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15 octobre 2012 1 15 /10 /octobre /2012 20:39
Pourim cours 7b (1979)

 

http://www.toumanitou.org/toumanitou/la_sonotheque/fetes_et_calendrier/pourim/cours_7

336 02

Durée : 46,4 minutes
Face B

 

…/…

Abraham est l’être d’Israël en cours d’histoire. La société d’Israël, la matrice de cet engendrement, c'est Sarah. Et par conséquent, le refus des patriarches vient d’une motivation que j’appelerais nationaliste. Ils préfèrent leur société à une quelconque société étrangère qui serait la matrice de cette histoire. Si Timna avait demandé à être la concubine d’Abraham, peut-être l’aurait-il accepté, mais femme d’Abraham cela signifie à la place de Sarah. Cela veut dire que la société d’Israël viendrait de Timna et non pas de Sarah.

C'est à ce niveau-là qu’il y a eu refus. 

Le fait que la guémara indique dans cette Hagada que cela se passe au temps d’Abraham, au temps d’Isaac, et au temps de Jacob, indique que c'est un thème d’identité permanent. Se dévoile précisément dans l’identité des goyim qui est la plus à sauver, la plus éloignée de l’identité d’Israël d’un certain point de vue, ce désir d’être Israël !

Tout de suite, dès le début se dévoile qu’il y a une clause de « lo lishma », que c'est une motivation non désintéressée: la condition est de devenir la reine !

Ce que les patriarches refusent. La guémara en citant cette histoire se demande si les Avot ont eu tort ou raison. La guémara répond qu’ils ont eu tort. Puisque de Timnâ est sorti Amaleq. On l’apprend de « Pileg esh LéElifaz ». Le texte aurait dû porter « Hayitah Pileg eshet Elifaz ». Mais le fait que le texte porte qu’elle est devenue la concubine « pour Elifaz », « pileg esh leElifaz », donne une base au raisonnement de la guémara :

Timna porte ce désir d’être Israël mais comme reine. Elle est finalement refusée. Elle va cependant préférer être concubine dans la famille d’Abraham plutôt que reine des ‘Horites où elle est née.

 

Sanhédrine 99b

veTimna Hayitah Pileg esh leElifaz

Et Timna a été concubine pour Elifaz.

Pour nous enseigner quoi ? Pour se rappeler qu’elle était fille de roi comme il est écrit 36.22: « Alouf Lotan Timna » Et tout Alouf est un roi sans couronne. Elle a voulu se convertir, elle est venue chez Avraham, Ist’haq et Yaaqov qui ne l’ont pas accepté. Alors elle est allée devenir la concubine de Elifaz fils de Essav, en disant : « mieux vaut être servante dans ce peuple plutôt que princesse dans un autre peuple. » Et en fin de compte sortit d’elle Amaleq. Et pour quelle raison ? C'est parce que les avot ne devaient pas la repousser.

 

Timna : signifie « la repoussée ». De la racine imnoa.

 

Deux points à élucider :

1-      la raison pour laquelle les patriarches l’ont repoussée ?

2-      et pourquoi la guémara prend le droit d’être d’un avis différent de celui des patriarches eux-mêmes ? Après les Avot, les patriarches, il y a les Néviim, les prophètes du point de vue de l’envergure d’identité. Après les prophètes viennent les Anshei Knesset Hagdolah les derniers prophètes et les Zqenim et les derniers des Zqénim, après les Tanaïm, et après les Amoraïm. Et on trouve ici des Amoraïm qui se permettent de dire des Avot qu’ils se seraient trompés de Halakha !?

 

1- Premièrement, nous devons comprendre ce que craignaient les Avot ?

Ce dont ils avaient peur c'est qu’Amaleq naisse en Israël !

 

Q : Donc Amaleq devait naitre ?

R : C'est un des éléments du problème, mais ce n’est pas le sujet que l’on étudie maintenant.

 

D’où nait Amaleq ?

Je vous cite une analyse simple au niveau de la psychologie. Une tendance qui est refoulée devient par contrecoup dévastatrice. C'est cela Amaleq. On a refoulé Timna, et Amaleq en est sorti !

On pourrait croire que c'est là-dessus que se base la guémara pour critiquer le refus des Avot. Sans ce refus, Amaleq ne serait pas né ! En réalité, ce n’est pas si simple que cela. Leur inquiétude portait sur le fait qu’Amaleq naisse en Israël même ! C'est-à-dire une identité mixte entre les Cananéens et l’identité des Avot. D’une certaine manière, le risque de cette identité mixte on la voit se préparer chez Essav. Il y a d’autre part une collaboration entre Essav et Ishmaël dans l’histoire.

 

Le motif des Avot était d’éviter qu’Amaleq naisse en Israël. Cela vient à la racine de cette réclamation de l’identité d’Israël à ce niveau de condition d’être la reine : que ce soit l’identité Timna qui soit la matrice de ce qu’Abraham, Isaac ou Jacob représentent.

 

Amaleq va naitre dans un mixte de l’identité qui vient d’Abraham à travers Essav et de l’identité des ‘Horites. Ce qui se dévoile dans cette histoire c'est que cette manière d’être le rival d’Israël n’est pas n’importe laquelle. C'est celle qui a pour prétention de remplacer Israël radicalement. L’analyse de la guémara est très fine et va au fond des choses : Elle voulait être d’Israël en étant la reine ! Faire que son identité donne le contenu de l’identité d’Israël. La réponse des Avot est très claire, nationaliste : l’identité d’Israël sort de Sarah, de Rivqah, et de Leah ou Ra’hel… ! Et non pas de Timna ou d’une quelconque princesse désirant être Israël. A la racine dans ce vouloir être Israël quelque chose d’énormément positif, mais il y a quelque chose qui fausse tout : la condition que ce soit sa propre manière d’être qui soit Israël. C’est là qu’est le conflit.

C'est à un certain moment la prétention de Rome d’être Israël à sa manière. Israël ne peut que repousser négativement cette prétention pour être Israël à sa propre manière. C'est au niveau de la matrice nationale plutôt qu’au niveau des idées que cela se passe. Lorsqu’un romain lit le midrash il en sort un mythe, alors que lorsqu’un judéen lit la Bible il en sort le judaïsme.

 

Q : Est-ce qu’il n’y aurait pas eu un tiqoun possible de Timna ?

R : C'est ce qu’ont pensé les Avot. Il est bien évident que les Avot ont une conception de cette Halakhah différente de celle des Amoraïm. Je vais vous plaider leur dossier : que craignaient-ils ? Qu’Amaleq naisse en Israël même ! Il n’y aurait pas là de tiqoun possible, de takanah, parce que ce serait un Israël d’une identité étrangère. Cela voudrait dire que les valeurs hébraïques sont représentées par les Avot et ils n’ont eu confiance qu’en leurs femmes, leurs femmes qui étaient leurs sœurs. Ils ne pouvaient pas confier à une autre matrice d’être la matrice des engendrements d’Israël. Si une autre princesse d’un autre peuple demande à entrer en Israël elle n’aura cette prérogative qu’à condition qu’elle demande à s’insérer dans un Israël qui commence à Sarah, Rivqah, Leah et Ra’hel et non pas du tout en instaurant son identité propre comme matrice d’Israël.

On arrivera plus loin à l’histoire de Rout qui est aussi une fille de Moav, mais lorsqu’elle demande à entrer en Israël en disant : « ton peuple sera mon peuple, ton Dieu sera mon Dieu », elle entre en Israël et devient l’ancêtre du roi David ! Ce n’est donc pas à ce niveau-là.

Et lorsque les anciens du pays, la famille de Rout revenant de l’exil de Moav, et qu’on apprend que la belle-fille de Naomi (les même lettres que Timna mais dans un autre ordre) attend un enfant, elle est bénie par une bénédiction très précise : que tu sois comme Léa et Ra’hel qui ont fondées la maison d’Israël.

 

Voyez qu’elle est la raison du refus des Avot : le risque qu’Amaleq naisse en Israël ! Cela vient de la prétention qui s’attache à cette exigence d’identité. A condition qu’elle en soit la reine, à condition que son Malkhout soit le Malkhout d’Israël.

 

Avant d’arriver à la prétention de l’identité dite palestinienne vis-à-vis d’Israël, comprenez que nous avons avec le christianisme un exemple historique qui a duré 2000 ans de la même nature. L’identité romaine, la Timna romaine, qui veut être Israël mais à la condition que ce soit sa royauté qui soit la royauté d’Israël et non celle de la famille d’Abraham.

 

Il y a deux éléments dans l’attitude de Timna : un élément positif dans l’exigence de participer à cette identité d’Israël.

Cette exigence est totale chez les Romains. Ils savent très bien qu’ils sont Rome et non pas Jérusalem, et pourtant c'est avec une ferveur totale et considérable de leur part que lorsqu’ils se relient au Dieu d’Israël ils croient être Israël. C'est l’aspect absolument positif.

Vous retrouverez cet élément positif par exemple dans cette espèce de téshouvah de certains chrétiens cet aveu d’humilité qu’ils sont finalement un Israël adopté. Un texte de Paul parle de l’olivier sauvage freffé sur l’olivier franc.

L’élément négatif réside dans cette exigence d’être Israël à condition d’être la reine, même refoulée, cela va finalement ressortir de façon dévastatrice avec la prétention Amaleq.

 

C'est pourquoi je vous ai donné l’analyse du mécanisme psychologique qui est le plus simple à comprendre dans les contenus de civilisations contemporaines, puisqu’on vient de le découvrir, c'est suffisamment frais pour être compris, c'est l’origine d’un complexe. Un complexe c'est une tendance qui aurait pu être légitime mais qui a été refoulée, et comme elle a été refoulée elle resurgit de façon dévastatrice comme complexe.

 

Je termine sur la 1ère analyse avec ces deux exemples : c'est avec une entièreté totale que le christianisme a réclamé cette identité Israël, et c'est avec une entièreté totale que les Palestiniens aujourd’hui réclament l’identité Israël.  Si vous entendez bien dans leur discours, ils disent en clair que c'est eux le véritable Israël, c'est-à-dire le peuple de cette terre. Et en se réclamant de toutes les dimensions d’identités que je vous décrirais tout à l’heure, dans tous les niveaux. Il y a une sorte d’anti-Israël qui apparait mais avec cette prétention d’être Israël. Ce n’est pas n’importe quel rivalité, c'est la rivalité qui a pour ambition l’annulation d’Israël et de se mettre à sa place.

 

J’en arrive à la deuxième analyse. Ensuite, vous reprendrez dans le livre de Rout quelques versets pour bien comprendre la différence d’essence entre Timna et Rout. Quand Rout vient on lui fait une fête alors que quand Timna arrive on s’en méfie, parce que de Rout peut sortir David, mais de Timna peut sortir Amaleq. C'est parce que Rout a eu l’humilité de dire « je serais une parmi ton peuple », qu’elle a eu le privilège d’être l’ancêtre de David. On le verra plus en détail. Mais Timna vient avec cette revendication, que je vous ai déjà formulé de cette manière : « ton Dieu, mais pas toi, ton livre mais pas toi, ta terre mais pas toi, ta ville mais pas toi, toi c'est moi ! », et dans ce « toi c'est moi » il y a tout cet amour de vouloir être la femme d’Abraham, d’Isaac, de Jacob… mais à la condition d’être la reine, la légitime, c'est-à-dire la matrice d’engendrement de la société. C'est une rivalité au niveau national qui joue là, et l’exigence d’identité positive est au niveau spirituel, mais la rivalité est au niveau national.

Il suffit, je pense, de penser au caractère grotesque d’un romain qui se prétend être Israël ! Ce sont deux éléments contradictoires, mais tous les deux sont de façon totale, totalement romain et totalement Israël. C'est là qu’est le germe d’Amaleq.

 

Etant donné que les Avot ont diagnostiqué ce qu’elle voulait, ils ne l’ont pas du tout accepté.

Elle s’est rabattu sur d’autres branches de cette lignée-là, elle a préféré au moins être à l’ombre de cette identité-là plutôt que d’être la princesse d’un autre peuple.

 

Cet enseignement de la guémara nous serait absolument hermétique à identifier sans ces exemples de l’histoire. Effectivement, par exemple Rome qui est évident car sortant de Essav. Et de notre temps, le problème le plus grave avec l’entité politique palestinienne.

 

Q : et l’histoire d’Abraham avec Hagar ?

R : C’est une histoire qui se passe avant. Je répondrais plus tard.

 

On arrive à la deuxième question : les Amoraïm sont d’avis que les Avot auraient du l’accepter !?

La raison des patriarches est qu’ils craignaient ce phénomène que l’identité d’Israël s’installe à partir de la matrice ‘Horite. Alors qu’il faut qu’elle s’instaure à partir de la matrice Ivrit. La position d’Avraham est de préférer Sarah à Timna. Celle de Its’haq est de préférer Rivqah à Timna… etc. Israël est d’identité hébraïque. C'est ce qui est mis en question par Timna qui veut Israël mais d’identité ‘horite. Alors elle est repoussée. On paiera cher ce refus puis qu’Amaleq en est sorti.

 

Retenez l’argument que j’ai mis en forme avec derrière l’analyse d’énormément de commentateurs à travers les siècles : le refus de la part des patriarches est motivé par ce risque qu’Amaleq naisse en Israël. Ceci dit, comment est-il possible que les Amoraïm contestent cette décision des Avot ? C'est comme si les Amoraïm contestaient la Halakha des Avot !? Voilà leur argument à partir du principe de la Halakhah : « Mitokh shelo lishma balishmah ». Cela veut dire que quelqu'un peut avoir une conduite intéressée, c'est le commencement de la vertu même si c'est intéressé, il arrivera un stade où cela conduira à l’action désintéressée. La Halakhah autorise pour cette raison que l’on accepte une vertu intéressée dans l’espoir qu’elle devienne un jour désintéressée.  « Mitokh shelo lishma balishmah ».

Pourquoi les Avot connaissant ce principe ont-ils malgré tout refusé alors que les Amoraïm pensent qu’il faut accepter ? Où est vraiment la controverse ? Vous avez les éléments pour trouver la réponse. La réponse est très simple.

 

Comment est la halakha aujourd’hui ?

D’après les Amoraïm !

Dans le cas du converti pour pouvoir se marier, on lui met des obstacles jusqu’à ce que la motivation change. Et lorsqu’on est sûr que la motivation a changé on l’accepte.

Pour vous donner un exemple, au niveau purement juridique. Il m’est arrivé souvent des cas d’hommes juifs avec des goya désirant la conversion pour pouvoir se marier.

En général, je réponds : mariez-vous d’abord civilement et on verra après… Une fois marié, même civilement, la clause « intéressé » a disparu ! Après, ce n’est plus pour se marier qu’elle veut se convertir…

Je suis en train de vous donner des conseils dangereux…

Si une fois mariée, elle veut quand même se convertir c’est que peut-être qu’elle veut vraiment se convertir au judaïsme.

 

En général on déconseille.

Si par exemple, une femme goy a voulu devenir juive pour le judaïsme, c’est difficile car on met des obstacles. Parce que changer d’identité cela n’est pas rien. Si elle est née là où elle est née et prend cette décision de changer son goral, son projet d’identité, il faut que le tribunal rabbinique soit sur que cela peut être positif parce que sinon cela peut être dévastateur. Une identité traduite, une identité falsifiée, c’est très dévastateur. Des années après il peut en ressortir des troubles considérables parce qu’on ne viole pas ses racines.

N’importe quel homme ou femme, restant lui-même, peut avoir son Olam Haba, il lui suffit d’accpeter la loi morale. Il n’est pas nécessaire d’être juif. Mais s’il s’agit vraiment d’une neshamah juive qui est née dans un corps goy alors on s’en aperçoit finalement. Mais d’abord il faut mettre à l’épreuve.

 

Je vous parle avec une expérience de 40 ans que j’ai de ce problème. C’est très délicat de changer d’identité, c’est pour cela que l’on met des obstacles.

 

Dans le cas des mariages :

Elle s’est mariée. On demande s’ils ont des enfants ? Faites des enfants et on verra après.

Pourquoi ? Parce qu’on se marrie pour avoir des enfants. A partir du moment où il y a des enfants, c’est plus facile pour le tribunal rabbinique. Il suffit de vérifier si ces enfants pourront avoir une éducation juive bien que la mère soit goy et on régularise. L’obstacle de fond qui s’exprimait dans la forme « lo lishmah » a disparu. Et si l’intention de se convertir reste c’est qu’elle était sincère.

 

C’est très différent lorsque le père est goy et la mère est juive. Puisque dans tous les cas l’enfant est juif. Donc l’attitude du tribunal rabbinique n’est pas la même dans ces deux cas.

 

Retour à notre question :

La Halakhah aujourd’hui est comme les Amoraïm. Il ne faut pas croire qu’on l’accepte tout de suite, il y a une procédure d’obstacles dont vos n’avez aucune idée. Ce qui est normal pour une question de fond. On exige du candidat à la conversion la certitude qu’il n’est plus idolâtre. En particulier dans le monde chrétien le problème de la divinité de Jésus. Et les déclarations sont enregistrées au tribunal rabbinique. Il y a un protocole de tout ce qui se dit. Ce qui fait que si la goya dix ans après désire amener ses enfants israéliens au cathécisme, on peut lui faire un procès menant jusqu’à l’annulation de la conversion et de la naturalisation, et l’expulsion…

Les choses sont sérieuses. Cela arrive. Grâce à Dieu on a un état et on fait jouer les lois. Ce sont des problèmes graves.

 

Ceci dit, dans tous les cas on met des obstacles pour la raison de fond. Pour être sûr qu’il y a vraiment volonté de changer d’identité et pas seulement velléité.

 

Si une goya aime un juif c’est un juif qu’elle aime et pas n’importe qui d’autre. Derrière lui c’est le peuple juif qu’elle aime !

Je sais que les maris juifs sont très prisés sur le marché goy. C’est un problème en soi. Les goyot savent cela qu’il n’y a pas mieux que les maris juifs. C’est connu des sociologues et des psychologues. C’est pourquoi tellement de filles juives ne se marient pas parce qu’il y a tellement de maris juifs achetés au marché…

 

En fin de compte même cette clause : « c’est pour me marier » ce n’est pas un obstacle forcément.

L’attitude du tribunal n’est pas de poser des questions théologiques mais de s’assurer que le candidat veut bien accepter l’histoire des Juifs.

Et il faut être fou, connaissant l’histoire des Juifs, de demander une telle chose !

Alors on le dissuade. Et en principe selon la Halakha il faut trois ans de refus. Et après cela si le désir persiste, on cherche à savoir ce qu’il y a derrière. Aujourd’hui en Israël c’est beaucoup plus simple. Il suffit qu’un goy dise qu’il veut être israélien, et c’est clair. On ne cherche pas midi à quatorze heure, il sait ce qu’est cette histoire.

Il y a d’ailleurs des textes qui où c’est formulé ainsi : quand un goy demande à devenir juif, soit il est fou, soit il est un grand talmid ‘hakham. C’est cela qu’il faut diagnostiquer.

 

D’après la Halakhah, on doit appeler un guer « rabbi » car s’il s’est converti au judaïsme c’est qu’il a en lui la Torah inconsciemment. Il lui faudra des années pour apprendre sa propre torah et apprendre pourquoi il est devenu juif, mais cela veut dire que c’est un talmid ‘hakham. Ou alors c’est qu’il est fou.

 

Q : Est-ce qu’on ne peut pas se convertir dans une démarche intellectuelle ?

R : Non, cela n’existe pas, la conversion au judaïsme c’est la conversion à la nation juive !

 

Ce qu’on veut diagnostiquer c’est d’abord  l’acceptation d’entrer dans l’histoire juive et non pas l’adhésion à la vérité théologique qui vient en second.

 

C’est pourquoi dans le cas d’une conversion en vue d’un mariage avec un juif, en principe la halakhah orthodoxe n’y voit pas une raison suffisante pour refuser à priori. Elle met des obstacles jusqu’à être sûre que derrière le mariage avec le juif ne se cache pas le mariage avec le peuple juif. 

Par exemple Ruth, il se dévoile que finalement Ruth a non seulement une âme compatible avec Israël mais également capable d’être l’ancêtre du roi David.

 

…/…

 

Q : Est-ce qu’il y a des cas contraires des âmes goyim dans des corps juifs ?

R : Bien sûr, c’est un peu cela Amaleq en Israël. Quand les parents fabriquent des corps en dehors des lois de la Torah il risque d’y avoir des âmes de goy qui viennent… Les conséquences sont graves, c’est ce qu’on appelle de façon générale le Erev Rav. Il y a un Erev Rav en Israël. Ils sont nés juifs mais avec une identité un peu difficile.

Il y a les deux cas. Il peut y avoir des âmes de goyim qui sont des tsadikim et qui naissent en Israël et cela fait de très bons juifs. Mais cela c’est caché. Personne ne sait. Enfin, vous ne savez pas…

 

***

 

Retour au problème : c’est clair que la halakha est comme les Amoraïm. Et c’est une ‘houtspah encore plus grande car nous vis-à-vis des Amoraïm nous sommes des microbes ! Comment pouvons-nous nous permettre de fixer la Halakha contre l’avis des Avot ?

C’est que l’identité Israël n’était pas encore constituée ! Donc il n’y avait pas de problème à priori, on ne pouvait pas. A partir du moment où l’identité d’Israël est constituée, alors on peut admettre le principe « mitokhshelo lishmah balishmah ». Parce que la société hébraïque est là. On est dans deux niveaux de halakhah très différent.

 

Q : Pourquoi alors les Amoraïm disent que les avot auraient du accepter Timna ?

R : Les Amoraïm donnent la Halakha pour leur temps et nous l’apprenons de la manière dont ils parlent de la Halakha au niveau des Avot.

Un grand principe mis en évidence par le rav ‘Hayim de Volozine dans son livre Nefesh Ha‘Hayim : on pourrait être tenté de faire comme les Avot, mais il faut savoir que c’est interdit. C’est un tout autre niveau d’identité et on en sait pas de quoi il s’agit.

 

Lecture des versets de Ruth à relier avec Timna.

 

La prétention d’annuler l’identité d’Israël et de se substituer à lui.

La guémara de Sanhédrin nous montre les choses à la racine : dès l’origine de cette histoire de constitution d’identité d’Israël il y a une rivalité particuliére qui apparait sous les traits d’Amaleq. Jusqu’à la fin des temps cette identité d’Amaleq nous accompagne. Nous en avons deux exemples historiques massifs, l’église chrétienne à partir de Rome, et aujourd’hui le problème des Palestiniens.

 

Au sujet de Ruth, les choses commencent dans la rivalité entre Loth et Abraham. Nous voyons que dans la famille de Loth se produit une aventure de signification messianique profonde parallèle à ce qui se passe dans l’histoire d’Abraham mais dans kl’impureté. Au moment de la destruction de Sodome et Gomorrhe la famille de Loth est sauvée et les filles de Loth agissent comme persuadées que le sort de l’humanité dépend de leur décision. D’après les circonstances l’humanité est perdue, il ne reste plus personne. Elles auront de leur père chacunes d’entre elles un enfant, Moav et Ammon. Il y a une identité rivale de l’identité d’Israël qui commence avec Abraham et extérieure à la rivalité intérieure de Ishmaël ou Essav.

On peut s’étonner de la difficulté de l’histoire d’Israël depuis l’origine. Pourquoi tous ces obstacles, toutes ces difficultés, toutes ces rivalités ?

…/…

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