’ai l’intention d’éclaircir cela pour une seule notion : il y eut un temps où il y a eu révélation vraiment. Et nos sommes dans un temps où nous ne pouvons pas diagnostiquer cela. Nous en avons la trace dans les livres des prophètes. Mais les livres des prophètes seraient illisibles s’il n’y avait pas la mémoire qui les éclaire et qui s’appelle la Torah ShébeAl Peh.

De même, dans le temps où il y avait l’événement expérimental de révélation, il n’y avait pas seulement des anges qui se révélaient mais également des démons. Qu’est-ce que des démons et des anges, on ne sait pas ! Disons l’un du côté du bien et l’autre du côté du mal.

La Guémara dit : si l’œil humain pouvait voir il serait affolé de ce qu’il voit.

Heureusement l’homme ne voit pas.  

Mazikin : ce qui cause un dommage. Une personne attrape une maladie et la personne à côté reste saine. Qu’est-ce qui a joué ? Un mazik ! On ne sait pas…

Kvourato shel Mosheh - La tombe de Moïse. (qui n’existe pas !

Et le bélier d’Abraham avinou (Vous voyez, ce sont des choses qu’on ne comprend pas)

Et certains disent : la première tenaille faite par une tenaille.

Cela veut dire l’origine de la technique.

Parce que pour faire un outil il faut un outil. Mais le premier outil qui a été fait par un outil est special. Et on ne parle pas du premier outil qui a fait le premier outil ! 

 

Je vous donne simplement la définition de l’ensemble de ces choses-là de la façon la plus simple possible : ce sont des réalités qui font partie de notre nature mais qui ne sont pas dans leur essence de l’ordre de la nature. Par un certain côté, ils font encore partie du temps des 6 jours, et par un autre côté ils font déjà partie du temps du 7ème. Bein Hashemashot Erev Shabat de Maassei Bereshit.

 

Par exemple, l’écriture, c’est un mystère. Comment commence-t-elle ? Ou bien la technique, comment commence t-elle ? Ce sont des réalités à la fois naturelle et surnaturelles. Et elles sont dans notre monde. Alors la mishna les situe Erev Shabat Bein Hashémashot. Cela n’a pas été créé pendant les 6 jours du commencement, cela n’a pas été créé pendant le 7èmele Shabat, mais cela a été créé entre les 6 jours et le Shabat, et cela joue un rôle dans l’histoire humaine.

 

Je vais maintenant changer de niveau et éclairer cela par rapport à notre problème :

Une des explications données par la kaballah de cette expression « Bein hashémashot » : pourquoi ce crépuscule du soir est-il appelé « entre les soleils » ? Puisque littéralement, ce serait toute la nuit qui devrait s’appeler ainsi, entre le soleil qui se couche et le soleil qui se lève ! Mais la Halakha adopte cette expression et explique ainsi que le soleil qui se couche est bien le soleil qui s’est couché et le soleil qui se lève ce sont les étoiles ! (Et nous savons aujourd’hui que les étoiles sont des soleils !) Et le soleil que nous avons est un tout petit soleil provisoire de remplacement. Un verset dit que lorsque le véritable soleil se lèvera…

La lumière créée au commencement a été cachée, et nous avons une apparence de lumière. Elle est lumière vraiment, mais rien du tout à côté de ce qui viendra…

Je vous habitue un peu à ces choses-là, non pour vous affoler, au contraire, pour vous rassurer, parce que quand cela arrivera – je souhaite que cela arrive de votre temps, vous êtes plus privilégiés que nous, à moins que la Te’hiyat Hamétim arrive avant – que vous soyez un peu habitué et que cela vous semble normal…

Un verset dit que la lumière de la lune sera comme celle du soleil et que la lumière du soleil sera 70 fois ce qu’elle est et que cette lumière du soleil palira de honte à côté de la vraie lumière qui illuminera Israël. De quoi s’agit-il ? Pour le moment on a les versets ! Quand cela arrivera vous saurez qu’il y a un verset !

 

Dans le rite ashkénaze on dit le matin : « Or ‘Hadash Al Tsion Tahir… »

C’est ce « Or ‘Hadash » là. 

 

***

 

C’était donc la lecture habituelle de la Halakha, bien que l’expression reste mystérieuse apparemment. La Halakha va établir que Bein Hashémashot c’est l’expression dont on se sert pour dire le crépuscule du soir, entre le coucher du soleil et l’apparition des étoiles.

Ceci dit dans l’histoire du monde telle que la raconte la Torah, il y a deux événements importants avec les soleils.

 

Le 1er soleil est celui de Métoushéla’h avant le déluge, le soleil s’est levé de l’autre côté…

Le 2ème soleil est celui de Josué.

C'est-à-dire que tous les événements de révélation que la Torah nous raconte se passent entre le temps de Métoushéla’h et le temps de Yehoshouah. Il a arrêté le soleil pour pouvoir finir la guerre pendant toute la journée.

 

Ce sont deux événements qu’on ne peut pas comprendre car on ne peut pas les expérimenter. Mais on a là deux limites.

Etudiant en éthnologie les coutûmes des peuplades d’Amérique centrale, j’ai trouvé que tous les éthnologues savent cela que de l’autre côté de la planète il y a des traditions dans les sociétés primitives, non pas du jour long, mais d’une nuit longue.

 

On a donné des explications de ce soleil qui s’est arrêté pendant toute la nuit.

On ne l’étudiera pas, parce que ce sont des choses qu’on ne peut pas expérimenter. Il faut garder cela au niveau d’hypothèse d’explication. La Torah nous a parlé de ces événements. Et par définition, ces événements qui ne se produisent qu’une fois, on ne peut pas en faire la science parce qu’on ne peut faire la science que de phénomènes répétitifs ou reproduisibles. Or là ce ne sont pas des phénomènes mais des faits qui se sont passés et dont la signification n’est restée que dans la mémoire.

 

Je vous simplement vous expliquer entre parenthèse que l’idée que le soleil soit immobile n’est pas une idée invraisemblable, parce qu’il suffit de se situer aux pôles pour voir le soleil immobile ! « Et pourtant elle tourne ! » comme disait l’autre...  Donc on peut prendre pour hypothèse que ce jour-là la terre a basculé et que la ligne des pôles est passée là où était Josuée et donc que le soleil était immobile.

Maintenant, que la terre ait basculé, les savants le savent. Elle a basculé plusieurs fois dans l’histoire. Il y a un indice qui en est resté au nveau de la rotation de la terre.

Il suffit de savoir qu’on a découvert des gisements de charbon énormes au pôle nord. Or, il ne peut avoir de gisements de charbon qu’à l’équateur ! Puisque c’est la fossilisation de forêts tropicales ! C’est donc qu’un jour c’était là-bas l’équateur !

Lorsque vous serez familiers avec le livre des Rois dans le Tanakh, vous verrez qu’il y a des événements où l’on voit que les points cardinaux changent… Les points cardinaux ont changé et alors on ne les appelle plus de la même manière… 

Il y avait 4 portes dans le temple, on ouvrait celle du nord, et voilà qu’un jour il fallait la fermer parce que le nord est passé par l’autre porte... Les gens du sud qui deviennent les gens du nord et les gens du nord qui deviennent les gens du sud. Vous verrez que dans beaucoup de populations juives vous avez des habitudes culinaires invraisemblables d’après le climat. Des Juifs des pays chauds mangeant comme si c’était le pôle nord, et des Juifs des pays froids mangeant comme si c’était l’équateur…

 

Je schématise tout cela pour arriver à notre problème : le temps de révélation va du déluge à Josué, entre les deux soleils. Voilà pourquoi, pour la deuxième raison, on ramène le temps de Megilat Ester au temps où il aurait dû être, c'est-à-dire au temps de Josué. C’est pourquoi on dénomme les villes entourées de murailles non pas au temps de Assuérus, mais au temps de Josué.

 

Derrière les connaissances que vous avez déjà eues au sujet de l’importance de la Méguilat Ester dans l’économie de l’histoire d’Israël, vous voyez qu’il y a des choses beaucoup plus profondes.

Quand on étudie un texte, il faut savoir que l’essentiel est dit par allusion. BéRémez. Parce que c’est la mise par écrit d’une tradition orale. Et lorsqu’on a dû mettre par écrit la tradition orale, on a violé un grand principe : ce qui est par écrit doit rester dans la forme dans laquelle il est par écrit, ce qui est oral ne doit pas être mis par écrit, parce que ce qui est oral doit rester vivant et être formulé de génération en génération. Si on fixe la forme d’une génération cela devient hermétique pour la génération suivante qui devient incapable d’identifier ce dont on vient de parler, et en est réduit à des hypothèses sur ce qui était évident pour les contemporains de la mise par écrit. Mais tout de suite, cela devient hermétique pour la génération suivante.

 

C’est pourquoi on a interdit la mise par écrit de la tradition orale. Il y a des raisons historiques pour laquelle on a violé cette règle à propos de la Torah shébéal peh. Il y a deux raisons principales, tout d’abord la dispersion. Etant donné que le peuple juif s’est dispersé il y a eu le risque de divergence. Il fallait donc un texte témoin pour toutes les communautés. Deuxièmement, la décision des Romains d’empêcher la transmission de la tradition orale : la mise à mort de tout rabbin qui sera vu accompagné de deux juifs.

Alors on a décidé de mettre par écrit la tradition orale, mais sous forme hermétique. C'est-à-dire que ne peut comprendre que celui qui peut comprendre. Pourquoi ? Parce qu’on s’est aperçu de ce que les Grecs avaient fait de la tradition écrite : ils avaient traduit la Torah shébikhtav. Et on a voulu éviter la même catastrophe pour la Torah orale.

 

Et aujourd’hui nous sommes dans une période dangeureuse pour deux raisons. A force d’être caché cela a été caché également pour les Juifs ! Lorsque les Juifs étudient eux-mêmes n’y comprennent plus rien ! A moins qu’ils aient un maitre, c'est-à-dire une mémoire. Et deuxièmement les Goyim commencent à étudier. Dans les universités et les centres d’études. Ils demandent aux rabbins à apprendre la Torah ShébéAl Peh et en font ce qu’ils en font…

 

 Mais je crois personnellement, quelque soit le pessimisme à l’échelle microscopique, que finalement il faut être optimiste parce que la révélation qui éclate dans le peuple juif aujourd’hui sera d’une naturelle telle qu’elle va ébouir les autres qui n’y comprendront plus rien.

 

La première mention c’est le fait que Josué est relié à Amaleq.

La deuxième c’est le fait que Josué est lié à l’arrêt de la révélation.

C'est-à-dire que l’époque est remise à sa place.

 

Meguilat Ester :

Un enseignement important à propos de Pourim. Au chapitre 2, verset 22 :

2.22 :

Mardochée en tant que chef de la communauté juive faisait partie de la cour des courtisans du roi. Un jour, il s’aperçoit de la préparation d’un complot contre le roi. Il le fait dire à Esther. Or, précédemment, on avait appris que Mardochée avait donné pour consigne à Esther de taire son origine juive. Comment expliquer cela ? L’explication que je vous donne va un peu dans le sens de l’analyse depuis le début : c’est l’atmosphère de clandestinité dans laquelle les Juifs sont plongés dès qu’ils doivent faire preuve de loyautéis des lois de l’empire. Cette loyauté est authentique ! Il n’y a pas de doute que les Juifs sont toujours loyaux envers leurs pays d’accueil de galout et leurs lois. Et cette loyauté implique un certain camoufflage. En particulier, je crois, le cammoufflage le plus grave qui nous soit arrivé, c’est ce qui est arrivé à la révolution française, où nous avons camoufflé notre identité nationale en identité religieuse à la manière des goyim (la confession religieuse israélite).

On apprend du chapitre précédent lorsqu’Esther fut choisie comme reine de l’empire qu’elle n’a pas dit ses origines juives. Elle a pris un nom perse : Esther. Elle s’appelait Hadassah en hébreu.

Et voilà que lorsque Mardochée découvre le complot contre le roi, il fait dire à Esther de prévenir le roi.

 

2.22

Et la chose fut connue à Mardochée, et il le raconta à la reine Esther, et Esther le dit au roi au nom de Mordékhaï.

 

Cela veut dire qu’il y a là une vertu de fidélité qui apparait. Elle a eu le courage de dire ce qui se passe au nom de Mardochée. Elle aurait pu le dire sans mentionner son nom puisque tous savent qu’il est le chef de la communauté juive. Mais un jour le roi se rappellera de cet événement lorsqu’on lui lira les Annales suite à son insomnie providentielle.

La guémara nous donne un enseignement à ce sujet qui constitue une unité d’enseignement pour elle-même et que nous allons étudier à propos de Pourim.

 

Massekhet Meguila 15a :

Kol HaOmer Davar BeShem Omro Mévi Geoula LaOlam.

Tout celui qui dit quelque chose au nom de celui qui l’a dit amène la délivrance au monde.

Shénéemar « Vatomer Ester BeShem Mordekhaï ».

Comme il est dit : « Et Esther le dit au nom de Mardochée ».

 

C’est sont les formules d’enseignement de la guémara les plus simples qui sont les plus difficiles en même temps. Le fait d’avoir dit quelque chose au roi Assuérus au nom de Mardochée en fin de compte fait venir la délivrance de la communauté juive. A partir de cet événement simple à comprendre, la guémara nous donne une formule générale :

Tout celui qui dit quelque chose au nom de celui qui l’a dite amène la délivrance au monde.

Peu importe ce qui est dit !

La formule est devenue générale !

On va réfléchir à la signification de cela.

 

Premièrement, comment se fait-il que ce ne soit pas une mitzvah de citer une parole au nom de son auteur? Cela devrait être naturel. La Torah ne légifère pas pour un comportement normal. Or, on sait bien que ce n’est pas naturel ! Cela devrait être une mitzvah derabanan !

Du point de vue de la Halakha jamais les rabbins ne prennent une décision devant laquelle la nature humaine ne peut pas tenir. Etant donné la force du yetser harâ de ne pas citer une parole au nom de son auteur, on risquerait d’accumuler les fautes sur les hommes. Alors on préfère ne pas donner un commandement pour éviter de mettre les hommes en défaut de façon trop grave. On ne trouvera donc pas une mitzvah deOraïta mais pourquoi pas une mitzvah derabanan ? Il y a une autre raison : c’est un vol de dire une parole sans citer le nom de son auteur. C’est du guézel. Mais on n’a pas légiféré dessus car étant donné le Yetser Harâ de l’homme on risquerait d’accumuler les fautes. C’est donc formulé de façon autre et beaucoup plus haut. Celui qui a cette vertu-là de citer quelque chose au nom de celui qui l’a dit est beaucoup plus haut que le simple mérite : il participe à la géoula !

Ce n’est pas une mitzvah derabanan parce qu’en fin de compte l’intention de la guémara est de parler de la Torah. Davar c’est Dvar Torah. Or, la Torah appartient à tout Israël ! Et par conséquent il n’y a pas de vol de Torah. Ce n’est pas beau de citer un enseignement de Torah sans citer son auteur mais ce n’est pas considéré comme un vol parce que la Torah est Hefker, elle appartient à tout Israël. Au point que la guémara considère comme un voleur celui qui connait un Dvar Torah et le cache de son ‘Haver, parce qu’il lui appartient aussi ! Non seulement Dvar deHalakha mais aussi Darka DeKalakha (Derekh Eretz) ! Dès qu’il s’agit d’un enseignement de sagesse c’est considéré comme du vol. Parce que la Torah et la sagesse appartiennent à tous.

 

Voilà pourquoi il ne peut pas y avoir de commandement à citer une parolee au nom de son auteur. Celui qui le fait a bien sûr un mérite, mais un mérite exceptionnel. Il participe à celui qui fait venir la géoula comme Esther a participé à la géoula simplement en citant la parole au nom de Mordekhaï.

2.22

Et la chose fut connue à Mardochée, et il le raconta à la reine Esther, et Esther le dit au roi au nom de Mordékhaï.

 

A ce propos la guémara dit :

Massekhet Meguila 15a :

Kol HaOmer Davar BeShem Omro Mévi Geoula LaOlam.

Tout celui qui dit quelque chose au nom de celui qui l’a dit amène la délivrance au monde.

Shénéemar « Vatomer Ester BeShem Mordekhaï ».

Comme il est dit : « Et Esther le dit au nom de Mardochée ».

 

C’est un principe général découlant de ce verset.

Cette règle port ene particulier sur ce qui est vraiment une parole, une parole de la Torah. C’est élargi à toute parole de sagesse.

 

La parole définit la prérogative de l’homme. La définition spécifique de l’identité humaine c’est d’être douée de parole. La mutation dans l’échelle des êtres vivants au niveau de l’homme c’est l’apparition de la parole. Adam est défini comme le ‘Haï Hamédaber. C’est en débat : on peut définir l’homme par sa pensée ou par sa parole. On peut rattacher cela à l’enseignement donné dans le Kouzari avec les différents niveaux d’être : Domen, Tsoméa’h, ‘Haï, ‘Haï Hamédaber, Navi…

Les deux définitions possibles pour l’homme :

‘Haï Hamaskil l’être vivant pensant – ‘Haï Hamédaber l’être vivant parlant.

La tradition juive a choisi la deuxième définition ‘Haï Hamédaber.

Si nous cherchons le critère spécifique de définition de l’homme, il faut donc que nous atteignions le facteur qui le différencie des autres êtres vivants.

 

La règle logique d’une définition :

En général, la définition comporte deux termes, un substantif et un adjectif.

Le vivant parlant.

La définition de l’homme que l’on connait par la philosophie générale : L’être pensant.

Descartes : « l’animal raisonnable ». On trouve un substantif, que l’homme est un animal (cela ne veut pas dire que l’homme est une bête, même pas chez Descartes, mais animal dans le sens étymologique d’animé) et un adjectif : raisonnable, c'est-à-dire doué de raison.

C’est très parallèle à l’autre formule du vivant pensant, ‘Haï Hamaskil.

Le premier terme qui est un substantif, désigne ce qu’on appelle le genre prochain. C’est un terme technique de la logique, le genre prochain c’est la classe la plus générale de laquelle fait partie l’être que l’on veut définir. Dans le cas de l’homme, la classe la plus générale, c’est qu’il fait partie des  êtres vivants.

 

…/…

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15 octobre 2012 1 15 /10 /octobre /2012 20:42
Pourim cours 8b (1979)

 

 

http://www.toumanitou.org/toumanitou/la_sonotheque/fetes_et_calendrier/pourim/cours_8

337 02

Durée : 46,5 minutes
Face B

 

…/…

 

Josué apparait en tant que successeur de Moïse et, dans le sujet qui nous concerne en particulier, il est celui qui mène la guerre contre Amaleq.

 

Chapitre 17.5

D’abord quelques mots sur la personne de Josué. Il s’appelait Hoshéah Bin Noun, de la tribu d’Efraïm. Au moment de l’affaire des explorateurs : lorsque le peuple a demandé l’envoi d’espions pour espionner le pays pour savoir s’il correspondait vraiment à la promesse et savoir si on était capable de l’occuper, alors Moïse envoie finalement un représentant par tribu. Et Hoshéa Bin Noun était le représentant de sa tribu, Ephraïm. C’est la tribu de Joseph. Kalev Ben Yefouneh était le représentant de la tribu de Yehoudah. Or, ce sont les deux seuls qui, en revenant de l’exploration, vont faire un rapport positif pour monter en Eretz Kenaan pour accomplir la promesse. Les dix autres se rebellent. Nous retrouvons chaque fois à peu près la même proportion. Un cinquième était sorti d’Egypte et ici un cinquième des représentants (2/12èmesoit 1/6ème) du peuple qui était sorti d’Egypte sont pour Eretz Israël ! Seuls Josué et Caleb vont entrer en Eretz Israël et toute la génération qui avait refusé n’entre pas.  

Au moment de l’affaire des explorateurs Moïse a changé le nom de Hoshéa Bin Noun en Yehoshoua Bin Noun par l’ajout d’un Youd.

Le sens du nom change un peu mais dans tous les cas la racine est la même : le sauveur.

Suivant la tradition, quand Saraï a dû changer son nom en Sarah, le Youd du nom de Saraï attendait de savoir où il irait se mettre. Et c’est ce Youd de Saraï qui est venu s’ajouter à Hoshéa. Ce que cela veut dire, vous le comprendrez dans quarante ans ! Retenez simplement que les choses sont liées déjà avec Sarah.

 

Voyez le lien qui va s’établir : c’est Josué qui prendra la succession de Moïse pour donner à Israël la terre d’Israël. Et c’est Josué qui est chargé de faire la guerre contre Amaleq.

Cela veut dire que c’est lié dans le principe. Josué est responsable de ces deux choses à la fois et d’une troisième aussi que je vais ajouter plus tard. La Guémara établit que ce sont ces trois choses-là qu’il faudra faire d’abord lorsqu’on reviendra à la fin des temps en Eretz Israël :

-la guerre contre Amaleq

-la conquête d’Eretz Israël.

-la construction du temple.

 

Josué n’a pas pu faire la troisième chose, il faudra attendre le fils de David, Salomon.

Tout ceci est un problème pour lui-même que les Poskim ont étudié, en particulier Maïmonide. Il y a trois mitzvot importantes au moment où l’on rentre dans le pays : détruire Amaleq, assurer la souveraineté israélienne sur Eretz Israël, et la construction du temple.

 

Vous remarquez que nous sommes occupés aux deux premières, il faut préparer la troisième.

Et Maïmonide, en rabbin de la galout, ne pourra pas être taxé de sioniste, mais il a codifié cela de façon très claire…

 

En tout cas le lien apparaissant ici nous éclaire sur notre sujet. Josué en tant que successur de Moïse va être chargé de ces deux points : la guerre contre Amaleq et la conquête d’Eretz Israël.

 

17.5

Vayabo Amaleq… et Amaleq vint…

 

Au verset précédent, il y avait un doute en Israël. A chaque fois qu’il y a un doute, Amaleq intervient. Amaleq = Safeq en gématria.

 

 

17.5

Vayabo Amaleq… et Amaleq vint et fit la guerre à Réfidim

 

A Réfidim il y a eu une contestation contre Moïse qui a résulté en une perte d’assurance et la création de doutes. Le midrash dit sur Réfidim : Rifionadayim devenir faible, lâche.

 

Et Moïse dit à Josué : choisis pour nous des hommes et sort en guerre contre Amaleq, demain, je me tiendrais sur le haut de la colline avec le bâton de Dieu dans ma main. Et Josué fit comme il lui avait dit pour faire la guerre contre Amaleq, et Moïse, Aharon et ‘Hour sont montés en haut de la colline. Et il arriva lorsque Mosheh levait les mains, Israël était plus fort.

 

Tant que le zekhout de Moïse est présent en Israël, Amaleq ne peut rien contre lui. Et Moïse signifie la fidélité à la Torah. Cf. le sort différent des deux royaumes d’Israël. Le royaume du nord sans la Torah se perd. Et le royaume du sud, Yehouda, qui a gardé la Torah, survit. Cf. les deux boucs de Kipour… etc. Tout cela se relie…

 

« Et lorsqu’il baissait les mains, Amaleq surmontait,

Or les mains de Mosheh étaient lourdes.

Ils prirent une pierre et l’ont mise sous Moïse, il s’assit dessus

Et Aharon et ‘Hour soutenaient ces mains, l’un de chaque côté.

Et ses mains étaient émounah jusqu’au coucher du soleil.

Et Josué affaiblit Amaleq et son peuple par l’épée ».   

 

L’idée qui apparait là est très importante : la force pour lutter contre Amaleq s’appelle la émounah. Une émounah qui vient de Torat Mosheh. Ce n’est pas plus compliqué que cela à comprendre : c’est la émounah qui s’oppose au safeq. Le safek, le doute, fait venir Amaleq, et la émounah, la foi, fait surmonter sur Amaleq.

 

Les deux mains, ce sont les deux midot ‘Hessed et Gvourah de Mosheh Rabénou.

 

« Et Hashem dit à Mosheh : écris cela en souvenir dans le livre, et place-le comme consigne aux oreilles de Josué car j’effacerai le souvenir d’Amaleq de dessous le ciel, et Moïse construisit un autel et en nomma le nom : Hashem Nissi - Dieu est mon miracle/ ma bannière, mon étendard.

Et Il dit : car une main a été portée sur le trône de Yah, Mil’hamah Lashem BaAmaleq midor dor guerre pour Hashem contre Amaleq de génération en génération.

 

Il y a donc dès le début de la sortie d’Egypte et la constitution d’Israël comme nation la guerre contre Amaleq qui durera de génération en génération jusqu’à la fin des temps où finalement ce souvenir de Amaleq sera effacé.

 

Je vous donne simplement les grandes étapes : au moment de la sortie d’Egypte, ensuite lorsque le peuple est entré dans le pays, le premier roi qui a été choisi était Shaoul qui devait faire la guerre totale contre Amaleq mais qui l’a laissé survivre. Ensuite, on retrouve ce même problème avec Mardochée et Aman au temps des événements de Pourim que raconte la Méguila d’Esther.   

D’époque en époque, chaque fois qu’Israël se constitue en nation, apparait de nouveau Amaleq comme antagoniste, et avec le même programme.

 

A la génération précédente avec le nazisme, et à la génération contemporaine avec la prétention pratiquement universelle de remplacer Israël par la Palestine, cela semble être deux étapes différentes mais je crois qu’il s’agit de deux sous-étapes de la même guerre qui a commencé avec les Russes dans les grands pogroms de la fin du siècle dernier (au 19èmesiècle). Finalement, le grand conflit est avec les Russes, et l’étape allemande est une étape dans ce grand conflit qui commence avec les Russes.

 

Quand vous étudierez très attentivement l’histoire juive des dernières périodes et l’histoire d’Israël depuis sa fondation, il est bien évident que sans la Russie derrière tous ces conflits cela aurait pu être résorbé à l’échelle locale. Mais il n’y a pas de doute que tout le mouvement de la constitution de la nation d’Israël du dedans du peuple juif dispersé commence avec les persécutions de Russie avant les persécutions en Allemagne. Et l’alliance entre Hitler et la Russie est un mystère pour les historiens mais fait partie de ce problème. Finalement, aujourd’hui c’est la Russie qui est derrière. C’est au temps de la guerre de Kipour que cela est devenu évident que sans la volonté russe le conflit local aurait été résorbé depuis lontemps.

 

Chaque fois qu’une culture dans le monde prétend être ce qu’Israël est censé être, alors il y a ce conflit avec Amaleq. Il y a un messianisme russe que vous apprendrez d’autre part mais qui est évident pour ceux qui connaissent la culture russe et l’âme russe, qui finalement est placé devant cette alternative : soit eux, soit nous. Et ils le savent très bien.

 

De la même manière que pourrait paraitre étonnant et disproportionné au temps de la propagande hitlérienne le fait qu’un pays aussi colossal que l’Allemagne ne voie comme ennemi du genre humain ce tout petit peuple, quelques centaines de milliers de Juifs en Allemagne, alors qu’il y en avait des millions en Pologne ou en Russie. De la même manière, le grand slogan de la politique russe est de voir Israël comme la cause de tous les malheurs du monde ! C’est également disproportionné.

 

Il y a là quelque chose d’extrêmement profond. Il y a un messianisme de la nation russe qui apparait dans l’impérialisme soviétique et a pris comme véhicule l’idéologie socialiste, mais qui est très profondément russe en tant que tel. Et évidemment, comme cela a été le cas du nazisme et comme cela a été le cas dans les civilisations précédentes, ils se désignent chaque fois chacun comme ennemi de l’identité Israël.

 

Résumé :

On va reporter la période des événements du temps d’Assuérus bien avant, au temps de Josué.

Les éléments qui apparaissent c’est qu’effectivement c’est Josué qui commence la guerre contre Amaleq et qui est chargé d’ailleurs de la conquête d’Eretz Israël.

 

L’idée est maintenant très simple : dès qu’Israël à la sortie d’Egypte se constitue comme nation, le problème d’Amaleq surgit. Mais il surgit d’une mise en doute par Israël même de sa propre vocation, de sa propre identité. Chaque faiblesse à ce niveau-là constitue chaque fois la force d’Amaleq.

 

Le texte que je viens de vous lire n’est pas facile à comprendre sans l’étude de la kabbalah pour en voir le sens de chaque détail de la forme du texte. Mais l’idée générale est très simple, c’est ce que représente Moïse et la foi d’Israël au nom de la Torah de Moïse qui est la lutte contre Amaleq.

 

Q : D’où vient l’importance des murailles ?

R : L’analogie vient ainsi : c’est qu’à Shoushane la capitale il y eut affirmation plus forte du miracle que dans toutes les autres villes. Et donc la définition de ville entourée de muraille se relie au fait que Suse était la capitale de cet empire. Mais la guémara va transposer cette définition aux villes d’Israël entourées de murailles au temps de la sortie d’Egypte, c'est-à-dire au temps de Josué. Une ville entourée de murailles, cela veut dire une ville fortifiée, c'est-à-dire une ville vraiment. Les autres étaient des villages.

Il faut penser cela au temps de la féodalité, avec les villes entourées de murailles. A l’intérieur des villes, la souveraineté des peuples. Toutes les autres villes étaient des villages. Lorsqu’il y avait danger tous les habitants des villages rentraient dans les murailles de la ville…

 

Q : L’identité d’Amaleq n’a toujours qu’un seul représentant à chaque époque?

R : En réalité, peu importe le nombre, c’est le même qui apparait sous des visages divers.

Par exemple, il n’y a pas beaucoup d’effort à faire pour identifier la force de Ashaf, la prétention de remplacer Israël. Je ne veux pas imputer cela à tous les Palestiniens, je veux dire les habitants du pays d’Israël qu’on appelle la Palestine. Ce sont ceux qui ont pour objectif d’annuler Israël pour se mettre à sa place. Parce que je suppose qu’il y a énormément d’arabes ou de chrétiens ou musulmans habitants Israël qui envisageraient une solution différente de coexistence avec les Juifs. Mais cette volonté de remplacer Israël perçu comme usurpateur c’est Amaleq.

On la trouve dans un autre style chez les Allemands du temps d’Hitler. Et cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas beaucoup d’Allemands qui envisageraient une coexistence pacifique avec les Juifs. Mais le nazisme chez les Allemands a le visage d’Amaleq. L’obsession de détruire les Juifs et de prendre leur place. Pour que l’avenir du monde pendant mille ans appartienne à l’Allemagne. La Russie c’est la même chose.

 

Ce sont des choses qui ont été étudiées pendant des siècles. 

Un tossefot, un des commentaires de Rashi dans la Guémara, interroge : où sont les Cananéens du temps de Josué aujourd’hui ? Et Tossefot répond : les Russes ! Il dit que Kenaan c’est Moskova !

C’est écrit en toutes lettres dans Tossefot.

Un des commentateurs postérieur a expliqué cela de la manière suivante :

La malédiction sur ‘Ham lorsque Noa’h s’est réveillé de son jour de Pourim pour constaté ce que son fils lui avait fait mettant en question sa paternité, il a maudit sa descendance. C’est important parce qu’Israël est fondé sur l’enchainement des générations, alors que ‘Ham se fonde sur le refus de la génération précédente et la rupture des générations. Il veut rendre stérile son père. Il y a là deux options de l’histoire radicalement opposées. De ‘Ham sortira Kenaan. La malédiction sur Kènaan est qu’il sera esclave. Or, les Slaves se nomment Slaves. Et Slaves cela veut dire esclaves. L’étymologie vient du latin. C’est leur identité.

 

Ainsi Tossefot tranquillement identifie Kenaan chez les Slaves. La surprise est que finalement la réalité dévoile que c’est vrai. On ne sait pas de quoi il faut le plus s’étonner. Que les textes aient prévu la réalité ? Ou que la réalité s’entête à donner raison aux textes ?

 

Q : Pourtant c’est la descendance de Yafet ?

R : D’après la Guémara non ! Il faut voir les choses fondamentalement. C’est la situation d’identité qui est diagnostiquée. D’autant plus que les soi-disant « races », d’après la Torah ce n’est pas biologiques mais cela passe par les langues qui sont soit ‘hamitique, soit japhétique, soit sémitique.

Il y a ce que disent les linguistes et ce que la Torah dit en faisant le diagnostic de la situation d’identité. On voit très bien que c’est la Russie qui a adopté la thèse des Cananéens. Et l’histoire dévoile que c’est finalement avec eux qu’on est en guerre, par armées arabes interposées. D’ailleurs nous le savons maintenant, c’est eux qui ont donné à Nasser la date de Kipour pour attaquer Israël. et vous verrez toujours qu’Amaleq qu’il soit perse, allemand, ou russe, choisit toujours les jours de fête pour les attaquer. D’après le Midrash, ils ont attendu Pourim pour les attaquer à Pourim !

 

Q : Haman a tiré au sort seulement le mois ou le jour du mois ?

R : Il a tiré au sort le mois, le jour du mois, et le jour de la semaine.

Q : Mosheh nait et meurt le 7 Adar et Pourim c’est le 13 ?

R : Chaque fois qu’il tirait au sort le jour, il y avait un mérite, que ce soit le jour de la semaine ou le jour du mois. Et quand il a tiré les mois, il  a vu que dans le mois de Adar Moïse était mort. Cela lui a suffit pour penser à une vulnérabilité d’Israël dans le mois de Adar, mais il a oublié que le mois de Adar, Moïse était né le même jour. Le 7 adar finalement est devenu un jour commémoré dans le calendrier israélien : tous ceux dont on ne connait pas la tombe. C’est également le jour d’anniversaire de tous ceux dont on ne sait pas quand et où ils sont morts. C’est relié à l’histoire de Moïse.

 

Je referme la parenthèse, c’est la première explication que je voulais vous donner : pourquoi on ramène cela au temps de Josué. Le fond du problème c’est parce que Josué est relié à la guerre contre Amaleq.

 

Deuxième approche du problème :

Deuxième explication de la fixation du Shoushane Pourim à partir du temps de Josué plutôt qu’à partir du temps d’Assuérus.

C’est relié à une toute autre dimension qui n’est plus celle de la lutte contre Amaleq reliée avec  d’Eretz Israël, mais la fin de la période de la révélation.

Un enseignement indique que sans la chute morale du Am Israël au temps du premier temple qui a conduit à ce que les prophètes s’adressent à lui pour l’exhorter à la Torah, nous n’aurions eu comme livre de la révélation dans le Tanakh que les 5 livres de Moïse et le livre de Josué. On aurait eu l’héxateuque ! Après le temps de Josué ce n’est pas le temps des prophètes mais les Zqenim qui sont les Shoftim. Les Neviim viennent après le temps des Zqénim. La prophétie va reprendre après le temps des Zqénim avec un prophète nommé Hoshéa, Osée.

La capacité de prophétie qui s’attache au Tsélem Elohim ne disparait pas d’Israël, même quand Israël est en galout, c’est enfoui mais cela reste. Mais le fait que des paroles de prophétie sont données pour rester par écrit cela aurait dû s’arrêter, nous dit la Guémara, avec Josué.

C’est parce que l’état du peuple nécessitait l’exhortation des prophètes que nous avons également les autres livres.

 

De même, dans les références citées à propos de Pourim : « tous les livres du Tanakh sont destinés à ne plus être par écrit sauf la Méguila d’Esther ».

C'est-à-dire qu’aux temps messianiques, la connaissance sera révélée de façon tellement expérimentale qu’on n’aura plus besoin de se référer à des livres !

On s’approche de ces temps donc il faut vous habituer à cela. Pour le moment vous avez besoin des livres... Un passage du prophète qui le dit très clairement. « La connaissance de Dieu sera dévoilée comme l’eau sur le fond de la mer. Plus personne n’aura besoin de dire à une autre : apprend-moi ! » Parce qu’on verra. Un peu comme au temps du premier homme avant la faute…

Aujourd’hui on est encore à ce stade où on a besoin de prophètes.

 

On n’est plus au temps de la prophétie dévoilée et on a besoin de quelqu'un qui nous explique ce que les choses signifient.

 

Mais viendra un temps où il suffira d’exister pour être ! On n’aura plus besoin de quelqu'un d’autre pour être.  

 

A ce propos, la guémara nous apprend que tous les livres deviendront inutiles, sauf la Méguilat Ester qui est le livre où se dévoile l’éternité d’Israël. On aura une capacité de lire véritablement ce que contient la Méguila de Pourim.

 

Je reviens à cette guémara : normallement, le temps de la révélation  c’est le temps de la génération de la sortie d’Egypte. C’est un temps exceptionnel de dévoilement. Comme un temps messianique avant la lettre. Qui aurait pu l’être définitivement sans la faute du veau d’or. C’est un temps de dévoilement. Remarquer que toutes les mitzvot et la Torah auxquelles on se réfère sont celles données à cette génération-là. Si tout était allé comme il fallait, après ce temps de dévoilement où Israël est invité à l’expérience de la connaissance profonde qui se cache derrière les apparences, l’histoire aurait commencé déjà donc au temps de Josué. Pas au temps de Moïse car la génération du désert n’est pas entrée en Eretz Israël. Donc c’est la génération de Josué qui la remplace.

Et la capacité prophétique reste l’apanage de l’identité d’Israël mais les livres de la prophétie n’auraient pas existé.

Nous n’avons dans le Tanakh que quelques enseignements des prophètes. L’immense majorité de la prophétie qui a été prophétisée est restée orale. Et le Tanakh est une sorte de décision du Sanédrine de mettre ces textes-là par écrit pour la postérité. Mais il y a eu énormément plus de prophètes et prophétesses que ceux mentionnés dans le Tanakh !

 

Et toute une quantité de prophétie qui n’a pas encore été formulée est mise sous le nom de Tana de BéÉliyahou – l’enseignement de Eliyahou Hanavi.

Effectivement, la prophétie de Eliyahou est la seule qui n’ait pas de livre dans le Tanakh !

Chaque fois qu’un ‘hidoush de la Torah apparait, on le transmet sous le nom d’enseignement de l’école de Eliyahou Hanavi. En particulier lorsqu’on a étudié et qu’une connaissance nouvelle est apparue sans qu’on puisse en identifier la source. On se demande qui a dit cela, et on ne sait pas ! C’est sorti de l’étude ! C’est alors un enseignement que l’on rattache à l’enseignement de Eliyahou HaNavi. Chaque fois qu’il y a une Beraïta qui commence ainsi cela vient de là. C’est lorsque la machine à ‘hidoushim fonctionne… Et elle ne s’est jamais arrêtée !

 

Historiquement nous savons que la prophétie s’est arrêtée au temps de la Méguilat Ester, mais en principe elle aurait dû s’arrêtée déjà au temps de Josué ! Mais, l’occultation de la prophétie n’est pas l’occultation de l’occultation. Cf. le « Aster Astir Panaï ».

 

Nous allons étudier une mishna sur ce problème et vous en comprendrez par vous-mêmes le lien.

 

Pirqey Avot :

Dix choses ont été créées la veille de Shabat, bein hashémashot entre les soleils...

 

C’est une expression dont on se sert pour dire le crépuscule le soir.

Le coucher du soleil et le commencement de Bein Hashémashot et l’apparition des étoiles est la fin de cette période de Bein Hashémashot. Cette période-là la nuit commence au coucher du soleil, alors qu’en réalité elle devrait commencer à la sortie des étoiles. Le jour s’arrête à la sortie des étoiles alors qu’en réalité il devrait s’arrêter au coucher du soleil. Cette période qui s’appelle Erev en hébreu, le crépuscule le soir, est appelé par la Halakha « Bein Hashémashot ». Entre le soleil qui se couche et le soleil qui se lève. Vous voyez la difficulté, normalement Bein Hashémashot devrait durer toute la nuit ! Puisque le soleil ne se lève que le lendemain matin ! Alors on rattache à la lumière du soleil qui réapparait le lendemain matin la lumière des étoiles qui laisse deviner que la lumière est là bien que ce soit la nuit vraiment. L’apparition des étoiles est pour la Halakha le signe que la lumière du soleil du jour précédent a vraiment quitté le ciel puisque les étoiles sont visibles. Nous avons cette période de Safeq si c’est le jour vraiment : Yom Safeq Laïlah. Il y a doute si c’est le jour encore, ou doute si c’est la nuit vraiment ! Et suivant les mitzvot on tranchera pour commencer le temps de la mitzvah soit au temps du coucher du soleil soit à la sortie des étoiles.

 

Par exemple, étant donné la gravité de la pratique du shabat, on commence au coucher du soleil et on termine à la sortie des étoiles : on décide d’après la ‘houmkha. Mais pour d’autres mitzvot tel que le qriat shémâ du soir, il y a des raisons pour lesquelles on décide que c’est à partir de l’apparition des étoiles que c’est la nuit pour le qriat shémâ du soir…

 

Et ainsi, chaque fois qu’il y a une mitzvah dont le temps est à partir du soir, cela occasionne une discussion dans la Guémara pour savoir si pour telle mitzvah particulière le soir commence au coucher du soleil ou à la sortie des étoiles.

 

La Halakha est différente pour les Ashkénazim et les Séfardim.

Par exemple, si vous allez au Kotel vous remarquez que les minianim des Sefardim commencent la prière du vendredi soir très tôt. Alors que les Ashkénazim attendent l’apparition des étoiles pour la commencer pour dire le qriat shémâ après l’apparition des étoiles.

Ce qu’on cherche à propos du qriat shémâ c’est le moment de passage entre le jour et la nuit. Parce que c’est ce moment de passage qui est le moment de la mitzvah qui est l’affirmation que Dieu est Un bien qu’il y ait la dualité du jour et de la nuit dans le monde. Par conséquent, dans le jour, il n’y a pas d’objet de cette mitzvah. L’objet de cette mitzvah commence dans le passage entre le jour et la nuit. Si je suis encore dans le jour, dire que Dieu est Un c’est dire une vérité de la Torah, mais la mitzvah du Qriat Shémâ, qui est d’affirmer que Dieu est Un malgré les apparences, n’a force de mitzvah qu’au moment précisément où ces apparences font que c’est une mitzvah.

On a ainsi décidé du temps du Qriat Shémâ depuis le soir jusqu’à minuit. Si on a laissé passé minuit, à postériori, il faut encore le dire jusqu’au matin. Mais à priori, il ne faut pas laisser passer minuit. Parce que l’objet du Qriat Shémâ est de lutter contre deux souverainetés. Le monde de notre représentation ne nous renvoie pas pas du tout à l’idée du Dieu unique Un, mais à l’idée de plusieurs absolus. L’absolu du jour et l’absiolu de la nuit.

Il y a des religions entières qui ont toujours pensé leur expérience religieuse par rapport à deux absolus de divinités. Le dieu du bien et le dieu du mal, le dieu de lumière et le dieu de l’obscurité. Le ‘hidoush de la Torah est que malgré ces apparences Dieu est Un au-delà de cette dualité.

Ce dout apparait précisément au moment d’expérience du passage de l’un à l’autre. C’est pourquoi la Torah institue que le Qriat Shémâ doit être dit chaque fois qu’il y a expérience de passage d’un monde à un autre, et à la limite au moment de la mort.

Dans ce cas le critère de la Halakha se centralise sur le moment de ce passage du jour à la nuit. Est-ce déjà au coucher du soleil ou bien à l’apparition des étoiles ?

Or, pour le Qriat Shémâ, il y a d’autres raisons plus profondes, mais en première approche, on établira que c’est à partir de l’apparition des étoiles parc que tant qu’on ne voit pas les étoiles c’est le signe que la clarté du soleil du jour précédent est encore là.

Or, comme le Shabat commence au coucher du soleil, dans la Halakha de tradition séfadite on considère que puisque le Shabat a commencé au coucher du soleil c’est valable aussi pour le Qriat Shémâ. Dés le coucher du soleil on est déjà dans le jour suivant parce que c’est Shabat ! Et donc dès le coucher du soleil on dit la Tefilah de Arvit avec le Qriat Shémâ. On doit répéter le Qriat Shémâ la nuit Al Hamitah la nuit après l’apparition des étoiles bien sûr.

Tandis que les Ashkénazim considèrent qu’il faut garder la même règle pour les jours de ‘Hol et pour les jours de Shabat. Retenez que dans la Halakha des Séfardim tous les jours de la semaine il faut quand même attendre la sortie des étoiles, mais la règle pour le jour de fête et Shabat est la même puisque la…

…/…

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15 octobre 2012 1 15 /10 /octobre /2012 20:41
Pourim cours 8a (1979)

 

http://www.toumanitou.org/toumanitou/la_sonotheque/fetes_et_calendrier/pourim/cours_8

337 01

Durée : 46,5 minutes
Face A

 

…/…

 

Pourquoi cet indice de paroxysme, d’absolu ? Cette identité d’Israël, hébraïque et puis juive est traquée de toutes les manières.

 

Un midrash raconte que lorsque Dieu a voulu créer l’homme, les anges s'y sont opposés. Première étapte. Deuxième étape, lorsque veut créer Israël, tous les hommes s’y opposent. Quel en est le sens ?  

A partir du moment où une mutation apparait quelque part, elle se heurte à l’opposition radicale de tout ce qui la précède qui risque de se trouver disqualifier ´par la mutation qui apparait.

C’est l’indice que l’être qui apparait à travers l’identité Israël est bien ce que l’histoire cherche. Cet indice est la coalition de rivalité qui l’entoure.


La société israélienne apparait dans cette prétention qu’un peuple dispersé pendant 2000 ans s’érige en nation et cela déclenche 32 ans après, c'est-à-dire une demi-seconde après à l’échelle de l’histoire entière, une coalition universelle de refus.

 

Vous apprenez en biologie comment se fait la fécondation de l’ovule pour donner la première cellule : il y a des milliers de spermatozoïdes en compétition pour féconder l’ovule. Une fois la fécondation commencée, l’ovule devient imperméable à tous les autres qui disparaissent…

 

C’est ce drame-là qui se joue à l’échelle de toute l’humanité.

 

Q : Au niveau de Loth on a l’impression de cette même structure qui se développe mais pas au même niveau ?

R : Cette descendance de Loth n’est pas n’importe laquelle dans cette compétition contre Israël, c’est l’identité la plus éloignée de la sainteté d’Israël parce qu’elle était dans le principe la plus proche mais qui a échoué. Elle a d’emblée l’aspect d’une identité défigurée, impure, avec une signification messianique négative. Et lorsque Ruth vient en Israël, ce n’est pas n’importe qui. C’est cette identité là qui aurait pu réussir à partir de Loth. A l’origine ils étaient comme des frères Loth et Abraham. Les plus proches qui finalement deviennent les plus éloignés. Par conséquent, Ruth n’est pas n’importe quelle convertie en Israël. Elle est ce cas particulier de la limite de l’éloignement, qui lorsqu’elle revient en Israël a une portée universelle messianique. C'est-à-dire que pour que l’identité messianique naisse, il faut qu’elle récapitule l’universel humain. Or, la région la plus périphérique et extérieure de cette sainteté de la matrice d’Israël c’est précisément Moav et Ammon, qui dans la racine était le plus proche devenu le plus loin. Et lorsque Ruth revient ce n’est donc pas n’importe quel convertie mais celle qui peut être l’ancêtre du Mashia’h. La rédemption de l’identité Ruth a donc une toute autre portée que n’importe quelle autre neshamah rentrant en Israël. C’est un cas à part, il faut l’entendre à la racine. 

Que voulaient faire les filles de Loth ? Sauver l’humanité ! Mais ce comportement d’engendrement messianique s’est fait dans l’impureté. Et lorsqu’il y a épuration (birour) de cette quantité de sainteté enfouie et cachée dans l’impureté en question, alors il y a un moment messianique.

 

Cela se relie au problème de l’exil. Il y a nécessité d’aller là où la neshamah de Ruth se trouve pour aller la délivrer.

 

Il y a un enseignement dans la kaballah :

Mashia’h et Na’hash ont même guématria 358. Cela veut dire qu’il y a une équivalence. Le calcul est très simple mais l’équivalence s’apprend par la tradition, on ne peut pas l’inventer. C’est pour cela qu’il est interdit de faire des guématriot seul. Les raisonnements seuls sont autorisés car vérifiables par les lois de la raison. Comme les qal va’homer les raisonnements à fortiori par exemple. Parce qu’on peut vérifier seul l’authenticité d’un raisonnement. La raison vérifie. Mais l’analogie est arbitraire. C’est pourquoi la règle est « qal va’homer adam dam meatsmo » un homme peut faire un raisonnement à fortiori par lui-même. Et s’il est authentique il s’intègre dans l’enseignement de la Torah au niveau de la Torah shébéal peh.  Mais gzeira shavah, le raisonnement par analogie, faire équivaloir une notion à une autre, ein adam dam meatsmo. C’est interdit. Et là : Ein qibel merabo. C'est-à-dire que si on a reçu par tradition le sens d’une analogie alors on l’intègre dans sa Torah mais si on l’a découvre par soi-même formellement il faut toujours se méfier, on ne sait pas ce qu’elle comporte.

 

Alors je vous donne l’explication et j’espère que vous allez la comprendre : tant que la quantité d’âmes qui doit être le Mashia’h est prisonnière de l’impureté, elle devient nocive en tant que Na’hash.

 

Qu’est-il arrivé entre le premier homme et le Na’hash que l’on traduit par serpent ? Ce Na’hash en question était l’être le plus évolué avant que l’homme n’apparaisse, et une fois l’homme apparu il se trouve disqualifié ! Par conséquent, tout le processus de l’histoire humaine va commencer avec une rivalité à priori entre les forces du Na’hash et les forces de Adam.

 

Par exemple on rencontre un midrash qui nous dit tranquillement que lorsque Esaü est né il avait le sceau du na’hash marqué sur la hanche !

Un verset, ensuite intégré dans les piyoutim de la Havdalah : « Ki Lo Na’hash BeYaaqov – car il n’y a pas de Na’hash dans Yaaqov ! »

 

Cela veut dire qu’il y a une capacité d’être authentique, mais lorsqu’elle est inauthentique, elle devient rivale et antagoniste celle qui est authentique. Il y a tout un tiqoun possible, un processus historique de sauver cette quantité de sainteté devenue la plus grande impureté en la ratachant à sa source. Mais pour cela il faut qu’elle soit épurée.

En voilà un exemple avec Ruth : une étincelle de l’âme du Mashia’h qui était dans l’identité du Na’hash. Il y a alors tout un processus historique de transfiguration de cette quantité d’âmes.

 

Lorsque quelqu'un vient en Israël en disant : « c’est moi ! ».

Il y a alors deux possibilités : Timna ou Ruth.

 

La manière la plus simple de l’identifier est toujours par le biais du processus psychologique que je vous ai décrit : il y a un tiqoun au complexe Amaleq, c’est la sublimation des passions. Lorsqu’une passion est autonomisée, elle est dévastatrice, mais si on arrive à la sublimer elle s’incorpore aux côtés du bien et de la sainteté.

 

En ce qui concerne l’histoire de Ruth, je vous la décris à partir d’un verset tiré du dernier chapitre de Ruth. La méguilah de Ruth est lue à Shavouot. Le nom de Rout comprend trois des lettres du mot Torah : Resh-Vav-Tav.

 

Lorsque Naomie revient de Moav avec Ruth, la bénédiction qu’elle reçoit du peuple d’Israël qui l’accueille :

 

4.11

« Et tout le peuple qui se trouvait à la porte de la ville ainsi que les anciens du peuple (qui étaient témoins de l’arrivée de Ruth) dirent : que Dieu fasse de la femme qui est entrée dans ta maison comme Rachel et Léa qui ont construit toutes deux la maison d’Israël... »

 

On voit de suite le niveau auquel Ruth est accueillie.

 

« Et réussit à Efrat et tu auras un nom à Beit-Le’hem ».

 

Et finalement, cela annonce la naissance de David qui est le dernier nom du livre de Ruth.

 

4.12

« Et que ta maison soit comme celle de Peretz que Tamar a enfanté à Yehoudah de la semence que Dieu te donne de cette jeune fille ».

 

Dans certaines communautés, en particulier d’Afrique du Nord, on lit ces versets au moment de chaque mariage.

 

La référence à Rachel et Léa est très claire : elles ont été la matrice d’Israël à partir de Jacob. Mais pourquoi la référence à Tamar et Juda ?

 

C’est que nous avons dans l’histoire de Tamar et Juda un épisode analogue à celui des filles de Loth.

 

A partir du moment où les Toladot sont bloquées et que l’on croit qu’il y a impasse, sans suite possible, alors il y a une initiative qui est prise par la femme.

 

L’initiative prise par les filles de Loth a été dans l’impureté. Mais l’initiative prise par Tamar est du côté de la sainteté. Et cette initiative est la même que celle prise par Ruth avec Boaz.

Lorsque Naomie, sans fils à lui donner, lui parle de son parent Boaz assez âgé qui pourrait être un goel (un terme messianique qui apparait) qui pourrait la délivrer de son veuvage. C’est toute l’histoire d’Israël : Boaz et Routh. Mais il faut que la rencontre se fasse, et Boaz ne prendra pas l’initiative de la rencontre. Naomie invite alors sa belle-fille rout à prendre l’initiative.

Celle des filles de Loth est dans l’impureté absolue, on en a un modèle dans la sainteté avec Tamar et Juda. Et Ruth descendante de Moav va prendre cette initiative dans la pureté absolue, et le mashia’h pourra naitre.

 

Au niveau des enfants de Jacob, il y a deux tentatives différentes pour continuer les Toladot. Et le problème est très difficile : Jacob a eu ses enfants et maintenant les enfants d’Israël étant là, avec qui doivent-ils se marier pour que les Toladot d’Israël continuent ?

Joseph va à l’extérieur d’Israël, et Juda va lui à l’antérieur d’Israël.

On a là déjà la cristallisation en prototype du phénomène diaspora-Israël. Jospeh va à l’extérieur. Comment faire souche ? Il risque de tomber entre les mains de la femme de Putiphar.

Juda quant à lui va prendre une cananénne qui lui donne trois enfants qui ne peuvent pas avoir d’enfant ! Il y a une sorte de blocage, une impasse. Tamar prend l’initiative de s’allier à Juda et il en naitra Peretz. 

 

Le texte relie tous ces thèmes d’identités.

Nous en revenons à notre conclusion :

Si c’est Timnâ, alors il en sort Amaleq, mais si c’est Rout, il en sort le roi David ! 

Quel est finalement le critère différentiel entre Timnâ et Rout ? Timnâ veut imposer son identité alors que Rout veut adopter l’identité d’Israël. Et avec le retour de Ruth c’est la lignée de Loth qui est sauvée. Pourquoi David sera-t-il l’ancêtre du mashia’h ? Parce qu’il procède de cette alliance entre l’identité humaine qui représente l’universel absolu le plus loin d’Israël, mais qui à la racine était le plus proche par Loth. Ce n’est pas de n’importe quelle convertie (giyoret) que peut naitre le mashia’h, mais de Ruth seulement. Et cela prend le temps que cela prend, et les données du problème sont mises en place.  

 

Il faudra éclaircir cela par les données de Juda et de Tamar mais vous remarquez l’importance du fait que la bénédiction donnée à Ruth se réfère à Tamar et Juda, parce qu’effectivement, Ruth a pris la même initiative. Relisez le livre de Ruth, on y voit Boaz stupéfait de ce qui arrive. Elle existe. De la même manière qu’Eliezer était stupéfait lorsqu’il voit Rivqah. Elle existe. Chaque fois il y a cette attente et cette inquiétuide et cette stupéfaction que finalement cela va pouvoir continuer.

 

Selonle midrash Tamar était la fille de shem, la racine la plus indifférenciée de la lignée d’où sort Abraham. Juda dans sa première tentative archaïque s’allie avec l’antérieur d’Israël à l’intérieur des frontières d’Eretz Israël, mais étant un produit déjà élaboré il est stérile. Il faut revenir à l’antérieur le plus indifférenciée pour qu’il y ait fécondité. Effectivement, cette histoire se dénoue dans le livre de Bereshit qui nous parle de l’histoire du mariage de Jospeh interrompue par l’histoire du mariage de Juda pour oppsoer les deux tentatives. Celle de l’extérieur avec Joseph qui est le prototype du juif de diaspora avec tout son problème – et celle de l’interieur avec Juda qui est le prototype de l’identité hébraïque à l’intérieur des frontières d’Israël. Cette lutte des deux tendances Joseph-Juda continue jusqu’à nous. Toutes ces tendances contraires au projet Juda viennent de l’identité Joseph.

Jusqu’à ce que cela se dénoue. Nous connaissons la solution de ce conflit dont nous sommes probablement en train d’en vivre les derniers moments.

Quand finalement il se dévoile que Tamar va être enceinte de Yehoudah alors il dit :

« Tsadeqah mimeni » que l’on traduit par « elle est plus juste que moi ».

Cela veut dire tout à fait autre chose :

« Tsadeqah mimeni » c’est de moi qu’elle est devenue tsadeqah (tsadeqet) !

Et vous savez que dans le langage de la Torah, le tsadiq a pur totem le palmier.

« Tsadiq kitamar Riffla’h » Pour dire le tsadiq on prend l’image du palmier, il y a des raisons pour cela. Le verset est très clair. Elle s’appelle Tamar, et Juda la déclare tsadiq grâce à lui : elle n’a pas pu avoir d’enfant avec son premier.né er, ensuite avec Onane le deuxième, et le troisième nous sommes averti par la Torah que sans être marié il ne peut pas avoir d’enfant – c’est la stérilité qui vient du mariage avec la cananéenne. Les enfants ont eu pour femme Tamar, alors finalement Juda a pris l’initiative de faire lui l’enfant de la suite des engendrements. Mais cela n’aurait pas abouti si Tamar n’avait, elle, pris l’initative. Il attend qu’elle prennen l’initiative, personne d’extérieur à la scène ne comprend rien à ce qui se passe. Finalement va naitre Peretz ancêtre de Boaz qui attend que Ruth revienne de l’extérieur…

 

Cela se rattache à un grand thème : à chaque étape des mutations d’identité menant jusqu’au mashia’h, l’initiative vient des femmes qu’on appelle « nashim tsadqaniot ». Et l’histoire de Tamar en est l’histoire la plus exemplaire.

 

Par exemple, lors de la sortie d’Egypte la persécution était telle que les chefs d’Israël ont décidé de ne plus enfanter. Amram père de Moïse à venir décide le suicide cosmique. Si l’histoire devient invivable on l’arrête. (En général, cela débloque quelque chose là-haut et cela continue…)

Alors il y a une initiative de Amram, chef de la tribu de Lévi, de se séparer de sa femme et d’arrêter les engendrements. Il avait sa fille Myriam et son fils Aharon, qui était dit le midrash A’haron, le dernier des enfants d’Israël. Myriam a un rêve qu’elle raconte à son père : le mashi’ah doit naitre mais son père l’empêche de naitre par sa décision ! Paro n’enlève aux Bnei Israël que ce monde-ci et non le monde à venir. Mais Amram qui les empêche de naitre dans ce monde-ci leur enlève également le monde à venir !  

Amram en fut convaincu, reprit sa femme en mariage. C’est pourquoi le texte dit :

Shémot 2.1

א וַיֵּלֶךְ אִישׁ, מִבֵּית לֵוִי; וַיִּקַּח, אֶת-בַּת-לֵוִי  

« Vayelekh Ish MiBeit Lévi Vayiqa’h et Bat Lévi… »

Et Moïse est né.

L’initiative vient de Myriam. Comme l’initiative est venue des filles de Moav dans l’impureté, de Tamar dans la sainteté et de Ruth dans la messianité.   

 

D’autre part, un texte très clair du début de l’Exode :

Il y avait le décret de Paro selon lequel tout enfant hébreu serait jeté dans le Nil, mais les sages-femmes d’Israël sont parvenues à les sauver. D’après le midrash ces sages-femmes étaient la mère et la sœur de Moïse. A chaque fois les intiatives viennent des nashim tsadqaniot.

 

Un dernier midrash :

Au moment de la construction des ustensiles du tabernacle, Dieu demande à ce que le bassin des ablutions de purification des prêtres avant les sacrifices temples soit fabriqué à partir des miroirs des femmes.  Moïse est étonné ! Hamarot Hatsorot ? Cet instrument du diable (le maquillage) !?

Dieu lui répond : c’est grâce à ces miroirs qu’il y a encore le peuple d’Israël. Lorsque les hommes hébreux revenaient des travaux forcés, leurs femmes se faisaient belles pour eux dans ses miroirs et il y avait des enfants… Sans ces miroirs, il n’y aurait pas eu d’Israël. Donc c’est avec ces miroirs de l’initiative des femmes que fut fabriqué le kiyor…

 

***

 

Nous avions parlé d’Amaleq. Je vous avais cité la source dans Bereshit, l’origine de l’identité d’Amaleq. Il y a bien sûr un peupe historique bien pecis, descendant d’Essav et qui est Amaleq.

Ce mot d’Amaleq, au-delà de la définition proprement géographique ou géopolitico-historique du peuple précis qu’étaient les Amaléçites, a fini par servir pour désigner tout ennemi extrême d’Israël. Nous sommes à une époque où il n’est pas nécessaire que les identités typologiques désignées de cette manière soient les descendants historiques directs des peuples concernés, puisque c’est leur équation d’identité qui est ainsi désigné. Par exemple, si vous entendez dire des Allemands ou des ennemis d’Israël que c’est Amaleq, cela dépasse la définition proprement géopolitique. Malgré tout, on apprend d’autre part que quelque soit les changements d’identité des peuples à travers les siècles et les millénaires, c’est finalement concrétement cette même identité-là qui se trouve camouflée derrière telle ou telle apparence politique.

 

Il faut surtout retenir qu’Israël depuis le début de son histoire est soumis à toute une série de rivalités, mais il y a une rivalité particulière qui est la plus grave et la plus dangereuse et la plus radicale, celle qui a pour objectif l’anéantissement d’Israël avec le projet d’en prendre la place. Il est bien évident que la premiére souche de cette rivalité c’est Essav. Nous l’avons rencontré dans l’histoire de différentes manières avec Rome dans les deux niveaux de son histoire, Rome païenne et Rome chrétienne.

 

Dans le livre de Bereshit, l’étude de l’identité d’Ishmaël et le problème de la rivalité d’identité entre Ishmaël et Its’haq, l’identification est très claire. Il est bien évident pour tous, quelque soit les péripéties très particulières que cela a pris dans l’histoire, que Ishmaël va donner la civilisation de l’islam. Et la rivalité de l’islam par rapport à Israël est une donnée historique très claire.

 

La rvalité de l’islam n’a pas été tellement théologique mais surtout politique vis-à-vis d’israël, avec comme objet de rivalité la terre d’Israël. Ishmaël n’a jamais denié à Israël son identité d’Israël, au niveau théologique les élites de l’islam ont toujours respecté la théologie d’Israël comme supérieure à la leur puisque lui ayant donné naissance. On retrouve cela en particulier dans certaines époques de l’âge d’or espagnol où il y avait des contacts entre les élites musulmanes et juives, dans une relation de respect des premiers pour les seconds. Cela a été une rivalité d’ordre politique, en particulier avec ce qui se dévoile de notre temps et que la Torah déjà raconte avec la contestation de l’héritage de la terre promise à Abraham, entre Ishmaël et Its’haq.

 

A travers les siècles, dès l’apparition de l’islam, l’islam a toujours refusé aux juifs, où que ce soit qu’ils aient vécu, en particulier en Israël, l’indépendance (ou l’égalité) politique. Mais toujours dans cette situation de respect au niveau théologique. C’est une légende de croire qu’il n’y a pas eu de persécutions politiques des Juifs dans le monde de l’islam.

 

Alors que dans le monde chrétien, la rivalité de Essav par rapport à Israël est dans un autre sens. A la limite il peut avoir reconnaissance des droits politiques des Juifs. C’est arrivé finalement vers les derniers siècles de l’histoire de la civilisation occidentale. Les pays de civilisation chrétienne ont finalement donné l’égalité politique aux Juifs, mais la contestation est au niveau théologique, au niveau de l’identité « Israël ».  Il a fallu bien sûr que les pays occidentaux se déchristianisent pour arriver à l’égalité des droits civiques donnés aux Juifs par exemple. La première fois où un pays occidental s’est déchristianisé et où la conscience chrétienne n’était plus souveraine politiquement que les droits d’égalité ont été donnés aux Juifs et cela s’est passé en France d’abord.

 

Mais finalement, on voit que la contestation de la part de Essav est plus une contestation d’identité pour savoir qui est Israël plutôt qu’une contestation d’ordre politique. C’est bien partagé : d’un côté on nous refuse la terre, et de l’autre on nous refuse le ciel… Il nous reste donc l’horizon.

Ce qui a d’ailleurs donné aux Juifs sa capacité de prospective.

 

La souche de cette rivalité Amaleq prend racine dans l’identité d’Essav. Amaleq est un descendant d’Essav. Fils d’Elifaz fils d’Essav. Avec pour particularité que l’objectif d’Amaleq est d’éliminer Israël, l’annuler et se mettre à sa place.

 

Je vous donne une phrase de Mein Kampf qui m’a frappée où il dit très clairement que l’avenir de l’Allemagne ne peut ëtre fondée sur 1000 ans que si elle se met à la place d’Israël et que le peuple juif soit annulé.

 

Chaque fois que nous rencontrons cette identité dans l’histoire et dont le programme est d’annuler Israël pour se mettre à sa place, il y a résurgence de l’identité Amaleq. Or, la première fois qu’Amaleq apparait dans l’histoire d’Israël en tant que peuple c’est au moment de la sortie d’Egypte, et c’est le passage qui est lue en tant que parashah de Pourim. La guerre avec Amaleq est menée par Yehoshoua.

 

Vous avez appris dans les dinim que Pourim à Jérusalem se fait le 15 et non pas le 14. Il y a eu jour de fête le 14 Adar dans toutes les villes mais à Shoushane la capitale la fête a continué le lendemain. L’expression de la guémara pour dire que dans toutes les villes entourées de murailles au temps de ces événements, on adoptera le même statut que à Shoushane (Pourim le 15 et non pas le 14)

Normallement la formule employée par la Halakha pour désigner ces villes ‘Hakhim Moukafim : les villes fortifiées, normallement la formule est  « Bimei A’hashverosh - au temps de A’hashverosh ».

 

Mais pourtant dans la mishna nous avons « moukafim be’homa bimei yehoshoua bin noun ». Retenez bien ce problème. La formule traditionnelle des villes entourées de murailles c’est au temps de Josué. Alors qu’historiquement la formule devrait être – on la trouve dans certaines beraïtot – au temps d’Assuérus. On va étudier ce premier point, pourquoi on a changé de formule.

C’est d’abord un problème d’étude pure : la mishna nous parle du Shoushane Pourim et donc Jérusalem est dans ce cas avec d’autres villes considérées comme entourées de murailles déjà au temps de Josué. Je n’étudierais pas avec vous le détail de la discussion de la Guémara qui nous prendrait trop de temps dans le detail, mais je vous schématise le problème :

 La formule est les villes entourées de murailles au temps de Yehoshoua Bin Noun. Or, on s’attendrait à ce que ce soit les villes entourées de murailles au temps de A’hashverosh !

 

La Mishna dit « Bimei Yehoshoua Bin Noun » et la Beraïta dit au nom de Rabi Yehoshoua Ben Kor’ha : « Bimei A’hashverosh ». Il y a toute une discussion. On trouve effectivement dans le livre de Dévarim qui parle des problèmes de la préparation de la rentrée dans le pays sous la direction de Josué un verset qui indique la présence en ce temps-là de villes fortifiées et entourées de murailles en Eretz Kenaan. Puisque le même mot est employé dans la Meguilat Ester et dans le livre de Dévarim à propos de Josué pour dire les villes entourées de murailles on fait donc une analogie et puis on établit que la formule doit être : les villes entourées de murailles au temps de Josué.

Et si dans le monde entier il y a une ville qui était entourée de muraille au temps de Josué on fait Shoushane Pourim au lieu du Pourim habituel.

 

La raison essentielle donnée par la Guémara au sujet de changement de formule ne faveur de Yehoshoua Bin Noun: « Pour donner la préseance à Eretz Israël. »

Et cette discussion se trouve dans le Talmud Babli, c’est-à-dire les descendants des communautés qui déjà en ce temps-là n’étaient pas rentrées en Israël.

 

Lorsque nous avions étudié la guémara de Ketouvot je vous l’avais signalé parce que c’est une question qui vous préoccupe mais c’est uniquement la familiarité avec les textes qui vous permettra de le voir par vous-mêmes, l’honnêteté du Talmud de Babylone qui reconnait la préséance d’Eretz Israël. La question vous préoccupe puisque comment se fait-il que ceux-là mêmes qui étaient restés à Babel et n’avaient pas voulu monter en Eretz Israël reconnaissent-ils que c’est en Eretz Israël qu’il faudrait être ?

 

La raison global donnée c’est « Latet kavod leEretz Israel ». C’est encore une formule très générale.

J’ajoute deux points :

Le premier point est que cela se rattache à Yehoshoua Bin Noun qui commence la guerre contre Amaleq. Par conséquent, en réalité ce problème que raconte le livre d’Esther de la lutte et de la délivrance contre Amaleq c’est déjà au temps de Yehoshoua Bin Noun, ou que d’une certaine manière ces événements auraient pu se passer au temps de Yehoshoua Bin Noun. C’est un problème qui commence en réalité à ce temps-là.

 

Livre de Shémot - Beshala’h au chapitre 17 :

.../...

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15 octobre 2012 1 15 /10 /octobre /2012 20:39
Pourim cours 7b (1979)

 

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336 02

Durée : 46,4 minutes
Face B

 

…/…

Abraham est l’être d’Israël en cours d’histoire. La société d’Israël, la matrice de cet engendrement, c'est Sarah. Et par conséquent, le refus des patriarches vient d’une motivation que j’appelerais nationaliste. Ils préfèrent leur société à une quelconque société étrangère qui serait la matrice de cette histoire. Si Timna avait demandé à être la concubine d’Abraham, peut-être l’aurait-il accepté, mais femme d’Abraham cela signifie à la place de Sarah. Cela veut dire que la société d’Israël viendrait de Timna et non pas de Sarah.

C'est à ce niveau-là qu’il y a eu refus. 

Le fait que la guémara indique dans cette Hagada que cela se passe au temps d’Abraham, au temps d’Isaac, et au temps de Jacob, indique que c'est un thème d’identité permanent. Se dévoile précisément dans l’identité des goyim qui est la plus à sauver, la plus éloignée de l’identité d’Israël d’un certain point de vue, ce désir d’être Israël !

Tout de suite, dès le début se dévoile qu’il y a une clause de « lo lishma », que c'est une motivation non désintéressée: la condition est de devenir la reine !

Ce que les patriarches refusent. La guémara en citant cette histoire se demande si les Avot ont eu tort ou raison. La guémara répond qu’ils ont eu tort. Puisque de Timnâ est sorti Amaleq. On l’apprend de « Pileg esh LéElifaz ». Le texte aurait dû porter « Hayitah Pileg eshet Elifaz ». Mais le fait que le texte porte qu’elle est devenue la concubine « pour Elifaz », « pileg esh leElifaz », donne une base au raisonnement de la guémara :

Timna porte ce désir d’être Israël mais comme reine. Elle est finalement refusée. Elle va cependant préférer être concubine dans la famille d’Abraham plutôt que reine des ‘Horites où elle est née.

 

Sanhédrine 99b

veTimna Hayitah Pileg esh leElifaz

Et Timna a été concubine pour Elifaz.

Pour nous enseigner quoi ? Pour se rappeler qu’elle était fille de roi comme il est écrit 36.22: « Alouf Lotan Timna » Et tout Alouf est un roi sans couronne. Elle a voulu se convertir, elle est venue chez Avraham, Ist’haq et Yaaqov qui ne l’ont pas accepté. Alors elle est allée devenir la concubine de Elifaz fils de Essav, en disant : « mieux vaut être servante dans ce peuple plutôt que princesse dans un autre peuple. » Et en fin de compte sortit d’elle Amaleq. Et pour quelle raison ? C'est parce que les avot ne devaient pas la repousser.

 

Timna : signifie « la repoussée ». De la racine imnoa.

 

Deux points à élucider :

1-      la raison pour laquelle les patriarches l’ont repoussée ?

2-      et pourquoi la guémara prend le droit d’être d’un avis différent de celui des patriarches eux-mêmes ? Après les Avot, les patriarches, il y a les Néviim, les prophètes du point de vue de l’envergure d’identité. Après les prophètes viennent les Anshei Knesset Hagdolah les derniers prophètes et les Zqenim et les derniers des Zqénim, après les Tanaïm, et après les Amoraïm. Et on trouve ici des Amoraïm qui se permettent de dire des Avot qu’ils se seraient trompés de Halakha !?

 

1- Premièrement, nous devons comprendre ce que craignaient les Avot ?

Ce dont ils avaient peur c'est qu’Amaleq naisse en Israël !

 

Q : Donc Amaleq devait naitre ?

R : C'est un des éléments du problème, mais ce n’est pas le sujet que l’on étudie maintenant.

 

D’où nait Amaleq ?

Je vous cite une analyse simple au niveau de la psychologie. Une tendance qui est refoulée devient par contrecoup dévastatrice. C'est cela Amaleq. On a refoulé Timna, et Amaleq en est sorti !

On pourrait croire que c'est là-dessus que se base la guémara pour critiquer le refus des Avot. Sans ce refus, Amaleq ne serait pas né ! En réalité, ce n’est pas si simple que cela. Leur inquiétude portait sur le fait qu’Amaleq naisse en Israël même ! C'est-à-dire une identité mixte entre les Cananéens et l’identité des Avot. D’une certaine manière, le risque de cette identité mixte on la voit se préparer chez Essav. Il y a d’autre part une collaboration entre Essav et Ishmaël dans l’histoire.

 

Le motif des Avot était d’éviter qu’Amaleq naisse en Israël. Cela vient à la racine de cette réclamation de l’identité d’Israël à ce niveau de condition d’être la reine : que ce soit l’identité Timna qui soit la matrice de ce qu’Abraham, Isaac ou Jacob représentent.

 

Amaleq va naitre dans un mixte de l’identité qui vient d’Abraham à travers Essav et de l’identité des ‘Horites. Ce qui se dévoile dans cette histoire c'est que cette manière d’être le rival d’Israël n’est pas n’importe laquelle. C'est celle qui a pour prétention de remplacer Israël radicalement. L’analyse de la guémara est très fine et va au fond des choses : Elle voulait être d’Israël en étant la reine ! Faire que son identité donne le contenu de l’identité d’Israël. La réponse des Avot est très claire, nationaliste : l’identité d’Israël sort de Sarah, de Rivqah, et de Leah ou Ra’hel… ! Et non pas de Timna ou d’une quelconque princesse désirant être Israël. A la racine dans ce vouloir être Israël quelque chose d’énormément positif, mais il y a quelque chose qui fausse tout : la condition que ce soit sa propre manière d’être qui soit Israël. C’est là qu’est le conflit.

C'est à un certain moment la prétention de Rome d’être Israël à sa manière. Israël ne peut que repousser négativement cette prétention pour être Israël à sa propre manière. C'est au niveau de la matrice nationale plutôt qu’au niveau des idées que cela se passe. Lorsqu’un romain lit le midrash il en sort un mythe, alors que lorsqu’un judéen lit la Bible il en sort le judaïsme.

 

Q : Est-ce qu’il n’y aurait pas eu un tiqoun possible de Timna ?

R : C'est ce qu’ont pensé les Avot. Il est bien évident que les Avot ont une conception de cette Halakhah différente de celle des Amoraïm. Je vais vous plaider leur dossier : que craignaient-ils ? Qu’Amaleq naisse en Israël même ! Il n’y aurait pas là de tiqoun possible, de takanah, parce que ce serait un Israël d’une identité étrangère. Cela voudrait dire que les valeurs hébraïques sont représentées par les Avot et ils n’ont eu confiance qu’en leurs femmes, leurs femmes qui étaient leurs sœurs. Ils ne pouvaient pas confier à une autre matrice d’être la matrice des engendrements d’Israël. Si une autre princesse d’un autre peuple demande à entrer en Israël elle n’aura cette prérogative qu’à condition qu’elle demande à s’insérer dans un Israël qui commence à Sarah, Rivqah, Leah et Ra’hel et non pas du tout en instaurant son identité propre comme matrice d’Israël.

On arrivera plus loin à l’histoire de Rout qui est aussi une fille de Moav, mais lorsqu’elle demande à entrer en Israël en disant : « ton peuple sera mon peuple, ton Dieu sera mon Dieu », elle entre en Israël et devient l’ancêtre du roi David ! Ce n’est donc pas à ce niveau-là.

Et lorsque les anciens du pays, la famille de Rout revenant de l’exil de Moav, et qu’on apprend que la belle-fille de Naomi (les même lettres que Timna mais dans un autre ordre) attend un enfant, elle est bénie par une bénédiction très précise : que tu sois comme Léa et Ra’hel qui ont fondées la maison d’Israël.

 

Voyez qu’elle est la raison du refus des Avot : le risque qu’Amaleq naisse en Israël ! Cela vient de la prétention qui s’attache à cette exigence d’identité. A condition qu’elle en soit la reine, à condition que son Malkhout soit le Malkhout d’Israël.

 

Avant d’arriver à la prétention de l’identité dite palestinienne vis-à-vis d’Israël, comprenez que nous avons avec le christianisme un exemple historique qui a duré 2000 ans de la même nature. L’identité romaine, la Timna romaine, qui veut être Israël mais à la condition que ce soit sa royauté qui soit la royauté d’Israël et non celle de la famille d’Abraham.

 

Il y a deux éléments dans l’attitude de Timna : un élément positif dans l’exigence de participer à cette identité d’Israël.

Cette exigence est totale chez les Romains. Ils savent très bien qu’ils sont Rome et non pas Jérusalem, et pourtant c'est avec une ferveur totale et considérable de leur part que lorsqu’ils se relient au Dieu d’Israël ils croient être Israël. C'est l’aspect absolument positif.

Vous retrouverez cet élément positif par exemple dans cette espèce de téshouvah de certains chrétiens cet aveu d’humilité qu’ils sont finalement un Israël adopté. Un texte de Paul parle de l’olivier sauvage freffé sur l’olivier franc.

L’élément négatif réside dans cette exigence d’être Israël à condition d’être la reine, même refoulée, cela va finalement ressortir de façon dévastatrice avec la prétention Amaleq.

 

C'est pourquoi je vous ai donné l’analyse du mécanisme psychologique qui est le plus simple à comprendre dans les contenus de civilisations contemporaines, puisqu’on vient de le découvrir, c'est suffisamment frais pour être compris, c'est l’origine d’un complexe. Un complexe c'est une tendance qui aurait pu être légitime mais qui a été refoulée, et comme elle a été refoulée elle resurgit de façon dévastatrice comme complexe.

 

Je termine sur la 1ère analyse avec ces deux exemples : c'est avec une entièreté totale que le christianisme a réclamé cette identité Israël, et c'est avec une entièreté totale que les Palestiniens aujourd’hui réclament l’identité Israël.  Si vous entendez bien dans leur discours, ils disent en clair que c'est eux le véritable Israël, c'est-à-dire le peuple de cette terre. Et en se réclamant de toutes les dimensions d’identités que je vous décrirais tout à l’heure, dans tous les niveaux. Il y a une sorte d’anti-Israël qui apparait mais avec cette prétention d’être Israël. Ce n’est pas n’importe quel rivalité, c'est la rivalité qui a pour ambition l’annulation d’Israël et de se mettre à sa place.

 

J’en arrive à la deuxième analyse. Ensuite, vous reprendrez dans le livre de Rout quelques versets pour bien comprendre la différence d’essence entre Timna et Rout. Quand Rout vient on lui fait une fête alors que quand Timna arrive on s’en méfie, parce que de Rout peut sortir David, mais de Timna peut sortir Amaleq. C'est parce que Rout a eu l’humilité de dire « je serais une parmi ton peuple », qu’elle a eu le privilège d’être l’ancêtre de David. On le verra plus en détail. Mais Timna vient avec cette revendication, que je vous ai déjà formulé de cette manière : « ton Dieu, mais pas toi, ton livre mais pas toi, ta terre mais pas toi, ta ville mais pas toi, toi c'est moi ! », et dans ce « toi c'est moi » il y a tout cet amour de vouloir être la femme d’Abraham, d’Isaac, de Jacob… mais à la condition d’être la reine, la légitime, c'est-à-dire la matrice d’engendrement de la société. C'est une rivalité au niveau national qui joue là, et l’exigence d’identité positive est au niveau spirituel, mais la rivalité est au niveau national.

Il suffit, je pense, de penser au caractère grotesque d’un romain qui se prétend être Israël ! Ce sont deux éléments contradictoires, mais tous les deux sont de façon totale, totalement romain et totalement Israël. C'est là qu’est le germe d’Amaleq.

 

Etant donné que les Avot ont diagnostiqué ce qu’elle voulait, ils ne l’ont pas du tout accepté.

Elle s’est rabattu sur d’autres branches de cette lignée-là, elle a préféré au moins être à l’ombre de cette identité-là plutôt que d’être la princesse d’un autre peuple.

 

Cet enseignement de la guémara nous serait absolument hermétique à identifier sans ces exemples de l’histoire. Effectivement, par exemple Rome qui est évident car sortant de Essav. Et de notre temps, le problème le plus grave avec l’entité politique palestinienne.

 

Q : et l’histoire d’Abraham avec Hagar ?

R : C’est une histoire qui se passe avant. Je répondrais plus tard.

 

On arrive à la deuxième question : les Amoraïm sont d’avis que les Avot auraient du l’accepter !?

La raison des patriarches est qu’ils craignaient ce phénomène que l’identité d’Israël s’installe à partir de la matrice ‘Horite. Alors qu’il faut qu’elle s’instaure à partir de la matrice Ivrit. La position d’Avraham est de préférer Sarah à Timna. Celle de Its’haq est de préférer Rivqah à Timna… etc. Israël est d’identité hébraïque. C'est ce qui est mis en question par Timna qui veut Israël mais d’identité ‘horite. Alors elle est repoussée. On paiera cher ce refus puis qu’Amaleq en est sorti.

 

Retenez l’argument que j’ai mis en forme avec derrière l’analyse d’énormément de commentateurs à travers les siècles : le refus de la part des patriarches est motivé par ce risque qu’Amaleq naisse en Israël. Ceci dit, comment est-il possible que les Amoraïm contestent cette décision des Avot ? C'est comme si les Amoraïm contestaient la Halakha des Avot !? Voilà leur argument à partir du principe de la Halakhah : « Mitokh shelo lishma balishmah ». Cela veut dire que quelqu'un peut avoir une conduite intéressée, c'est le commencement de la vertu même si c'est intéressé, il arrivera un stade où cela conduira à l’action désintéressée. La Halakhah autorise pour cette raison que l’on accepte une vertu intéressée dans l’espoir qu’elle devienne un jour désintéressée.  « Mitokh shelo lishma balishmah ».

Pourquoi les Avot connaissant ce principe ont-ils malgré tout refusé alors que les Amoraïm pensent qu’il faut accepter ? Où est vraiment la controverse ? Vous avez les éléments pour trouver la réponse. La réponse est très simple.

 

Comment est la halakha aujourd’hui ?

D’après les Amoraïm !

Dans le cas du converti pour pouvoir se marier, on lui met des obstacles jusqu’à ce que la motivation change. Et lorsqu’on est sûr que la motivation a changé on l’accepte.

Pour vous donner un exemple, au niveau purement juridique. Il m’est arrivé souvent des cas d’hommes juifs avec des goya désirant la conversion pour pouvoir se marier.

En général, je réponds : mariez-vous d’abord civilement et on verra après… Une fois marié, même civilement, la clause « intéressé » a disparu ! Après, ce n’est plus pour se marier qu’elle veut se convertir…

Je suis en train de vous donner des conseils dangereux…

Si une fois mariée, elle veut quand même se convertir c’est que peut-être qu’elle veut vraiment se convertir au judaïsme.

 

En général on déconseille.

Si par exemple, une femme goy a voulu devenir juive pour le judaïsme, c’est difficile car on met des obstacles. Parce que changer d’identité cela n’est pas rien. Si elle est née là où elle est née et prend cette décision de changer son goral, son projet d’identité, il faut que le tribunal rabbinique soit sur que cela peut être positif parce que sinon cela peut être dévastateur. Une identité traduite, une identité falsifiée, c’est très dévastateur. Des années après il peut en ressortir des troubles considérables parce qu’on ne viole pas ses racines.

N’importe quel homme ou femme, restant lui-même, peut avoir son Olam Haba, il lui suffit d’accpeter la loi morale. Il n’est pas nécessaire d’être juif. Mais s’il s’agit vraiment d’une neshamah juive qui est née dans un corps goy alors on s’en aperçoit finalement. Mais d’abord il faut mettre à l’épreuve.

 

Je vous parle avec une expérience de 40 ans que j’ai de ce problème. C’est très délicat de changer d’identité, c’est pour cela que l’on met des obstacles.

 

Dans le cas des mariages :

Elle s’est mariée. On demande s’ils ont des enfants ? Faites des enfants et on verra après.

Pourquoi ? Parce qu’on se marrie pour avoir des enfants. A partir du moment où il y a des enfants, c’est plus facile pour le tribunal rabbinique. Il suffit de vérifier si ces enfants pourront avoir une éducation juive bien que la mère soit goy et on régularise. L’obstacle de fond qui s’exprimait dans la forme « lo lishmah » a disparu. Et si l’intention de se convertir reste c’est qu’elle était sincère.

 

C’est très différent lorsque le père est goy et la mère est juive. Puisque dans tous les cas l’enfant est juif. Donc l’attitude du tribunal rabbinique n’est pas la même dans ces deux cas.

 

Retour à notre question :

La Halakhah aujourd’hui est comme les Amoraïm. Il ne faut pas croire qu’on l’accepte tout de suite, il y a une procédure d’obstacles dont vos n’avez aucune idée. Ce qui est normal pour une question de fond. On exige du candidat à la conversion la certitude qu’il n’est plus idolâtre. En particulier dans le monde chrétien le problème de la divinité de Jésus. Et les déclarations sont enregistrées au tribunal rabbinique. Il y a un protocole de tout ce qui se dit. Ce qui fait que si la goya dix ans après désire amener ses enfants israéliens au cathécisme, on peut lui faire un procès menant jusqu’à l’annulation de la conversion et de la naturalisation, et l’expulsion…

Les choses sont sérieuses. Cela arrive. Grâce à Dieu on a un état et on fait jouer les lois. Ce sont des problèmes graves.

 

Ceci dit, dans tous les cas on met des obstacles pour la raison de fond. Pour être sûr qu’il y a vraiment volonté de changer d’identité et pas seulement velléité.

 

Si une goya aime un juif c’est un juif qu’elle aime et pas n’importe qui d’autre. Derrière lui c’est le peuple juif qu’elle aime !

Je sais que les maris juifs sont très prisés sur le marché goy. C’est un problème en soi. Les goyot savent cela qu’il n’y a pas mieux que les maris juifs. C’est connu des sociologues et des psychologues. C’est pourquoi tellement de filles juives ne se marient pas parce qu’il y a tellement de maris juifs achetés au marché…

 

En fin de compte même cette clause : « c’est pour me marier » ce n’est pas un obstacle forcément.

L’attitude du tribunal n’est pas de poser des questions théologiques mais de s’assurer que le candidat veut bien accepter l’histoire des Juifs.

Et il faut être fou, connaissant l’histoire des Juifs, de demander une telle chose !

Alors on le dissuade. Et en principe selon la Halakha il faut trois ans de refus. Et après cela si le désir persiste, on cherche à savoir ce qu’il y a derrière. Aujourd’hui en Israël c’est beaucoup plus simple. Il suffit qu’un goy dise qu’il veut être israélien, et c’est clair. On ne cherche pas midi à quatorze heure, il sait ce qu’est cette histoire.

Il y a d’ailleurs des textes qui où c’est formulé ainsi : quand un goy demande à devenir juif, soit il est fou, soit il est un grand talmid ‘hakham. C’est cela qu’il faut diagnostiquer.

 

D’après la Halakhah, on doit appeler un guer « rabbi » car s’il s’est converti au judaïsme c’est qu’il a en lui la Torah inconsciemment. Il lui faudra des années pour apprendre sa propre torah et apprendre pourquoi il est devenu juif, mais cela veut dire que c’est un talmid ‘hakham. Ou alors c’est qu’il est fou.

 

Q : Est-ce qu’on ne peut pas se convertir dans une démarche intellectuelle ?

R : Non, cela n’existe pas, la conversion au judaïsme c’est la conversion à la nation juive !

 

Ce qu’on veut diagnostiquer c’est d’abord  l’acceptation d’entrer dans l’histoire juive et non pas l’adhésion à la vérité théologique qui vient en second.

 

C’est pourquoi dans le cas d’une conversion en vue d’un mariage avec un juif, en principe la halakhah orthodoxe n’y voit pas une raison suffisante pour refuser à priori. Elle met des obstacles jusqu’à être sûre que derrière le mariage avec le juif ne se cache pas le mariage avec le peuple juif. 

Par exemple Ruth, il se dévoile que finalement Ruth a non seulement une âme compatible avec Israël mais également capable d’être l’ancêtre du roi David.

 

…/…

 

Q : Est-ce qu’il y a des cas contraires des âmes goyim dans des corps juifs ?

R : Bien sûr, c’est un peu cela Amaleq en Israël. Quand les parents fabriquent des corps en dehors des lois de la Torah il risque d’y avoir des âmes de goy qui viennent… Les conséquences sont graves, c’est ce qu’on appelle de façon générale le Erev Rav. Il y a un Erev Rav en Israël. Ils sont nés juifs mais avec une identité un peu difficile.

Il y a les deux cas. Il peut y avoir des âmes de goyim qui sont des tsadikim et qui naissent en Israël et cela fait de très bons juifs. Mais cela c’est caché. Personne ne sait. Enfin, vous ne savez pas…

 

***

 

Retour au problème : c’est clair que la halakha est comme les Amoraïm. Et c’est une ‘houtspah encore plus grande car nous vis-à-vis des Amoraïm nous sommes des microbes ! Comment pouvons-nous nous permettre de fixer la Halakha contre l’avis des Avot ?

C’est que l’identité Israël n’était pas encore constituée ! Donc il n’y avait pas de problème à priori, on ne pouvait pas. A partir du moment où l’identité d’Israël est constituée, alors on peut admettre le principe « mitokhshelo lishmah balishmah ». Parce que la société hébraïque est là. On est dans deux niveaux de halakhah très différent.

 

Q : Pourquoi alors les Amoraïm disent que les avot auraient du accepter Timna ?

R : Les Amoraïm donnent la Halakha pour leur temps et nous l’apprenons de la manière dont ils parlent de la Halakha au niveau des Avot.

Un grand principe mis en évidence par le rav ‘Hayim de Volozine dans son livre Nefesh Ha‘Hayim : on pourrait être tenté de faire comme les Avot, mais il faut savoir que c’est interdit. C’est un tout autre niveau d’identité et on en sait pas de quoi il s’agit.

 

Lecture des versets de Ruth à relier avec Timna.

 

La prétention d’annuler l’identité d’Israël et de se substituer à lui.

La guémara de Sanhédrin nous montre les choses à la racine : dès l’origine de cette histoire de constitution d’identité d’Israël il y a une rivalité particuliére qui apparait sous les traits d’Amaleq. Jusqu’à la fin des temps cette identité d’Amaleq nous accompagne. Nous en avons deux exemples historiques massifs, l’église chrétienne à partir de Rome, et aujourd’hui le problème des Palestiniens.

 

Au sujet de Ruth, les choses commencent dans la rivalité entre Loth et Abraham. Nous voyons que dans la famille de Loth se produit une aventure de signification messianique profonde parallèle à ce qui se passe dans l’histoire d’Abraham mais dans kl’impureté. Au moment de la destruction de Sodome et Gomorrhe la famille de Loth est sauvée et les filles de Loth agissent comme persuadées que le sort de l’humanité dépend de leur décision. D’après les circonstances l’humanité est perdue, il ne reste plus personne. Elles auront de leur père chacunes d’entre elles un enfant, Moav et Ammon. Il y a une identité rivale de l’identité d’Israël qui commence avec Abraham et extérieure à la rivalité intérieure de Ishmaël ou Essav.

On peut s’étonner de la difficulté de l’histoire d’Israël depuis l’origine. Pourquoi tous ces obstacles, toutes ces difficultés, toutes ces rivalités ?

…/…

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15 octobre 2012 1 15 /10 /octobre /2012 20:37

 

Pourim cours 7a (1979)

http://www.toumanitou.org/toumanitou/la_sonotheque/fetes_et_calendrier/pourim/cours_7

336 01

Durée : 46,5 minutes
Face A

 

…/…

 

Et Tossefot expliquent que c’est ce que Dieu dit à Israël :

Comme le pommier parmi les arbres de la forêt : de même que pour le pommier les fruits viennent avant les feuilles, de même mon bien-aimé Israël a dit Nasseh avant Nishmâ.

Tossefot donne une objection : ce n’est pas clair car jamais un pommier ne donne les feuilles avant les fruits. En réalité on l’apprend d’un autre verset que Tapoua’h c’est le cédrat – étrog.

 

Même en français le mot « pomme » renvoie à une catégorie de fruit. Pomme de pin, de terre… etc.

Effectivement, il y a des arbres à feuilles caduques et des arbres à feuilles persistantes.

Le cédrat est un arbre dont les fruits ne pourrissent pas, les fruits sont encore sur l’arbre et apparaissent les feuilles de la récolte suivante…

 

L’idée est la suivante : à l’abri du Nishmâ d’avant on prépare le Naasseh avant le Nishmâ d’après.

 

Le pshat est donc :

Kol Asher Diber Hashem Naasseh ! Tout ce que Dieu a déjà dit, nous allons le faire !

Parce qu’il y a quelques mitzvot données avant le Sinaï.

En particulier le Shabat donné à Mara avant le Maamad Har Sinaï. Il y avait les mitzvot de Pessa’h… Ayant entendu quelques mitzvot cela nous a suffit pour savoir que l’on pouvait accepter le tout. C’est cela le pshat.

Kol Asher Diber Hashem Naasseh… VéNishmâ !

On est prêt à écouter le reste.

 

Mais ce qu’il faut comprendre d’après l’explication de Tossefot citée c’est que celui qui est chargé de donner la Torah, pour lui le Nishmâ est avant le Naasseh. Et celui qui reçoit la Torah, pour lui le Naasseh est avant le Nishmâ. Mais c’est après le Nishmâ de celui de qui il reçoit. Cela veut dire que c’est à deux niveaux radicalement différents.

 

Retour au 3ème§ du Rav Hutner :

A Pourim il se dévoile, qu’après le Nasseh veNishmâ apparemment imposé, les Juifs libres de devenir persan ont préféré rester juifs !

 

Par rapport à cela dans les Halakhot concernant la téshouvah Rambam écrit que l’essentiel du regret qui accompagne la téshouvah c’est la proclamation que moi je ne suis plus cet homme qui a fait ces actions (mauvaises que je regrette).

 

‘Harata d’après Maïmonide c’est prendre conscience de ne plus être cet homme-là. S’il reste toujours le même homme, il conservera les mêmes tendances à faire les mêmes actes. Donc le signe que le regret est réel est de ressentir une mutation d’identité.

La guémara le dit dans ce sens-là : la teshouvah est sincère et réelle lorsque Dieu qui sonde les reins et les coeurs peut Lui jurer qu’il ne refautera plus.

La téshouvah sincère est la téshouvah que l’on fait la dernière fois. Mishna de Avot : « repens-toi un jour avant ta mort ». Le jour de la mort étant inconnu il faut se repentir tous les jours…

 

Et par rapport à cela, dans les lois concernant la téshouvah, Maïmonide enseigne que l’essentiel du regret qui s’attache à la téshouvah c’est la proclamation que moi je ne suis plus cet homme qui avait fait ces actes-là.

 

Faites bien atention à cela : tant que je suis ce même homme, il n’y a pas regret il y a remords. Et c’est le signe que je suis encore ce même homme, malade de cela. Le remords est le signe de la maladie, le regret est le signe de la guérison, cela veut dire que je suis un autre. Je regrette ce que j’avais fait mais ce n’est plus moi qui fera ça, tandis que le remords je suis encore capable de le faire et cela me gêne…

 

Dans la ‘hassidout on enseigne que le repentir est authentique lorsqu’on a oublié ce qui a été fait.

J’ai entendu un rabbin qui a enseigné par rapport à la halakhah de kipour : il est interdit de faire téshouvah après kipour d’une faute qui a eu lieu avant, parce que cela signifie qu’on n’a pas fait kipour ! Le signe que kipour a été fait, c’est qu’on n’a plus à faire teshouvah des fautes passées avant ! 

 

Je vous ai dit souvent que nous sommes des hommes dilués, des quasi -bnei-Adam. Mais en réalité le signe que la téshouvah est réelle c’est qu’on n’est plus capable de faire cette faute là. A partir du moment où l’expérience de Kipour est passé, c’est fini et tout ce qui a eu lieu avant est annulé vraiment.

 

On a donc ces deux niveaux.

 

La ‘Haratah, explique Maïmonide, a donc comme signe qu’il y a vraiment changement de la personnalité. Il faut bien comprendre l’essentiel qui est la différence entre le regret et le remords. Dansle remords je continue à être atteint par le regret. Il m’empoisonne. Et le remords est une sorte d’aiguillon pour me repentir vraiment. Mais tant que je suis dans le remords c’est que je ne suis pas capable de me repentir. Le regret c’est que j’ai la vision claire de ce que j’ai fait mais que je n’en suis plus atteint parce que je suis devenu autre, comme le dit Maïmonide.

 

Jusqu’au point que par là il change son nom. Comme pour dire : Ani A’her Je suis autre, et je ne suis plus cet homme qui a fait…

 

Il y a un enseignement dans la Guémara qui dit qu’il y a trois occasions dans la vie où toutes les fautes sont pardonnées.

 

1- La première est la téshouvah. Quand on fait vraiment téshouvah les fautes sont pardonnées. Elles sont pardonnées cela signifie qu’il y a guérison de la conscience. Les conséquences des fautes faites devront être réparées, on en reste responsable. Responsable : A’harim cela vient de A’har, ce qui vient après. Etre capable de répondre de ses actes : être responsable.

Lorsque la téshouvah est sincère, alors il y a revirginisation de la conscience de la personne.

On comprend alors ce qu’est le sérieux d’une téshouvah sincère. Ce n’est pas au niveau de la velléité. C’est vraiment une mutation de l’identité, l’homme est devenu autre.

 

2-La deuxième occasion est le moment du mariage. Tout ce qui s’est passé avant est pardonné. Si le mariage est réel. S’il s’agit d’un accouplement provisoire, cela ne joue pas. La raison en est que par le mariage on devient autre. On devient quelqu'un d’autre. Raison pour laquelle chez les Ashkénazim on jeûne le jour du mariage. C'est une ‘Hovah. (C'est interdit de jeûner chez les Séfardim.) Le jour d’avant le mariage est un Yom Kipour Qatane. D’ailleurs le fiancé chez les Askénazim en principe est sous la ‘houpah avec son linceul, habillé du linceul comme à Yom Kipour. Cela se rattache à la Halakhah du premier temple. Les Ashkénazim viennent de la gola du 1ertemple. La halakhah des Séfardim l’interdit car c'est un yom de sim’hah et la halakha est reliée à celle du 2èmetemple. Lorsqu’il y a un mariage entre achkénaze et séfarade, ni l’un ni l’autre ne doive jeûner ni prendre de deuil, parce que la sim’hah du mariage l’emporte sur la halakhah ashkénaze. Le cas particulier, sur décision rabbinique, lorsque les deux prennent sur eux de jeûner c'est en général lorsque le conjoint achkénaze n’a pas ses parents.

 

3-Il y a un troisième cas, vous verrez la ‘hokhmah de la guémara, c'est lorsque l’on change de position sociale. Par exemple, quelqu'un qui devient chef de service devient autre. Alors on considère que ses fautes passées sont effacées. Il n’y a plus de casier judiciaire. Ayant changé de niveau social on ne peut pas handicaper la nouvelle position avec ce qui s’est passé dans le passé.

 

Dans ces trois cas, la téshouvah, le mariage, le changement de position sociale, il faut revirginiser la conscience, faire une vidange qui est la vie d’ange.

Il y a d’autre cas particulier mais ce sont là les règles essentielles.

Avec la téshouvah c'est aussi le giyour quand quelqu'un se convertit tout ce qui s’est passé avant dans sa vie est annulé.

 

Et il en résulte que la conduite psychique dans le regret du jour de Kipour c'est la même conduite qu’une attestation qui proclame que les fautes faites ne viennent en aucun cas du Ani (celui) que je suis devenu…  

 

C'est  l’inverse de Pourim. A Pourim je dévoile que c'estétait bien moi qui avait accepté la Torah au Sinaï. A Kipour je dévoile que ce n’est pas moi qui avais fait ces fautes-là.

 

Mais tout ce passe comme ci cela m’était arrivé entre mes mains par des facteurs extérieurs.

 

A postériori, quand je redeviens moi-même, se dévoile que je n’étais pas moi-même lorsque j’ai fais cela… Et quand je redeviens moi-même alors je suis déculpabilisé parce qu’il se dévoile que ce n’était pas moi cet homme qui avait fait ça. A condition que je change vraiment de moi. Mais un homme peut-il vraiment changer ce qu’il est ? Cela signifie redevenir vraiment soi-même.

Et c'est de degré en degré que l’on retrouve ce soi-même. Et il ya  une infinité de degrés.

C'est tout le problème de l’explication des souffrances de Job. Au niveau où il est i n’a fait aucune faute, mais par rapport au niveau où il devrait être il est en faute. Et c'est pourquoi il souffre et qu’il ne le comprend pas. Et s’il parvient plus haut et qu’il s’y arrête il recommence à souffrir…

 

Alors que le comportement psychique de Pourim c'est le comportement de l’annulation de cette attestation qui atteste et met l’accent que les actes effectués ne viennent pas de facteurs extérieurs qui m’ont contraints, mais au contraire des profondeurs de mon être. C'est là la racine de ce sujet que dans la caractérisitque du jour de Pourim le problème du regret ne tient aucune place, puisque le contenu intérieur du service de l’essence du jour de Pourim arrache du dedans de ma personne le comportement du regret.

 

Jusque là j’aurais pu regretter d’avoir obtenu la Torah par force mais le jour de Pourim j’arrache ce regret et c'est qabalah sans regret.

 

Car l’essence même de l’annulation de la modaa du Sinaï contredit le contenu de la proclamation de la modaa au Sinaï. Et c'est pourquoi de nouveau ils l’ont reçu au temps d’Assuérus puisqu’il est dit « Qimou veQiblou. »

 

***

25’
Dans Shémot à la fin de Beshala’h

Et ensuite les Brakhot de Pourim.

Shemot Chapitre 17.5
Bereshit Chapitre 36.9

La parashah de Pourim qui raconte la guerre avec Amaleq la première fois au moment de la sortie d’Egypte.

On verra d’abord la référence de l’origine d’Amaleq.

 

Bereshit Chapitre 36.9:

36.9

ט וְאֵלֶּה תֹּלְדוֹת עֵשָׂו, אֲבִי אֱדוֹם, בְּהַר, שֵׂעִיר.

Eleh Toldot Essav Abi Edom beHar Séir.

 

Abi Edom signifie père de Edom. Le pays d’Essav s’appelle Edom donc le peuple va prendre aussi ce nom d’Edom.

 

36.10

י אֵלֶּה, שְׁמוֹת בְּנֵי-עֵשָׂו: אֱלִיפַז, בֶּן-עָדָה אֵשֶׁת עֵשָׂו, רְעוּאֵל, בֶּן-בָּשְׂמַת אֵשֶׁת עֵשָׂו.

Eleh Shemot Bnei Essav : Elifaz ben adah eshet essav

Voici les noms de Essav : Elifaz fils de Ada femme de Essav.

 

Elifaz est le 1erdes fils de Essav, fils d’une Ada, une des femmes de Essav.

Essav a pris femme dans le pays de Canaan, l’une d’entre elles Ada lui enfante Elifaz.

Il y a là un problème important. Tout d’abord la rivalité contre Jacob qui vient d’Esaü vient d’une alliance entre Esaü et les peuples qui habitent Canaan. Cela est indiqué par le fait que les femmes d’Essav sont des filles de Kenaan. C'est la raison essentielle de la disqualification d’Essav en tant que descendant d’Abraham et Issac. La bénédiction d’Abraham est refusée à Esaü et passe à Jacob, premièrement parce que Essav a pris femme dans le pays de Kenaan.

Il va en résulter une identité que nous allons étudier, la descendance de Essav, et en particulier Amaleq qui est un fils de Elifaz.

 

La disqualification d’Essav vient du fait qu’il fasse souche dans le pays de Kenaan, et établit une alliance avec les populations de Kenaan. Nous avons déjà étudié ce problème lorsque nous avons étudié jusqu’à la fin des 10 premières générations de l’humanité avant le déluge, avec le mélange des lignées entre les Bnei Shet et les Bénot Qayin.

 

Tant que l’identité d’Israël n’est pas constituée le mariage entre cette identité d’Israël en constitution au niveau du temps des Avot, les pères, et les filles de Kenaan en particulier est interdit. Après il y a des dispositions qui le rendent possible. Au niveau des patriarches il y a interdiction absolue. Dans l’histoire d’Abraham, au moment de la naissance d’Isaac lorsqu’il faut marier Isaac pour donner suite aux engendrements, Abraham formule la première consigne : interdiction pour Isaac de revenir d’où Abraham est parti, et par conséquent il faut que Eliezer le serviteur d’Abraham retourne d’où Abraham était sorti pour trouver une femme possible pour Isaac sous la condition qu’elle accepte de venir en Eretz Israël, qui s’appelle à l’époque Eretz Kenaan.  Ensuite, la deuxième péripétie nous la voyons ici : Jacob va être obligé de quitter le pays de Kénaan pour retourner dans la région de la famille d’Abraham chez Laban, de la famille de sa mère Rivqah qui est une des branches de la famille d’Abraham pour y trouver femme. C'estest relié à notre épisode. La raison pour laquelle Isaac n’a pas le droit de quitter alors que Jacob lui doit s’enfuir d’Eretz Israël pour aller de nouveau chez Laban nous l’étudierons d’autre part. Il y a ici deux niveaux très différents. Isaac est le seul des patriarches qui n’a jamais quitté Eretz Israël. C'est relié au fait que Isaac est le seul des patriarches qui ne change pas de nom, et qu’il ait une seule femme. Les trois choses vont ensemble : une seule terre, un seul nom, une seule femme.

 

Etant donné qu’Israël est préparé en tant que peuple pour remplacer Kénaan qui a été le berceau des civilisations à travers le lignée de ‘Ham, et à partir du moment où Kenaan se trouve sur le pays d’Israël arrive à saturation de mal est disqualifié, alors Israël se prépare en tant que peuple à partir de l’identité d’Abraham pour le remplacer.

 

Tant que l’identité d’Israël n’est pas constituée s’il y a élange des lignées il y a échec. Or, cet échec arrive dans la famille d’abraham à travers Esaü. Il y a ici une identité qui par définition va s’instaurer comme rivale de Jacob devenu Israël.

 

Le deuxième élément de gravité de cet échec d’Esaü qui se signale par le mariage mixte avec les filles de Kénaan, c'est que précisément cette alliance se fait avec les populations qu’Israël est destiné à remplacer. Il y a donc une rivalité doublée d’une haine qui s’enracine dans des motivations très anciennes d’où sortira en particulier Amaleq.

 

Je continue dans notre texte de Beréshit : une sorte de collaboration entre l’identité de Kénaan, les habitants du pays au moment où Israël est destiné à les remplacer, et l’origine de l’identité d’Abraham. Vous devniez que dans les péripéties contemporaines cette motivation de Amaleq contre Israël s’incarne pratiquement dans les mêmes dimensions d’identité. Au niveau de l’histoire des civilisations cette relation à l’identité Abraham c'est bien entendu l’islam. Ce n’est pas pour rien que nous sonmes en butte à cet obstacle qui s’appelle Amaleq, et qui s’incarne dans les populations du pays reliées à la prétention de l’héritage par Abraham. Je n’ai pas encore dit qu’il s’agit de ceux qu’on appelle les Palestiniens, mais vous devinez le problème qu’il faut bien analyser.

 

36.10

י אֵלֶּה, שְׁמוֹת בְּנֵי-עֵשָׂו: אֱלִיפַז, בֶּן-עָדָה אֵשֶׁת עֵשָׂו, רְעוּאֵל, בֶּן-בָּשְׂמַת אֵשֶׁת עֵשָׂו.

Eleh Shemot Bnei Essav : Elifaz ben adah eshet essav

Voici les noms de fils de Essav : Elifaz fils de Ada femme de Essav.

 

L’expression « eshet Essav » nous renvoie à un texte précédent où Essav sera disqualifié à cause du fait qu’il ait pris pour femme une cananéenne.

 

Reouel Ben Bosmat Eshet Essav (une autre des femmes de Essav)

Réouel fils de Bosmat femme de Essav.

 

36.11

יא וַיִּהְיוּ, בְּנֵי אֱלִיפָז--תֵּימָן אוֹמָר, צְפוֹ וְגַעְתָּם וּקְנַז.

Vayihou Benei Elifaz : Teman, Omar,… 3530

 

Qui sont d’autres peuplades de la même identité. 

 

Et nous arrivons au verset 12 :

36.12

יב וְתִמְנַע הָיְתָה פִילֶגֶשׁ, לֶאֱלִיפַז בֶּן-עֵשָׂו, וַתֵּלֶד לֶאֱלִיפַז, אֶת-עֲמָלֵק; אֵלֶּה, בְּנֵי עָדָה אֵשֶׁת עֵשָׂו.

veTimna Hayitah Pilegesh leElifaz ben Essav

Et Timna était concubine de Elifaze fils de Essav

Vateled leElifaz et Amaleq.

Et elle enfanta à Elifaz Amaleq

 

Nous avons d’abord la généalogie de Amaleq. Il est le fils de Elifaz fils de Essav. C'est donc un petit-fils de Essav mais qui est issu de par sa grand-mère d’une part de l’identité des Cananéens, et puis par sa mère de Timnâ.

 

Nous apprenons son origine d’un autre verset, la fin du verset 36.22:

 

36.22

כב וַיִּהְיוּ בְנֵי-לוֹטָן, חֹרִי וְהֵימָם; וַאֲחוֹת לוֹטָן, תִּמְנָע.

Vayihou Benei Lotan : ‘Hori veHeman veA’hot Lotan Timna.

 

On apprend que Timna est la sœur d’un certain Lotan issu, lui, d’une toute autre lignée.

A partir du verset 20 du même chapitre.

 

36.20

כ אֵלֶּה בְנֵי-שֵׂעִיר הַחֹרִי, יֹשְׁבֵי הָאָרֶץ

Eleh Benei Seïr Ha’hori Yoshevei Haaretz…

 

On nous dit qui étaient les peuplades habitant le pays de Séir où Esaü va s’installer.

Tout le pays de Kenaan appartiendra à Israël mais Essav va s’installer dans le pays de Séïr, Edom, situé dans le sud du côté de la Jordanie. Dès que l’on arrive dans les montagnes rouges, et ce pays s’appelle Edom car ce pays est plein de minérai de fer qui donne cette couleur rouge. Voyez toutes ces industries du fer qui ont donné les armes…

Là habitaient les populations nommées les ‘Horites qui étaient donc parmi ces populations cananéennes. Et le peuple descendant de Essav va donc occuper le territoire des ‘Horites. Ce que dit le verset :

 

36.20

כ אֵלֶּה בְנֵי-שֵׂעִיר הַחֹרִי, יֹשְׁבֵי הָאָרֶץ: לוֹטָן וְשׁוֹבָל, וְצִבְעוֹן וַעֲנָה.  

Eleh Benei Seïr Ha’hori Yoshevei Haaretz :

Lotan veShoval veTsivôn vaHanah…

20 Ceux-ci sont les enfants de Séir, les Horéens, premiers habitants du pays: Lotân, et Chobal, et Cibôn, et Ana.

36.21

כא וְדִשׁוֹן וְאֵצֶר, וְדִישָׁן; אֵלֶּה אַלּוּפֵי הַחֹרִי בְּנֵי שֵׂעִיר, בְּאֶרֶץ אֱדוֹם

21 Dichôn, Écer et Dichân. Et voici les princes des ‘Horites, descendants de Séir dans le pays de Edom.

36.22

כב וַיִּהְיוּ בְנֵי-לוֹטָן, חֹרִי וְהֵימָם; וַאֲחוֹת לוֹטָן, תִּמְנָע.

Et les enfants de Lotan étaient : ‘Hori (il prend le nom de sa nation)

Et la sœur de Lotan : Timna.

 

La guémara de Sanhédrine 99b prend ce verset comme exemple pour enseigner comme sujet général que tous les petits détails apparemment anodins, sans signification évidente, qui se trouvent dans le récit de la Torah sont en réalité importants. Et elle prend en particulier comme exemple : VeA’hot Lotan Timnâ.

Quelle importance de savoir que Timna était la sœur de Lotan ?

La guémara explique que les détails mêmes infimes de ce genre ont une portée très grande.

Je reviens à notre verset 36.12 :

 

36.12

יב וְתִמְנַע הָיְתָה פִילֶגֶשׁ, לֶאֱלִיפַז בֶּן-עֵשָׂו

Et Timna était la concubine de Elifaz.

 

Esaü a pris pour femme des cananéennes, en particulier Ada. Ils étaient des ‘Hittites.

Et de Adah il a eu Elifaz son fils premier né qui a pris femme pour sa part, et d’autre part il eut une concubine qui était Timna. Elle était une princesse des ‘Horites.

C'est le détail que la Torah nous enseigne : Timna n’est pas n’importe qui, elle est A’hot Lotan. Et du verset 21 on apprend que Lotan est un des princes de ‘Horites.

Donc elle est une princesses de sang royale.

La guémara précise la signification de Alouf (aujourd’hui cela signifie officier supérieur), cela veut dire un prince sans couronne, c'est-à-dire qui est de race royale et qui pourrait régner si c'était sour tour de régner de façon légitime.  

Et voilà que la guémara nous raconte toute une histoire :

Timna au temps d’Abraham a demandé à se convertir pour devenir la femme d’abraham. Et Abraham l’a refusé. Au temsps d’Isaac elle demanda la même chose et Isaac l’a refusé. Au temps de Jacob elle lui demanda la même chose et Jacob la refusa.

 

Vous allez me demandez combien de temps elle vécut ?

 

Vous comprenez que cela signifie que c'est un thème d’identité. A chaque étape des patriarches, Araham et sa midah, sa manière d’être Israël, sa manière d’être tsadiq, Issac et sa midah, sa manière d’être Israël, sa manière d’être tsadiq, Jacob et sa midah, sa manière d’être Israël, sa manière d’être tsadiq, il y a une Timna qui est une des princesses de sang royal d’une de ces populations dont il s’agit de remplacer l’identité radicalement, et qui est candidate à l’identité Israël par Abraham, par Isaac ou par Jacob, mais ajoute la guémara, à une condition : d’être la femme du patriarche.

 

Abraham refuse, Isaac refuse et Jacob refuse. 

Qu’y a-t-il derrière ce refus ?

Nous savons déjà d’autre part que n’importe qui de n’importe quel peuple que ce soit peut devenir Israël ! Pourquoi les Avot refusent-ils successivement alors que sa demande répétitive prouve sa profonde motivation ? C'est en raison de la condition qu’elle posait, parce qu’elle voulait être la femme des patriarches !

Abraham est le principe de l’identité d’Israël en tant que Toladot, l’histoire des engendrements qui méneront à l’identité du « fils de l’homme », l’identité messianique en Israël : l’identité d’Abraham est au commencement de ce qui est en cours d’histoire et de modification dans les Toladot, jusque…

…/…

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15 octobre 2012 1 15 /10 /octobre /2012 20:33
Pourim Cours 6 (1979)

http://www.toumanitou.org/toumanitou/la_sonotheque/fetes_et_calendrier/pourim/cours_6

Durée : 46,2 minutes
Face A

 

Dans le monde à venir on n’aura pas à revenir, parce qu’on aura plus à passer l’examen du problème moral, donc cela ne sera pas nécessaire d’avoir à gagner son pain. Parce que c’est à travers le problème économique que nous sommes interpellés en tant que conscience morale.

Donc c’est intentionnellement que nous sommes créés avec manque de telle sorte d’avoir à manger pour ëtre, de telle sorte que le problème économique se pose pour que le problème moral nous soit posé. Il en résulte que nous sommes condamnés à ces fautes du circuit économique. Quand je dis « économique » c’est au niveau de toutes les jouissances et non pas seulement le pain. Le rêve a également les même lettres : lé’hem, ‘halom. Il faut aussi du sel pour le pain, mela’h… Il y a beaucoup de niveaux.

Comment déculpabiliser ma conscience. Si elle n’est pas déculpabilisée de manière permanente elle s’intoxique de la culpabilité et elle ne peut plus être reliée à la Torah comme religion de la loi morale par la fonction de la avodah avec le korban. C’est-à-dire une fois le matin et une fois le soir pour tout Israël, un sacrifice de déculpabilisation des fautes non-volontaires était fait dans le Beit Hamiqdash. Par là, le peuple tout entier atteste que s’il n’y avait pas le problème économique à résoudre il n’aurait pas d’immoralité. La preuve c’est qu’on est capable en dehors du circuit évonomique d’avoir un repas sans faute.

Déjà lorsque l’on vit en société juive, et la seule societé juive économiquement c’est Israël, cette clause que sans le temple c’est l’exil qui assure cette fonction de déculpabilisation est atténuée.

Un juif du scrupule de la moralité dans la vie de l’exil ne peut pas être déculpabilisé totalement. C’est l’exil qui s’en charge. Alors que vivant en société hébraïque cela est déjà atténué. Lorsque le temple est là c’est fini ! C’est à un tout autre niveau de conscience d’être, au-delà de ce problème, parce que de façon permanente il y a une déculpabilisation par le culte.

Et alors nous avons des rites de substitut. Non pas la prière, mais par exemple le jeûne, la tsedaqah… Il y a des rites de substitut du sacrifice. Mais le substitut dans l’histoire du rite du temple, c’est l’exil.

Je voulais approfondir avec vous la relation entre ce qui se passe à Pourim avec l’exil et ce qui se passe avec le Beit Hamiqdash dans la fonction de kaparah.

Réfléchissez bien à ce principe, bien que ce ne soit pas évident pour la mentalité occidentale.  

On retrouve cela, bien que dans un tout autre sens, dans l’analyse marxiste du problème économique qui ne comporte pas l’attitude morale mais qui établit le lien entre ces deux problèmes.

Dans la vie terrestre l’homme se définit par une capacité économique qui définit sa conscience. Sans une possibilité de déculpabilisation, ne fut-ce qu’en intention, alors la conscience morale ne peut pas fonctionner. Et c’est pourquoi toutes les sociétés qui ont refusé la Torah comme religion de la loi morale sont tombées dans le dualisme.

Le fait d’avoir à obtenir ma nourriture me mène à l’agressivité et à la violence, même camouflé sous l’aspect du problème économique de société policée et civilisée. Le fait d’avoir à manger pour vivre signifie qu’il faut tuer pour vivre. Le sacrifice n’est là que secondairement par rapport au fait de nourritue en général. Cela commence dans le fait d’avoir à manger pour vivre. Si nous n’avions pas à manger pour vivre, la clause du sacrifice n’existerait même pas. Elle est intérieure.

Exploiter quelqu'un d’autre c’est finalement le fait de le tuer.

Le fait de manger, même végétarien, c’est une vie que l’on mange. Puisque même une plante vit. A la limite même sentir le parfum c’est déjà se nourrir de l’existence de quelqu'un d’autre que moi !

Nous sommes donnés à une autophagie colossale, le monde est en état d’autophagie.

La fièvre pendant le jeûne prouve que l’on se mange soi-même et que ce phénomène de combustion interne entraine une élévation de la température...  La vie est perpétuellement un acte d’autophagie. Il faut comprendre que l’homme ne désire pas ces fautes-là mais qu’il y est comdamné pour trouver le pain pour ses enfants.

On a oublié cette condition tragique de l’homme donné au problème économique. Etre obligé à toutes ces compromissions avec le mal qui se fait dans l’exploitation économique. Tous les bénéfices reposent sur l’exploitation de quelqu'un d’autre. La plus-value marxiste.

Il y a donc une faute avec le bénéfice qu’il faut déculpabiliser.

Mais on est devenu tellement immoraux que l’on ne peroit plsu ce fait-là !

Et cela ne vaut pas seulement au niveau de la nourriture mais de toutes les jouissances qui sont nécessaires pour que la conscience soit présente à elle-même. C’est pris à quelqu'un d’autre.

Q : C’est le prix de son travail, le bénéfice !?

R : Oui et nous avons des législations pour cela mais va décider du taux du bénéfice ? Au nom de quoi décide-t-on que le taux du bénéfice au-delà duquel il y a exploitation c’est cela et pas plus et pas moins ?

Dès qu’une société fonctionne, l’injustice commence et il y a des riches et des pauvres. On peut l’expliquer de toutes les manières. Celui-ci a travaillé plus et celui-là a travaillé moins, cela-ci est paresseux et celui-là est travailleur… Il n’en reste pas moins qu’il y a une distribution du sort au niveau économique qui est d’une injustice absolue et l’un profite de l’autre. On peut dire qu’il y a des bénéfices légitimes, mais où est le critère ?

Q : de quelle justice s’agit-il ? L’injustice des hommes avec les riches et les pauvres, mais la justice divine n’est pas plus égalitaire que celle des hommes ? Les hommes ne naissent pas égaux !

R : il y a des raisons pour cela. On en a parlé dans les cours précédents. Mais même, il n’en reste pas moins. Et même ce à quoi tu fais allusion, il y a des sacrifices pour expier cela. Par exmeple le sacrifice de Rosh ‘Hodesh qui vient pour le mal qui est sur terre et dont aucun homme n’est responsable. Il n’en reste pas moins qu’il y a une culpabilisation de la conscience droite à travers le problème économique. C’est le fonctionnement naturel qui entraine cela. Il faut faire attention que ce sacrifice n’expie que les faute non-volontaires. Pour les fautes volontaires c’est autre chose. Les fautes non-volontaires sont celles qui ne sont pas voulues expressemment mais qui ont été entrainé par l’insertion de l’homme dans le circuit économique. L’homme a ensuite besoin de toute une stratégie de compensation expiatoire.

Il y a cet état de fait venant de la compétition économique qui génère la compromission avec les fautes.

Dans les crises d’adolescence il y a parfois l’anorexie. La conscience morale refuse de manger parce que plus ou moins inconsciemment elle pressent qu’elle n’a pas le droit et qu’il y a une faute quelque part. Lorsque cela s’aggrave il y a une maladie mais l’expérience est indéniable.

L’inégalité économique est entrainée par le jeu de la compétition. Et inévitablement cette inégalité est causée par des fautes. C’est vrai de toutes les conduites dans le problème économique.

Finalement la réponse est de se savoir non coupable de ce mal indéniable. Il faut donc se déculpabiliser.

C’est donc la partipation à un repas pour lequel aucune faute n’a été faite. C’est le fait que les qodashim, les nourritures destinées au temple sont prélevées avant la commercialisation de la récolte. Et le principe est valable à tous les niveaux. Qodesh lashem. C’est prélevé avant l’entrée dans le circuit économique.

Bien que notre conscience s’en défende, il est bien évident que la volonté de puissance et la volonté de jouissance de la vie des tendances égoïstes sont indifférentes au mal causé à autrui mais osnt essentiellement préoccupées par la réussite personnelle. Mais déjà à la racine il s’agit d’une culpabilité innocente parce que nous sommes condamnés à cela en tant que nous sommes crées en tant que système digestif. Il faut donc comprendre pourquoi nous sommes créés ainsi.

C’est le deuxième principe.

Ce problème de la faim est énorme. C’est un mystère philosophique. Cela vient du fait que nous sommes créés ainsi parce que nous avons à résoudre le problème moral. Nous n’aurions pas de situation de moralité s’il n’y avait l’altérité au niveau du problème économique. C’est pourquoi la définition de l’honnêteté que l’on trouve dans les textes de la Bible c’est d’être honnête dans les transactions, Parce qu’il n’y a pas de transaction honnête. Dans toute transaction il y a un risque de malhonnêteté. Finalement une législation intervient mais malgré cette législation, il y a des victimes du circuit économique.

Q : Jusqu’à Noa’h, il n’y a pas d’explication des fautes du circuit économique ?

R : Est-ce qu’il n’y a pas eu des sacrifices jusqu’à Noa’h ? Même si on ne mangeait pas de viande il y avait des sacrifices. C’est un autre niveau mais cela revient au même.

Q : Et le problème de Adam et sa nourriture végétale, entrainait-elle une nécessité d’expiation ?

R : Bien sûr, il peut y avoir des sacrifices de végétaux. On a aussi le sacrifice de la farine par exemple, ou de l’huile. C’est à tous les niveaux que cela joue.

Ce sont des notions habituelles traditionnelles mais qui se sont perdus avec le temps : c’est l’exil qui remplace la fonction du temple.

Quant il y a peu de fautes dans la société il y a un sens d’avoir un temple qui joue la soupape d’expiation. Mais s’il y a beaucoup de fautes, le temple ne sert à rien et il est détruit.

Lorsqu’il y a saturation d’immoralité le temple est détruit et est remplacé par l’exil.

La dispersion n’a jamais été ressentie comme un malheur qu’au moment de la destruction du temple. C’est vraiment au moment de la destruction du temple que l’exil devient l’exil dans sa fonction dramatique.  

Dans la reconstruction de la société d’Israël, il y a des étapes, mais déjà dès le début ceci se retrouve. La conscience morale va se confronter à ses propres fautes mais de moins en moins à ce mal inévitable que l’on n’a pas voulu mais auquel on est obligé de participer.

 

Q : Comment l’exil peut-il remplacer le temple ?

R : Je n’ai pas dit qu’on avait compris mais retenez déjà le postulat. Dans tous les cas, il faut prendre conscience de la nature de la situation d’exil. Cf. le problème par lequel on a commencé : Haster Astir : dans l’exil, il y a quelque chose de caché. Mais si le fait qu’il y ait quelque chose de caché nous est caché on ne sait même plus ce qu’est l’exil.

 

Q : C’est la fonction du temple à priori de la faute du veau d’or, avec les sacrifices expiatoires ?

R : Nakhon !

Q : La notion de kaparah apparait après ?

R : Nakhon, c’est une quesiton que je vous ai posée à laquelle vous n’avez pas encore répondu.

 

Dans tous les cas, en l’absence de la faute du veau d’or, on entrait dans les temps messianiques. Et le culte avait alors une toute autre fonction, c’est la question que j’avais posée.

 

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Les élèves du Rav Yits’haq Hutner ont rédigé ses enseignements en yiddish. Sa fille a traduit cet enseignement du yiddish à l’hébreu, en conservant le style yiddish, d’où l’hébreu un peu difficile de ce texte. C’est un des plus grands spécialistes du Maharal dans le monde juif contemporain. Ce livre est consacré au livre du Maharal sur ‘Hanoukah et Pourim. 

 

Hiniane Youd Alef : 11ème sujet sur le thème de Pourim et KiPourim.

Cela nous servira d’illustration d’un ‘hidoush à ce sujet.

 

Yom KiPourim Yom KéPourim : le jour de Kipour est un jour comme Pourim.

 

D’autre part, on nous enseigne que toutes les fêtes sont destinées à disparaitre sauf Pourim.

D’autre part, on enseigne que toutes les fêtes disparaitront sauf Kipour.

En commun on avait étudié le problème du goral.

 

Les différentes fêtes commémorées dans le calendrier de l’année se réfèrent aux événements de la constitution de l’identité d’Israël. Depuis Pessa’h, Shavouot, Soukot… etc.

Et donc elles ont le privilège d’être la commémoration des événements fondateurs qui sont au commencement de notre histoire, mais pendant tout le cycle du temps de la constitution de notre histoire.

 

Tandis que Pourim dévoile le fait que l’identité d’Israël une fois constituée est éternelle. Par conséquent, il y a une différence de niveau radicale entre Pourim qui dévoile l’éternité d’Israël – rappelez-vous la première nuit d’étude la dessus, avec Netsa’h Israël de Mosheh – et d’autre part, même Pessa’h, même Shavouot, même Soukot, qui jusqu’à la fin des temps sont commencement de notre histoire et à la fin des temps où se dévoilera de façon ultime et définitive l’éternité d’Israël c’est donc Pourim qui est ainsi la fête de la fin des temps.

 

Nous avons donc une analyse parallèlle pour Kipourim puisque le jour de Kipour est le jour où l’homme devient qadosh. De la même manière, toutes les péripéties de l’accès à la qédoushah seront secondaires par rapport à la qédoushah elle-même.

 

Après cette présentation très générale du problème, nous allons voir l’enseignement du Rav Hutner.

Nous seront aidés en cela par la Guémara déjà étudiée dans Shabat.

 

Pourim Yom KéPourim.

Tant à Pourim qu’à Kipouri, tant l’un que l’autre, on parle d’une qaballah.

                      Et à Yom Kipour on parle d’une conduite de kaballah pour l’avenir.

 

Cela fait partie des règles de la téshouvah. Elle a différents moments, d’abord le regret de la faute et ensuite la décision de ne pas recommencer pour l’avenir. Cela s’appelle qabalah leahavah.

 

Et à Pourim, on parle qiimou veqiblou qu’on a réalisé ce qu’on a reçu (au Sinaï). Mais la différence est que le jour de Kipour on parle d’une qaballah reliée à la ‘haratah le regret, alors qu’à Pourim on parle d’une qabalah sans lien ni allusion à un regret quelconque.  

 

Le Rav pose les données du problème : on a un point commun entre Pourim et KiPourim, c’est qabalah, on a accepté quelque chose. A Kipour, on accepte et on prend une décision pour l’avenir. A Pourim, on confirme la décision prise dans le passé. A Kipour, la décision est issue d’un regret de l’acte passé, alors qu’à Pourim, on ne parle pas de regret.

 

La lumière de cet enseignement est cachée dans ce fait que le jour de Pourim est le jour de l’annulation de Hamodaa raba le-Oraïtah.

 

Kemaï Kerabanam selon l’enseignement des rabins qui ont dit « et ils se sont rassemblés (ta’hat ha-har) sous la montagne ». Cela nous apprend que Dieu a renversé la montagne sur eux comme un couvercle et Il leur a dit : si vous recevez la Torah c’est bien, sinon, là sera votre tombe ! »

De là : Modaa rabah leOraïtah une grande contestation contre la Torah.

 

Puisque Dieu a imposé la Torah, on peut toujours contester qu’elle nous ait été imposée contre notre gré !

 

Ils l’ont de nouveau accepté au temps d’Assuérus, comme il est dit : Qiimou veqiblou, ils ont réalisé et accepté.

 

Le raisonnement est le suivant : puisque le verset porte qu’ils ont réalisé avant d’avoir accepté, cela indique qu’ils ont accepté ce qu’ils avaient réalisés déjà au Sinaï.

Au Sinaï c’est donc contraints et forcés, mais au moment de Pourim, il se dévoile qu’ils l’avaient vraiment acceptée. En l’acceptant à partir de Pourim.

Depuis le sinaï jusqu’à Pourim c’est le temps de la révélation puisque c’est à Pourim que s’arrête la prophétie. Tant que dure la révélation il y a contrainte. Si Dieu révèle la Torah l’homme ne peut pas dire non, c’est comme s’il l’accepte malgré lui. Dieu ne l’impose pas à n’importe qui mais à ceux qui étaient prêts à l’accepter. C’est pourquoi ils se rendent au Sinaï. Leur mérite est de se rendre au Sinaï. Mais au Sinaï cela leur est imposé.

Maharal : C’est le thème des fiançailles suivies du mariage. On ne marie que des fiancés, mais on les marie ! Le mariage est l’imposition de ce qu’on était prêt à accepter. Mais à partir de ce moment-là cela ne dépend plus de soi. La préparation de l’acceptation dépend de l’homme, mais pas l’alliance que Dieu impose. Si l’homme contractait l’alliance elle serait aléatoire, arbitraire.

Maharal : Dieu nous impose la Torah de force pour s’interdire de divorcer.

 

D’ailleurs, dans la typologie des fêtes, Pessa’h est le temps des fiançailles : Et Dodim.

Shavouot c’est le mariage avec la ‘houpah.

Soukot ce sont les 7 jours de la ‘Houpah sous la Soukah.

 

Au fond nous avons-là un modèle : on se fiance à Pessa’h, on se marie à Shavouot, et on rentre à Mayanot à Soukot…

 

Le Rav Hutner nous enseigne ici :

 

La lumière de cet enseignement est cachée dans le fait que Pourim est un jour où a été annulée cette contestation contre la Torah.

 

Parce que c’est le jour où nous avons accepté bien que la contrainte ait disparu.

Je vous donne un exemple contemporain dans le processus de la aliah. Très souvent elle se fait contrainte et forcée, à cause des persécutions et de l’antisémitisme… etc. Et puis arrive un moment où c’est Pourim ! Cela signifie que bien qu’à l’origine il y a eu contrainte, à un certain moment la contrainte cesse et malgré tout on reste en Israël... Cela prend trois ans pour confirmer la aliah.

 

C’est pourquoi le jour de Pourim c’est le jour du Bitoul de la Modaa Raba léOraïtah. Il nous donne une explication très fine de ce problème.

 

Quelle est la signification de cette contestation ? Celui qui déclare cette contestation prétend que l’acte qu’il avait fait n’avait pas été fait par adhésion profonde personnelle mais à cause de facteurs extérieurs qui l’avaient obligé.

Mais contrairement à cela, l’annulation de cette contestation : l’homme qui annule la déclaration de contestation nous fait entendre que la chose qui a été faite dans ce cas a été faite précisément du dedans du point du Ani dans sa pleine liberté intérieure.

 

A Pourim il se dévoile que l’acceptation de la Torah faite au Sinaï bien que sous la contrainte était en réalité autonome et libre.

 

Et le jour de Pourim, que nous définissons comme jour d’annulation de la contestation, son sens que ce jour-là de Pourim, nous reconnaissons de façon claire et distincte que l’expression Naasseh veNishma concerne l’essence du point intérieur de notre existence essentielle et indépendante. Il en résulte que ce « Qiblou ils ont accepté » de Pourim proclame que c’est bien moi cet homme que de l’essence même de ma volonté j’ai juré au mont Sinaï : Naasseh veNishmah !

 

Accepter la fête de la Torah dans les circonstances de Shavouot, dans la révélaiton des valeurs, c’est une vertu. Mais vivre selon la Torah le jour de Pourim, c’est cela qui dévoile qu’il s’agissait d’une vertu à Shavouot ! 

Accepter la pérennité d’Israël alors que l’histoire d’Israël a apparemment pris fin, c’est dévoiler que dès le début on avait accepté la pérennité d’Israël.

Pourim dévoile l’éternité d’Israël. Alors que jusqu’à Pourim on est dans l’histoire d’Israël. Mais les Juifs sont des Hébreux mis dans des conditions anormales. Et si dans ces conditions anormales ils restent des Hébreux alors ils sont vraiment Juifs.

 

Parallèlement, un juif israélien qui vit en Israël, même assimilé reste lui-même, protégé à l’abri d’Israël. Mais un juif assimilé en dehors d’Israël se perd assurément.

 

Q : Naasseh venishma - Qimou veqiblou ?

R : c’est très parallèle. De la même manière que Naasseh venishma est un ordre a-logique, qimou veqiblou est ausis un ordre a-logique. Mais c’est le même ordre, le même rythme. Le fait qu’il y a ait qimou avant qiblou, cela prouve que ce qiblou est sérieux. Le fait qu’il y ait Naasseh avant Nishma cela veut dire que ce Nishmaa est vraiment sérieux.

 

Naasseh venishma c’est le problème de faire avant d’écouter. Cela ne tient pas debout. Comment faire quelque chose que je n’ai pas écouté ?

En général on cite le drash de la guémara à ce propos qui cite un verset : ce sont les anges qui font avant de savoir ce qu’ils doivent faire. Mais les hommes doivent d’abord écouter ce qu’ils doivent faire ! On cite souvent ce drash et on oublie complétement le pshat qui est tout à fait différent. Le pshat c’est : ce que nous avons déjà entendu, Naasseh, nous allons le faire. Venishma : nous sommes prêts à écouter encore s’il y a d’autres choses à faire.

Kol Asher Diber Hashem Naasseh ! Tout ce que Dieu a déjà dit, nous allons le faire !

VéNishmâ : et nous sommes prêts à écouter la suite…

Ce pshat a été sorti par la guémara qui dit que l’ordre Naasseh venishmâ est un ordre angélique. C’est le mérite d’Israël de Nasseh d’abord et veNIshmâ ensuite.

 

Tossefot dans la guémara nous dit que c’est ce que signifie un verset de Shir Hashirim qui dit ceci :

Ketapoua’h béasseh hayaaar ken dodi bein avanim

Comme la pomme mon bien-aimé parmi les jeunes gens.

 

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