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13 mai 2010 4 13 /05 /mai /2010 12:09
Bamidbar (1995)

 

Bamidbar (1995) 1ère Partie

http://www.toumanitou.org/toumanitou/la_sonotheque/parasha/bamidbar_serie_1995/cours_1

Face A

 

On dit Bamidbar (tout seul) ou Bemidbar Sinaï qui est à l’état construit.

 

J’aurais l’occasion de revenir dans la Parashah de Béhalotekha sur la manière dont la Torah elle-même définit la spécificité de chacun de ces ‘Houmashim.

Un ‘Houmash signifie ce sont les 5/5ème de la Torah : ‘Hamishah ‘Houmshei Torah. Le ‘Houmash n’est pas l’ensemble des 5 livres,  1/5ème  partie des ‘houmashim, les 5 ‘houmashim sont la Torah

 

Importance de ce sujet de savoir ce que la Torah dit elle-même la définition du sujet de chacun des livres. C’est à propos d’un verset que Rashi commente dans Béhalotekhah.

 

Exemple :

En français pour traduire Shemot on dit l’Exode. Parce que dans le livre où se révèle les noms d’Israël et les noms de Dieu (c’est la révélation des noms dans ce livre), et bien il y a les récits de la sortie d’Egypte. Et pour les traducteurs, la sortie d’Egypte, c’est « l’Exode », alors que c’est tout le contraire : l’exode c’est quand on va en exil. Inversion de concepts qu’il y a chez les Juifs de diaspora. 

 

Un exemple de l’importance de cette étude de Behalotekhah => Livre de Shmot se divise en 2 partie

Dans la 1ère partie il y a le récit de tous les événements qui ont mené à la sortie d’Egypte. Il y a là Shmot Vaera Bo Beshalah Yitro Mishparim. C’est divisé en 3 couples de Parashiot : il y a le récit des plaies, les récits de la sortie et du passage de la mer rouge, la révélation de la Tora au Sinaï et les 1ères lois données dans Parshat Mishpatim. Et juste après, tout une série de Parashiot prescrivant la construction du tabernacle.

 

La question quel est l’objet du livre de Shemot est en fait quel a été l’objet de la sortie d’Egypte ?

 

Il y a dans le judaïsme contemporain 2 attitudes à propos de la même Torah et du même texte.

 

Je vous l’explique parce que c’est important de comprendre qu’on s’est déshabitué à lire la Torah telle qu’elle est écrite. Il y a une idéologie religieuse qui s’est plaquée sur le texte de la Torah et qui nous empêche de la lire comme elle est écrite.

 

C’est très grave car l’idéologie se substitue à la connaissance et on ne peut même plus parler ensemble. L’idéologie rend le dialogue impossible, et rend l’étude en commun utopique.  Il faut se méfier de l’idéologie.

 

Le professeur Eliane Amado Valesi a consacré une de ses étude aux dangers de l’idéologie qui se fait prendre pour la connaissance.

 

Vous verrez à quel point l’idéologie religieuse arrive à masquer par des fantasmes les consignes réelles de la Torah.

 

Il y a 2 attitudes concernant la question posée: quel a été l’objectif de la sortie d’Egypte, pourquoi Dieu a-t’il décidé d’intervenir en sucitant Moïse, Aaron, Myriam qui ont pris la tête du mouvement de révolte dans la diaspora des hébreux en Egypte ? (Egypte qui est la grande civilisation de l’époque, l’annexe de la civilisation babylonnienne un peu comme l’Amérique est l’annexe de la civilisation europeénne et le cycle de la civilisation de Babel s’achève à la sortie d’Egypte)

En vue de quoi ?

 

ð    Une thèse, la plus répandue chez les ‘Harédim et ceux qui se rattachent à ce courant,  consiste à dire qu’il fallait sortir d’Egypte pour aller au Sinaï recevoir la Torah. Une fois la Torah reçue on peut aller dans le vaste monde, partout ailleurs, pour faire des communautés, en attendant le Messie de la fin des temps. Cette idéologie religieuse est tellement ancrée que l’on est sûr que c’est ce que la Torah dit. Si vous demandez où c’est écrit, ils sont incapables de répondre et on s’aperçoit que ce qui est écrit c’est tout à fait autre chose.

 

ð    La 2ème thèse qui est celle du récit du livre de Shmot c’est qu’il fallait sortir d’Egypte pour accomplir les promesses de fin d’exil données aux Patriarches et d’aller à Jérusalem construire le Beit Hamiqdash dont le tabernacle était le modèle. C’est pourquoi dans le livre de Shemot il y a deux parties : le récit de la sortie d’Egypte, et Dieu sait si ce fût difficile, parce qu’il y a avait déjà des ‘Harédim en ce temps-là. Les ‘Haredim sont ceux qui ont la terreur de la parole de Dieu et dans le sens positif ce sont ceux qui respectent avec terreur la parole de Dieu. On les appelle « les terrifiés », à la longue ils sont devenus « les terrifiants » ! En réalité ils ont peur de la parole de Dieu : ils sont « ‘Hardim mi divrei Háshem » et non pas « ‘Harédim et divrei Hashem ». Ils ont peur de voir la Parole de Dieu s’accomplir avec la réalisation des promesses. C’est trop difficile pour eux. Et le don de la Torah ...

 

Je vous montrerais dans le livre de l’Exode que le passage au Sinaï a été décidé à postériori et ne faisait pas partie du plan primordial de la sortie d’Egypte.

 

C’est parce que Dieu a diagnostiqué que les hébreux de ce temps-là n’étaient pas capable d’aller directement de l’Egypte en Israël qu’il les a fait contourner par le désert pendant 40 ans et entre-temps leur révèla la Torah au désert. C’est à cause de causes secondes qui ont jouées à postériori que l’on est passé par le Sinaï.

 

Normalement, le programme de la prophétie hébraïque c’est Ki mitsion Tetsé Torah - La Torah doit sortir de Tsion. Entre temps on a eu un ersatz de Torah qui est Torah miSinaï. Il faut passer par Torah mi Sinaï (Torat haniglé) pour arriver à Torah Mi Tsion (Torat hanistar). (Gaon MiVilna)

 

[Les Kabalistes interdisent de faire la prière avec Kavanot (les intentions de ferveurs de la Kaballe) en dehors d’Israël. C’est tout juste si c’est pas interdit d’étudier la Kaballah en dehors d’Israël. Les Kabalistes contemporains interdisent de faire la Téfilah avec Kavanot en dehors de Jérusalem.

Je me souviens enfant en Algérie d’un vieux rabbin kabaliste : la prière avec Kavanot : Le matin de Shaaharit on commence la prière à 6 heures du matin : pendant ¼ d’heure il faisait toutes les prières jusqu’à la Amidah de Shaaharit ensuite pour faire la Amidah de shaha’hit il mettait toute la journée et en ¼ heure il faisait tout le reste pour nous rejoindre à la néélah.]

 

Le plan de la Torah était de quitter l’Egypte et en 11 jours de marche par le chemin de la côte et arriver à Jérusalem pour construire le Beit Hamiqdash pour donner un sens à l’histoire du monde.

 

Mais on a pas été capable, alors à postériori la Torah nous raconte le passage au Sinaï et les 40 ans et un peu d’étude au pied de la montage avec Mosheh Rabenou comme Madrekh- mais c’est aposteriori.

 

On a deux séries de Midrashim sur le thème du Sinaï qui accompagnent tous les évènements de cette génération :

ð    une série de Midrashim qui félicite Israël d’être capable de recevoir la Torah

ð    une série qui blâme Israël d’avoir été obligé à recevoir la Torah au Sinaï

 

L’une à postériori et l’autre à priori.

A priori ils sont blâmés d’être à ce niveau où ils ont besoin qu’on leur explique comment être hébreux. Au Sinaï, ils se sont préparés pendant 40 ans pour savoir comment fonctionnent les juifs.

 

Mais à postériori, vu l’état dans lequel ils étaient à la sortie d’Egypte, on les félicite d’être à ce niveau-là et d’être arrivé au Sinaï. Imaginez un peuple d’esclaves complétement dénaturés par l’exil d’Egypte et qui a quand même réussi à arriver au Sinaï !

 

A prirori il n’y a aucune allusion au Sinaï dans le plan de la sortie d’Egypte. A postériori puisque c’est nécessaire alors il faut le faire et on l’a fait.

 

En tout cas, il faut de nouveau lire le texte comme il se donne. Il faut lire le texte comme il est écrit, On lit le texte dans l’ordre, on ne sait pas ce qui va se passer après, même et surtout si on le sait.

 

Bamidbar :

Un des sujets essentiel, c’est la séparation entre la tribu de Lévi et les autres tribus, du point de vue non seulement du dénombrement mais également du point de vue des fonctions de chaques tribus dans l’organisation d’Israël. C’est un sujet très difficile. Parce qu’avec le temps, les Juifs dans l’exil qui a suivi la destruction de la société d’Israël biblique ont complétement oublié en quoi la Torah concerne les différentes tribus, sauf la tribu de Lévi.

 

Exemple :

Le Talmud institue en détail une des dispositions que la Torah nous donne que chaque chef de tribu devait écrire son Sefer Torah. C’est le même texte pour tous mais la lecture de ce texte dépend du lecteur, il peut être lu de différentes manières. En hébreu on ne dit pas l’écriture comme en français  mais « Miqra » : la lecture. Car ce livre ne dit que ce que le lecteur en lit. Si le lecteur lit en hébreu des prophètes hébreux, c’est la Torah qu’il lit, sinon il en sort n’importe quoi. Si c’est un slave ou un grec il en sort le religion orthodoxe, si c’est un anglo-saxon, il en sort le protestantisme, si c’est un latin, il en sort le catholicisme, si c’est un arabe il en sort le Coran, etc... Cela dépend du lecteur.

Dans toutes les langues juives « étudier » se dit « lire ». C’est vrai en espagnol aussi.

 

Il y a une dimension de sens de la Torah propre à chaque tribu et on a oublié et on a gardé uniquement la signification de la Torah issue de la sensibilité propre à la tribu de Lévi c’est-à-dire à ceux qui ont vocation sacerdotale – les Lévites.

 

On étudiera à travers les différents textes cette identité des Lévites. C’est mutatis mutandis la classe libérale mais essentiellement les rabbins, les gens pieux, la vocation sacerdotale, la vocation de piété, de sainteté... C’est ce qui est censé représenter de notre temps la tribu de Lévi.

 

Or, la tribu de Lévi avait pour vocation de faire l’unité des tribus d’Israël.

Le drame aujourd’hui c’est que ceux qui tiennent le rôle de la tribu de Lévi s’instaurent comme une autre tribu d’Israël, à part des tribus d’Israël. C’est grave. C’est en Allemagne que cela est apparu : « la communauté séparée ».

 

Quand les orthodoxes allemands ont fondé les communautés séparés, les Guédolei HaDor, les Guedolim d’Israël les ont excommuniés. Ils les ont mis en ‘Herem´. On ne se sépare pas de la communauté ! La communauté c’est le peuple ! Il y a des excuses : en réaction à la réforme...etc.  Mais c’est Dieu qui est la Providence du monde et le Créateur du monde n’est pas un créateur de sectes.

 

Il faut s’habituer à se dégager de l’idéologie religieuse. A la suite d’une imprégnation des mentalités après un long voyage dans la Galout, on a adopté des comportements intellectuels des païens. Les Goyim et leurs religions sont d’origine païenne. On est intoxiqué et encombré de faux sens. Il y a une bonne foi fondamentale qui fait qu’un juif reste un juif, même intoxiqué. Et il peut être désintoxiqué.

 

Il faut lire la bible telle qu’elle est écrite et ne pas projeter dessus des idéologies, fussent-ce t’elles religieuses car encore plus dangeureuses.

 

***

 

1er Rashi sur le 1er verset

וַיְדַבֵּר יְהוָה אֶל-מֹשֶׁה בְּמִדְבַּר סִינַי, בְּאֹהֶל מוֹעֵד:  בְּאֶחָד לַחֹדֶשׁ הַשֵּׁנִי בַּשָּׁנָה הַשֵּׁנִית, לְצֵאתָם מֵאֶרֶץ מִצְרַיִם--לֵאמֹר

Vayedaber Hashem el-Moshe bemidbar Sinay be'Ohel Mo'ed

bee’had la’hodesh hasheni

bashanah hashenit

letsetam me'erets Mitsrayim lemor.

le 1er jour du 2ème mois

de la 2éme année

de leur sortie du pays d’Egypte

lemor en disant

 

שְׂאוּ, אֶת-רֹאשׁ כָּל-עֲדַת בְּנֵי-יִשְׂרָאֵל, לְמִשְׁפְּחֹתָם, לְבֵית אֲבֹתָם--בְּמִסְפַּר שֵׁמוֹת, כָּל-זָכָר לְגֻלְגְּלֹתָם

Séou et-rosh kol-adat beney-Yisra'el lemishpechotam leveyt avotam

bemispar shemot kol-zakhar legoulgelotam

« dénombrez toute l’assemblée des enfants d’Israël »

« Selon leur famille, selon leur maison paternelle »

 

« Bemispar shemot »

 « Par le nombre des noms »

 

 « seou et rosh » élever-enlever la tête-dénombrez

 c’est là que réside paradoxe du dénombrement qui peut être bénéfique ou maléfique.

 

Kol Adah bnei Israël

Toute l’assemblée des enfants d’Israël

Adah assemblée une Edah c’est la racine vav dalet ayin - leitvaed s’assembler

 

Le vocabulaire de la sociologie française explique bien ce problème

Le rassemblement d’hommes est soit en société soit en communauté.

 

Une société est un rassemblement d’hommes autour d’intérêts.

Une communauté est un rassemblement d’hommes autour d’idéaux.

 

L’idéal est lorsque la société et la communauté coïncident. Le cas particulier d’Israël est d’être une société qui est une communauté et c’est une communauté qui est une société. Lorsque la société ne fait pas communauté elle disparait (en Israël). Lorsque la communauté ne fait pas société, elle disparait.

 

J’ai connu à l’époque à Paris une seule communauté qui était vraiment une communauté parce qu’elle était aussi une société, c’est celle de la rue Cadet dirigée par le rabbin Munk. Ils vivaient leur judaïsme ensemble.

 

Beaucoup de communautés ressemblent en fait à des paroisses où l’on vient prendre des prestations de services religieux. Cela n’a rien à voir avec une véritable communauté qui doit être d’autre part une véritable société.

 

L’assimilation a mené le fait que les communautés ne sont plus des sociétés. Il y a des sociétés juives mais elles ne sont plus des communautés ; elles se rassemblent autour d’un intérêt une fois par an... Cetains pour la Toussaint...

 

La cas particulier d’Israël c’est que c’est un ensemble d’hommes d’une famille humaine qui a intérêt à suivre un idéal.

 

Chez tous les hommes il y a un idéal et il y a un intérêt. Mais pour Israël cela coïncide. Israël a intérêt à être vertueux. Il y a ce cas particulier où l’intérêt et la vertu doivent coïncider. Sinon Israël disparait ou plutôt rentre dans la clandestinité de l’exil en attendant des temps meilleurs. Sociétés et communautés disparaissent toutes deux sans cette coïncidence.

 

שְׂאוּ, אֶת-רֹאשׁ כָּל-עֲדַת בְּנֵי-יִשְׂרָאֵל

Seou et rosh kol edah bnei Israël

 

Dans le sens de dénombrer chaque « un » - par tête – c’est vraiment chaque personne.

Contradiction apparente, paradoxe => la personne est de l’ordre de la qualité alors que ce sont des individus que l’on compte. On se trouve devant le paradoxe du dénombrement.

 

On est arrêté de suite par le texte :

לְמִשְׁפְּחֹתָם   « selon leur famille »

 

Mishpa’hah ici dépasse le cadre familiale et est équivalent à Shevet-tribu.

Car à l’origine une tribu c’était un membre de la famille de Jacob, qui a fait souche familiale et la famille du chef du fondateur de la tribu est devenue une tribu mais à l’origine c’est une famille.

 

La tribu d’Israël n’existe pas par adjonction d’individus ensemble, mais par filiation familiale.

 

Il y a une identité qui vient du fondateur de la famille. Cela n’a rien à voir avec les rassemblements démographiques des sociétés modernes où l’on fait partie d’un ensemble par adjonction géographique de personnes aux origines différentes qui n’ont rien à voir.

Dans les quartiers des villes modernes, c’est un conglomérat de personnes sans liens familiaux. Il en résulte un melting pot identitaire qui ne correspond à rien au plan du Créateur des lignées humaines. Ce sont des mélanges.

 

Une phrase dans Parshat Bamidbar du Rav Toledano : « on ne quitte pas sa famille ».

Si on est rassemblé sur des principes d’idéologies par exemple, si l’idéologie échoue on la quitte mais sa famille on ne la quitte pas. Il a donné l’exemple du communisme. Lorsqu’il échoue les anciens communistes ont abandonné allégremment le parti communiste. Mais sa famille on ne la quitte pas.

 

Le recensement ce n’est pas pour avoir un nombre brut, une addition du total des individus. Il s’agit de dénombrer avec l’identification particulière de chaque personne dans son affiliation et sa filiation. Nous sommes une génération privilégiée où les familles juives dispersées dans le monde entier pendant 2000 ans se sont retrouvées.

 

J’ai vécu la rencontre étonnante des Séfardim avec les Ahkénazim les considérant comme des Goyim européens et réciproquement comme des Goyim arabes. Une séparation depuis 2000 ans mais c’est la même identité, la même famille).

 

Bemispar shemot

Le nombre des noms

kol-zakhar legoulgelotam

De tous mâles fondateurs chef de famille par crâne

 

On ne comptait pas les personnes mais on comptait le demi-sicle. Chacun donnait un demi-shekel en rachat de sa personne, c’est ce qu’on appelle le goulgolet.

 

L’expression que je voudrais approfondir c’est Bemispar shemot Le nombre des noms

 

Rashi:

 « Par le fait du prix qu’ils ont à Ses yeux, Il les compte à tout moment »

 

Il y a une identtié humaine particulière qui est précieuse aux yeux de Dieu. Il faut relire le texte depuis l’histoire du 1er homme jusqu’à l’histoire des Patriarches pour arriver à la nation d’Israël sortie d’Egypte. Ce ne sont pas n’importe quel type d’homme.

André Chouraqui disait à propos de l’expression de peuple élu « le pauvre peuple élu est souvent en ballotage » balloté par les événements...

L’expression « peule élu » est difficile. En hébreu « Asher ba’har banou mi kol haamim » « qui nous a choisi de tous les peuples ». On traduit dans tous les peuples. Nous avons une Guemarah dans ‘Haguigah page 3 : « Asher ba’har banou mi kol haamim Il nous a pris de tous les peuples pour faire le peuple d’Israël » Cela a été enseigné a propos d’Abraham.

 

L’illustration de cela, c’est le rassemblement des exilés : Il nous a pris de tous les peuples et nous emmenons avec nous le Goy du coin. C’est pour cela que les Juifs français...

.../...

lire la suite 

*****

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13 mai 2010 4 13 /05 /mai /2010 12:08

Bamidbar (1984)

 

Bamidbar (1984) 2ème Partie.

 

http://www.toumanitou.org/toumanitou/la_sonotheque/parasha/bamidbar_serie_1984/cours_1

Face B

 

... formulé la constitution des droits de l’homme à l’échelle internationale. Et la communication que j’ai faite a convaincu.

 

Nous avons des droits, nous sommes obligés de les réclamer parce que la notion de devoir a perdu son fondement.

 

Si quelqu’un a conscience de ses devoirs vis-à-vis d’autrui, alors les droits d’autrui sont fondés. Dans le cas de quelqu’un qui ne perçoit pas la valeur du devoir, la notion de droit n’a aucun fondement. Si les devoirs sont accomplis, personne n’a à réclamer les droits. S’ils doivent être réclamés, c’est que les droits ne sont pas garantis.

 

C’est une des manifestations de la civilisation contemporaine qui est en fin de compte une des conséquences ultimes de la séparation entre le politique et le moral, et cette séparation va subsituer le droit dans son essence légale au droit dans son essence morale.

 

La société moderne, israélienne y comprise en tant qu’elle fait partie des catégories occidentales, est aux prises avec ce problème et n’arrive pas à s’en sortir. Rester dans la légalité tout en allant à l’encontre de la morale, en se mettant à l’abri du droit légal et en pensant être un héros de la moralité… On se conduit à l’opposé de celle-ci.

 

Je ne sais pas s’il y a un système politique juste du point de vue de la morale absolue, étant donnée précisément l’inégalité de nature des personnes. Par conséquent, pour commuer cette inégalité de nature, il faut restituer une égalité de dignité.

 

La formule de la constitution française : « tous les hommes naissent libres et égaux en droits » est une approximation épouvantable car personne ne nait libre comme l’autre. Chacun nait dans un conditionnement différent, et personne n’a les mêmes exigences et les mêmes capacités, les mêmes tendances...

 

Il faut donc parler d’un devoir de reconnaissance de la dignité d’autrui quelqu’il soit et non cette équation de départ fausse qui a tellement impressionné les esprits, notion inventée par les philosophes encyclopédistes et la philosophie des lumières... On a finalement un régime absolument hypocrite qui n’arrive pas à corriger et à mettre sur le terrain de la justice. Faire entrer la qualité de la personne humaine dans les cases abstraite de l’égalité est absurde.

 

La formule de la révolution socialiste d’octobre 1917 est beaucoup plus proche de l’esprit de la Torah : « donner à chacun suivant ses besoins ».

 

On ne peut pas dire que les hommes sont égaux en besoins.

 

Montesquieu et Churchill : le régime politique le moins pire reste la démocratie.

A la base de la notion de démocratie, celle de l’égalité des personnes. Or cette notion est fausse à tous les niveaux.

 

Donc il faut trouver un critère de justice de dignité pour chacun à un niveau praticable et opératif. Si on se rattache à ce principe que tous savent faux, sauf les élèves de l’école laïque républicaine, alors on arrive à un état de la société qui est moralement catastrophique.

 

Le devoir de Tsedakah d’après la Guemara : si quelqu’un a fait faillite et a perdu sa fortune alors le devoir pour lui c’est de lui donner le train de vie auquel il était habitué.  Si on n’emploie le terme de « droit » c’est ce qu’il à quoi il a « droit » par rapport au devoir de Tsedaqah.

Humour du Talmud : s’il était servi par 7 valets à table il faut que tu le fasse servir par 7 valets à table, sinon tu n’as pas compris ton devoir....

 

En hébreu Shavé/Shav différence aleph-hé ce qui est égale est vain.

Si deux choses sont égales, l’une est vaine...

 

Retour à l’étude

 

Dans notre dénombrement ici il faut avoir en mémoire que cela signifie que le 1er dénombrement n’a pas compté les Léviim. Ce que le texte n’indique pas clairement dans le livre de Shémot mais qui est évident dès que l’on se rend compte que précisèment la tribu de Lévi n’avait pas participé à la faute du veau d’or. C’est ce qui résoud le problème selon Rashi.

 

Les 2 nombres sont identiques car les 2 dénombrements sont dans la même année d’âges qui commence à Tishri et les Léviim n’étaient pas dans les dénombrements.

 

C’est la raison pour laquelle dans le 2nd dénombrement, les Léviim doivent être compté à part.

 

Il y a le critère d’identification de chaque personne. Le nom désigne le génie personnel de chacun et qui est absolument unique et égal à rien d’autre.

 

Même deux jumeaux sont différents et chacun est un monde différent.

 

Dans la société contemporaine énormèment de problèmes d’inégalités réelles découlent de cette pseudo-notion d’égalité.

 

« A chacun selon ses besoins », ce n’est finalement pas la solution du problème moral, ce serait d’arriver à la solution du problème de jouissance et c’est d’ailleurs l’objectif de l’analyse marxiste pour la personne humaine mais c’est beaucoup plus proche de l’esprit de la Torah : Chacun doit être jugé suivant les normes de sa propre identité.

 

C’est très difficile de porter un nom car celui-ci nous juge de façon perpétuelle.

L’interpellation du dénombrement est précisèment l’interpellation de la nomination.

 

ð    2- Ramban => dans le 1er compte, la tribu de Lévi était comptée et pas dans le 2ème. On obtient le même nombre : la différence est par le nombre des personnes des tribus d’Israël qui sont passés de 19 à 20 ans. Il faut juste prendre acte que c’est le même nombre.

 

Le Ramban indique une toute autre perspective qu’il faut essayer de comprendre. Le nombre dans la tribu de Lévi n’est pas le même nombre dans le 1er que dans le 2ème

Dans le 1er recensement selon Ramban, le critére d’identification de la tribu de Lévi et de la tribu d‘Israël était donc le même puisqu’il s’agit du même dénombrement pour les deux.

 

Il n’est par conséquent pas étonnant que le nombre des enfants d’Israël qui vient s’ajouter dans le 2ème dénombrement ait la même qualité de critère des enfants d’Israël du 2ème dénombrement que le nombre de Léviim du 1er dénombrement.

 

Dans le 1er dénombrement, Léviim inclus, le critère d’identité est le même.

Ce n’est que dans le 2ème dénombrement que la tribu de Lévi est dénombrée à un niveau supérieur.

Par conséquent, les membres des tribus d’Israël au 2ème dénombrement, avaient la même identité que les membres de la tribu de Lévi du 1er dénombrement.

 

***

 

Le 2ème dénombrement c’était le 1er Iyyar de la 2ème année de Nissan de la sortie d’Egypte.

Les tribus d’Israël ont été comptées à part et la tribu de Lévi à part, le même jour.

 

Le problème c’est de savoir pourquoi c’est le même nombre ?

 

Pour Rashi, il n’y a pas de problème : c’est la même année de Tishri date du compte en année, il faut donc en déduire que la tribu de Lévi n’était pas comptée déjà lors du 1er dénombrement.

 

Pour le Ramban, c’est tout à fait différent et cela nous apprend un enseignement supplémentaire : les membres des tribus d’Israël du 2ème dénombrement avaient le niveau d’identité des membres de la tribu de Lévi du 1er dénombrement.

 

Pour le Ramban dans le 1er compte, après la faute du veau d’or, les membres de Lévi sont comptés mais pas dans le 2ème .

La différence de nombre est expliquée par ceux des tribus d’Israël qui ont eu 20 ans entre-temps et qui entrent dans le 2ème recensement.

S’ajoute une équivalence entre l’identité des membres des tribus d’Israël qui viennent numériquement prendre la place de la tribu de Lévi compris dans le 1er compte.

 

Cela veut dire qu’au 2ème dénombrement tout Israël était déjà au niveau de l’identité qu’avait la tribu de Lévi au 1er dénombrement.

 

Un des grands commentateurs Rabenou Be’haye ben Asher explique de la même suivante :

Pourquoi est-il écrit:

וַיְדַבֵּר יְהוָה אֶל-מֹשֶׁה בְּמִדְבַּר סִינַי, בְּאֹהֶל מוֹעֵד   

Vaydaber Hashem el Mosheh bemidbar Sinaï beohel moed

dans notre 1er verset ?

 

Il y a 3 niveaux de la révélation de la Torah à Moïse :

 

ð    Sinaï

ð    Ohel Moed

ð    Arvat Moav

 

Rabenou Be’haye nous dit c’est pour nous indiquer cette Mahalah des enfants d’Israël au 2ème  dénombrement par le fait que cette révélation est donnée à travers la révélation à Moïse dans le Ohel Moed – le Mishkane. Il y a là une indication qu’il s’agit des enfants d’Israël qui ont encore gardé, au moins potentiellement, la Qédoushah que seuls les Léviim ont réalisé.

 

ð    3-  La 3ème thèse est celle du Ralbag - Gersonide – citée par le Malbim de la manière suivante : dans les 2 comptes, les Léviim sont omis. Mais les nombres de ceux qui sont arrivés à 20 ans dans le 2ème compte étaient le même que le nombre de ceux qui ont dépassé l’âge de 60 ans.

 

Il en résulte que la vraie question non-résolue par ces trois thèses est de savoir pourquoi il n’y a pas eu de mort entre temps ?

 

La 1ère explication donnée à partir de Rashi sur Parshat Ki-Tissa : la raison que donne la Torah elle-même pour justifier le dénombrement par le Kofer Nefesh est exprimée par l’expression suivante :

 

« Si vous les dénombrez de cette manière, chacun en donnant l’expiation de sa personne, il n’y aura pas de catastrophe qui vous atteindra »

 

C’est la réponse suffisante : parce qu’ils se sont identifiés de cette manière chacun à travers le nom de sa propre personne donnée en Kofer Nefesh qu’il n’y pas eu le risque qu’il y ait de mort dans cette génération.

 

Etant donné que dans le 1er dénombrement après la faute du veau d’or c’était l’expiation par le Ma’hatsit HaShekel, ils ont été préservés de la mort à partir de-là.

 

Il y a une objection :

On a posé le problème du Pessah Shéni : ceux qui étaient impurs durant Pessa’h le 15 Nissan doivent faire Pessa’h le mois suivant le 15 Iyyar. (La tradition est restée de manger de la Matsah au repas). La Torah prévoit en Parshat Nasso que celui qui est impur, ou en voyage en dehors d’Israël et qui ne peut pas faire Pessa’h fera Pessah Shéni.

 

Cette prescription a été instituée suite à l’intervention de membres du peuple venant dire à Moïse « nous n’avons pas pu pratiquer Pessa’h car nous étions impurs au contact d’un mort... que faire etc. » 

 

Moïse révèle la prescription de Pessa’h Shéni. La Torah nous dévoile lors d’un récit qu’il est arrivé quelque chose, alors on a posé la question à Moïse que faut-il faire ? Et Moïse dit : « la Torah dit que... ».

 

Et alors la Guemara s’interroge : pourquoi la Torah indique que c’est de cette manière qu’est survenue cette Mitsvah ? C’est pour donner le mérite du dévoilement de telle Mitsvah à ceux qui ont posé la question.

 

L’expression est :

9 :6-7

וַיְהִי אֲנָשִׁים, אֲשֶׁר הָיוּ טְמֵאִים לְנֶפֶשׁ אָדָם, וְלֹא-יָכְלוּ לַעֲשֹׂת-הַפֶּסַח, בַּיּוֹם הַהוּא; וַיִּקְרְבוּ לִפְנֵי מֹשֶׁה, וְלִפְנֵי אַהֲרֹן--בַּיּוֹם הַהוּא

« Il y eut cependant des Anashim qui s’étaient rendus rituellement impur au contact d’un cadavre et qui ne purent donc pas préparer l’offrande de Pessa’h ce jour-là. Ils se présentèrent devant Moïse et Aharon ce même jour

וַיֹּאמְרוּ הָאֲנָשִׁים הָהֵמָּה, אֵלָיו, אֲנַחְנוּ טְמֵאִים, לְנֶפֶשׁ אָדָם; לָמָּה נִגָּרַע, לְבִלְתִּי הַקְרִיב אֶת-קָרְבַּן יְהוָה בְּמֹעֲדוֹ, בְּתוֹךְ, בְּנֵי יִשְׂרָאֵל

et ces hommes lui dirent: "Nous sommes souillés par des cadavres humains; mais pourquoi serions-nous privés d'offrir le sacrifice du Seigneur en son temps, seuls parmi les enfants d'Israël?"

 

 « Ils étaient impurs au contact d’un cadavre »

La Guemara demande : « qui étaient ces hommes là ? »

La question est reliée à notre problème : cela veut donc dire qu’il y a eu des morts !

 

Les trois thèses exposées ci-dessus ne sont valables que s’il n’y a pas eu de morts.

 

Réponse de Rashi lui-même :  la réalisation du dénombrement par le biais d’un rite d’expiation est attachée à la promesse d’absence de mort

 

D’où l’objection de la Guemara.

Qui étaient ces hommes-là ?

 

2 réponses :

 

ð    il s’agit des porteurs du cercueil de Joseph dans le désert. Evidemment Joseph ne fait pas partie du dénombrement mais cela a des prolongements lointains, car un verset des Psaumes définie Joseph par le nom de Adam et d’autres parts, le verset cité accompagné de la Mitsvah du Pessa’h Shéni a employé ce mot de Adam « impurs au contact du corps d’un Adam » ...

 

Bien que la génération du désert était garantie de pureté à la suite du 1er dénombrement, étant donné qu’elle était accompagnée par les ossements de Joseph, elle était accompagnée quand même par une impureté qui en provenait. (Halakhah : lorsque les ossements sont secs l’impureté cesse mais le corps de Joseph était embaumé dans un cerceuil plongé dans le Nil)

 

ð    2ème réponse il s’agit de Nishaël et de sa femme qui étaient les oncles de Nadav et Avihou chez les Léviim il y a eu 2 morts et donc des personnes impurs pour s’occuper des morts, Met Mitsvah et par conséquent il étaient impurs à cause de cela.

 

La Guemara a étudié ces questions dans toutes les dimensions du problème et nous indique finalement que le privilège du dénombrement de cette génération  c’est que c’est le même nombre et qu’il n’y a pas eu de mort, c’est-à-dire que cela nous renvoit au problème du danger du dénombrement et de la manière dont il doit être fait pour éviter ce risque.

 

Enseignement du  Guelilé Zahav :

 

Il cite à ce propos la Guemara connue :

Il y eut une discussion entre Beit Hillel et Beit Shamaï pour savoir si c’était bien pour l’homme d’avoir été créé ou pas.

 

=> 1- la formule employée par la Guemara n’est pas de savoir si Dieu a bien fait de faire exister l’homme, mais de le faire exister comme « créature » - c’est à dire doué d’un Yetser Tov et Yetser Harâ. Ce n’est pas la seule manière d’exister en tant que créature. Il y a les anges, les animaux etc...

Ce qui caractérise la qualité de Briah, de créature, c’est la dualité des instincts de l’homme par rapport à la conscience morale, Yetser tov et Yetser harâ. L’homme est créé avec les deux Yetsarim. La Guemara continue en disant : « …et ils ont conclu : il n’aurait pas dû le créer mais maintenant qu’il est créé qu’il soit vigilant dans ses actes »

Le Guéliléi Zahav cite un de ses maitres et lit la guemara de la manière suivante :

« ils sont passés au vote et ils ont conclu » se lit littéralement « ils ont compté (l’avis de chaque sage) le nombre de Mitsvot (Il y a 248 et 365 =  613 mitsvot) et ils ont dit que le nombre de Mitsvot négatives est beaucoup plus nombreux et par consèquent, l’homme a plus d’occasions de risquer l’échec moral que la réussite. Il y a 248 commandements positifs et 365 négatifs. C’est pourquoi ils ont dit « qu’il examine ses actes »

 

Quelques pages plus loin la Guémara explique que c’est dans le cas où l’on pratique la Torah Lo Lishmah. Si on pratique la Torah sans intention d’accomplir ce qu’elle demande - ce qui s’appelle pratiquer la Torah Lishmah – alors on a que le mérite des actes, tandis que si on l’a pratiqué Lishmah, alors Dieu ajoute la bonne intention à l’acte. Ce qui fait que pour chaque Mistvat Assé on a un double mérite.

 

A ce moment-là le nombre des commandements positifs est doublé et est donc supérieur au nombre des commandements négatifs. 2x 248 = 496 > 365 commandements négatifs.

 

HaQadosh-Baroukh-Hou lie l’intention à l’acte : Si l’acte a été effectué Lishmah avec une bonne intention, il y a le mérite de l’acte et le mérite de l‘intention alors que dans le cas de la Avéra non.

 

Le Pshat de la Guémara n’est pas de dire que l’intention compte comme l’acte même si l’acte est absent. Mais c’est que l’intention est ajoutée à l’acte quand il y a l’acte avec intention.

 

Le raisonnement est le suivant :

La mauvaise intention n’est pas ajoutée à l’acte mauvais mais la bonne intention est ajoutée à la bonne action.

 

De là on en tira la conséquence :

 Si quelqu’un voulait faire le mal mais ne l’a pas fait, on ne lui compte pas comme mérite. Mais si quelqu’un voulait faire le bien et en est empêché, on lui compte comme mérite l’acte également.

C’est une conséquence tirée du Pshat. Puisque la bonne intention est ajoutée à la bonne action, alors lorsqu’on a été empêché d’une bonne action, l’intention est comptée comme action.

 

On comprend bien de quoi est faite la volonté humaine : Lorsque la volonté humaine veut le mal rien ne peut l’en empêcher. Par conséquent, s’il en a été empêché c’est qu’il ne le voulait pas vraiment, donc on ne compte pas l’intention mauvaise comme une faute.

 

Tandis que la bonne intention, la volonté de faire le bien, peut être empêchée : si elle n’est  pas faite ce n’est pas volontairement, c’est par obstacle. Les obstacles contre une bonne intention existent. Les obstacles contre une mauvaise intention n’existent pas. Donc, si il y a eu obstacle c’est qu’il n’y avait pas vraiment mauvaise volonté.

 

‘Hidoush :

Mitsvot Lo Taassé = 365  et Mitsvot Assé = 248

Torah Lishma => 496 Mitsvot Assé = valeur numérique du mot Tsouvat

 

Tsevet qui veut dire « accompagner » de racine Tsadik-Vav-Tav.

Ce mot est employé en hébreu moderne avec un doublet araméen Tsavta inutile. 

 

Dans la Guémara Shabat sur l’avant-dernier verset de Qohelet :

סוֹף דָּבָר, הַכֹּל נִשְׁמָע:  אֶת-הָאֱלֹהִים יְרָא וְאֶת-מִצְו‍ֹתָיו שְׁמוֹר, כִּי-זֶה כָּל-הָאָדָם

« la fin du discours tout est entendu,

crains Dieu et obéis à ses commandements

car c’est cela tout de l’homme

ki zeh kol haAdam » 

 

La Guemara Shabat explique ki zeh kol haAdam de 3 manières dont l’une est :

Rabbi Shimon Ben Passi « le monde entier n’a été créé que pour accompagner celui-là qui a la Yirat Shamayim et pratique les Mitsvot »

 

Ce mot de « accompagner litsouvot hazéh » c’est la valeur numérique des Mitsvot doubles lorsqu’elle sont Lishmah : 2x248 = 496 

 

Haftarah de Bemidbar :

 

Prophéte Osée chapitre 2

וְהָיָה מִסְפַּר בְּנֵי-יִשְׂרָאֵל, כְּחוֹל הַיָּם, אֲשֶׁר לֹא-יִמַּד, וְלֹא יִסָּפֵר  

« Et le nombre des enfants d’Israël sera comme le sable de la mer qui ne se mesure pas et qui ne se dénombre pas »

 

Tous les commentateurs ont cité ce verset de la Haftarah et demandent ce que signifie un nombre qui ne se mesure pas et qui ne se dénombre pas ?

Réponse de la Guémara : Si c’est la Torah Lo Lishmah, il y a un nombre de Mitsvot. Si c’est la Torah Lishmah il n’y a pas de nombre.

 

Cette identification des noms d’Israël finalement se relie aux Patriarches, et on a expliqué c’est la raison pour laquelle  il y a au verset 2 de la Parashah « שְׂאוּ, אֶת-רֹאשׁ    séou et rosh » qui est au singulier alors que le reste est au pluriel. Normalement il y aurait dû y avoir « seou et rashei kol Adam bnei Israël »

 

« שְׂאוּ, אֶת-רֹאשׁ    seou et rosh » « élève la tête » au singulier, cela commence à Abraham lui-même et lorsqu’il y a unité d’Israël alors la Torah peut-être reçue Lishmah.

 

Résumé :

A retenir l’idée du dénombrement comme interpellation d’identité, jugement qui nécessite d’être à l’abri du Klal pour éviter le danger du jugement anticipé.

Bartenora a indiqué le commentaire qu’il a donné sur le début du livre de Routh en pensant précisément à ce que la Torah a été donné à Shavouot et que le livre de Rout est lu à Shavouot.

 

 < fin >

*****

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13 mai 2010 4 13 /05 /mai /2010 11:09

Bamidbar (1984)

 

Bamidbar (1984) 1ère Partie.

http://www.toumanitou.org/toumanitou/la_sonotheque/parasha/bamidbar_serie_1984/cours_1

Face A

 

 

la majeure partie des événements du livre de Bamidbar relate des événements dans le désert et cet aspect particulier qui est la place accordée au dénombrement.

 

Dans l’ensemble du ‘Houmash, il y a 3 fois un dénombrement des Bnei Israël à partir de la sortie d’Egypte et 2 de ces dénombrements se trouvent dans le livre de Bemidbar.

 

Nous étudierons qlq versets avec la lecture de Rashi qui indique ce problème qui est étudié également Parshat KiTissa.

 

Il y a eu 3 évènement de dénombrement :

ð    D’abord après la veau du veau d’or qui a eu lieu le lendemain du jour de Kipour de la 1ère année de de la sortie d’Egypte.

ð    Un 2nd dénombrement dans Parshat Bemidbar eu lieu le 1er Iyar de la 2ème année de la sortie d’Egypte. Ces 2 dénombrements ont un objectif diffèrent.

ð    A la fin de la période des 40 ans, il y a un 3ème dénombrement dans Parshat Pin’has.

 

Le principe général de ce problème est le suivant : la Torah refuse le recensement car il consiste à ramener la personne humaine à une quantité, un numéro. Lorsqu’un recensement est demandé c’est pour une raison qui le nécessite.    

 

Enseignement donné dans Parshat KiTissa : lorsqu’il y a nécessité de dénombrement du peuple, alors on compte indirectement par le biais des demi-sicles – ma’hatsit hashekel qui font expiation et qui nous fait comprendre comment la Torah conçoit ce danger du dénombrement.

 

Superstitions liées au théme : le recensement apporte le mauvais oeil, le mauvais sort...

qui ne sont pas fausses à conditions de comprendre le contenu du point de vue de l’enseignement de la Torah à ce sujet.

 

La Torah considére qu’un recensement de personnes est de l’ordre du jugement : Cela consiste à poser la question : fais-tu partie de ce groupe dont l’identité est Israël ?

Tant que l’on est à l’abri de l’anonymat du groupe il n’y a pas de danger dans le décalage entre la valeur personnelle individuelle de chacun et l’identité idéale au nom de laquelle on est recensé.

Le recensement implique une interpellation individuelle de chaque personne => Es-tu digne d’être nommé membre du peuple Israël ? Et donc, le dénombrement en lui-même est un jugement. Un jugement dangeureux car par définition anticipant sur le temps d’histoire donnée par Dieu à chaque personne pour arriver à rejoindre sa propre identité au niveau de mérite suffisant.

 

Cela veut dire que nous sommes destinés à une certaine identité de Bnei Israël, mais nous naissons, et c’est l’histoire de Jacob que je vous résume dans cette phrase là, au niveau de l’identité de Jacob (ce qui n’est pas rien) mais Jacob doit devenir Israël.

 

Lorsqu’il y a nécessité du dénombrement (combien de personne y a t’il dans le peuple d’Israël ?) on est interpellé au niveau du nom Israël alors que l’on est peut-être encore en cours de chemin : un peu plus Jacob encore et pas déjà Israël... etc. Chacun se trouve à un niveau d’interpellation qui le concerne individuellement et qui est un jugement anticipé dangereux en soi.

 

Par conséquent, s’il est nécessaire de dénombrer, du point de vue quantitatif, le nombre minimum des personnes qui sont nécessaires pour qu’Israël soit le peuple d’Israël (et nous verrons dans quelle occurence, ou quelle occasion, ici dans notre Parashah le dénombrement devient nécessaire) alors il y a quand même un risque de danger.

 

Et c’est la raison pour laquelle on doit donner le Kofer Nefesh, le rachat de sa personne par une participation à l’identité collective du Qlal, et le Ma’hatsit HaShekel qui est demandé après la faute du veau d’or a été destiné à la construction du Mishqane.

 

Par le biais du Ma’hatsit HaShekel qui était donné pendant le dénombremeent, on participe, et chacun de façon égale, à la constitution du Miqdash, c’est à dire le sanctuaire du Qlal Israël, et il s’opère ainsi une sorte de rachat de sa propre personne.

 

Livre de Ruth

 

Un exemple dans le livre de Ruth qui est lu à Shavouot: 

 

Au verset 1 

וַיְהִי, בִּימֵי שְׁפֹט הַשֹּׁפְטִים, וַיְהִי רָעָב, בָּאָרֶץ; וַיֵּלֶךְ אִישׁ מִבֵּית לֶחֶם יְהוּדָה, לָגוּר בִּשְׂדֵי מוֹאָב--הוּא וְאִשְׁתּוֹ, וּשְׁנֵי בָנָיו

« Et il arriva aux jours où jugeaient les Juges, et il y eut une famine dans le pays. Et un homme de Bethlehem en Juda partit pour séjourner dans les champs de Moab, lui et ses femmes et ses deux fils.».

 

C’était au temps des juges il y eut une famine dans le pays et un Ish (un notable) de Beit Le’hem de Judah est allé pour ...( On apprend que c’était un juge mais la Meguilah de Rout ne donne pas son nom mais il l’apprend dans le livre des Melakhim et Shoftim) est allé pour séjourner dans les champs de Moav. (Il a quitté le pays à cause de la famine : Yéridah pour raison économique).

Et c’était un notable d’un endroit nommé Beit Le’hem - maison du pain. C’est l’humour du texte.

Le Midrash explique : comme il était riche, tous les pauvres de la ville venaient lui demander du pain et pour ne pas faire la Tsedakah, comme il fallait le faire, il s’est exilé. Lagour il s’est exilé en sachant que c’était un exil provisoire.

 

1 - Et ce fut dans les jours où gouvernaient les "Juges" (hachofétim) , il y eut une famine (raâv) dans le pays d'Israël (haaréts). Un homme de Beth lé'hem en Yéhouda partit, pour aller séjourner (lagour) dans les plaines de Moav, lui et sa femme (ichto) et ses deux fils.

 

Midrash Rabba Rout: ce fut l'une des 10 famines sur le monde (cela indique que l'ensemble de la création est concernée par l'enjeu).

2 וְשֵׁם הָאִישׁ אֱלִימֶלֶךְ וְשֵׁם אִשְׁתּוֹ נָעֳמִי וְשֵׁם שְׁנֵי-בָנָיו מַחְלוֹן וְכִלְיוֹן, אֶפְרָתִים--מִבֵּית לֶחֶם, יְהוּדָה; וַיָּבֹאוּ שְׂדֵי-מוֹאָב, וַיִּהְיוּ-שָׁם

Le nom (Shem) de cet homme (ish) était Elimélekh, celui de sa femme (ishto) Naomi, et ses deux fils s'appelaient Machlone et Kilione; ils étaient Ephratites, de Beth lé'hem en Yéhouda. Arrivés au pays de Moav, ils s'y fixèrent là (sham).

Rashi: c'était le plus riche de la génération en Israël et tous subsistaient par lui, et il quitta la terre d'Israël.

Commentaire: on imagine la crise que cela représente pour Israël quand de tels grands abandonnent, et les responsabilités sont réciproques chez tous.

3 וַיָּמָת אֱלִימֶלֶךְ, אִישׁ נָעֳמִי; וַתִּשָּׁאֵר הִיא, וּשְׁנֵי בָנֶיהָ

Elimélekh, mari de Naomi, mourut, et elle resta (vatishaér) avec ses deux fils.

Rashi: on le nomme "mari de Naomi" car il est dit qu'un homme ne meurt vraiment que pour son épouse (cf. Traité Bérakhote 17a).

 

« Lui et sa femme et ses deux fils. »

On ne nous donne pas de noms dans ce 1er verset.

Au 2ème verset :

« et le nom de ce notable était Elimelekh .... Malhon ...Kil’hon

 

Ce sont des noms qui désigne la maladie et la destruction extrêmes

וַיָּבֹאוּ שְׂדֵי-מוֹאָב, וַיִּהְיוּ-שָׁם

« Et ils arrivèrent dans les champs de Moav et s’install èrent lá-bas

וַיָּמָת אֱלִימֶלֶךְ, אִישׁ נָעֳמִי; וַתִּשָּׁאֵר הִיא, וּשְׁנֵי בָנֶיהָ

Elimélec, l'époux de Noémi, y mourut, et elle resta seule avec ses deux fils.

 

Et Elimelekh mourut...

Bartenora met en évidence le fait que l’on ne nomme pas l’identité des personnage qui sont encore à l’ombre de la collectivité. Tant qu’ils sont en Erets Israël, il n’est pas nécessaire de les nommer, ils sont d’Israël. Ils sont à l’abri du Klal. Mais au 2ème verset on les nomme, on les identifie personnellement. Et au 3ème verset il y a une catastrophe !?

Et Bartenora explique : que s’est-il passé entretemps ? Un jugement !

Tant que l’individu est à l’abri de la collectivité, il est littéralement à l’abri de ce temps de sursis que l’histoire de son peuple lui donne pour devenir à l’échelle individuelle ce qu’il doit devenir - bien entendu avec tous les devoirs affférents à cette relation d’identité du Klal duquel il fait partie. Mais il a jusqu’au temps du jugement dernier qui est le dernier des jugements. Cela veut dire que ce n’est qu’à la fin de l’histoire qu’on peut vraiment être confronté au jugement d’identité. Tant qu’on est en cours d’histoire cela veut dire qu’on est encore en train d’acquérir le mérite de l’identité en question.

 

Par consèquent, tout jugement qui serait avant le jugement dernier, le dernier des jugement, en fin d’histoire, est un jugement anticipé dangeureux.

 

C’est pourquoi il faut qu’il y ait un acte de rachat expiatoire à priori à ce niveau-là, qui s’effectue toujours par un rite, par une Mitsvah, qui consiste à s’affirmer comme membre de ce Klal.

 

C’est la raison pour laquelle le Pidyon Nefesh, le Kofer Nefesh du verset devait servir à la construction du Mishkan ou à la Tsedakah.

 

Dès que l’on est nommé personnellement, on est interpellé et appelé en jugement et il y a donc situation de danger. C’est ce qui conduit dans le folklore populaire à cette idée que le recensement porte malheur.

 

1er verset de la Parashah:

1 :1

וַיְדַבֵּר יְהוָה אֶל-מֹשֶׁה בְּמִדְבַּר סִינַי, בְּאֹהֶל מוֹעֵד:  בְּאֶחָד לַחֹדֶשׁ הַשֵּׁנִי בַּשָּׁנָה הַשֵּׁנִית, לְצֵאתָם מֵאֶרֶץ מִצְרַיִם--לֵאמֹר

 Vaydaber HM el Mosheh bemidbar Sinaï beohel moed 

bee’had la’hodesh hasheni bashanah hashenit

letsetam me'erets Mitsrayim lemor.

Et Dieu parla à Moïse dans le désert du Sinaï dans la tente d’assignation

le 1er du 2ème mois (Iyar) de la 2ème année

de leur sortie du pays d’Egypte pour dire :

 

1 :2

שְׂאוּ, אֶת-רֹאשׁ כָּל-עֲדַת בְּנֵי-יִשְׂרָאֵל, לְמִשְׁפְּחֹתָם, לְבֵית אֲבֹתָם--בְּמִסְפַּר שֵׁמוֹת, כָּל-זָכָר לְגֻלְגְּלֹתָם

Se'ou et-rosh kol-adat beney-Yisra'el

Lemishpe’hotam

leveyt avotam

bemispar shemot

 kol-zakhar legoulgelotam

Elever la tête de toute l’assemblée des enfants d’Israël

selon leur famille...

Et selon  leurs maisons paternelles

Tous les mâles par tête (crâne)

 

Ce qui donne le caractère spécifique de ce dénombremeent par rapport aux précédents : non seulement il s’agit de savoir quel est le nombre des enfants d’Israël mais aussi de les identifier par leur filiations familiales pour constituer le groupement des familles.

 

לְבֵית אֲבֹתָם    leveyt avotam

Et selon  leurs maisons paternelles...

 

La notion Mishpa’hah est beaucoup plus large que celle de Beit Av, il fallait donc s’affilier par tribu et par lignée des tribus et par famille au sens strict du terme.

 

בְּמִסְפַּר שֵׁמוֹת    Bemispar shemot

Par le nombre des noms...

 

Cette notion est difficile à lire et à traduire, le nombre des noms. Il ne s’agit pas du nombre des individus ou des personnes, c’est le nombres des noms. Ce qui est cherché par ce dénombrmeent, plus que le nombre, c’est déjà la présence des noms. Je mets en évidence la contradiction des notions qu’il y a là. Mispar est un nombre qui renvoit à une réalité quantitative. Shem est un nom qui renvoie à une réalité qualitative.

 

C’est pour éviter que l’on ramène les noms à un nombre que la Torah veut éviter le recensement. D’où l’expression absolument contradictoire : la recherche du nombre des noms !

 

כָּל-זָכָר לְגֻלְגְּלֹתָם

kol-zakhar legoulgelotam

Tous les mâles par tête (crâne)

מִבֶּן עֶשְׂרִים שָׁנָה וָמַעְלָה, כָּל-יֹצֵא צָבָא בְּיִשְׂרָאֵל--תִּפְקְדוּ אֹתָם לְצִבְאֹתָם, אַתָּה וְאַהֲרֹן

Miben esrim shanah vamalah

kol-yotse tsava beYisra'el

 tifkedou otam letsiv'otam

atah ve'Aharon.

Depuis l’age de 20 ans et au-dessus.

tous les Israélites aptes au service, vous les classerez selon leurs légions, toi et Aaron.

 

כָּל-יֹצֵא צָבָא בְּיִשְׂרָאֵל

kol-yotse tsava beYisra'el

On serait tenté de lire : tout celui qui est mobilisable en Israël

... Tsava celui qui va à l’armée

mais le Ramban, a expliqué que ce terme de Tsavah dans le Miqra signifie tout type d’organisation sociale (par ex. une corporation de travail, l’armée) d’une façon générale l’organisation sociale de tout groupe lié à une tâche particulière, et Na’hmanide cite de nombreux verset montrant que l’utilisation de Tsava n’est pas exclusif au sens militaire.

 Nous reviendrons sur ce terme.

 

מִבֶּן עֶשְׂרִים שָׁנָה וָמַעְלָה,

Et jusqu’à 20 ans.

  

Littéralement ceux qui sont bons pour le service (et pas forcément le servce militaire, service du temple, ou civil...) Bien que dans toute société humaine, la première organisation de la société a été l’organisation de défense donc l’organisation militaire ; et le chef politique était primitivement le chef militaire. Contrat social avec le pouvoir : L’individu accepte de donner une partie de son autonomie au pouvoir du groupe pour que le pouvoir du groupe le défende vis-à-vis des dangers extérieurs ou intérieurs... Le roi ou gouvernant est ainsi le chef des armées par définition.

 

כָּל-יֹצֵא צָבָא בְּיִשְׂרָאֵל--תִּפְקְדוּ אֹתָם לְצִבְאֹתָם  

Tout ceux apte au service ...

vous les dénombrerez

selon leur organisation

(ici il s’agit des organisations familiales, c’est-à-dire la structure des tribus => chacun devant s’identifier untel fils d’untel fils d’untel de telle tribu...)

 

אַתָּה וְאַהֲרֹן    « Atah veAharon

Toi et Aharon » 

 

Dans le dénombrement précédent il n’y avait que Moïse qui les avait dénombrés, mais là les 2 sont présents.

 

1:4

וְאִתְּכֶם יִהְיוּ, אִישׁ אִישׁ לַמַּטֶּה--אִישׁ רֹאשׁ לְבֵית-אֲבֹתָיו, הוּא

Ve'itekhem yihyou ish ish lamateh

ish rosh leveyt-avotav hou

«  Et avec vous seront ish ish lamaté »

une personalité de chaque tribu

une personalité qui serait un des chefs de la maison paternelle de telle ou telle tribu...

 

On voit bien qu’il y a une identification par tribu, on entre dans une identification beaucoup plus concrète de la personalité de chacun, de la manière d’être un fils d’Israël de chacun, à travers les différentes hiérarchies.

 

D’abord, l’ensemble du peuple Israël, ensuite chaque tribu et dans chaques tribus, les familles principales des tribus, ie. les descendants des fondateurs de la tribu au niveau des enfants de Jacob, et puis leur multiplication à travers le temps, depuis le temps de la descente en Egypte jusqu’au temps de la sortie d’Egypte où nous nous retrouvons ici.

 

Et ceci nous donne déjà une 1ère indication de la différence de portée du but du dénombrement précèdent que nous avons en fin du livre Shemot Parshat Pékoudey au chapitre 38 verset 26.

 

Ce dénombrement avait pour objet de dénombrer le reste des enfants d‘Israël rescapés des événements qui ont suivi la faute du veau d’or.

Après la faute du veau d’or, il y a eu une Maguéfah, un cataclysme, une catastrophe. Un certain nombre des membres du peuple Israël ont péri dans les catastrophe qui ont suivi la faute du veau d’or et ce 1er dénombrement c’est pour savoir s’il reste un nombre suffisant de personnes dans les enfants d’Israël pour que le peuple soit là en tant que peuple. Il y a aussi un problème du passage du quantitatif au qualitatif. Il faut un nombre minimum de personne pour que l’entité collective, au niveau peuple, apparaisse. Cette entité collective est de 600 000 âmes.

 

Alors qu’ici le dénombrement a une toute autre portée. Il s’agit d’identifier chacun et on va s’apercevoir que le nombre des noms identifiés est exactement le même que celui du dénombrement précédent.

 

Nous étudierons à travers les commentateurs, les problèmes que pose le fait que ce soit les mêmes nombres qu’il y a eu dans les deux dénombrements.

 

Je vais vous indiquer les 2 principaux problèmes qui ont occupé les commentateurs :

ð    est-ce que cela signifierait que personne n’est mort entre les 2 dénombrements ?

ð    et d’autre part, puisqu’il s’agit de personnes âgées de 20 a 60 ans, cela signifie-t’il qu’entre le 1er et le 2nd dénombrement il n’y a pas eu changement d’âge et passage dans d’autres catégories d’âge ?

 

C’est l’étonnement de voir que la Torah donne tranquillement le même chiffre entre les deux dénombrements.

 

Le 1er dénombremeent est celui de l’expiation et du recensement des rescapés de la faute du veau d’or, nous avons le nombre de 603 550 .

Les 3750 qui sont en plus sont problématiques car ils sont en plus du nombre minimal 600 000. 

Et d’autres part ils sont en dangers d’une certaine manière.

 

Et d’autre part, dans le dénombrement que nous avons ici, nous retrouvons exactement ce même chiffre de 603 550.

 

Comment comprendre que ce soit le même chiffre ?

N’y a t-il eu aucun changement d’âge des personnes ?

Personne ne serait-il mort entre-temps ?

 

Résumé des différentes références :

Le dénombrement de la Parashah de Péqoudei  se passe la 1er année de la sortie d’Egypte. Au lendemain de Kipour, a lieu ce 1er dénombrement qui est procédé à partir des Shkalim donnés pour construire le Mishkane.

 

Des mois ont passé : on arrive au 1er Nissan de la 2ème année où le Mishkane est construit.

On arrive au 1er Iyyar de la 2ème année, dans notre Parashah où Dieu demande à Mosheh un dénombrement d’identification personnelle par  tribu, par famille, et par nom de chaque personne.

 

Nous verrons en fin d’étude le 3ème dénombrement de Parshat Pin’has, qui lui était destiné à la même question : y-a-t’il encore suffisament de noms de familles présentes en  Israël pour que Israël soit  encore le Klal Israël qui va sortir du désert pour entrer en Erets Israël ?

 

Ces 3 dénombrements ont 3 niveaux différents.

 

A travers toutes les Sidrot de Sefer Bemidbar, dans Parshat Pin’has, le dénombrement se trouve   après une certain nombre d’épreuves, dans le sens de test, dans le sens de mises à l’épreuve, que le peuple en tant que peuple a traversé. 

 

En particulier ces 3 grandes dimensions de la Torah :

- Guilouï Arayot

- Shefi’hout Damim

- Avodah Zara  

 

Le peule va être tenté par ces 3 fautes et à chaque fois après intervient une catastrophe. Et il devient nécessaire de dénombrer pour savoir si Israël est encore suffisamment Israël en tant qu’entité collective. Est-ce que ceux qui ont été atteints par la sanction (je n’ai pas dit « punition », le terme est plus précis que cela, c’est une mise à l’épreuve par rapport aux grandes valeurs de la Torah), y-a-t’il suffisament de rescapés, indépendament de ceux qui sont atteints par cette épreuve, pour que Israël soit encore une entité collective suffisante pour être le véhicule de la Présence de Dieu dans le monde à travers eux ?

 

Il y a là passage du quantitatif au qualitatif.

 

Il faut un minimum quantitatif pour qu’une certaine présence qualitative soit là Il est donc nécessaire de diagnostiquer et de vérifier au niveau des personnes individuelles s’il y a suffisament ces deux éléments : le nombre et le nom.

 

On s’aperçoit Parshat Pin’has que 6 noms des familles d’Israël ont disparu d’Israël

 

Si on confronte le dénombrement de Parshat Pin’has avec celui du Sefer Bereshit lorsque les enfants d’Israël ont été dénombrés au nombre de 70 familles lors de la descente en Egypte, on s’aperçoit qu’à la fin de la période de 40 ans du désert, 6 noms ont disparu.

 

La Torah explique précisément pour chacun d’entre eux pour quelle raison.

 

Le nombre des noms des familles était de 70 => 70 +1

Il y a deux manière d’expliquer comment on arrive à 71 : Soit en ajoutant Jacob soit en ajoutant Joseph au nombre de 70.

 

Et on s’aperçoit qu’il faut 71 personnages -  71 figures-visages de l’identité d’Israël pour que l’entité collective du peuple soit ce qu’elle doit être, puisqu’il y a 70 Nations.

La relation d’Israël au monde extérieur passe par l’indice 70.

L’exil a commencé lorsqu’il y a eu 70 personnes dans la famille de Jacob.

 

A la fin de tous les évènements de la sortie d’Egypte, on va recompter les nombres des familles.

C’est le 3ème dénombrement, on s’aperçoit que 6 noms ont été effacés. Alors il y a alors un manque et nous verrons comment ce manque a été comblé.

 

Cete faille, ce manque, va s’attacher à l’histoire d’Israël et cela ressemble étrangement à la blessure à la hanche qui s’attache à l’histoire de Jacob au niveau individuel. Il y a quelque chose qui est touché à la suite de ces mises à l’épreuve. On va consolider cela, mais il reste une sorte de vulnérabilité, et le problème est très important.

 

Il faut qu’il y ait 70, 71, pour qu’il y ait 72.

Et 72 est le chiffre de la Présence de la Shekhinah en Israël.

 

Vous vous rappellez d’ailleurs que le Grand Sanhédrin était aussi sur la même numération des 70 juges plus le Av Beit Din 71 + le Nassi qui font 72, et alors la Shékhinah est présente.

 

Ceux qui plus tard étudieront de façon beaucoup plus profonde les sources de ce problème dans la Kaballah comprendront la signification de ce chiffre.

 

Ce que je peux en dire ici, c’est que dans la tradition, chaque fois que l’on veut dire la multiplicité on emploie le nombre 70. 72 est un niveau supérieur qui est l’unité de cette multiplicité.

 

Nous verrons le 3ème dénombrement en son temps.

Ici, dans Parshat Bemidbar nous retrouvons ce même chiffre.

 

Bemidbar chapitre 1 verset 46

 

1:46

וַיִּהְיוּ, כָּל-הַפְּקֻדִים--שֵׁשׁ-מֵאוֹת אֶלֶף, וּשְׁלֹשֶׁת אֲלָפִים; וַחֲמֵשׁ מֵאוֹת, וַחֲמִשִּׁים

Vayihyu kol-hapkoudim

shesh-me'ot elef oushloshet alafim va’hamesh me'ot va’hamishim.

Et furent tous les dénombrements 600 000 et 3000 et 550

 

C’est-à-dire le même nombre que dans la Parashah de Pékoudei du livre de Shemot.

 

Nous allons voir le 1er Rashi sur le 1er verset qui va poser notre problème. Les autres explications que je donnerais à travers les autres commentateurs auront pour but d’éclairer Rashi lui-même.

 

Rashi :

« C’est de par le prix qu’ils ont à Ses Yeux (de par l’affection Qu’il a pour eux) Il les compte et les dénombre à toute heure (à toute occasion). »

 

A retenir déjà qu’il y a 1er principe que la Torah n’aime pas les dénombrements mais que là c’est Dieu qui l’a demandé. Ce n’est pas comme dans la Parasha de Ki-Tissa :

Ki tisa et-rosh beney-Yisra'el... un dénombrement à l’initiative du pouvoir civil et politique...

 

Rashi semble répondre à la question suivante : pourquoi refaire ce dénombrement qui a déjà eu lieu ? et que d’autre part on arrive au même nombre ? Objection et question éventuelle à rattacher à ce 1er principe que la Torah n’aime pas les dénombrements ?

 

Dans l’indication que donne Rashi tirée du Midrash, il n’y avait nécessité de savoir combien ils sont mais c’est parce qu’ils sont aimés que Dieu les dénombre, comme avec un trésor .

 

Rashi :

« Lorsqu’ils sont sortis d’Egypte, Il les a dénombré (Ex. 12:37) , lorsque (beaucoup) sont tombés aprés (la faute) du veau d’or, Il les a compté pour savoir le nombre des restants (Ex. 32:28), et lorsqu’Il décide de faire résider sa Présence sur eux (à travers le Mishkane), Il les a compté. Le 1er Nissan le Mishkane a été construit et le 1er Iyyar Il les a compté »

 

A propos de ce problème d’identité du nombre des 2 dénombrements, j’ai résumé 3 thèses :

 

=> l’explication de Rashi ad hoc sur le verset de Pékoudei donnant le même nombre. Selon Rashi les années d’âge (le texte a dit : de 20 ans et au-dessus) de chacun sont comptées à partir du mois de Tishri et par conséquent il ne s’agissait pas des membres des enfants d’Israël qui aurait eu 20 ans à la sortie d’Egypte mais ceux qui auraient eu 20 ans à Tishri qui suit la sortie d’Egypte. Or, comme Iyyar de la 2ème année de la sortie d’Egypte se trouve dans la même année du Tishri qui a commencé l’année précédente c’est normal qu’il y ait le même nombre (bien que l’un était dans la 1ère année de Nissan et l’autre dans la 2ème année de Nissan). D’après cette 1ère explication de Rashi, il ne reste qu’une seule question à résoudre : c’est qu’il n’y aurait pas eu de mort entre les deux dénombrements ?

 

Je reprends le raisonnement :

Le 1er dénombrement a eu lieu à Tishri de la 1ère année de la sortie d’Egypte. Le 2ème dénombrement à eu lieu en Iyyar de la 2ème année de la sortie d’Egypte ( ce sont des années que l’on compte à partir de Nissan). Selon Rashi comment donne-t’on l’âge de quelqu’un ? C’est d’après l’âge qu’il a dans l’année de Tishri ! Or, les deux dénombrements étaient dans la même année de Tishri, bien que l’un était dans la 1ère année de Nissan et le 2ème dans la 2ème année de Nissan.  

 

Cela implique, dit Rashi, que les Léviim n’aient pas été comptés dans ce 1er dénombrement. Puisque dans le 2ème dénombrement il est écrit en toutes lettres que les Léviim sont à part. Et ce chiffre de 603 550, c’est le chiffre du nombre des 12 tribus sauf les Léviim qu’il faut compter à part pour savoir combien il y a en Israël de personnes capable de porter le nom de de Lévi.

 

Ce ne sont pas les mêmes critères d’interpellation d’identité que ceux employés pour ceux des 12 tribus d’Israël qui sont à un niveau d’identité différent. Il y a un dénombrement pour eux. Les Léviim sont à un autre niveau d’identité, et ils ont un dénombrement pour eux. 

Ce n’est pas le même nom, ce n’est pas la même identité.

 

Dans la Bible, le nom désigne l’identité de chacun, le sujet de chacun. Ce n’est pas un signe conventionnel par lequel reconnaitre telle ou telle personne... Le nom exprime ce qu’a de génial l’âme de chacun en tant qu’elle est seul à être ce qu’elle est.

 

L’homme moderne a perdu cette sagesse de la capacité à savoir nommer authentiquement les personnes. L’objet de la science moderne occidentale est précisement d’arriver à trouver le nom véritable des choses. Trouver la véritable dénomination d’un phénomène signifie que l’on en connait la loi, les propriétés etc..

 

Lorsque je connais le véritable nom scientifique d’un objet, sa dénomination scientifique, je le possède littéralement. J’en ai la véritable connaissance. Au-delà du nom conventionnel que chaque langue va donner à chaque objet, la science cherche le véritable nom – définition scientifique – de l’objet. En termes de sciences pour en connaître les caractères et les propriétés dans l’ordre d’une connaissancre absolue. L’humanité contemporaine n’est plus capable de cette connaissance de nomination qu’au niveau des choses et plus au niveau des personnes.

 

Les implications du point de vue de la vie morale de l’histoire contemporaine sont considérables. En particulier, la notion d’égalité des personnes issue de la révolution française est une notion fausse : aucune personne n’est égale à une autre personne. On ne peut même pas le dire des objets.

 

Un philosophe : même 2 pièces de monnaie qui sortent d’une machine ne sont pas identiques, l’une a une seconde de moins que l’autre...

 

Il n’y a que dans les réalités mathématiques que l’on peut établir des égalité des équivalences théorique. C’est un domaine purement quantitatif.

 

Dans le domaine qualitatif chaque être, est un génie spécifique pour lui même qui n’a aucune équivalence. L’habitude de cette notion d’égalité des personnes humaines aboutit à une entité quantitative dans un ordinateur, le numéro de carte d’identité...

 

L’égalité en droit et en devoirs est de même une idée fausse étant donné que chaque personne nait unique.

 

Il y a une égalité morale théorique de dignité.

A la rigueur dire que les personnes sont d’une égale dignité...

 

La notion que la personne humaine a des droits est étrangère à la Torah. La personne humaine a des devoirs. Si celui à qui je réclame un droit ne connait pas le devoir correspondant, le droit n’a auccune valeur. Le droit n’est fondé que par la réciprocité des devoirs.

…/…

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13 mai 2010 4 13 /05 /mai /2010 11:07

Bamidbar Cours 2 (1994)

 

Bamidbar Cours 2 (1994) 2ème Partie

http://www.toumanitou.org/toumanitou/la_sonotheque/parasha/bamidbar_serie_1994/cours_2

Face B

 

…/…

Lorsque l’on dit homme en hébreu, c’est l’homme et sa femme.

Donc Qaïn c’est Qaïn et sa femme et Abel c’est Abel et sa femme.

 

Il va falloir attendre Abraham et Sarah pour que le tikoun, la rédemption-expiation de cet inceste inévitable pour que l’humanité commence son histoire soit fait.

Jusqu’à Abraham et Sarah - et cela culmine dans les dynasties égyptiennes – les rois épousaient leur soeurs – de leur soeurs ils faisient leur femme - pour garder leur ‘sang bleu’.

Alors que Abraham fait de Sarah sa femme sa soeur c’est l’inverse. De sa femme il fait sa soeur.

‘Hazal sur le verset des Psaumes « Olam ‘hessed libané - le monde sera construit sur ‘Hessed ». ‘Hessed dans son sens Pshat c’est la charité, mais le terme désigne aussi l’inceste dans le texte biblique.

 

Retour à l’étude :

Mise en évidence de l’importance du verset

שְׂאוּ, אֶת-רֹאשׁ כָּל-עֲדַת בְּנֵי-יִשְׂרָאֵל, לְמִשְׁפְּחֹתָם, לְבֵית אֲבֹתָם--בְּמִסְפַּר שֵׁמוֹת, כָּל-זָכָר לְגֻלְגְּלֹתָם.

Se'ou et-rosh kol-adat beney-Yisra'el lemishpe’hotam leveyt avotam bemispar shemot kol-zakhar legoulgelotam.

Elevez la tête de toute la communauté des enfants d’Israël, selon leurs familles et la maison de leurs pères., selon le nombre des noms,  chaque mâle pour son crâne. ( Nombres : 1.2 )

 

 « Séou et rosh... selon leur famille selon leur maison paternelle, selon le nombre des noms. »

 

A ce sujet on avait étudié un ‘Hidoush du Rav Guélilé Zahav.

 

« Au moment où Israël a reçu la Torah, (à Shavouot) ont été jaloux contre eux les Nations du monde Oumot ha Olam, elles ont dit : qu’y-a-t’il chez eux pour se rapprocher plus que les autres ?

 

(Quel est ce favoritisme ? Autre Midrash : « comment ne pas faire de favoristisme : je leur ai demandé « tu mangeras, tu te rassasieras et tu béniras » et eux considèrent betsa ou zaït suffisant pour ½ heure de birkat hamazon !» )

 

« Dieu leur répond « Amenez vos généalogies comme mes fils amènent leur généalogie.» (sefer ha’hassim => certaines familles possèdent leurs lignées généalogiques jusqu’à des Tanaïm du 2nd temple)

 

Il n’y a qu’Israël qui possède cette carte d’identité nationale qu’est la Bible. A. Neher : C’est parce que c’est la carte d’identité d’Israël que la Torah est la carte d’identité de Dieu. Dieu est le Dieu d’Israël. Pour connaitre qui est Dieu, il faut connaitre qui est Israël.

Pour les théologiens non-juifs, on est d’accord avec eux que Dieu est inconnaissable. Mais ils ne savent pas que connaître Israël permet de connaitre Dieu. Dieu d’Abraham, Dieu de Isaac et Dieu de Jacob. Dieu d’Israël : Si je sais qui est Abraham, Isaac, Jacob. Dieu d’Israël. Si je sais qui est Israël, je sais qui est Dieu.... Et le monde entier sait que Dieu s’appelle Dieu d’Israël.

Cela donne le vertige. Il y a une modestie pour se protéger de ce vertige sinon c’est le risque important du syndrôme typiquement juif de se prendre pour Dieu.

Ou le syndrôme de Saint Paul de s’instituer maître des Goyims. Il est fréquent que des Juifs par manque de place dans la société Israël, choisissent une place chez les Goyim.

 

Sefer ya’hassim=> nous avons une carte d’identité.

 

« Apportez vos livres de généalogies comme mes fils apportent d’aprés un autre verset qui dit : ‘et ils s’affilièrent selon leur maison paternelles’. Mais ce Midrash demande à être expliqué !

N’est-ce pas que nous savons d’autre part dans un autre Midrash que Dieu a proposé la Torah à tour de rôle à toutes les nations qui ont toutes refusé ?

(Le Rav tente de monter une contradiction entre les 2 Midrashim)

Et même le fait qu’ils disent (Massekehet Avodah Zara 7) ‘qu’est-ce qu’ils ont vu pour se rapprocher ? Ils auraient du dire : ‘pourquoi ils se sont approché ?’ (qu’est que les hébreux ont compris pour avoir accepté d’être approchés par Dieu ?)

 

Cela va être expliqué par un verset des Prophètes qui dit :

 

« Regardez-contemplez les rochers desquels vous avez été détachés (comme on détache un silex d’un rocher) et du puit dont vous avez été retirés ». L’intention de ce verset est de montrer que les pères et les mères ne devaient pas enfanter d’après les lois de la nature »

 

Cela se relie à un thème très important : le fait que la lignée de l’engendrement d’Israël se heurte toujours à un obstacle d’enfantement. Sauf pour Léah.

Mais pour Sarah, Rivqah et Rachel .. et plus tard ‘Hanah la mère de Shmouel... Une page importante de Massekhet Brakhot est très importante sur le fait que ‘Hannah ne pouvait pas avoir d’enfant. Et l’enfant qui va naître en fin de compte est le prophète Shmouel qui va sauver Israël...

 

C’est la lignée de la procréation du « fils de l’homme ».

Si on risque de mettre au monde une ébauche, c’est une catastrophe.

Dieu ne permet l’enfantement que si le progrès en l’homme du fils de l’homme est atteint.

 

Sarah est empêchée d’enfanter jusqu’à ce que les deux soit capables d’enfanter Isaac, sinon elle risque d’enfanter Ishmaël qui est une approximation d’Isaac. Il rit au présent alors que Isaac rit au futur... De la même manière Rivqah est empêchée d’enfanter car l’enfantement naturel de Rivqah c’est Jacob-Esaü en un seul homme : un monstre, un seul enfant qui serait les deux simultanèment.. Dieu contourne la difficulté en faisant naître les deux par une séparation : Jacob et Esaü, chacun pour lui-même.. Rachel : Joseph ne peut naitre que lorsqu’un 1er né qui aime ses frères peut naitre.

Alors l’exil qui avait commencé avec Caïn prend fin. Joseph est le 1er né qui aime ses frères. Alors l’histoire d’Israël peut commencer....

 

C’est un livre plein de ‘Hidoushim du Rav Moskovitch, le « Guélilé Zahav »

C’est un des 1er livre que j’ai étudié avec le Rav Kouk, qui est une mine de sagesse formulée à l’israélienne.

 

Il donne la raison pour laquelle les Patriarches était empêchés d’enfanter normalement :

 

« Afin de faire une interuption avec ce qui était précédemment ».

 

Il y a une différence de nature, une solution de continuité qui va apparaître entre la manière naturelle d’enfanter les petits d’hommes et l’engendrement du fils de l’homme qui se cherche à partir d’Abraham. Il y a une mutation d’identité que l’on appelle en français une solution de continuité. Les enfant des Patriarches sont des enfants miraculeux. Isaac est né par miracle. Jacob est né par miracle...etc.

 

« Qui n’est pas aux Avot et à leurs races, aucun rapport avec les anciennes générations  ». 

 

Avant Abraham c’est la préhistoire.

Jacob Gordin : l’étude de toutes les chroniques de toutes les traditions révèle qu’avant le temps d’Abraham c’est un temps mythique où les hommes ne sont pas des hommes mais des héros et demi-dieux. L’histoire positive dans l’humanité entière commence avec le temps d’Abraham. Tout se passe comme si il y avait une solution de continuité avec la famille des Avot et commence réellement avec les Avot.

 

« Afin que la chaine des engendrements s’arrête par rapport aux générations précédentes, et que l’engendrement de la nation d’Israël

 

(On pourrait dire de « la nation israélienne » tant ce Rav emploie le terme Israeli dans le sens moderne bien avant la créaiton de l’état. Théo Klein alias Mosheh Katan, a trouvé le mot français de « Israëlien » dans un article du Monde pour supprimer l’emploi du mot  « israëlite » et lui substituer celui d’ « israélien ». Il avait expliqué pourquoi.)

 

Qui est un engendrement miraculeux selon leur enseignement sur ce verset à propos d’Abraham : « il le fit sortir en dehors (de la tente) et lui dit : compte les étoiles si tu peux les compter ».

 

Mais le Midrash en se basant sur le fait que le verset porte : Contemple le ciel et compte les étoiles si tu le peux, le texte emploi un verbe « abet » qui veut dire « regarder de haut en bas » : le Midrash indique une sortie du monde et de son destin astrologique.

Tant qu’il est soumis aux lois du fonctionnement du monde, Abraham ne peut pas enfanter. Il faut le sortir de son conditionnement naturel pour qu’il devienne fécond. Et alors le Rav rattache cela à ce qu’il dit : Abraham ne peut enfanter, il faut une mutation miraculeuse qui étant devenu Abraham va lui permettre d’enfanter Isaac, l’enfant qui ne peut pas naître.

 

L’histoire de la naissance d’Isaac est exceptionnelle, c’est le modéle du miracle de la naissance de chaque enfant. On est tellement habitué à la naissance des enfants que l’on oublie à quel point c’est un miracle chaque fois. Chaque fois un monde entier qui n’était pas là apparait subitement avec l’enfant. Il y a l’illusion de croire que l’enfant c’est son corps qui n’est que le véhicule d’une présence de quelqu’un qui n’était pas là et qui subitement est là. C’est un monde qui apparait avec un enfant. Le corps est fils du corps des parents mais l’âme de l’enfant vient directement de Dieu.

Il y a quelqu’un – garçon ou fille - qui vient d’ailleurs  et qui est tout étonné du monde dans lequel il a été précipité. Les bébés ont une perplexité à comprendre l’histoire de fous de cette famille dans laquelle ils ont été parachutés...

 

Isaac représente cela : il ne devait pas naître et il est né, il devait mourir et il n’est pas mort.

Lisez bien l’histoire d’Isaac..

 

Et du point de vue de la typologie des analogies c’est le mystère de la personne individuelle.

Il est le fils du père et le père du fils. Le père et le fils on comprend ce sont Abraham et Jacob. Mais  que représente Isaac entre Abraham-père et Jacob-fils ? Il n’est ni le père et ni le fils puisqu’il est fils du père et père du fils.... C’est la destinée humaine dans toute sa splendeur : le quelqu’un entre le 1er homme et le Messie, c’est Isaac. C’est là l’ampleur de ce sujet.

 

« Il l’a fait sortir de son horoscope, au dessus des mazalot constellations (son destin et déterminisme naturel) et lui dit « ainsi sera ta postérité », au dessus du déterminisme. Et c’est ce qu’a voulu dire Bilaam dans le verset cité (les prophéties de Bilaam qui, appellé pour maudire Israël lorsqu’il voit le camps d’Israël les bénit.) « Car je le verrai du haut des rochers d’où il vient »  (Pour comprendre ce peuple il faut voir d’où il vient, la tête, les Avot.)

 

Je vais vous dire l’essentiel : ce privilège qui fait que nous avons été choisi par Dieu pour la Torah et que nous avons été capable d’être choisis par Dieu pour la Torah, ce privilège que nous ayons été capables d’accepter la Torah et non les autres nations, nous vient des Patriarches.

 

Séou et rosh benei Israël  - voilà son ‘hidoush - élever la tête (c’est le commencement, les Avot) des enfants d’Israël : c’est cela qui est l’identité d’Israël. Nous nous appelons les Bney Israël. Et Israël est une créature miraculeuse.

 

Lorsque Jacob a reçu son nom Israël:

« Car tu as lutté contre Dieu et l’homme et tu as vaincu »

L’être Israël est surhumain.

Dans la Qabalah on lit le mot Israël => « Yashar El ».

En français on entend aussi la réponse à la question « Qu’est-ce qu’il sera ? Il sera El ! »

C’est un verset => “Mi Ka El Yeshouroun ?”

Il y a là une identité qui  est Min HaShamayim et qui est alors compatible à la Torah qui est Min HaShamyim.

Bney Israël - Erets Israël et Torah sont Min HaShamayim.

Tout ce qui est Qadosh sur terre vient du ciel.

 

Vous savez les mythes idolâtres que les Goyim ont fait de cela.

Le mot de  ‘divin’ est employé en français pour signifier ce qui vient de Dieu

L’homme est divin il vient de Dieu. En hébreu l’homme, le fils de Dieu, c’est une créature divine. Et eux ils entendent « Dieu le fils », en lui-même il est Dieu.

 

Tout ce qui est Qadosh provient du ciel.

Cela est clair pour la Torah. La Torah n’est pas co-naturelle à la pensée humaine.

Les universitaires n’arrivent pas à admettre une sagesse autre qu’humaine car ils n’arrivent pas à admettre Torat Min HaShamayim qui les gêne.

 

Encore plus l’identité Israël Min hashamayim qui est encore plus difficile à entendre...

 

Et Erets Israël

C’est le plus grand des mystères ! Que veut dire terre sainte ?

Pour la Halakhah c’est simple : on ne la donne pas aux étrangers.

 

L’humanité entière l’admet que cette terre est à part. Mais comment comprendre cette Qedoushah ?

 

Il y a une explication donnée dans le Talmud : c’est la terre qui est au centre du monde.

Elle est au point de jonction de 3 continents : Asie, Afrique, Europe => il y a eut les 3 rivalités Israël - Egypte - Grèce

Voir sur une planisphére le point aux antipodes d’Israël => Il me semble que c’est le Brésil.

Ce qui explique énormément de choses : Le Brésil c’est la même société qu’Israël mais à l’envers.

C’est une société qui rassemble comme Israël toutes les manières d’être hommes au monde dans la même société. Société sans racisme malgré toutes les minorités du monde présentes.

 

Retour au sujet :

La raison pour laquelle nous sommes différents des autres peuples provient des Patriarches. C’est en tant qu’enfant des Patriarches qu’Israël est un géant. A l’échelle individuelle nous sommes des nains.  ( Rabbin Ernest Gurgeiheim : A Strasbourg tous les ‘has véshalom sont possibles. 

C’est vrai d’Israël actuellement avec tous les scandales.)

 

Edouard Heriot, radical socialiste : « les Allemands à l’échelle individuelle était des génies. En tant que nation c’est épouvantable. »

 

Israël c’est l’inverse: à l’échelle individuelle Dieu préserve !.

Au niveau du Klal c’est exceptionnel.

 < fin >

******

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13 mai 2010 4 13 /05 /mai /2010 11:04

Bamidbar Cours 2 (1994)

 

Bamidbar Cours 2 (1994) 1ère Partie

http://www.toumanitou.org/toumanitou/la_sonotheque/parasha/bamidbar_serie_1994/cours_2

Face A

 

 

1er verset de la Parashah de Bamidbar

 verset 2 1er chapitre

שְׂאוּ, אֶת-רֹאשׁ כָּל-עֲדַת בְּנֵי-יִשְׂרָאֵל, לְמִשְׁפְּחֹתָם, לְבֵית אֲבֹתָם--בְּמִסְפַּר שֵׁמוֹת, כָּל-זָכָר לְגֻלְגְּלֹתָם

Se'ou et-rosh kol-adat beney-Yisra'el lemishpe’hotam leveyt avotam bemispar shemot kol-zakhar legoulgelotam.

Elevez la tête de toute la communauté des enfants d’Israël, suivant leurs familles et la maison de leurs pères., suivant le nombre des noms,  chaque mâle pour son crâne. ( Nombres : 1.2 )

 

Séou et rosh ... élevez la tête – interpellez chacun - dénombrez  chacun - dans une mise en évidence par rapport à l’anonymat du groupe. Il y a là une réalité très périlleuse, sociologiquement et psychologiquement, que l’on a perdu dans la conscience de la culture contemporaine. Ce qui fait que la Torah interdit les dénombrements sauf pour raisons impérieuses pour savoir le nombre que l’on est. C’est un thème que l’on étudie dans Parshat Ki Tissa.

Il y a un Kofer Nefesh, rachat de la personne qui doit être fait. Chacun devait donner la moitié d’un Shékel et on comptait les Shekalim et non les personnes.

 

2 indications ici :

ð    Comprendre le fait du dénombrement lui-même et pourquoi il est dangereux

ð    pourquoi un demi-Shékel et non un Shékel entier ? (cf KiTissa)

 

Problème du Ayin HaRâ le mauvais oeil :

Les modernes ne peuvent plus diagnostiquer ce phénomène-là.

Les spécialistes, en particulier les psychologues, connaissent la réalité de ces regards mauvais. En sociologie, en éthnologie on sait qu’il existe des comportement pour se garder de ses regards mauvais et de ces regards d’envie. Cela se traduit par des symboles et signes divers : poissons, mains...etc. Selon les traditions folkloriques diverses. Des signes protecteurs contre les regards d’envie. La jalousie est une réalité d’ordre psycho-sociologique très grave. Il y a des habitudes traidtionnelles de s‘en protéger mais cela s’est perdu avec la tradition folklorique et la signification s’en est perdue. Il reste la supersitition car le sens sociologique est oublié. Ayin HaRâ en hébreu signifie le regard d’envie. Il fait du mal. Les modernes font semblant d’y être immunisé mais il y a des désordres psycho-sociologiques réels induits par ces regards et qui sont diagnostiqués par ces spécialistes. Le langage en a gardé trace comme dans l’expression « les oeillades assassines » etc...

 

Du point de vue de la bible :

L’acte de dénombrer consiste à ramener à un nombre ce qui concerne une personne. La catastrophe des civilisations lorsqu’elles parviennent à la civilisation de masse.

Cours de André Néher sur le phénomène de la massification des sociétés humaines comme à Babel ce qui est l’indice de la perte de la dignité de la personne humaine. Dans une civilisation où se produit le phénomène de foule, de masse, de nombre, la personne humaine en danger. Dans tout phénomène de foule, ce sont les émotions et les instincts qui régnent. 

Civilisation qui remet en question la dignité de la valeur géniale de chaque personne pour elle-mëme. Nous vivons dans des sociétés qui encourent le danger de ramener à des numéros d’ordre, le numéro de carte d’identité, ce qui devrait être la personne humaine.

 

Ceux qui ont étudié les 1er chapitres de la bible en historiosophie dans les Toladot se rappellent à quel point c’est la catastrophe absolue dès le début de l’humanité.

 

Bereshit au chapitre 4 lorsque Qain a tué Abel : la relation de fraternité n’est pas une relation intersubjective égale (équipolente équivalente comme on dit en mathématique).

Qaïn est né le 1er, par conséquent il a une conscience de lui différente de Abel qui est né en plus et aprés. Qaïn se connait comme étant, lui, le fils de l’homme alors qu’Abel se connait lui comme étant le frère. C’est ce que le texte dit : Abel est né comme frère.

 

וַתֹּסֶף לָלֶדֶת, אֶת-אָחִיו אֶת-הָבֶל

vatossef laledet et a’hi et Hevel

elle ajouta d’enfanter son frére Abel

 

L’identité d’Abel est d’être capable d’être frère : tout de suite on apprend qu’il devient berger : capacité à s’occuper des autres, le berger est le modèle de l’identité recherchée dans la bible : l’identité du frère capable d’être frère : c’est avec lui que l’on contractera l’alliance du prêtre.

Le frère c’est le berger ie. le pasteur ie le prêtre ... celui qui est là pour les autres...

C’est une identité radicalement différente de l’identité Qaïn. Qaïn c’est moi qui suis et existe, l’autre est en plus.

Le problème moral pour Qaïn est de faire un place à Abel dans son monde. Tant que Abel ne gêne pas Caïn, il est assûré d’une place dans son monde de berger. Mais si Abel gêne Caïn, il le supprime car le monde est le monde de Caïn. Le problème moral pour Caïn est de faire une place à l’autre.

Toutes ces morales de la reconnaissance de l’autre sont très importantes, mais elles démontrent et dévoilent qu’elles sont le propre de penseurs qui sont de type Caïn et qui découvrent autrui : S’il faut découvrir autrui, c’est qu’on est Caïn. Caïn est celui qui a besoin de découvrir autrui.

Pour Abel le problème moral est d’une autre nature : il est moral de nature, il est né frère et donc il sait qu’il doit exister chez l’autre. Il est invité dans le monde de Caïn. C’est un sentiment de conscience très différent des sujets humains.

 

Chacun d’entre nous est né plus ou moins Abel, plus ou moins Caïn. Ce sont des nuances.

Caïn à 100% c’est l’assassin. Lévinas en citant Montaigne : « le moi est haïssable », le moi est assassin !

Il faut que le moi devient frère : c’est le problème moral de Abel : fraterniser Caïn, le rendre frère. Et s’il ne réussit pas, il en meure, tout simplement.

 

C’est une équation très importante dés le début de l’histoire humaine dans le récit biblique.

 

Les Chrétiens en particuliers, les antisémites en général, ont voulu appliquer le schéma Caïn-Abel en identifiant Israël à Abel, mais c’est un schéma faux.  La figure d’Israël, c’est Shet, l’enfant qui va naître pour remplaçer Abel et qui, lui, est inassassinable. D’ailleurs la lignée des Hébreux va descendre de Noa’h qui descend de Shet pas de Caïn ni de Abel puisqu’il n’a pas de descendance.   Abel n’a pas réussi à fraterniser Caïn alors il a disparu.

 

Les Juifs rentrent inconsciemment dans ce cliché de façon dangeureuse pour finir par croire à une mission juive chez les Goyim. Quoi ? Leur enseigner : tu aimeras ton prochain comme toi-même » c’est-à-dire faire le travail de Abel. Caïn est peut-être inéducable : des Juifs naïfs sont pris au piège... le nazisme...

 

Si on reprend son histoire, Abel n’a que 3 possibilités :

 

ð    réussir et faire que Caïn soit capable d’être frère. Nous avons une expérience depuis le début de l’humanité qui montre une impossibilité au niveau des nations. C’est l’échec à Babel, en Egypte, en Perse, en Grèce, à Rome... Mais peut-être Caïn est-il inéducable ? Au fond il serait invraisemblable que notre voyage dans les nations n’ait pas de sens. Il possède un sens au niveau des individus qui ont entendu le message d’Israël. Le sionisme prend acte de cet échec. Une mission unique des Juifs chez les nations : obtenir de l’argent pour l’état d’Israël ! Cain est peut-être inéducable ? Nous avons intérêt à ce que la chrétienté devienne la diaspora d’Israël. Il y a un nombre impressionnant de Juifs qui n’ont jamais mis les pieds en Israël comme touriste et même pas comme pélerinage en « terre sainte ». Ces mêmes juifs croient en général à une mission chez les nations. C’est Abel devenu fou. 

 

ð    échouer et se laisser tuer et c’est ce qui est arrivé à Abel : le Midrash le raconte.

 

ð    s’enfuir.

 

Or, les Juifs s’entêtent et persistent à éduquer l’inéduccable, à se faire tuer, et à ne pas s’enfuir.

Grâce à Dieu il y a des exceptions.

 

C’est peut-être à cela que pense la Bible en disant « vehayah sheerit Israël ». Nous sommes des restes de restes de rescapés de cette histoire-là. L’équation impossible : Abel n’a pas d’existence. Il s’appelle Hebel, le souffle, la buée, l’évanescent, la vacuité...

 

La Torah nous apprend, lorsque Hebel a été tué, toute l’histoire de la lignée de Caïn s’est fondée sur cette équation de la suppression du frère : l’étude des lignées de Caïn révéle l’histoire de la société qui devient impersonnelle, fonctionnelle, qui devient comme une fourmillière. Ce sont les risques et les dangers des municipalités où la fonctionnarisation de la société substitue l’administration des citoyens au problème moral de la relation des personnes. Cf. en Israël, les fonctionnaires de types bolchéviques issus des fondateurs du pays qui sont comme des  machines. Il y a une transformation de la personne humaine en un numéro d’ordre.

« Mah misparatik ? » On ne demande pas qui tu es... 

 

La Tora va nous décrire les 10 générations de la lignée de Caïn, les 7 générations depuis le fils de Caïn et puis l’échec du déluge. Avant l’échec au déluge, un sursis est donné à l’humanité et Dieu va susciter une autre lignée qui est la la lignée de Shet. Shet va naitre :

 תַּחַת הֶבֶל, כִּי הֲרָגוֹ קָיִן  

ta’hat Hevel ki haago Qaïn

à la place de Abel que Caïn a tué

Or, Shet lui est un Abel inassassinable. Shet = « ce qui est stable » (Cf. Eben hashetiyah)

 

Israël a le rôle de Shet : toutes les tentatives d’assassinat échouent. Il n’a pas le rôle de Abel. 

D’où le danger pour les Juifs à se sentir Abel alors que l’on est Shet.

 

Discours de De Gaulle sur le peuple « sûr de lui et dominateur ».

Les Goyim ne comprennent pas lorsque les Juifs ne sont plus courbés, comme ils l’étaient du temps des Juifs de ghettos, et des Juifs de cour... C’est pourquoi ils n’aiment pas les israéliens.

 

On apprend au début du chapitre 4 que Caïn a eu un fils qui se nommait ‘Hanokh.

 

Chapitre 4 verset 17

וַיֵּדַע קַיִן אֶת-אִשְׁתּוֹ, וַתַּהַר וַתֵּלֶד אֶת-חֲנוֹךְ; וַיְהִי, בֹּנֶה עִיר, וַיִּקְרָא שֵׁם הָעִיר, כְּשֵׁם בְּנוֹ חֲנוֹךְ

Vayeda Kayin et-ishto vatahar vateled et-Chanoch

vayehi boneh ir vayikra shem ha'ir keshem beno Chanoch.

« Et Caïn connut sa femme et elle enfanta ‘Hanokh »

 

Ce n’est pas l’expression habituelle.

Na’hmanide met l’accent en disant que l’expression habituelle est « elle enfanta un fils et lui donna le nom de.. »

Ramban: il faut comprendre comme si c’est la même chose. Il nous dit cela pour nous faire comprendre que ce n’est pas la même chose.

L’expression « elle a un fils et lui donna le nom de » elle lui donne un programme d’identité « tu sera ceci ! », alors qu’ici « elle enfanta ‘Hanokh » il ne pouvait pas s’appeller ni faire autrement.

C’est son identité de naissance, elle enfanta ‘Hanokh qui est « l’éducateur » de par sa nature même .

 

L’équation de frère à frère a échoué. Alors Dieu a suscité « l’identité fils » à la place de « l’identité frère », pour sauver la relation d’autrui à autrui qui est en question dans la société humaine.

 

C’est très difficile à l’homme de résoudre la relation à autrui quand autrui est le frère. Parce que les frères sont rivaux. Cf. le mythe de la fondation de la cité romaine : Romus et Rémulus c’est le meurtre du frère qui fonde la cité et l’origine du droit romain, c’est-á-dire du légalisme de la légalité qui remplace la moralité. La Bible condamne cette attitude. La suppression du frère mène l’histoire humaine à la catastrophe.

 

On trouve dans la ‘Hassidout du Rabbi Na’hman de Braslav une jolie image : « les plus proches sont les plus rivaux, car ils s’allaitent au même sein, s’abreuvent à la même source ».  La Torah dit « tu aimeras ton prochain comme toi même » car avec le lointain il n’y a pas de problème, on peut toujours s’arranger. C’est avec le prochain que le problème se pose.

 

Tout se passe comme si on a pris acte que avec le frère c’est trop difficile et donc on va essayer la relation avec le fils: autrui c’est le fils. Autrui est plus facile à aimer quand c’est le fils. La religion chrétienne qui est d’origine romaine a le culte du fils et non du frère. Il faut passer par la grâce du fils pour pouvoir aimer son prochain comme soi-même. Le fils sauveur. C’est bien la religion de Rome. Il faut passer par la grâce du fils pour pouvoir aimer son prochain comme soi-même...  Le fils est sauveur. C’est grâce au fils qu’on aime l’autre, le fils est le salut du monde. C’est le salut et c’est donc la religion du fils.

 

La catastrophe, c’est la suite du verset :

4:17

וַיֵּדַע קַיִן אֶת-אִשְׁתּוֹ, וַתַּהַר וַתֵּלֶד אֶת-חֲנוֹךְ; וַיְהִי, בֹּנֶה עִיר, וַיִּקְרָא שֵׁם הָעִיר, כְּשֵׁם בְּנוֹ חֲנוֹךְ

Vayeda Kayin et-ishto vatahar vateled et-Chanoch

vayehi boneh ir vayikra shem ha'ir keshem beno Chanoch.

Et Caïn connut sa femme...

et il construisit une ville et donna à la ville le nom du fils...

 

Le nom de la personne humaine est donnée à la ville cela signifie que la personne humaine est sacrifiée à l’administration de la cité. Suite à cette catastrophe, la société va devenir fonctionnelle. Il n’y a plus de personnes mais que des métiers.

On arrive à Lemekh qui a 4 enfants => ToubalQaïn, Yabal, Youval, Naïmah

 

4:19 -20

וַיִּקַּח-לוֹ לֶמֶךְ, שְׁתֵּי נָשִׁים:  שֵׁם הָאַחַת עָדָה, וְשֵׁם הַשֵּׁנִית צִלָּה

Vayika’h-lo Lemekh shtey nashim shem haa’hat Adah veshem hashenit Tsilah.

וַתֵּלֶד עָדָה, אֶת-יָבָל:  הוּא הָיָה--אֲבִי, יֹשֵׁב אֹהֶל וּמִקְנֶה

Vateled Adah et-Yaval hu hayah avi yoshev ohel oumikneh

La 1ère femme de Lemekh s’appelle Adah (ressemble à Edah assemblée), elle enfante Yaval.

Yaval était le père des agriculteurs-bergers, ceux qui habitent la tente et les troupeaux

4:21

וְשֵׁם אָחִיו, יוּבָל:  הוּא הָיָה--אֲבִי, כָּל-תֹּפֵשׂ כִּנּוֹר וְעוּגָב

Veshem achiv Youval hou hayah avi kol-tofes kinor ve'ugav.

Et le nom de son frère est Youval qui est le père de ceux qui jouent de la harpe et de la flûte (les artistes).

 

On a tout de suite La civilisation agreste : le verger et le violoneux

Je continue avec les deux autres enfants et vous verrez que lorsqu’on fait l’analyse d’une cité impersonnelle on trouve ces  indications :

 

4:22

וְצִלָּה גַם-הִוא, יָלְדָה אֶת-תּוּבַל קַיִן--לֹטֵשׁ, כָּל-חֹרֵשׁ נְחֹשֶׁת וּבַרְזֶל; וַאֲחוֹת תּוּבַל-קַיִן, נַעֲמָה

VeTsilah gam-hi yaldah et-Touval Kayin

lotesh kol-‘horesh ne’hoshet ouvarzel

vaa’hot Touval-Kayin Na'amah.

Tsillah (l’autre femme de Lemekh) a enfanté Toubal-Cain qui est le Vulcain de la mythologie grecque : le forgeron, celui qui forge les outils et qui en les forgeant a forgé les armes. (Marcel Dassault)

« Celui qui polit tout ce qui est fabriqué de bronze et de fer ».

Et la soeur de Toubal-Caïn, Naïmah, « la douce »

 

Voilà les 4 fonctions d’une cité :

ð    la nourriture,

ð    les arts pour la culture,

ð    les métiers pour fabriquer la cité, les outils, donc les armes,

ð    les filles pour le plaisir dans les cabarets pour les distraire.

 

Q : Qui était la femme de Caïn ?

R : On ne nous le dit pas. Le Seder hadorot nous donne les noms des personnages non mentionnées dans la Torah. Ce n’est pas tellement important de savoir qui était le femme de Caïn.

 

Bereshit 4 :1

וְהָאָדָם, יָדַע אֶת-חַוָּה אִשְׁתּוֹ; וַתַּהַר, וַתֵּלֶד אֶת-קַיִן, וַתֹּאמֶר, קָנִיתִי אִישׁ אֶת-יְהוָה

Veha'Adam yada et-‘Havah ishto vatahar vateled et-Kayin vatomer kaniti ish et-Adonay.

 

En hébreu le complément d’objet est traduit par la préposition « ét » que l’on appelle en grammaire l’accusatif. « èt » qui désigne le complément d’objet.

Exemple : Laqarti hasefer / Laqarti et hasefer  => j’ai pris le livre

C’est une notion intraduisible en français

Lakarti ha sefer => j’ai pris le livre

Lakarti et hasefer  => j’ai pris l’essence du livre, j’en ai appris le contenu  (une leçon leqar du même verbe leqoa’h). Chaque fois qu’il y a ‘et’ cela désigne qlq chose qui va avec ce que l’on désigne. ‘et’ a aussi le sens de ‘im’ avec..

La préposition ‘et’ avec Caïn c’était sa jumelle

 

4:2

וַתֹּסֶף לָלֶדֶת, אֶת-אָחִיו אֶת-הָבֶל; וַיְהִי-הֶבֶל, רֹעֵה צֹאן, וְקַיִן, הָיָה עֹבֵד אֲדָמָה

Vatossef laledet et-a’hiv et-Havel

vayehi-Hevel ro'eh tson veKayin hayah oved adamah.

Il y a deux ‘et’ avec Hebel donc deux jumelles. La 2ème jumelle est l’objet de querelle selon le Midrash.

.../...

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13 mai 2010 4 13 /05 /mai /2010 10:58

Bamidbar (1994)

 

Bamidbar Cours 1 (1994) 2ème Partie

http://www.toumanitou.org/toumanitou/la_sonotheque/parasha/bamidbar_serie_1994/cours_1

Face B

 

…/…

 

C’est pourquoi le dénombrement est périlleux. Tant qu’on est du nombre, à l’abri du nom collectif, on est vraiment à l’abri. Mais dès que l’on cherche à savoir si chaque nombre correspond au nom, alors c’est un jugement qui devient périlleux et risqué.

 

D’où l’ambivalence du sens de l’expression « שְׂאוּ, אֶת-רֹאשׁ   Séou et rosh » qui peut vouloir dire « élever la tête » dans le sens de l’honneur ou cela peut vouloir dire « enlever la tête »

 

Il y a l’exemple de l’histoire de Joseph dans la prison et qu’il a les rêves des deux ministres : il emploie la même expression pour les deux : Pharaon va t’élever la tête, et te remettre à ta place  Pharaon va t’enlever la tête...

On voit d’où vient cette ambiguïté : le jugement soit vient me confirmer dans mon honneur, ma prérogative, dans mon trône : soit ma personne est digne et on me rend ma couronne, soit ma personne est indigne et on m’enlève ma couronne, on passe à quelqu’un d’autre...

 

Le jugement confirme la qualité ou infirme la qualité de l’individu qui est compté, dénombré.

 

On trouve une allusion à cela dans le début de Meguilat Ester, le livre de Rout.

On y évoque une famille sans donner les noms des différents individus la constituant. Et dès que l’on commence à donner les noms, chacun est mort, chacun son tour.

 

Dans l’anonymat à l’abri de l’identité collective on est protégé, mais dès que l’on est interpellé au niveau individuel on passe en jugement. C’est pourquoi il fallait donner une sorte de substitut de rachat de sa personne, sorte de Korban. C’est le rachat de la personne qui n’était pas encore digne d’être cette personne.

 

 

שְׂאוּ, אֶת-רֹאשׁ כָּל-עֲדַת בְּנֵי-יִשְׂרָאֵל, לְמִשְׁפְּחֹתָם, לְבֵית אֲבֹתָם--בְּמִסְפַּר שֵׁמוֹת, כָּל-זָכָר לְגֻלְגְּלֹתָם

Se'ou et-rosh kol-adat beney-Yisra'el lemishpechotam leveyt avotam bemispar shemot kol-zakhar legoulgelotam.

Elevez la tête de toute la communauté des enfants d’Israël, suivant leurs familles et la maison de leurs pères., suivant le nombre des noms,  chaque mâle pour son crâne. ( Nombres: 1.2 )

 

« Dénombrez toute l’assemblée des enfants d’Israël selon leur famille et leur maison paternel, tous les noms des mâles par tête... »

 

je vous donne une indication que donne le Rav « Guélilé Zahav »

Dans le dernier verset du livre de Vayiqra de la Parashah passée :

 

Be’houqotaï 27:34

אֵלֶּה הַמִּצְו‍ֹת, אֲשֶׁר צִוָּה יְהוָה אֶת-מֹשֶׁה--אֶל-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל:  בְּהַר, סִינָי

Eleh hamitsvot asher tsivah Adonay et-Moshe el-beney Yisra'el behar Sinay.

« Voici les commandements que Hashem a prescrit à Mosheh pour les Bnei-Israël sur le mont du Sinaï »

 

Et continue notre verset qui concerne le dénombrement...

 

Cela se rattache à la question suivante : pour quelles raison Hashem a t’il choisi Israël pour Sa Torah ? et en vue de quoi ? Comment comprendre cela ? Il y a une humanité considérable et la Torah ne concerne qu’Israël ???

Il est des raisons particulières qui font que c’est à Israël que la Torah a été donnée.

 

Rav David Moskovitch nommé Guelilei Zahav, par le nom de son grand commentaire sur la Torah qui porte le nom de Guélilé Zahav « montants du lit en or » expression que l’on trouve dans Meguilat Ester.

 

Je l’ai étudié avec le Rav Kouk qui aimait beaucoup ce livre.

C’était un grand maître de Roumanie qui a enseigné l’ensemble des Péroushim de la Torah dans l’esprit du sionisme religieux et en fonction de l’Etat d’Israël qui n’était qu’un rêve à ce moment-là.

 

« Dans le Midrash on enseigne : au moment où Israël a reçu la Torah, toutes les nations du monde furent jalouses et ont dit : qu’est-ce qu’ont vu ceux-là pour s’approcher plus que toutes autres nations ? »

 

Ils rattachent la question à la question générale : quel lien possède Israël avec la Torah ?

 

Histoire du Rav de Berditchev : il convoque Hashem en Beit Din  pour savoir pourquoi Israël souffre tellement et pourquoi Il s’adresse toujours exclusivement à Israël ? Daber el Bnei Israël... Tsav El Bnei Israël... Emor el Bnei Israël.  Il y a pourtant des grands peuples dans le monde !

Hashem demande au Rav s’il désire qu’Il s’adresse à toutes les Nations ?

Le Rav répond : Non, je sais qu’il s’adresse eux aux rois (les sarim) mais nous nous adressons au Roi des Rois, HaQadosh Baroukh Hou.

 

Il y a bien une différence presque imperceptible pour ceux qui ne sont pas d’Israël. Israël est un  rassemblement d’individus qui sont tous Israël d’après la halakhah.

 

L’humanité entière considére ce pays comme sa terre sainte.

Et une bonne partie de juifs considére aussi cette terre comme une terre sainte alors que c’est la patrie d’Israël. Dans une relation à la terre qui est de tourisme ou d’archéologie ou terre sainte lointaine.... Cela explique tout ce qui nous arrive et le reste…

 

Même chose par rapport à la Torah : la Torah est perçue par certains comme une confession religieuse comme les autres. D’où ces communautés consistoriales qu’ils s’inventent pour être juif une fois par semaine et rester français toute la semaine. Et ils appellent cela Torah… !

 

Si on se réfère à l’entité Israël il y a des doutes, si on se réfère à la Torah il y a des doutes, si on se référe à la terre, il y a des doutes... mais enfin c’est Israël qui est Israël.

 

Cette exclusivité du peuple juif est un mystère pour les Goyim et même pour les Juifs eux-mêmes. Il n’y a que Dieu qui sait pourquoi il a choisi ces gens-là qu’on appellent les Juifs.

 

André Chouraqui : « ce peuple élu est très souvent en ballotage ».

 

........................

Pourquoi la Torah et Israël ?

 

Midrash :

« Et Dieu leur a dit : « Apportez vos livres généalogiques », d’après un des versets qui dit : « ils établirent leur filiation à leur familles et à leur maison paternel ». Mais ce Midrash demande à être étudié ! Ne sait-on pas que Dieu leur avait proposé d’autre part la Torah ? Eux n’ont pas voulu l’accepter ».

 

Voilà le raisonnement : le Midrash nous dit que les nations du monde se sont étonnés : pourquoi cette préfèrence pour le « peuple élu » ? et nous ? Le Rav dit : c’est un Midrash étonnant car on sait que Hashem leur avait proposé et qu’ils avaient tous refusé. » Alors, la raison pour laquelle les nations du monde ont refusé la Torah, c’est un autre sujet. Ils voudraient bien mais en sont incapable car la Torah demande un genre de vie dont ils sont incapables et chaque peuple c’est pour un commandement qui va à l’encontre de sa propre manière d’être. C’est avec un diagnostic extraordinaire que le Talmud établi que leur manière d’être ne leur permet pas d’accepter cette Mitsvah.

 

Deux exemples :

 

ð   Ishmaël demande ce qu’il y a d’écrit dans Sa Torah. Dieu répond : « tu ne voleras pas ! » Il en est incapable, c’est la bénédiction de son père Abraham : « Sa main sera sur tout, mais la main de tous sera sur lui »

 

ð   Essav demande et il lui est répondu : « tu ne tueras pas ! » il en est incapable, son père l’a bénit en disant : « tu vivras par ton épée » : ils ont retourné l’épée pour en faire une croix ! Le sabre et le goupillon. La civilisation occientale qui sort de Rome c’est la civilisation de la guerre au nom de la religion d’amour.

 

Pour les trois Patriarches, il y a trois bénédictions différentes :

ð   Abraham => Bakol

ð   Isaac=> Mikol

ð   Jacob => Kol

 

Bakol - Mikol - Kol, on le dit cela dans le Birkat Hamazone ashkénaze.

 

Ismaël il y a 2 Bakol => sa main sur tous Bakol sa main s’attrape à Abraham qui est Bakol 

Tandis que « vehako bo » la main de tous - Kol qui est Jacob - sera sur lui.

Lorsque Jacob devient Israël, Ishmaël disparait. Il faut le temps.

 

Jacob est l’antagoniste d’Ishmaël.

Le rival d’Its’haq, c’est Ishmaël.

Itshaq est l’antagoniste d’Esaü.

 

Le conflit entre Ishmaël et Isaac porte sur la terre. Ishmaël admet qu’Israël est Israël mais lui refuse la terre. Le conflit entre Jacob et Esaü porte sur le ciel.

Il y a un verset très clair où Esaü dit de Jacob : « les jours de deuil de mon père Isaac arriveront et je tuerais Jacob. »  Cela signifie que tant que Isaac est vivant Esaü ne peut rien contre Jacob.

 

En effet, Esaü - la Chrétiennenté - a failli détruire le monde juif chez elle par sa civilisation. Ce monde juif n’a été sauvé que par l’enseignement de la Kaballah qui vient des Séfardim, les Juifs en exil chez Ishmaël. Toutes les oeuvres de Kaballe et autres sont judéo-arabes, à part le Méam Moez en ladino qui est très tardive.

 

Issac par rapport à Ishmaël n’a jamais pu garder la terre. Il a fallu que le judaïsme ashkénaze, Jacob, vienne pour que la terre soit reconquise sur Ishmaël. Le sionisme politique est sorti des Juifs ashkénazes. Les Séfardim ont donné un coup de main. Alors que pour la vie spirituelle c’est l’inverse, la Kaballah est sortie des Séfardim.

 

A retenir => Isaac est l’antagonsiste d’Esaü et Jacob est l’antagoniste d’Ishmaël.

 

***

 

Retour au sujet :

 

Question du Rav Moskovitch sur le 1er Midrash :

Pourquoi les Goyim se plaignent-ils puisque la Torah leur a été proposée et qu’ils l’ont refusé ?

 

Il faut introduire cela par un verset dans les prophéties de Bilaam qui, appelé pour maudire Israël lorsqu’il voit le camp d’Israël est obligé de les bénir.

« Car je le vois du haut des rochers ».

C’est pour cela qu’il n’a pas pu les maudire et qu’il a du les bénir.

  

Appel à un autre Midrash pour nous dire que les Patriarches d’Israël sont comparés aux montagnes  et les matriarches aux collines, selon ce que nos maitres ont enseignés dans le Talmud : « nos pères étaient ‘stériles’ » (cette « stérilité » est provisoire et est surtout enseignée au sujet des mères Sarah, Leah, Rachel…).

La Drasha se porte sur un verset un peu difficile que je vous traduis rapidement: Dans une des exortations de Moïse dans le livre de Devarim le verset dit :

 

« Regardez, contemplez mais rattachez-vous au rocher duquel vous avez été sculptés et du puit duquel vous avez été enfantés.».

 

L’intention est que les pères et les mères ne devaient pas enfanter par l’engendrement naturel, afin qu’il y ait une rupture absolue - une Me’hitsah - une discontinuité.

 

Il fallait qu’une nouvelle humanité surgisse et qui ne soit pas la suite des engendrements précédents. C’est une nature humaine radicalement nouvelle qui devait arriver. Du point de vue de l’être naturel Abraham ne pouvait pas avoir d’enfant. Il a fallu que son être soit transfiguré pour pouvoir enfanter avec Sarah sans rapport avec les générations précédentes.

 

Afin qu’il y ait interruption des dynasties de la filiation par rapport aux générations qui l’ont précédées.

 

Et la mise au monde de la nation d’Israël qu’il y ait un engendrement nouveau de l’ordre du miracle d’après ce qu’ont enseigné nos maitres : sort de ta tente et compte les étoiles , ta descendance sera aussi nombreuse…

Le Midrash explique : il l’a fait sortir non de sa tente mais de son Mazal. Abetna shamayim « Contemple le ciel ». Mais le mot de Abet c’est contempler de haut en bas » : « d’au-dessus » : il l’a fait sortir du conditionnement naturel du monde. Son thème astral. Au dessus des constellations. Et il lui dit : Ainsi sera ta postérité ».

 

Abraham, par sa manière d’être homme qui est différente de toutes les autres est hors des conditionnement naturel.

 

A retenir que l’histoire de la société d’Israël ne s’explique par aucune des lois sociologiques valables pour toutes les autres sociétés. Dès qu’on tente de les appliquer à la société d’Israël, cela ne marche pas. On est frappé pour ce pays : personne ne sait comment il marche, mais il marche. Au niveau économique : étonnement de nombreux économistes non-juifs. La crise mondiale ne touche pas Israël…etc. Enormèment de faits sociaux d’Israël totalement différents : le seul fait de vivre ensemble : des hommes provenant de toutes les éthnies et cultures du monde…

Une société qui fait vivre toutes ces manières d’être homme différentes. Aucune société au monde où c’est possible. Ce n’est pas du cosmopolitisme à l’américaine. Cf. l’accueil des Ethiopiens. Le monde entier fut stupéfait de cet accueil et de cette reconnaissance de leur être juif à part entière.  

C’est bien une société à part. C’est le thème de l’identité d’Abraham qui est à part de l’identité des Goyim et que l’on peut recevoir en entrant dans Israël.

 

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13 mai 2010 4 13 /05 /mai /2010 10:57
Bamidbar (1994)

 

Parashat Bamidbar Cours 1 (1994) 1ère Partie

http://www.toumanitou.org/toumanitou/la_sonotheque/parasha/bamidbar_serie_1994/cours_1

Face A

 

 

Avec Bemidbar commence plusieurs chapitres de dénombrements. Il nous est annoncé dès notre Perachah une différence entre la tribu de Lévi et les autres tribus dès la fin de la Perachah.

Un dénombrement est demandé qui va concerner toutes les 12 tribus sauf celle de Lévi qui sera dénombrée à part. On étudiera la différence de vocation de la tribu de Lévi et de celle d’Israël.

 

Lecture des 1er versets.

Etude non du dénombrement mais l’évidence du caractére apparement fastidieux d’un tel dénombrement dans le détail : pourquoi la Torah donne-t’elle tellement de détails ?

 

Etude d’une des Drashot à ce sujet par le Rav Moskovish, roumain, auteur du « Guélilé Zahav »...

Rav de la génération prédente en Roumanie.

 

Il y a l’indication que chaque individu en Israël a une identité. Sa dignité propre qui est irremplaçable.

C’est d’ailleurs vrai pour chque créature mais nous verrons pourquoi la Torah a voulu nous donner tout ces noms-là et tout ces numérations de noms :

Mise en évidence que chaque personne a une valeur irremplaçable : il y a dans la civilisation humaine un grave problème : c’est une espéce vivante mais chaque individu de l’espéce humaine devrait être une personne. En français, les termes d’individu et de personne ne sont pas synonymes.

Un individu n’est pas une personne.

 

Je situe rapidement cette question par rapport à notre sujet : Un dénombrement consiste à mettre en évidence un nombre. Mais la Torah demande de suite que ce soit un nombre des noms.

 

וַיְדַבֵּר יְהוָה אֶל-מֹשֶׁה בְּמִדְבַּר סִינַי, בְּאֹהֶל מוֹעֵד:  בְּאֶחָד לַחֹדֶשׁ הַשֵּׁנִי בַּשָּׁנָה הַשֵּׁנִית, לְצֵאתָם מֵאֶרֶץ מִצְרַיִם--לֵאמֹר

Vayedaber Adonay el-Moshe bemidbar Sinay be'Ohel Mo'ed be'echad lachodesh hasheni bashanah hashenit letsetam me'erets Mitsrayim lemor.

L'Éternel parla en ces termes à Moïse, dans le désert de Sinaï, dans la tente d'assignation, le premier jour du second mois de la deuxième année après leur sortie du pays d'Egypte:

 

Cf l’expression du verset 2 :

שְׂאוּ, אֶת-רֹאשׁ כָּל-עֲדַת בְּנֵי-יִשְׂרָאֵל, לְמִשְׁפְּחֹתָם, לְבֵית אֲבֹתָם--בְּמִסְפַּר שֵׁמוֹת, כָּל-זָכָר לְגֻלְגְּלֹתָם

Séou et-rosh kol-adat beney-Yisra'el lemishpechotam leveyt avotam

bemispar shemot kol-zakhar legoulgelotam

« dénombrez toute l’assemblée des enfants d’Israël ».

 

Traduction provisoire de Séou et-rosh par élever (la tête) => dénombrer, traduction provisoire parce qu’il s’agit de la traduction habituelle des traducteurs.

 

« Selon leur famille, selon leur maison paternelle »

N’y a t’il pas ici aussi un pléonasme ? une redondance ?

Pourquoi cette précision des termes différents ?

 

« Bemispar shemot »

 « Par le nombre des noms »

C’est un vocabulaire particulier => le nombre concernent les individus mais les noms concernent les personnes.

 

La nomination d’après la Torah n’est pas conventionnelle.

La modernité a perdu depuis longtemps la nomination, la science des noms. Donner nom c’est donner une identité dans le sens de profil, de projet d’identité. On ne sait plus ce que veulent dire les noms qui ne son plus que des signes d’état civil par lesquels on se reconnait plus ou moins.

 

« Connaitre quelqu’un par son nom » c’est une expression typiquement biblique qui ne signifie pas savoir le nom qu’il porte à l’état civil.

Que connait-on de quelqu’un lorsqu’on connait son nom ?

On peut connaitre quelqu’un par son visage, sa silhouette, son métier... mais que signifie cette expression de connaître quelqu’un par son nom ? 

 

C’est connaitre la façon qu’il a de vouloir quelque chose quand il veut quelque chose, connaitre son type de volonté et pas seulement son caractére en général. C’est aussi une science qui s’est perdue, la sciences des caractéres - cf la Bruyère science abstraite de type psychologique, mais en fait chaque individu a un profil d’identité, un caractére qui est bien le sien et n’appartient pas à quelqu’un d’autre...

 

Le caractére est un faisceau d’indications. Une des indications la plus fondamentale pour la connaissance de quelqu’un c’est la latitude de sa volonté => comment préfére t-il vouloir quand il veut ? Comment a-t’il l’habitude de vouloir ? C’est cela en hébreu ce qui signifie « connaitre quelqu’un par son nom ». On ne peut le deviner si on ne le sait pas.

 

Je vous donne une série d’expression traditionnelles pour vous montrer l’importance du problème :

On dit que la volonté de quelqu’un c’est son honneur. « retsono chel adma kvodo”

Honorer quelqu’un c’est acquiescer à son vouloir. Si on honorait les gens il n’y aurait pas de Mal’hoquet ou divorce. Si le mari honore sa femme et la femme honore le mari dans le sens traditionnel : accepter sa maniére de vouloir quelque chose même si je le veux autrement, il n’y aurait pas de Mal’hoquet...

 

Un autre verset :

Lorsque 2 volontés veulent le même but mais de manières de vouloir différentes.

Les querelles de justes sont les pires, car elles n’ont pas de fin.

Les querelles de bandits se finissent au tribunal sinon il y a des tuiles qui tombent des toits.

Il y a une justice à rendre dans les tribunaux. Si les tribunaux ne font pas leur métier, alors il y a une justice immanente. Elle est terrible car elle tombe du ciel comme une tuile tombe du toit.

Si on fait une analyse que l’on est incapable de faire car il faudrait avoir la science totale du quelqu’un dont on parle, alors on arrive de fil en aiguille de savoir que finalement chacun est jugé au niveau d’importance qu’il a.

Les gens de moindre envergure sont jugés grosso modo, mais les autres sont jugés « kéroud » « sur un cheveu ».

 

Exemple d’un verset comme Baroukh shem kevod malkhouto leolam vaed… dans lequel le nom et l’honneur sont liés.

 

« Connaitre quelqu’un par son nom » c’est très important car il en découle le savoir du comportement à adopter avec lui pour l’honorer.

 

En Israël dans la société juive, il y a quelque chose qui manque. A l’époque il y a des siécles cela existait avec les dorot kétikounan lorsque les générations étaient en ordre => Dorot kétikounam.

Aujourd’hui c’est le tiercé dans le désordre. Tiercé car cela porte toujours sur trois générations.

 

Une équivalence donnée par le Shlah => Ratson 346 Guematriah Shmo 346

Dieu révèle sa volonté par la Torah qui est appelée le nom de Dieu.

Quand quelqu’un révèle sa volonté, il révèle son nom.

 

La connaissance des personnes manquent. On ne se connait pas vraiment. Si on se connaissaient vraiment, alors tous les problèmes de communication et surtout de coexistence seraient résolus. On n’a que des connaissance conventionnelles. Il faut dire que c’est difficile dans les temps modernes où les gens sont sur la défensive et s’enveloppent d’une carapace opaque et hermétique : 90% des conversations, hors intimes, sont intentionnellement futiles pour éviter de parler vraiment par peur de se découvrir , se dévoiler réellement et de sortir de l’anonymat...

 

Cela vous ajoutera une harmonique de sens à une Mishnah importante :

Vé al tardéi si’ha ema ishah

Ce n’est pas qu’il est interdit de parler aux femmes.

 

[Guemarah de Guitim 7

7 sortes de Pharisiens dont celui qui a le front bombé : c’est celui qui marche en regardant la terre

avec un air pieux pour ne pas regarder les femmes...]

 

Ce n’est pas qu’il est interdit de parler aux femmes d’autant plus que la Mishnah dit : Bé ishto amrou on a parlé de sa propre femme : kal vaomer

 

beshel ‘havero.

 

C‘est difficile à comprendre : parce qu’on en doit pas parler avec sa femme on ne doit pas parler aux autres ? Le raisonnement n’est pas simple.

 

J’en profite pour vous expliquer cette Mishnah de Pirqey Avot :

Yossef ben Yo’hanan… dit 3 choses:

Que ta maison soit grande ouverte pour l’hospitalité

Que les pauvres soient les enfants de ta maison

 

Qu’il n’y ait pas d’obstacle à l’invité. Le Midrash donne l’exemple de tente d’Abraham ouverte aux 4 points cardinaux et qui s’appellait Eshel => A’hilah – Shtiah – Linah. Le Midrahs explique que sa tente était ouverte aux 4 côtés de telles sortes qu’aucun visiteur n’ait à contourner la tente pour toruver l’entrée et demander l’hospitalité. Parce que trés souvent demander l’hospitalité en général il y a un obstacle de pudeur. Le plus petit effort à faire pour bousculer cette espéce de pudeur fait obstacle. Non pas « tu peux venir si tu veux » mais « viens ! »

Et dés qu’opn donne l’hospitalité á un pauvre, il faut le considérer comme un fils de la famille. C’est là la vraie hospitalité.

 

Vé al tardéi si’ha ema ishah

 « Ne multiplie pas la conversation avec la femme »

C’est un cas particulier des ces Mishnayot desa Pirkei Avot, il y a une explication.

Béishto amrou

 On a enseigné cela à propos de sa propre femme

kal vaomer beshel ‘havéro

à fortiori la femme de son ami...

 

Certains lisent le verset : « tu aimeras la femme de ton prochain comme toi-même... »

 

Il y a encore une multiplication de l’enseignement . De là on apprend que

 

Celui qui multiplie la conversation avec la femme finira par tomber en enfer...

 

Il faut déjà comprendre ce que dit la Mishanh par Vé al tardéi si’ha ema ishah

 

« ne multiplie pas la conversation avec la femme »

Si on parle à une femme et qu’il faut beaucoup de parlotes, il n’y aura pas d’issue. C’est la multiplication qui est le signe que cela ne va pas. Parler indirectement avec une femme c’est qu’il s’agit d’autre chose : un flirt par la parole.

 

Surtout avec sa propre femme.

Si une conversation sur un sujet dure, elle finira de toute façon par avoir raison.

 

Il faut comprendre ici le sens de Si’ha = conversation. Pas forcément une conversation vaine, mais conversation babillage qu’il ne faut pas multiplier.

 

La Mishnah du Tana nous renvoit à l’hospitalité : ne parle pas de ces pauvres comme fils de ta maison avec ta femme parce qu’elle sera contre, et elle a raison. Si tu amènes un pauvre et le considére comme l’un de tes fils, elle va protéger son foyer et ses propres enfants... Donc le mari qui a l’obligation de l’hospitalité va avoir des problèmes avec cela. Alors ne discute pas là-dessus avec la femme... C’est là le sens Pshat. Ce n’est pas par misogynie que la Mishnah interdit de parler aux femmes. Malheureusement il y a des gens ont des obsessions et qui traduisent dans le sens de la misogynie...

 

***

 

L’honneur de quelqu’un c’est dans sa manière de vouloir et c’est ce qu’on appelle dans la bible le nom de quelqu’un.

 

J’en arrive à mon 1er sujet :

Il y a une différence entre l’individu et la personne. L’espèce humaine est particulière dans les autres espèces vivantes : en particulier par le fait que chaque individu est destiné, est donné à être une personne. En réalité il y a très peu de personnes chez les hommes et beaucoup d’individus. Peut-être est-ce la raison pour laquelle ce mot d’individu a pris en français un sens un peu négatif.

 

Chez les animaux, il y a aussi une distinction des individus entre eux mais cela ne dépasse pas le seuil de l’individualité. L’individu a sa caractéristique, même chez les animaux, mais c’est d’une autre nature, et non une question de degré, pour l’homme où chaque individu devrait être une espèce. 

 

Dans le langage traditionnel, on dit que chaque espèce est une « Nefesh ‘Hayah ». L’espéce entière est une Nefesh ‘Hayah, c’est une manière d’être vivant – Nefesh ‘Hayah. L’espéce entière a une grande Neshamah que l’on appelle dans le texte de la prière « ‘Hayot HaQodesh ». La manière d’être le tigre ou tout autre animal... Cette réalité dans leur racine à l’échelle de la Neshamah collective est d’une valeur exceptionnelle que l’homme ne sait pas comprendre. Ce sont des présences créées par Dieu et ces ‘Hayot HaQodesh sont à l’échelle collective de l’espèce.

 

En bas, dans le monde de la réalité, les individus sont pratiquement interchangeables. Ce qui n’est pas vrai.

Par rapport à l’homme, il y a surtout une très grande différence surtout au niveau moral. 

Dés que l’on considére les hommes commes des individus, l’humanité des hommes est en question.

C’est le grand drame des civilisations qui arrive à une multiplication des individus qui masque la valeur des personnes.

 

Malheureusement, la civilisation occidentale a donné le modéle à l’humanité contemporaine d’une multiplication par le nombre, qui finalement annule la dignité de chaque personne qui est géniale pour elle-même. C’est la notion de masse humaine. Cf. tout ces partis politiques. Sous couvert de démocratie, c’est dangeureux : des partis politiques divers qui sont totalitaires et qui ne tiennent leur pouvoir que de la foule et non du peuple. Le peuple est un ensemble de personnes, la foule un ensemble d’individus. La foule fonctionne au niveau des sentiments et des instincts. Le peuple c’est autre chose.

 

Mon expérience de cela est un peu livresque.

J’ai beaucoup étudié Montesquieu qui a beaucoup parlé de cela.

 

Je crois que le seul exemple d’une véritable démocratie c’est par exemple celle de la Suisse.

Une véritable démocratie ne peut fonctionner que lorsque les hommes se connaissent, et quand les personnes sont des personnes. Non pas lorsque c’est anonyme. En Suisse, existe un systéme de représentation par cantons qui fait souvent appel au référendum d’ailleurs et qui est une véritable démocratie par ce que c’est petit.

 

***

Chaque homme est censé avoir une Neshamah alors que pour les animaux c’est l’espèce qui a une Neshamah et les individus ce sont des Nefashot.

 

Mais la grande majorité des hommes, qui n’en n’est pas capable, n’a qu’une étincelle de Neshamah. Ceux qui possèdent vraiement à eux tout seuls une Neshamah  sont nommés les Yé’hidim - les uniques, les exceptionnels. Les Ye’hidim ce sont les « yé’hidei sgoulah ». Il y en a quelques uns par siècle. Un par génération.

Ceux qui a eux tout seuls sont Ya’hid unique et ceux-là ont une Neshamah Kolalet, une Neshamah collective équivalente à la Neshamah de leur génération toute entière. Exemple de Moïse dont la Neshamah équivaut à la Neshamah du peuple Israël tout entier. 600 000 âmes.

 

Il y a différents niveaux : 5 niveaux => Nefesh - Roua’h – Neshamah - ‘Hayah - Ye’hidah.

Ceux qui parviennent jusqu’à Yé’hidah sont appelées les Ye’hidim.

 

La consigne de la Torah c’est Bémispar Shemot : On nombre des noms. Il faut restituer la dignité de chaque personne.

 

La Torah indique cela de manière focale pour Israël. C’est vrai pour l’humanité entière mais il y a en dehors d’Israël ceux qu’on appellent « les hommes de bonnes volonté ». En dehors d’Israël il y a des grands hommes. En Israël, c’est un statut pariculier car chaque individu devrait être une personne. D’où la différence de statut devant Dieu. Ce qui fait la grandeur et la difficulté d’Israël que chaque individu est une personne, tout du moins en puissance, c’est ce qui fait nos difficultés.

 

La coexistence des personnes n’est pas facile. Il faut le Kavod Avadi l’honneur mutuel et réciproque. Cela a existé dans toutes les communautés mais ce critère du Kavod a disparu.

Ce qu’on pourrait appeller le « gentilhomme » !

 

L’expérience montre que faire du Kavod à quelqu’un oblige à la réciprocité et la vie en société devient vivable. Il faut mettre l’accent dans cette Mishnah que cela commence dans le couple, dans la famille. 

Voilà la formule de la Mishnah :

« Que l’honneur de ton ami te soit aussi précieux à tes yeux que le tien propre ».

La ’Havroutah de 2 ‘Havérim n’est possible que si on respecte la volonté de l’autre et pas dans le sens de acquiescer, condescendre, accepter, obéir... mais vouloir ce que l’autre veut. Pas dans le sens de j’accepte par concession car la prochaine fois c’est moi... c’est ainsi que les conflits commencent...

 

Il faut récuperer cette notion de Kavod, c’est pourquoi la Torah insiste sur le fait que chacun est un nom et pas un nombre.

 

Il y a là un thème métaphysique très simportant : les 2 limites de l’être sont la quantité et la qualité.

 

Il y a là toute l’échelle des sciences cela commence par la science de la quantité pure mathématiques ... puis les sciences où l’être mathématique est essentielle. Avec la science la plus proche des mathématiques => l’astronomie où les régles obéissent le plus aux mathématiques ; puis on passe de l’autre côté des sciences de la qualité qui concerne le vivant : la biologie ... la psychologie, la sociologie... où c’est la qualité qui est l’objet de la science...

 

Ce sont les 2 pôles => Mispar et Shem

Mispar de racine Samekh-Peh-Resh = 340 = Shem

La Torah est à la fois Sipour-conte et Mispar-nombre, à la fois conte et compte.

 

Seuls les Kabalistes sont capables de lire simultanément le récit et les nombres dans la Torah. Aujourd’hui, les gens qui ont perdu la foi tentent de la retrouver en mettant les versets dans un ordinateur pour y trouver des codes... c’est vraiment le signe du manque de foi absolu.

Ils commencent à croire parce que l’ordinateur a sorti une équation...

C’est dangeureux car de l’ordinateur on peut faire sortir n’importe quelle équation.

 

***

 

Premiers versets:

1er Rashi

 

וַיְדַבֵּר יְהוָה אֶל-מֹשֶׁה בְּמִדְבַּר סִינַי, בְּאֹהֶל מוֹעֵד:  בְּאֶחָד לַחֹדֶשׁ הַשֵּׁנִי בַּשָּׁנָה הַשֵּׁנִית, לְצֵאתָם מֵאֶרֶץ מִצְרַיִם--לֵאמֹר

Vayedaber Adonay el-Moshe bemidbar Sinay be'Ohel Mo'ed

Et Dieu parle à Moïse dans le désert du Sinaï dans la tente du RDV

bee’had la’hodesh hasheni bashanah hashenit letsetam me'erets Mitsrayim lemor.

le 1er jour du 2ème mois de la 2ème année de leur sortie du pays d’Egypte pour dire 

שְׂאוּ, אֶת-רֹאשׁ כָּל-עֲדַת בְּנֵי-יִשְׂרָאֵל, לְמִשְׁפְּחֹתָם, לְבֵית אֲבֹתָם--בְּמִסְפַּר שֵׁמוֹת, כָּל-זָכָר לְגֻלְגְּלֹתָם

Séou et-rosh kol-adat beney-Yisra'el lemishpe’hotam leveyt avotam bemispar shemot kol-zakhar legoulgelotam.

élever/lever la tête de toute l’assemblée des enfants d’Israël... »

 

C’est l’expression particulière de la Torah « élever-enlever la tête » pour dire dénombrer.

La nomination dans le dénombrement est simultanément une élévation et un grand péril, c’est pourquoi il est interdit par la Torah à moins qu’il y ait des raisons impérieuses. Et le dénombrement se fera toujours par un substitut : on donne un Kofer Nefesh, littéralement « une expiation de la personne », « un substitut de la personne » qui est la moitié d’un Shekel pour chacun et on dénombre les Shekalim.

 

C’est un sujet que l’on étudie dans Parshat Kitissa. Il y a cette notion d´élever la tête.

 

Lorsque l’on fait partie d’un groupe qui est nommé, ici Israël, tant qu’on n’a pas nommé et dénombré chacun en tant qu’Israël, chacun est à l’abri d’un anonymat du groupe.

 

Parce que finalement le groupe rassemble tous les individus du groupe. Le dénombremeent est un jugement de chacun sur l’adéquation de leur identité à l’identité du groupe. Es-tu vraiment Israël ? 

 

Même s’ils n’ont pas encore le mérite d’être Israël, ils sont nés de Jacob et font donc partie de cette communauté, et ils ont le temps de devenir Israël. Comme avec le modèle de l’histoire d’Israël qui est né Jacob et qui devient Israël.

 

Alors si on interpelle quelqu’un qui est encore en cours d’acquisition du nom d’Israël : est-ce que tu es bien Israël ? On le fait passer en jugement !

.../...

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***

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4 mai 2010 2 04 /05 /mai /2010 15:41
Behukotai (1995) 2ème Partie

 

http://www.toumanitou.org/toumanitou/la_sonotheque/parasha/behoukotai/cours_1

Face C

 

Je vous lis un Midrash parmi beaucoup d’autres dans Midrash Raba qui pose la question suivante:

אִם-בְּחֻקֹּתַי, תֵּלֵכוּ

Im-be’houkotay telekhou

Si vous vous conduisez d’après mes ‘Houkim vous aurez le bonheur d’être etc..

Or, de quel genre de ‘Houkim s’agit-il ? Bien évidemment tous. Toutes les lois sont appelées des ‘Houkim. Mais quelles sont les conditions pour que cela amène à ce genre de bénédictions ?  Une des réponses est la suivante : « Ces ‘Houkim quelle est leur essence ? » (Pourquoi sont-ils si importants ? )  Le Midrash répond : « Qui mènent l’homme au Olam Haba à la vie du Monde à venir ».

 

C’est une des définitions du projet de la Torah, pas seulement d’être la constitution d’une société et d’un folklore (comme pour les Saduccéens).

 

Cela nous renvoit aux définitions des notions de Olam Hazeh - Olam haba.

Ainsi qu’à la question classique : Pourquoi la Torah ne fait pas allusion au monde à venir de façon explicite ? (Cf. la querelle entre Saduccéens et Pharisiens )

La réponse est que la Torah ne s’adresse qu’à ceux qui perçoivent que ce monde-ci n’est que le marche-pied du monde à venir.

 

Par conséquent, ce serait un non-sens que la Torah me parle du monde à venir avant de me donner les préceptes de comportements qui y mènent. Si elle a à me révéler qu’il y a un monde à venir, cette Torah ne me concerne pas. Puisque cette Torah s’adresse à ceux qui vont au monde à venir par eux-mêmes, pour leur donner « le code de la route ».

 

Il y a une perception que ce monde-ci n’est pas le dernier mot du monde et que par définition il est un monde amoindri. Et dans la perception de sa finitude et de son amoindrissement on perçoit l’authenticité qui mène au Olam haba.

Celui qui perçoit cela est candidat à ce que la Torah a à lui dire...

 

Midrash :

« Ces ‘Houkim quelle est leur essence ?  Ils mènent l’homme au Olam Haba. C’est ce que dit le verset (Isaïe 4 :3): « Vahayah et il arrivera ce qui restera à Tsion » (« le reste du reste » expression biblique qui revient très souvent)

il y a toute une quantité d’êtres donnés à l’histoire et puis il y a un reste qui est concerné par la finalité de l’histoire, les autres se perdent dans la forêt...

 

Mishnah Avot :

Ne soyez pas comme ceux qui servent le maître en vue d’un salaire, (si vous attendez le salaire vous serez déçu car ce n’est pas pour maintenant) mais servez le maître pas en vue de recevoir un salaire, mais en sachant qu’il y a un salaire... »

 

Un homme un jour déclara attendre son salaire pour avoir accompli les commandements.

Maguid de Doubno lui répondit par une parabole:

Un jour quelqu’un s’est perdu en forêt. Il a rencontré une personne qui l’a guidé en lui donnant des directives de directions. Il a accompli les directives, et arrivé au seuil de la forêt il a demandé : « paye-moi mon salaire, tout ce que tu as dis je l’ai fait ! »

 

Le verset de Isaïe dit : il y a un reste sheerit 

L’histoire a un commencement Reshit et il y a un reste de cette histoire – les mêmes lettres mais agencées autrement…

 

Isaie 4:3

וְהָיָה הַנִּשְׁאָר בְּצִיּוֹן, וְהַנּוֹתָר בִּירוּשָׁלִַם--קָדוֹשׁ, יֵאָמֶר לוֹ:  כָּל-הַכָּתוּב לַחַיִּים, בִּירוּשָׁלִָם

Il arrivera que ce qui restera à Tsion

Et ce qui demeurera à Jérusalem

On dira de lui Qadosh (le projet de sainteté)

Tout celui qui s’inscrit pour la vie dans Jérusalem

 

Le Midrash nous dit que les ‘Houkim dont il est parlé ici sont les ‘Houkim qui mènent l’homme au Olam Haba en citant ce verset :

כָּל-הַכָּתוּב לַחַיִּים, בִּירוּשָׁלִָם  

kol hakatouv lé’hayim léYeroushalayim

Tout celui qui s’inscrit pour la vie dans Jérusalem

On y parle du reste qu’il y aura à Tsion, du reste qu’il y aura à Jérusalem à la fin des temps, au moment du Jugement, et celui qui est inscrit pour la vie à Jérusalem.

Le Midrash nous dit comme cela : : kol hakatouv lé’hayim tout ce qui est inscrit dans la Torah sera en vue de la vie.

 

Le Midrash se demande : quel est ce reste-là ? Hou she ossek batorah c’est celui qui se met au service de la Torah. Celui qui prend au sérieux ce fait de faire parler la Torah. Il faut que ce soit Lishmah pour qu’elle réussisse dans son projet.

Il y en a qui s’en occupe pour devenir savant en Torah, médecin en Torah : ils font un docte Torah : ce n’est pas Lishmah. C’est blasphématoire !

 

« Cette Torah qui est l’arbre de la vie » (kol hakatouv lé’hayim)

Mishlei chapitre 3 verset 18 

עֵץ-חַיִּים הִיא, לַמַּחֲזִיקִים בָּהּ;    וְתֹמְכֶיהָ מְאֻשָּׁר

Ets ‘hayim hi…

Voilà ce que Dieu a dit à Israël :  hamarzikim elle est un arbre de vie pour ceux qui la soutienne se renforcissent par elle. Alors le Midrash dit : c’est ceux qui aident les Talmidei ’Hakhamim. (Pour les Talmidei ‘Hakhamim c’est encore plus haut.)

 

Cette expérience qu’avec un peu de Torah on a un peu de vie.

Par comparaison, une histoire d’un Rav ‘Hassid qui avait un ‘Hassid patissier.

-De quoi vis-tu ?

-Je suis patissier

-A quoi tu rêves ? ...

Il a alors compris...

 

On continue dans ce Midrash :

« On a enseigné au nom de Rabbi Eléazar : « le sabre et le livre sont descendu enroulés l’un dans l’autre du ciel »

Voilà ce que Dieu a dit à Israël : si vous observez ce qui est écrit dans le livre, vous serez sauvés du sabre. Et sinon le sabre finira par vous tuer. » 

 

On voit comment les conditions d’être sont enveloppées dans cette alternative. C’est parce que le projet d’être de sainteté est quelque chose de sérieux que pour ceux qui s’y attachent il y a l’alternative du bonheur ou du malheur d’être. L’être indifférent vivra indifférent. Il n’aura ni bonheur ni malheur. Non affecté. Comme quelqu’un qui a perdu sa Neshamah, il vivra comme un être végétatif. Un roseau pas pensant...

 

« Et dans quel verset trouve-t’on  la signification de cela ? C’est dans le verset de Bereshit Chapitre 3 verset  24 aprés la faute dans le jardin.

3:24

וַיְגָרֶשׁ, אֶת-הָאָדָם; וַיַּשְׁכֵּן מִקֶּדֶם לְגַן-עֵדֶן אֶת-הַכְּרֻבִים, וְאֵת לַהַט הַחֶרֶב הַמִּתְהַפֶּכֶת, לִשְׁמֹר, אֶת-דֶּרֶךְ עֵץ הַחַיִּים

Vayegaresh et-ha'Adam vayashken mikedem legan-Eden et-hakrouvim

ve'et lahat ha’herev hamithapekhet

lishmor et-derekh ets ha’hayim.

«  Et Dieu expulsa l’homme et il installa à l’orient du jardin d’Eden les Kerouvim

et la luminosité de la lame tournoyante (qui s’inverse)

pour garder le chemin de l’arbre de vie. »

 

Si le 1er homme avait eu accés à l’arbre de vie, il n’aurait jamais pu être sauvé. Il serait devenu éternel dans l’état de faute. Pour qu’il puisse être réparé, la mort a été introduite. Et il a été empêché d’accéder à cet éternité que donne cet arbre de vie  dans cette sorte de « mourir et ressuciter » pour guérir, réparer. Parce que le choc de la mort répare la faute…

 

Il y a eu des être exceptionnels qui sont entrés dans le Gan Eden, dans le Olam Haba sans passer par ce choc de la mort et de la ressurection.

 

Et voilà donc que le chemin de l’arbre de vie est gardé par le sabre. 

 

Suite du Midrash : le chemin de l’arbre de vie. et-derekh ets ha’hayim

Il aurait suffit de dire : pour garder l’arbre de vie. Pourquoi et Derekh ?

 

Il y a là un enseignement très important : avant d’accéder à la Torah il y a un chemin qui s’appelle Derekh Erets. C’est une expression sur laquelle on pourrait rester des heures pour en étudier les différentes ramifications de sens.

 

Derekh Erets c’est le comportement existentiel sur terre, le chemin de la terre. Avant même d’aborder le problème de la Torah qui est celui de la sainteté, Olam Haba.

Derekh Erets se traduit en genéral par la politesse, la civilité, le comportement sur terre .

 

Vcous voyez comment le Midrash a appris que Derekh Erets qadma latorah : le Derekh Erets précède la Torah.

 

Effectivement, dans l’histoire de l’humanité, il y a eu 2000 ans pour acquérir les valeurs du Derekh Erets  avant que la Torah ne soit révélée. Et le Derekh Erets a réussi dans une famille humaine, alors c’est dans cette famille humaine que la Torah a été révélée. Il a fallu 2000 ans pour trouver Abraham.

 

Im eïn Derekh Erets ein Torah

Sans Derekh Erets pas de Torah.

Il est évident que: Im eïn Torah eïn Derekh Erets.

Parce que si ce Derekh Erets n’est pas un Derekh Erets qui mène à la Torah ce n’est pas un Derekh Erets.

 

Aujourd’hui, au niveau pédagogique accéléré, on se sert de la Torah pour apprendre aussi le Derekh Erets qui mène à la Torah mais normalement, le Derekh Erets est acquis juste à la Bar Mitsvah et on enseigne la Torah à partir de la Bar Mitsvah à celui qui a déjà un Derekh Erets.

 

Le projet de la Torah n’est pas la morale dans le sens classique du terme. La morale de la civilité des moeurs. C’est la morale de la sainteté. Asher kideshanou bemitsvotav ve tsivanou

Et par conséquent qui ont donnés à la réussite du Derekh Erets qui reçoivent la Torah de la Qdoushah.

 

C’est pourquoi, comme ces choses-là ne sont pas en ordre dans la société contemporaine, alors on peut avoir de la Torah là où il n’y a pas de  Derekh Erets et c’est tellement catastrophique, et d’autre part on peut avoir Derekh Erets là où il n’y a pas encore de Torah et c’est tellement dommage...

 

Alors, ce Midrash veut expliquer que les ‘Houkim c’est précisément les ‘Houkim du Derekh Erets qui mènent à ‘Hay HaOlam Haba.

Ce qui mène à ‘Hay HaOlam Haba cela a l’air paradoxal, c’est finalement le Derekh Erets.

 

On m’a enseigné un ‘Hidoush à propos de la Parashah de Beshala’h [Shémot13 :17]

 

וַיְהִי, בְּשַׁלַּח פַּרְעֹה אֶת-הָעָם, וְלֹא-נָחָם אֱלֹהִים דֶּרֶךְ אֶרֶץ פְּלִשְׁתִּים, כִּי קָרוֹב הוּא:  כִּי אָמַר אֱלֹהִים, פֶּן-יִנָּחֵם הָעָם בִּרְאֹתָם מִלְחָמָה--וְשָׁבוּ מִצְרָיְמָה

Vayehi beshala’h Par'oh et-ha'am velo-nacham Elohim derekh erets Plishtim

ki karov hou ki amar Elohim pen-yinachem ha'am bir'otam milchamah veshavu Mitsraymah

Et il arriva lorsque Pharaon renvoya le peuple, Dieu ne les a pas conduit par le chemin du pays des Philistins parce qu’il est proche, parce que Dieu disait: "Le peuple pourrait se raviser à la vue de la guerre et retourner en Égypte."

 

Le Midrash lit autrement : כִּי קָרוֹב הוּא   ki karov hou parce que ce chemin est trop court. C’est un Midrash de Kaballah lu dans le Shla’h qui cite le Zohar.

 

וַיְהִי, בְּשַׁלַּח פַּרְעֹה אֶת-הָעָם, וְלֹא-נָחָם אֱלֹהִים דֶּרֶךְ אֶרֶץ פְּלִשְׁתִּים, כִּי קָרוֹב הוּא

Vayehi

Et il arriva

beshala’h Par'oh et-ha'am

lorsque Pharaon renvoya le peuple

velo-nakham Elohim

Dieu ne les a pas dirigé

Derekh Erets Plishtim

par le Derek Erets des Philistin

ki karov hou

parce c’est un peuple trop proche de lui (Israël ou Dieu)

 

Cela veut dire que le Derek Erets des Phillistins n’est pas pour Israël.

De là on apprend que chaque peuple a son Derek Erets à lui. Et il y a un Derek Erets pour Israël qui est le Derek Erets des Avot. Et qu’on appelle Darka shel Torah, le Derek Erets qui mène à la Torah.

 

C’est a raison pour laquelle, à la sortie d’Egypte, on apprend le Derek Erets des Avot pour arriver à la Torah, pour éviter de prendre le Derek Erets des Phillistins.

Dafka, Israël sortie d’Egypte, était destiné à remplacer les Pélishtim sur Erets Kenaan. Alors si Israël prenait le Derek Erets des Pelishtim, cela ne sert à rien.

 

Et cela vient du fait que וַיְהִי, בְּשַׁלַּח פַּרְעֹה אֶת-הָעָם   Vayehi beshala’h Par'oh et-ha'am.

Ceux qui risquent de prendre le Derek Erets des Pélishtim sont ceux-là mêmes qui sont venus en Israël parce que c’est le Pharaon qui les a renvoyé. Mais pour ceux qui sont venus en Erets Israël parce que c’est Erets Israël, il n’y a aucun risque qu’ils prennent le Derek Erets des Pélishtim.

 

Je crois que c’est le Pshat de l’expression « Derekh Erets Qadma laTorah » : c’est à dire le chemin qui mène à Erets Israël c’est avant la Torah. C’est effectivement l’histoire des Patriarches.

Qu’est-ce que Dieu dit à Abraham avant de lui donner la Torah : prend le Derekh Erets !

 

Q : est-ce que Derekh Erets et Midot sont la même chose ?

R : Derekh Erets c’est l’ensemble des Midot.

Dans l’ordre des Derekh Erets des Oumot haolam chaque valeur est pour elle-même.

Dans le Derekh Erets des Avot elles sont unies et cela mène à la Torah.

Il faut énormèment de temps et de pratique du Derekh Erets pour arriver à cela. Ce niveau qui sera appellé sainteté est une mutaiton d’identité.

Le grand Rabbin Benamozeg « Israël et l’humanité » écrit dans sa préface l’image suivante : chaque civilisation a une perle de culture, Israël est le fil du collier.

 

Chaque civilisation a sa valeur propre. Israël et son projet de Qédoushah c’est la capacité de l’unité des valeurs. Donc il en découle que le Derekh Erets qui mène à cela est lui aussi à part. Et l’antagoniste de ce Derekh Erets est celui de Pélishtim.

 

***

 

Chapitre 26 Verset 40 :

26:40

 

La motivation qui est donnée par la Torah et qui explique la conduite déplacée dont on a parlé, c’est un mot qui apparait 7 fois dans ce contexte et qui est Qéri. Se conduire par hasard, sans règle. Qéri.

Il a un sens très particulier dans les problèmes de Toumah mais ce n’est pas le sens ici.

Se conduire non par hasard mais Béqéri : comme cela arrive, cela arrive... Si une Mitsvah survient je la fais, si une Averah survient je la fais aussi. En général, la majorité des hommes sont comme cela et se conduisent Béqéri.

 

Lorsque finalement le reste du reste dans la punition de l’exil prendra conscience de la raison pour laquelle il lui arrive ce qui lui arrive, qu’il a atteint au niveau de son identité et non pas au niveau des actes... (Il y a ce cri de Job « c’est injuste » lorsqu’il compare son sort à ses actes, mais il ne prend pas garde à inspecter son identité)   

 

26 :40

וְהִתְוַדּוּ אֶת-עֲו‍ֹנָם וְאֶת-עֲו‍ֹן אֲבֹתָם, בְּמַעֲלָם אֲשֶׁר מָעֲלוּ-בִי, וְאַף, אֲשֶׁר-הָלְכוּ עִמִּי בְּקֶרִי

Vehitvadu et-avonam ve'et-avon avotam

Ils avoueront leurs fautes et la faute de leurs  pères

bema'alam asher ma'alu-vi

de s’être mal conduit vis à vis de moi (pour n’avoir pas suivi ‘Houkim et Mitsvot)

ve'af asher-halchu imi bekeri.

Et même qui se sont conduit avec Moi « béqéri »

 

C’est dire si l’aveu n’arrive pas jusque-là ce n’est pas la peine.

 

26:41

אַף-אֲנִי, אֵלֵךְ עִמָּם בְּקֶרִי, וְהֵבֵאתִי אֹתָם, בְּאֶרֶץ אֹיְבֵיהֶם; אוֹ-אָז יִכָּנַע, לְבָבָם הֶעָרֵל, וְאָז, יִרְצוּ אֶת-עֲו‍ֹנָם

Af-ani elech imam bekeri

Alors Moi aussi Je me conduirez avec eux « béqéri »

veheveti otam be'erets oyeveyhem

je les aménerais dans le pays de leur ennemis

 o-az yikana levavam he'arel

alors leur coeur incirconcis se soumettra

ve'az yirtsu et-avonam.

Et alors ils désireront expier leurs fautes

 

26:42

וְזָכַרְתִּי, אֶת-בְּרִיתִי יַעֲקוֹב; וְאַף אֶת-בְּרִיתִי יִצְחָק וְאַף אֶת-בְּרִיתִי אַבְרָהָם, אֶזְכֹּר--וְהָאָרֶץ אֶזְכֹּר

Vezakharti et-briti Ya'akov

Et Je me souviendrais de mon alliance Jacob

ve'af et-briti Yits’hak

et aussi de mon alliance Isaac

ve'af et-briti Averaham

et aussi de mon alliance Abraham

ezkor veha'arets ezkor.

Je me souviendrais et je me souviendrais de la terre

 

Midrash :

Le Midrash va poser 2 questions que reprend Rashi à sa manière :

Pourquoi les Avot sont cités à l’inverse de l’ordre chronologique ?

Pourquoi citer la terre ?

Pourquoi l’absence de souvenir pour Isaac ?

Pourquoi Af (qui signifie aussi colère) au lieu de Gam ?

 

Cette question des Midot inversées des Avot se pose déjà dans la Mishnah du 1er chapitre des Pirqey Avot : on s’attendrait à la Midah Guemilout ‘hassadim en premier qui est celle d’Abraham.

Avodah au milieu et Torah qui est celle de Jacob ?

 

Midrash : pourquoi les Avot sont-ils cités à l’envers ? C’est pour dire : s’il n’y a pas le mérite de Jacob, alors le mérite de l’oeuvre d’Isaac est valable. S’il n’y a pas le mérite de l’oeuvre d’Isaac, l’oeuvre d’Abraham est valable,  mais l’essentiel étant la Torah de Jacob.

Cela nous apprend que le mérite de l’oeuvre de chacun des Avot est convenable, que le monde entier repose sur lui.

 

Cela veut dire que puisque chacun d’entre eux a un mérite valable, cela veut dire que leur mérite est équivalent bien qu’il y ait une importance dans la chronologie.

 

Et pourquoi est-il dit pour Jacob « Et Je Me souviendrais » ? Pour Isaac l’expression n’est pas employée ? Rabbi Berakhiah a enseigné : parce qu’il n’est pas nécessaire de faire effort pour se souvenir du mérite d’Isaac puisqu’il est éminemment le patriarches des épreuves.

Donc il suffit de dire Its’haq pour que son mérite apparaisse.

 

Les autres ‘Hakhamim ont mis en évidence (dans le même sens) : cela se passe comme si les cendres du sacrifices d’Isaac se trouvent encore sur l’autel...

Le mérite d’Its’haq est beaucoup plus fort pour protéger sa descendance que le mérite d’Abraham et de Jacob. Il y a un texte important dans la Guemara de Shabat et qui montre que lorsque Isaac plaide pour sa descendance, son plaidoyer est plus fort que celui d’Abraham et celui de Jacob.

   

Parce qu’Abraham est l’homme du ‘Hessed. Lorsque l’homme du ‘Hessed plaide c’est ‘Hessed qui plaide. Yaaqov c’est l’homme du Ra’hamim, lorsqu’il plaide c’est Ra’hamim qui plaide. Tandis qu’avec Its’haq c’est la Midat HaDin. Et lorsque la Midat HaDin plaide son plaidoyer est plus solide...

 

***

 

Ensuite le Midrash poursuit plus loin :

On a parlé ici que du mérite des pères, quid du mérite des mères ?

Le verset dit :  Vezakharti et-briti le mot de « et » fait allusion à la mère.

D’où l’apprend-on ? On l’apprend d’un verset :

Shama qav’hi et Avraham veet Sara ishto

Sha qav’hou et Its’hat veet Rivqah

Shama kav’harti et Leah

 

En parlant de la caverne de Ma’hpelah  à ‘Hevron, le verset dit : là-bas on a enterré Abraham et sa femme, l’expression ‘et’ qui introduit le complément d’objet.

Donc comme dans notre verset, l’expression est une allusion aux Imaot.

 

Et pourquoi le verset :

ezkor veha'arets ezkor.

Je me souviendrais et je me souviendrais de la terre

 

Cela ressemble à un roi qui avait 3 fils. Et il avait une servante qui les élevait. Chaque fois que le roi lui demandait quelle était l’état de la paix de ses fils, il ajoutait : et toi répond-moi comment va la gouvernante !  Chaque fois que Dieu mentionne les Patriarches, Il mentionne aussi la terre avec eux. C’est ce qui est écrit :  

 

26:42

וְזָכַרְתִּי, אֶת-בְּרִיתִי יַעֲקוֹב; וְאַף אֶת-בְּרִיתִי יִצְחָק וְאַף אֶת-בְּרִיתִי אַבְרָהָם, אֶזְכֹּר--וְהָאָרֶץ אֶזְכֹּר

Vezakharti et-briti Ya'akov

Et Je me souviendrais de mon alliance Jacob

ve'af et-briti Yits’hak

et aussi de mon alliance Isaac

ve'af et-briti Averaham

et aussi de mon alliance Abraham

ezkor veha'arets ezkor.

Je me souviendrais et je me souviendrais de la terre…

 

<fin>

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4 mai 2010 2 04 /05 /mai /2010 15:36
Behoukotai (1995)

Behoukotai (1995) 1ère Partie

 

http://www.toumanitou.org/toumanitou/la_sonotheque/parasha/behoukotai/cours_1

Face B

 

Fin de Vayiqra - Behouqotaï - Chapitre 26 verset 3 :

אִם-בְּחֻקֹּתַי, תֵּלֵכוּ; וְאֶת-מִצְו‍ֹתַי תִּשְׁמְרוּ, וַעֲשִׂיתֶם אֹתָם

Im-be’houkotay telekhou

ve'et-mitsvotay tishmerou va'asitem otam.

Si vous suivez Mes lois

Et faites attention à garder Mes commandements et à les faire.

 

Une des Parashiot les plus dures de la Torah, pas seulement du point de vue du texte, mais du point de vue du contenu. Il y en a une seule qui correspond dans cette difficulté c’est Parashat Ki-Tavo dans Devarim. Le texte essentiel de la Parashah c’est une sorte de dilemne ou d’alternative qui s’attache au fait que la Torah est donnée à Israël.

 

Le sujet général du livre de Vayiqra c’est la sainteté.

Le livre de Vayiqra rassemble toutes les Mitsvot qui concernent la pureté, l’impureté. C’est le projet de sainteté. En particulier le verset important qui se trouve dans Parshat Qédoshim :

 

קְדֹשִׁים תִּהְיוּ:  כִּי קָדוֹשׁ, אֲנִי יְהוָה אֱלֹהֵיכֶם

Qedoshim tihyou ki qadosh Ani Hashem Eloheikhem 

 

Et qui formule le projet du Créateur pour l’histoire humaine, ce que j’ai appelé dans un autre vocabulaire d’une autre analyse : le projet du Créateur pour l’histoire du monde au 7ème jour.

 

La Torah formule le projet de la Création pour chacun des jours des 6 jours du commencement. A la fin des 5 jours apparait l’homme dans l’histoire et donc il y a un projet pour l’histoire humaine : d’arriver à réaliser la sainteté la Qdoushah.

 

Nous n’avons pas étudié cette année cette notion de sainteté. Je vous donne une des réponses données par les sources :

Chacune des valeurs qui sollicitent la conscience humaine est un absolu pour elle-même mais la sainteté n’apparait que  lorsqu’il y a l’unité de toutes les valeurs à la fois.

Les valeurs elles-mêmes sont en état de dispersion, elles peuvent être atteintes chacunes pour elle-même, mais le projet de l’authenticité de la créature n’est vraiment atteint que lorsque cette unité des valeurs se fait et dans chaque chemin où cela tend à se réaliser apparait un projet de sainteté.

Quelle est dans sa qualité la valeur de cette sainteté, c’est un sujet pour lui-même.

 

Cela nous fait comprendre pourquoi la Torah, en tant qu’elle est l’ordre des Mitsvot qui permettent de réaliser la sainteté, va être donnée à Israël qui d’autre part est le peuple de l’unité.

 

L’humanité est elle-même dans son histoire propre en état de dispersion. Et chacune des manières d’être homme de toutes les nations est capable de réaliser une des valeurs et devient à la limite le véhicule privilégié de cette valeur. C’est en cette nation-là qu’on finit par se renseigner à propos de telle valeur particulière. Le cas d’Israël est un cas particulier. Il n’est pas donné à la réalisation de telle  ou telle valeur en particulier, mais à un projet qui est littéralement surhumain par rapport au niveau de l’histoire humaine en général qui est celui de l’unité de toutes les valeurs à la fois. On retrouve le problème de l’identité des Patriarches et tout ce que nous avons étudié à ce sujet.

 

Le fait que les commandements de la Torah concernant la séparation de la pureté et la restauration de la pureté sont données de façon corrolaire au projet de sainteté est un sujet pour lui-même que je rappelle brièvement : seul celui qui est candidat à l’identité de sainteté est vulnérable à l’impureté. Raison pour laquelle il y a accumulation des prescriptions concernant l’impureté et la pureté dans ce livre de Vayiqra.

 

Ce qui du point de vue de l’évidence de la culture générale peut nous paraître paradoxal. Précisément celui qui est donné à la sainteté devrait être défini comme étant insensible à l’impureté. La Torah nous devoile que c’est en réalité exactement l’inverse.

 

Si nous étions au niveau d’une morale d’intentions qui ne touche pas la réalité on pourrait suivre ce principe faux mais qui vient de l’évidence de base de toute la culture contemporaine. Par exemple l’expression « Tout est pur pour les purs »  alors que pour la Torah dit tout le contraire : « Pour les purs tout est danger d’impureté ».

 

Au fur et à mesure qu’on avance dans le projet de sainteté alors précisément pureté et impureté cela devient sérieux Ce n’est plus une morale d’intention, cela devient concret.

 

Il y a un étonnement à la lecture de ces textes : à partir du moment où Israël se définit par ce livre de Vayiqra comme étant « Am Qadosh » le peuple de la sainteté , c’est précisément lui qui est interpellé de manière aussi systématique concernant les risques d’impureté et l’exortation à la pureté.

 

Toutes les Sidrot du livre de Vayiqra couvrent les différentes situations du comportement de l’identité humaine : la pureté et l’impureté au niveau de la vie intérieur, l’intention de la faute ou l’intention de repentir… tous les problèmes des sacrifices qu’il y a dans les 1ères Sidrot. Le problème de l’expiation qui concerne le problème de la revirginisation de la conscience. Et ensuite le problème de la pureté et de l’impureté au niveau corporel, l’atteinte au corps qui est le véhicule de la présence de la personne humaine. Ensuite, la pureté et l’impureté au niveau de la maison, au niveau de la  nourriture et des vêtements...

 

On pourrrait s’étonner si ce peuple est saint pourquoi cette insistance de la Torah à dépister l’impureté ? Nous sommes là dans une atmosphère spirituelle radicalement inverse de ce qui a fini par être l’évidence immédiate dans la culture occidentale.

 

Et puis finalement cette sainteté à travers le texte envahit toute la réalité du monde : temps espace pour le Shabat etc...

 

Et une fois tout cela récapitulé, alors apparait cette alternative. 

Etant donné qu’il s’agit d’une identité ainsi définie, alors l’éventualité du sort qui s’y attache va être elle aussi dans les dimensions de l’absolu. Il va s’agir de ce qu’on appelle de manière générale la bénédiction ou de la malédiction, le bonheur et le malheur.

 

Et amintenant que vous connaissez le statut d’identité qui est le vôtre dans ce projet de sainteté, alors sachez que s’y attache dans le cas où se statut est réalisé le bonheur d’être, dans le cas où se statut n’est pas réalisé le malheur d’être. C’est inévitable. Pas l’un ou l’autre seul, ce sont les deux faces d’une même médaille puisqu’il s’agit d’une vérité qui va être testée et réalisée au niveau de l’absolu alors le fait d’être lui-même sera vécu au niveau de l’absolu. Puisque la sainteté c’est sérieux alors le bonheur d’être ou le malheur d’être s’y attachent. Je ne rentre pas dans les détails, c’est un texte très difficile à lire.

 

Nous avons vécu dans notre histoire ce paroxysme cette alternative et à l’échelle générale de l’histoire d’Israël comme une collectivité soit à l’échelle individuelle.

 

A partir du moment où un être humain est candidat à l’être vrai alors tout ce qui lui arrive est vrai : le bonheur est vrai, le malheur est vrai.

 

C’est ce qu’on appelle les To’ha’hot  - la To’ha’hah c’est l’exortation, l’interpellation.

Les To’ha’hot de la Torah sont dans cette Parashah de Behouqotaï. Les To’ha’hot que Moïse à la fin des 40 ans du désert donnera, révélées par Dieu-lui-meme, se trouvent dans la Parashah de KiTavo.

 

Je rappelle le principe que nous connaissons:

Le fait que cette double eventualité sous forme d’alternative soit ainsi formulée de façon aussi massive, ne signifie pas que c’est une prophétie de fatalité fatale.

Tout se passe comme si la Torah veut nous décrire les conditions de notre propre identité. Elle ne veut pas nous prédire notre histoire mais nous décrire les éventualités. D’ailleurs, d’une façon générale, toutes les prophéties sont dans ce même principe. Le prophéte n’est pas le devin qui annonce un événement à tel jour tel endroit. Le prophète est celui qui diagnostique les éventualités qui s’attache à telle ou telle histoire ou à telle ou telle manière d’être.

Il ne s’agit pas d’une prédiction de fatalité mais d’une analyse des conditions qui s’attache à une certaine identité.

 

Le fait que nous soyons à la fin de cette histoire et qu’elle se soit passée de cette manière plutôt que d’une autre manière invite à la prudence. Les deux choses se sont réalisées simultanément : la ligne de la bénédiction et la ligne de la malédiction.

 

On est surtout sensible aux souvenirs de catastrophes et oublieux de l’autre dimension. Dans la sagesse des nations les peuples heureux n’ont pas d’histroire parce que toute leur histoire est faite des malheurs qu’ils ont eu entretemps. En realité les deux choses se sont réalisés.

Voilà comment est formulé ce dilemne : Verset 3 chapitre 26

 

26:3

אִם-בְּחֻקֹּתַי, תֵּלֵכוּ; וְאֶת-מִצְו‍ֹתַי תִּשְׁמְרוּ, וַעֲשִׂיתֶם אֹתָם

 Im-be’houkotay telekhou

ve'et-mitsvotay tishmerou vaassitem otam.

Si vous suivez Mes lois

 

Il y a différents termes du Miqra pour dire la loi : Torah, Mitsvah, Mishpat, ‘Houkim... Ici nous avons ‘Houkot pluriel du ‘Hok une loi absolue, une loi qui ne se borne pas à dire le statut des actes mais à dire le statut de l’être même, le sujet de ces actes. C’est une législation qui porte sur l’identité. L’acte fini dans sa répétition même va se récapituler dans une manière d’être : L’acte devient de l’être. Les lois qui disent le statut de l’être sont des ‘Houkim ou des ‘Houkot alors que les Mitsvot sont des lois qui régissent des actes.

C’est une analyse simple à comprendre pour indiquer que la Torah ait choisi le terme de ‘Houkot dans ce verset.

 

On a l’habitude de traduire suivant le dictionnaire :

Si vous vous conduisez selon Mes statuts – c’est à dire des lois d’être.

 

26 :3

אִם-בְּחֻקֹּתַי, תֵּלֵכוּ; וְאֶת-מִצְו‍ֹתַי תִּשְׁמְרוּ, וַעֲשִׂיתֶם אֹתָם

Im-be’houkotay telekhou

ve'et-mitsvotay tishmerou

vaassitem otam.

Si vous suivez Mes lois

Et que Mes Mitsvot (commandements d’actes)  vous observez (on voit la différence de niveau)

 

Il faut les deux, les uns et les autres, alors vient le commencement de la promesse des bénédictions.

 

26 :4

וְנָתַתִּי גִשְׁמֵיכֶם, בְּעִתָּם; וְנָתְנָה הָאָרֶץ יְבוּלָהּ, וְעֵץ הַשָּׂדֶה יִתֵּן פִּרְיוֹ

Venatati gishmeykhem be'itam
venatenah ha'arets yevoulah

ve'ets hasadeh yiten piryo

Je donnerais vos pluie en leur temps

la terre donnera sa récolte

et l'arbre du champ donnera son fruit.

 

On retrouve là le problème de ce qui fait être la nourriture à la racine qui est un thème extrêmement important que je me borne à signaler. Enormèment de poètes en ont parlé : le bonheur se définit lorsque les choses arrivent en leur temps. Il y a une expression traditionnelle très importante :

« Davar béito mah tov ! »  lorsqu’une chose arrive en son temps qu’elle est bonne !

N’importe quoi c’est Tov. Combien c’est Tov lorsque les choses arrivent en leur temps !

 

Si l’on veut définir le Tikoun, le manque de mise au point qu’il y a dans ce monde-ci, ou les traces de chaos qu’il reste et se complique dans l’histoire de ce monde-ci, on pourrait le définir d’abord ainsi que les choses n’arrivent pas en leur temps. On est à la poursuite des coïncidences dans le sens temporel. Une des principes de définition des Mitsvot c’est les Mitsvot qui arrivent en leur temps. Il y a toute une discipline qui fait qu’on est régularisé dans le temps.  (Par exemple fêter Pessa’h à Shavouot cela ne marche pas...)

S’en suit toutes une série de promesses qui sont des mises au point, un Olam Hazeh qu’on pourrait appeller le Gan Eden. Un Rashi sur un des versets de ces promesses de bonheur montre qu’il s’agit de cela. L’idée de Davar béito mah tov suffirait à transformer le Olam hazeh dans son Kilkoul mekoulkal, cela veut dire, détraqué comme il est, en un Olam Hazeh qui voudrait la peine d’être vécu cela s’appelle le paradis.

Voilà commence le discours dans l’ordre du bonheur.

 

Rashi sur le 1er verset va nous restituer le raisonnement évoqué précédemeent qu’il y a des lois qui formulent et expriment le statut d’être et il y a des lois qui expriment le statut des actes.

 

Le thème qui est touché ici est très important : les actes sont indispensables pour que l’être s’améliore, pour que l’être devienne ce qu’il doit devenir. Mais l’essentiel c’est que l’être le devienne. L’acte est éphémère. Il y a donc un statut des actes comme acte et un statut de l’être comme être. Il en résulte toute une série de catégories qui sont difficile à rassembler et à ma connaissance pour la 1ère fois dans toute l’histoire de la tradition talmudique, le Rav Kouk a reformulé pour le temps contemporain pour la 1ère fois : le mérite d’acte et le mérite d’être.

 

Je ne vous signale que cette catégorie-là pour aujourd’hui, mais il s’agit de tout un faisceau de reformulation des catégories de la moralité que nous lui devons à ce niveau-là.

 

Voilà comment le Midrash de Torat Kohanim que cite Rashi restitue ce raisonnement :

« Peut-être que cette expression ‘Si vous vous conduisez d’aprés Mes ‘Houkot’ il s’agit de la pratique des Mitsvot ».

 

Mais nous avons appris que ‘Houkot c’est les commandements d’être et Mitsvot le commandement d’acte. Il faut reprendre ce sujet 100 fois de notre temps parce que c’est une des évidences de la raison traditionnelle qui a complétement disparu de la civilisation contemporaine. 

 

Il y a le sujet des actes et c’est le sujet qui est l’être qui existe. Ses actes le nourrisent du mérite d’être mais les actes sont éphémères. Il y a donc deux niveaux de jugement : le jugement des actes et le jugement de l’être.

 

Vous comprenez pourquoi l’alternative du bonheur d’être ou du malheur d’être portent dans cette Parashah parce qu’il s’agit des lois de la manière d’être beaucoup plus que des lois de la manière de faire. Le faire – l’acte – c’est de l’ordre de l’avoir.

 

L’être possède son avoir et se constitue de lui mais l’avoir est éphémère et c’est l’être qui est celui que nous sommes. Au niveau très simple : nous devenons le résultat de nos habitudes.

 

Finalement, chaque acte ponctuel de l’habitude est éphémère, mais le devenir de cet éphémère à travers l’être c’est lui qui est permanent.

 

Midrash : ‘Si vous vous conduisez d’aprés Mes ‘Houkot’« Peut-être que cette expression concerne  la pratique des Mitsvot ? « et vous observerez Mes Mitsvot ! » l’accomplissement des Mitsvot est déjá établi. Alors quel est le sens de « Si vous vous conduisez d’aprés Mes ‘Houkot’ ? »  she tiyou amelim baTorah  Que vous devez  peiner dans la Torah !

[car le mot de "suivre" ici, תֵּלֵכוּ  , signifie littéralement "marche", qui est une activité épuisante (Gour Aryeh)]. -- [Torath Kohanim 26:2]

 

Il s’agit de l’étude de la Torah. Pourquoi pas dire simplement « l’étude de la Torah » ?

Dernière Mishnah de Avot (5:22) :  « tourne-la et retourne-la parce que tout est dedans ». La mise en morceau des versets pour les reconstituer et entendre quelque chose quand il se pose à moi une question nouvelle. Alors il faut que je la fasse parler : shé tiyou amelim batorah.

Que vous ne considérez pas l’étude comme un exercice intellectuel d’intelligence mais comme un travail au bout duquel la Torah va parler. Parce que précisèment la Torah n’est pas seulement un code du comportement des actes, mais elle est aussi notre statut d’identité. C’est notre carte d’identité parce que c’est notre chartre d’identité.

 

Q : A propos des actes éphémères Rashi continue et dit ...

R : Nakhon il faut que la Torah soit Lishmah

Bien sûr que l’essentiel c’est l’être mais l’être est le résultat de ses actes, ils sont donc très important. Je vous l’ai signalé pour montrer qu’il y a deux niveaux.

Je vous donne un exemple étonnant.

Ceux d’entre-vous qui ont étudié les règles du Midrash le connaisse peut-être.

Le Midrash établit en étudiant l’histoire des patriarches qu’il y a des comportements ambigüs difficiles à définir. C’est le problème de ce qu’on appelle « agador shel boshi » ( ?) : quand quelqu’un lit un texte d’un des récit des patriarches d’après la façon dont il juge l’acte en bien ou en mal, il dit ce que lui même est. Si lui explique cela en mal, il explique comment lui aurait agit en mal parce qu’il sait de quoi il s’agit. De même pour le bien.

 

Talmud Massekhet Pessa’him au début des 10 premières pages qui traite de Pessa’h toute une série d’exortations pour faire attention à la manière dont on s’exprime, parce que à la manière dont on s’exprime on dit qui on est. On ne dit pas seulement ce qu’on dit mais ce qu’on est.

 

Buffon : « le style fait l’homme » il faut dire l’inverse, « l’homme fait son style ».

 

Effectivement, souvent lorsque quelqu’un dit quelque chose on sait bien à la manière dont il le dit si c’est un Tsadik ou un Rashâ. Cela ne trompe pas. En particulier dans l’histoire de Essav et Yaaqov.

La lecture superficielle montre un Yaaqov « tortueux ». Or. le Midrash explique qu’il est évident que Yaaqov est Tsadik et Essav un Rashâ.

 

Le Midrash Tan’houmah dit :

« Halakhah : tout ce que fait un Tsadik, c’est une bonne action, même s’il t’apparait comme une faute. Halakhah : tout ce que fait un Rasha est une mauvaise action même s’il t’apparait que c’est une bonne action »

 

Il faut savoir diagnostiquer. Il s’agit d’un Tsadik et d’un Rashâ et nous sommes des Bénonim. Il faut donc juger chacun.

 

On a l’habitude d’enseigner que le ‘Hok, la ‘Houkah,  les ‘Houkim, les ‘Houkot, sont des Mitsvot que l’on ne peut pas comprendre. Cela veut dire en fait des Mitsvot difficiles à comprendre. Ce n’est pas la même chose.

 

Justement, Rashi nous dit : citant le Midrash de Torat Kohanim à propos de Im-be’houkotay telekhou que vous étudiez Mes Houkot...
En réalité, cette explication habituelle n’est pas exacte.
Les Mitsvot que cite Rahsi à propos desquels le Satan et les Oumot haOlam contestent en disant « qu’est-ce que c’est que ces Mitsvot privilégiées de complaisance que Dieu vous a donné ? Alors nous devons leur répondre : « Ce sont des décisions de notre Dieu nous n’avons pas à les discuter ».
On a tordu ce Midrash en lui faisant dire : on ne peut pas comprendre. Mais on leur répond ainsi parce qu’eux ne peuvent pas comprendre. C’est de là qu’est venue cette légende de lois incompréhensibles... Cela ne veut pas dire que n’importe qui peut comprendre les ‘Houkim et les ‘Houkot. Mais il faut les étudier. En vue de quoi ? En vue de connaître leur signification de telle sorte d’en déduire des conséquences nécessaires lorsqu’une question nouvelle se pose.
Parce que si on n’étudie pas les ‘Houkim et qu’on étudie que les Mitsvot, au moment où nous sommes interpellés au niveau de l’être on ne sait plus de quoi il s’agit et on continue de faire les Mitsvot... Mais et l’histoire ? et l’être ?  

 

   וְאֶת-מִצְו‍ֹתַי תִּשְׁמְר

ve'et-mitsvotay tishmerou

Rashi dit reprenant l’expression précédente :

« Soyez travaillant la Torah afin de preserver et de accomplir ».

 

Rashi tente d’expliquer pourquoi il y a ces deux exortations dans le verset. Cela ne va-t’il pas de soi ?  אִם-בְּחֻקֹּתַי, תֵּלֵכוּ

Im-be’houkotay telekhou... bien évidemment en vue d’accomplir ce qu’il faut accomplir.

 

Cela se relie un peu au problème de Naassé venishmah.

Là aussi il y a une légende : pour pouvoir faire il faut d’abord écouter ce qu’il y a à faire...

Qui va pouvoir faire avant de savoir quoi faire ?  

Ce n’est pas le sujet, mais la réponse est qu’il y a deux ordres de rythmes de l’étude, pour le maître et pour l’élève. L’élève entend ce qu’il y a à faire avant de comprendre, alors que le maître doit comprendre d’abord avant de dire ce qu’il y a à faire.

 

Pshat de ce Naassé venishmah :

Il y a trois versets qui le mentionne. Deux versets où Israël a dit Kol asher Diber Hashem Naassé

 

Yitro 19:8

וַיַּעֲנוּ כָל-הָעָם יַחְדָּו וַיֹּאמְרוּ, כֹּל אֲשֶׁר-דִּבֶּר יְהוָה נַעֲשֶׂה; וַיָּשֶׁב מֹשֶׁה אֶת-דִּבְרֵי הָעָם, אֶל-יְהוָה

Vaya'anou khol-ha'am yakhdav

vayomerou kol asher-diber Adonay naasseh

vayashev Moshe et-divrey ha'am el-Adonay

 Tout le peuple répondit comme Un :

« Tout ce que Hashem dit nous ferons »

Et Moïse rapporta ces paroles du peuple à Hashem

 

Mishpatim 24 :3

וַיָּבֹא מֹשֶׁה, וַיְסַפֵּר לָעָם אֵת כָּל-דִּבְרֵי יְהוָה, וְאֵת, כָּל-הַמִּשְׁפָּטִים; וַיַּעַן כָּל-הָעָם קוֹל אֶחָד, וַיֹּאמְרוּ, כָּל-הַדְּבָרִים אֲשֶׁר-דִּבֶּר יְהוָה, נַעֲשֶׂה

Vayavo Moshe vayesaper la'am et kol-divrey Adonay

ve'et kol-hamishpatim

vaya'an kol-ha'am kol e’had vayomrou

kol-hadevarim asher-diber Adonay naasseh.

Alors vînt Moïse et raconta au peuple toute ses paroles de Hashem

Et toutes les lois

Tout le peuple répondit d’une seule voix

Toutes les paroles que Hashem a dites nous ferons

 

et où l’alliance de la Torah n’est pas encore conclue, tant que Israël a dit « tout ce que Dieu a dit nous le ferons » il n’y a pas encore de Brit haTorah.

Mais lorsque Dieu a proposé la Torah à Israël et qu’Israël a dit « Naassé VéNishmah », le troisième verset :

 

Mishpatim 24 :7

וַיִּקַּח סֵפֶר הַבְּרִית, וַיִּקְרָא בְּאָזְנֵי הָעָם; וַיֹּאמְרוּ, כֹּל אֲשֶׁר-דִּבֶּר יְהוָה נַעֲשֶׂה וְנִשְׁמָע

Vayika’h sefer habrit vayikra be'ozney ha'am

vayomerou kol asher-diber Adonay na'aseh venishma.

Il prit le livre de l’alliance et le lu aux oreilles du peuple

Ils dirent tout ce que Hashem dit nous le ferons et nous l’entendrons

 

Alors il y a la Brit HaTorah, l’alliance de la Torah.

 

Alors, le Pshat veut dire : tout ce que Dieu a dit nous le ferons et nous sommes prêt à écouter s’il y a encore autre chose à faire. Mais pour le fond du problème, il faut bien évidemmet écouter ce qu’il y a à faire avant de le faire.

 

Midrash de la Guemara Shabat 88a :

Le mérite d’Israël était d’être prêt à faire avant de comprendre ce qu’il y a à faire.

« Dieu dit : qui a dévoilé à mes enfants ce secret des anges ? » : c’est les anges qui font avant de savoir ce qu’ils ont à faire...

La Guémarah cite alors un verset des Psaumes qui parle des anges et qui dit :

« Qui accomplissent sa parole pour entendre la voix de sa parole » !

Ils font d’abord et ils écoutent après.

 

Mais il faut bien comprendre qu’il y a une différence de niveau : celui qui doit donner la loi doit d’abord comprendre de quoi il s’agit avant de faire, alors que celui qui étudie pour écouter la loi et pour savoir quoi faire, il a le temps de comprendre. Ce sont deux rythmes complétement différents. Il ne faut pas mélanger le Pshat et le Drash à ce sujet.

 

Rashi citant le Midrash nous dit : c’est que cela ne va pas de soi. Il y a énormèment de gens qui étudient mais pas en vue d’appliquer.

 

C’est pourquoi Rashi cite les deux parties du verset.  

Si je n’étudie pas en vue d’appliquer, l’étude elle-même aboutit à des résultats faux : C’est ce qu’on appelle Torah she lo lishmah. Quand on n’étudie pas en vue d’appliquer, alors on va comprendre n’importe quoi qui n’a rien à voir avec ce que la Torah demande. Etudier Lishmah signifie étudier dans l’intention que la Torah a eu en disant ce qu’elle a dit.

 

Retour à l’analyse très brève du 1er discours :

 

26 :3

אִם-בְּחֻקֹּתַי, תֵּלֵכוּ; וְאֶת-מִצְו‍ֹתַי תִּשְׁמְרוּ, וַעֲשִׂיתֶם אֹתָם

Im-be’houkotay telekhou

ve'et-mitsvotay tishmerou

vaassitem otam.

Si vous suivez Mes lois

Et que Mes Mitsvot vous observez

et vous les faites... 

 

26 :4

וְנָתַתִּי גִשְׁמֵיכֶם, בְּעִתָּם; וְנָתְנָה הָאָרֶץ יְבוּלָהּ, וְעֵץ הַשָּׂדֶה יִתֵּן פִּרְיוֹ

Venatati gishmeykhem be'itam
venatenah ha'arets yevoulah

ve'ets hasadeh yiten piryo

Je donnerais vos pluie en leur temps

Et la terre donnera sa récolte

et l'arbre du champ donnera son fruit...

 

וְנָתַתִּי גִשְׁמֵיכֶם, בְּעִתָּם  

Venatati gishmeykhem be'itam

Je donnerais vos pluie en leur temps

 

C’était là le premier thème des choses arrivant en leur temps : premièrement la pluie qui arrive en son temps et grâce à laquelle il va y avoir la nourriture, et en fin de compte tous les bonheurs d’être qui est décrit au niveau d’une société dans un monde qui serait un monde vraiment.

 

Ensuite un deuxième thème :

 

וְנָתְנָה הָאָרֶץ יְבוּלָהּ
venatenah ha'arets yevoulah

Et la terre donnera sa récolte

 

C’est le thème de ce qui est stérile : une terre sans récolte.

L’état d’un monde absurde, insensé.

 

Et encore plus

וְעֵץ הַשָּׂדֶה יִתֵּן פִּרְיוֹ

ve'ets hasadeh yiten piryo

l’arbre du champs donnera son fruit

 

Il y a deux sortes d’arbre: l’arbre du verger qui donne son fruit déjà et l’arbre du champs qui ne donne pas fruit... Alors, même l’arbre du champs donnera son fruit...

 

Ce sont les trois niveaux de la promesse de bénédiction du bonheur d’être.

 

Nous allons prendre un verset (26:12) qui illustre ce que j’ai dit concernant le fait qu’il suffit de cette mise au point des choses pour que le monde soit appellé Gan Eden - le paradis.

 

C’est un monde tel que les enfants le perçoivent non pas dans leur rêve, ou leur imagination, mais dans leur être, parce que pour les enfants c’est ainsi que le monde est censé être. Un monde qui vaut la peine d’être vécu : sans malheur sans décalage  sans désordre... sans ce que ‘Hazal appellent le « Kilkoul HaOlam » – Mekalkel – un monde cassé, brisé.

 

Chapitre 26 verset 11-12 :

 

26:11

וְנָתַתִּי מִשְׁכָּנִי, בְּתוֹכְכֶם; וְלֹא-תִגְעַל נַפְשִׁי, אֶתְכֶם

Venatati Mishkani betokhekhem

velo-tig'al nafshi etkhem

Je m’installerai parmi vous

Et Je n’aurai pas répulsion de vous

 

26:12

וְהִתְהַלַּכְתִּי, בְּתוֹכְכֶם, וְהָיִיתִי לָכֶם, לֵאלֹהִים; וְאַתֶּם, תִּהְיוּ-לִי לְעָם

Vehithalakhti betokhekhem

vehayiti lakhem le-Elohim

ve'atem tihyou-li le'am

Je me promènerais parmi vous

Et Je serais pour vous pour Elohim

Et vous serez pour Moi pour peuple

 

C’est une verset extraordinaire, qui dit des choses simples, évidentes comme ça, quelque chose qui n’est pas arrivé depuis la sortie du fameux jardin.

 

Rashi :

« Je me promenerais avec vous dans le paradis Gan Eden comme l’un d’entre-vous, et vous ne serez pas épouvanté »

אִם-בְּחֻקֹּתַי, תֵּלֵכוּ

Im bé’houkotaï telekhou Si vous suivez Mes lois

cela suffit pour qu’il arrive cette chose-là que le Créateur se promène avec nous et que l’on ne soit pas épouvanté.

 

« On pourrait penser que vous ne me craindrez pas » L’écriture ainsi dit ici :

וְהָיִיתִי לָכֶם, לֵאלֹהִים

vehayiti lakhem le-Elohim

Je serais votre Elohim [Torath Kohanim 26: 15]

.../...

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4 mai 2010 2 04 /05 /mai /2010 15:33
Behar Behukotay (1986)

Behar Behukotay (1986)

 

http://www.toumanitou.org/toumanitou/la_sonotheque/parasha/behoukotai/cours_1

Face A

 

…/…

Il y a ces 2 dangers à droite et à gauche du projet de la Torah :

ð   Israël sans la Torah

ð   La Torah sans Israël

 

A la lecture de la Parshah de Behar Sinaï, la 1ère question qui se pose c’est de savoir Pourquoi la Torah en particulier a mis l’indice du Sinaï sur cette Parashah-là ?

 

Cela dévoile une catégorie de définition de la loi du Sinaï qui est très importante. C’est l’achèvement de la libération de toute aliénation. Et le fondement de foi – émounah – de  cette libération c’est évidemment la Guéoulah. La Emounah que la Gueoulah est possible. Comment est-elle possible ?

Si nous avons une loi qui nous fait fonctionner en vue de la Gueoulah alors la Gueouolah est possible. C’est pourquoi le Midrash est intervenu pour dire : c’est parce qu’on n’a pas pratiqué les lois de la Shemitah que finalement la société a été détruite et qu’on est allé en exil...

 

L’exil des Juifs pendants tous le temps des exils c’est le fait de ne pas avoir de problèmes de fonctionnement de leur propre société et d’être greffés comme individus à l’échelle privée sur le fonctionnement d’une société étrangère.

 

J’en arrive rapidement à un autre niveau de ce même commentaire.

 

Je vous relis Rashi :

Mah elou miSinaï afelou misinaï

De même que les dix commandmeents étaint au niveau du Sinaï de même les lois de jurisprudence qui commencent par les lois de l’esclave hébreu sont du Sinaï...

Que signifie « du Sinaï » ? 

Cela signifie que toute cette législation a pour objet d’achever la sortie d’Egypte.

 

Un enseignement du Shlah grand commentateur kabaliste séfarade : Shnei Lou’hot Habrit.

Le Rav Yishayahou Horowitz Halévi. D’une famille originaire d’Espagne qui a été exilé en Russie. Et cette famille va du nom du seigneur féodal du coin qui s’appelait Horowitz. Ils ont ensuite gardé ce nom perdant le nom d’Espagne Halévi. C’était une très grand Kabaliste disciple des Kabalistes de Safed. Finalement il a rejoint Safed àl’époque du Shoulkhan Aroukh, du Ari…etc. Il a écrit un livre qui s’appelle Shnei Lou’hot Habrit qu’on appelle le Shlah en abréviation. Les ‘Hassidim disent toujours le Shlah Haqadosh. Il se base sur le Zohar  et il explique que lorsque le Midrash a dit « mah harishonim MiSinaï af elou mi Sinaï » cela ne porte pas sur les Mitsvot mais sur les hommes par rapport aux Mitsvot.

 

Cela veut dire : on nous a donné les dix commandements qui est notre loi et qui implique les principes de tous les commandements de la loi. Toutes les dispositions de Torah finalement découle de ces 10 commandements. Et celui qui est conforme à cette loi c’est cela Israël.

Il peut arriver que quelqu’un ne soit plus conforme à cette loi. On pourrait dire qu’il n’est plus Israël ?

Alors ici intervient la législation que nous avons.

Quelqu’un qui serait tombé de niveau de compatibilité d’avec les 10 commandements, on pourrait croire qu’il est perdu ?  Non ! Récupère-le la 7ème année... Et tu pourrais croire que le « récupéré » a un statut autre, inférieur à celui qui n’avais jamais fauté ? Non !  De même que ceux-là sont du Sinaï, ceux-ci aussi sont du Sinaï...

 

Il en résulte d’ailleurs toute une philosophie de la législation et de la définition du juge qui est très particulière.

 

L’échec du fonctionnement de la justice c’est quand la justice fonctionne pour condamner alors que l’object de la justice est de justifier. Lorsqu’un juge prend l’attitude de l’accusateur au nom de la loi, il y a échec de la justice dans la société donnée. On n’a pas besoin d’un juge pour savoir ce que la loi dit de telle cas. On pourrait avoir un ordinateur avec une réponse mécanique. Si on a besoin d’un juge c’est pour évaluer les conditions de justification de ce qui est arrivé.

 

La définition des Shoftim :

On ne choisissait un juge que quelqu’un de compatissant, miséricordieux : Baal Ra’hamim et jamais quelqu’un de la Midat Hadin. Si on prend quelqu’un de rigoureux strict, la justice échoue.

 

En particulier c’est enseigné à propos de Shavouot :

1er verset du livre de Rout :

וַיְהִי, בִּימֵי שְׁפֹט הַשֹּׁפְטִים, וַיְהִי רָעָב, בָּאָרֶץ

Vayehi bimei Shfot HaShoftim

C’était au temps où les juges jugeaient...

Vayehi raav baarets

Et il y eut une famine dans le pays

 

Parmi énormément de Midrashim tous nécessaires il y a un enseigenment important sur ce verset

Chaque occurence du terme Vayhi au début d’un récit annonce une catastrophe : il y eut une famine dan le pays...

 

Et le Midrash met en évidence cela :

C’était au temps où les juges jugeaient... ALORS il y eut une famine dans le pays

 

Ce n’est pas la fonction des juges de juger !

Si la justice ne fonctionne pas pour ramener au niveau « Sinaï » ceux qui ont étaient tombés mais qu’elle les juge pour les disqualifier et les mettre en prison... alors la situation sociale se détracte et le signe est celui de la crise économique. Résultat : « Et il y eut une famine dans le pays ».

 

Il faut percevoir ce lien entre la morale et le fonctionnement économique.

Si la société fonctionne d’après des normes de moralité, la situation économique est saine. Si elle   fonctionne d’après des normes d’immoralité, alors l’économie se dégrade.

 

Il y a suffisament d’énergie scinitifique et technique pour que tous aient à manger dans ce qu’on a appeller «le socialisme d’abondance». Seulement la société ne fonctione pas d’aprés les normes de moralité, alors il en résulte que les ¾ de l’humanité n’ont pas à manger. Ce qui est incompréhensible, mais c’est la réalité si on en relie pas le probléme moral et le problème économique.

 

Dans le marxisme à l’origine une intuition de cela que le probléme économique est le véhicule du probléme moral. Mais trés rapidement le marxisme orthodoxe a évacué le probléme moral et a essayé d’envisager le probléme économique pour lui-même. Alors cela ne marche pas.

 

 

Vayehi bimei Shfot HaShoftim

Le Midrash qui suit va nous dire que c’était le temps où les juges étaient jugés...

A partir du moment où les juges jugent mal alors ils sont jugés et c’est le signe qu’il y a inflation.

 

Quand dans la justice on est devenu légaliste, alors les juges sont mis en question et la Bourse ne fonctionne pas non plus...

 

<fin>

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