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Durée : 35,7 minutes
Face B
…/…
Et dans le rêve de l’hébreu c’est Dieu qui domine. C’est la différence même de nature dans la relation à l’expérience même du rêve en tant que tel.
Nous l’avons à la fin du 1er verset du chapitre :
« Et lorsque Pharaon rêve, il se tient au dessus du fleuve » qui est sa divinité.
Alors que dans le rêve de Yaaqov c’est l’inverse.
Nous étudierons un thème de la fin de la parashah.
Q : Que penser du problème économique en Israël ?
R : Peut-être c’est parce qu’on ne sait pas encore bien rêver ! Le problème économique d’Israël, qui est aussi celui de ces dernières semaines, n’est qu’un exemple des problèmes de la société israélienne. C’est une société qui se cherche entre une polarité de culture purement occidentale, et une polarité de mentalité de Torah. Je schématise, le véritable problème de la société israélienne c’est cette espèce de bipolarité de deux manières d’être sioniste, de deux manières de devenir israélien pour les juifs. La première manière c’est celle des juifs qui ont voulu devenir israélien pour ne plus être juifs, et la deuxième manière est celle des juifs qui ont voulu devenir israéliens pour pouvoir être juif. Il y a là le conflit de deux courants. Il est évident que si la société israélienne adoptait le code de la Torah de la vie économique il n’y aurait plus tous ces problèmes-là. Seulement personne n’a le courage d’essayer. Le véritable problème est celui de l’éducation des principes de Torah et en particulier ceux concernant les problèmes économiques.
Nous sommes encore au stade où la conception de la Torah pour le fonctionnement de l’état n’est encore étudiée que de manière acadamique. Le Talmud étudie comment une société doit fonctionner d’après les lois de la Torah. Mais pour le moment cela reste au stade académique, on l’étudie dans les écoles talmudiques. L’idée d’adopter ces principes n’est pas encore une évidence pour la société israélienne. Ce n’est pas du tout un jeu de forces politiques qui la lui fera adopter à mon sens. C’est d’abord une révolution éducative qu’on attend encore…
Q : Est-il possible de vivre dans une société israélienne en conformité avec les lois de la Torah avant que le temple ne soit reconstruit ?
R : Cela n’a aucun rapport. Chaque mitzvah est une mitzvah pour elle.même, portant sur un domaine particulier. Je pense même que c’est l’inverse : s’il y a des tendances dans la société israélienne de concevoir son économie selon les lois de la Torah, et cela veut dire d’abord au niveau des principes qu’il ne faut pas d’opposition entre les principes de la vie économiques et les principes de la vie morale, l’économie ne doit pas être basée sur la recherche du profit en tant que volonté de puissance, alors à ce moment-là la possibilité de reconstruire le temple viendra d’autant plus vite. Il y a une mise entre parenthèse des principes de la moralité dans les tractations de la vie économique de la société israélienne qui vient de l’imprégnation de la civilisation occidentale. On ne cherche pas ce qui est juste mais ce qui légalement peut mener à un profit plus grand. C’est une toute autre conception du problème de la gestion économique.
Alors il en résulte « Vayhi Raav Baaretz » chaque fois qu’il y a immoralité, le résultat c’est la crise économique.
Ce sont par exemple, les lois comme celles de la shemtiah, celle du yovel, et surtout l’adoption de cette exigence de la moralité dans ce domaine là. La science économique est quant à elle empruntée à des principes complétement étrangers.
Le taux de l’inflation est suffisament éloquent. Beaucoup de gens étaent inquiets. J’ai eu une réaction différente. Le Talmud donne une description de la situation économique du pays au temps précédant immédiatement l’ère messianique. On est encore très loin du niveau évoqué dans ces pages du Talmud. Il faut donc être non seulement patients mais rassurés. Parce que si cela arrive, c’est que cela arrive…
Il y a une description de toute une série de tendances au désordre qui viennent précisément de cet affrontement de deux mentalités. Il y a un choc culturel soujacent, empêché par la guerre aux frontières, la guerre à l’extérieur, et on n’a jamais encore eu le temps de l’élucider. Chaque fois qu’elle rencontre un problème, la société israélienne se ocupe en deux, comme par hasard. Ces deux tendances s’affrontent. C’est un problème d’éducation.
Au niveau de la vie communautaire en exil, dans les ghettos les juifs étaient de statut mosaïque. J’ai connu enfant cette époque-là. Avant la guerre mondiale, le tribunal rabbinique jugeait des affaires commerciales entre juifs, avec l’appui séculier de la police du pasha. Et lorsque le rabbin avait donné sa décision elle était exécutoire par la police du pacha. Un juif ne voulait pas donner le divorce avec kétouvah à sa femme malgré la décision du tribunal. L’ordre fut donné à la police de suivre cet homme et de lui infliger 39 coups de bâton à la moindre pécadille, jusqu’à ce qu’il donne le divorce à sa femme. C’était exécutable immédiatement. Dans la société israélienne, les droits syndicaux et les principes humanistes et socialistes sont tels qu’il est impossible d’appliquer une coercition pareille, parce que le principe n’est pas d’appliquer la vérité morale.
Exemple : j’ai fait partie pendant plusieurs années de la commission nationale des programmes de radio pour l’étranger. Nous avions sans arrêt les grêves des techniciens de la radio qui discutaient avec le ministère des heures supplémentaires à partir de minuit. Et on avait besoin de ces techniciens pour les émissions pour la Russie. Pendant 3 ans, la propagande israélienne en Russie était paralysée par le droit syndical des syndiqués techniciens. Naïvement, j’avais proposé qu’on les mobilise et qu’en tant que soldat ils soient affectés à ce travail relevant de la sécurité nationale puisque la aliah des juifs de Russie dépend des émissions de radio. Le président de la commission m’a regardé avec des yeux effarés : comment porter atteinte aux droits syndicaux ?
J’ai alors répondu : pourquoi perdre notre temps pendant 3 ans s’il n’y a pas de solution ?
Et j’ai quitté la commission…
Il y a des évidences qui viennent d’autres principes et qui ne sont pas adaptables à l’exigence du fonctionnement d’une société juive.
Ne pas trouver une solution à un tel conflit pendant 3 ans est le signe d’un manque de moralité quelque part, d’un côté ou de l’autre
Par exemple, le conflit à propos des médecins qui a mené à cet effondrement de l’économie israélienne est également le signe d’une immoralité d’un côté ou de l’autre. Je pense un peu des deux d’ailleurs. C’est parce que les évidences sont ailleurs.
C’est tout d’abord un problème de ‘hinoukh. Avec des hommes politiques qui auront compris la signification des lois de la Torah cela pourra fonctionner. Mais si c’est un jeu de force, c’est l’échec assuré. Par exemple, Agoudat Israel qui veut imposer le shabat, alors jamais le shabat ne sera intégré dans la société israélienne.
En principe, il n’y a pas de solution. Cela nous rassure : cela veut dire que le messie doit intervenir!
A vue immédiate, il est évident qu’il n’y a pas de solution. On aura probablement des palliatifs quie ne font que repousser le problème. Il faut attendre l’apparition d’une autre génération qui aura des évidences d’un autre ordre.
Autre exemple : j’ai fait partie d’une commission de l’éducation nationale qui étudiait le problème de la délinquence juvénile. Plus de 100 fois j’ai fait des exposés pour leur démontrer schématiquement que la délinquence juvénile était dans les milieux non éduqués par la Torah. C’est un fait : là où il y a plus de torah il y a moins de délinquence et inversément. Ils n’ont jamais compris cela, croyant que je voulais imposer la Torah. Ils fonctionnent de manière orthodoxe, c’est-à-dire la mentalité égyptienne.
Q : Il y a statisquement autant de divorce du côté religieux que du côté non-religieux !
R : C’est un autre problème, le divorce n’est pas forcément lié à un problème moral.
Pour ce dont j’ai parlé la différence au niveau statistique est impressionnante.
La délinquence juvénile était très répandue pour les enfants issus des milieux juifs séfarades placés en écoles ashkénazes. Et les responsables de la commission, tous ashkénazim, ne comprenaient pas la dimension du problème.
Il est évident que si on essayait une fois les lois économiques de la Torah cela s’arrangerait. Seulement, il faut une bonne volonté au départ qui ne peut pas être imposée de force.
Le problème éducatif est réservé à Elie le prophète qui doit intervenir avant l’intervention du messie, or de quoi tout explose. Le Talmud enseigne que Elie ne vient pas pour dire ce qui est interdit ou ce qui est permis, mais pour réconcilier les uns et les autres.
Le verset dit : « Je vous enverrai Elie le prophète de peur que Je ne frappe la terre d’interdit. »
Or, nous sommes déjà dans une situation d’impasse où cela devrait exploser. Normallement cela ne devrait pas fonctionner, or cela marche. C’est très rassurant.
On étudiera à partir du verset 44.16.
En fin de compte, Joseph a suivi son propre rêve : être au service de la civilisation extérieure et de la transfigurer au nom des principes de l’enseignement des patriarches. Nous trouvons énormément d’indications dans les commentaires d’après la forme des versets que Joseph avait vraiment tenté d’hébraïser la société égyptienne. Non pas de la convertir à être hébreue mais de l’imprégner des valeurs hébraïques. En particulier, le midrash explique, d’après la formes de versets très précis, qu’il y avait institué la circoncision et qu’il les menait à devenir ce pays goy qui fonctionnerait de façon compatible á l’idéal des valeurs juives. C’est finalement le rêve du juif de diaspora. Et Joseph est bien le modèle de ce type juif de diaspora, dans cette première partie de son histoire. Et cela n’aurait pas été possible sans une sorte de prédisposition chez cet être égyptien symbolisé ici par le Pharaon, mais un empire n’a pas n’importe quel Pharaon. Il y a presque une sorte de mutation d’identité culturelle dans cette civilisation de l’Égypte de ce temps-là de Joseph, rendant possible le désir de Joseph. Il voulait d’une certaine manière hébraïser l’Egypte. Cela va mener à un échec. Il va y avoir une révolution au début du livre de l’Exode, une nouvelle dynastie oublie complétement ce que Jospeh avait fait. Mais là c’est un temps de parenthèse où cela est pensable et possible.
Voyant que son rêve a réussi, il comprend que la stratégie messianique telle qu’il l’a pensé était à l’œuvre, et il tient à ce que toute sa famille, tous les hébreux, viennent collaborer avec lui à ce projet.
Les événements lui donnent raison par le fait de la famine en dehors du pays. Personne ne savait ce qu’il était devenu. Ces frères descendent alors en Egypte contraints par la famine comme tous les autres pays du monde, l’Egypte étant devenu le grenier économique du monde de ce temps-là, un peu comme l’est l’Amérique d’aujourd’hui pour le monde contemporain.
Ils se rencontrent sans que les frèrent le reconnaissent, et par une stratégie décrite dans le récit biblique, il arrive à attirer son frère Benjamin en Egypte avec ses frères.
Jacob n’avait autorisé la descente en Egypte que si Benjamin restait avec lui. Or. Joseph s’arrange pour faire descendre Benjamin. Il faut étudier l’identité particulière de Benjamin, pourquoi il va faire l’objet de cette rivalité entre Joseph et Juda. Là où Benjamin se trouve l’avenir d’Israël passe.
Ce n’est pas par hasard qu’il est le « benjamin » dans le sens français du terme. Il est la dernière chance d’Israël. Si Benjamin n’est pas avec Joseph, la tentative de Joseph n’a pas toutes ses chances. Joseph tient à ce qu’il soit avec lui. Alors que Juda discute avec Jospeh pour que Benjamin reste dans le pays de Kenaan.
Par la suite, lors du schisme entre les deux parties d’Israël qui se sont séparées : les dix tribus du nord sous la direction des descendants de Joseph avec Ephraïm et la tribu du sud sous la direction de Juda, Benjamin se trouvait avec Juda, et l’avenir d’Israël est passé par le royaume de Judée et non par le royaume du nord de la maison de Joseph.
Nous verrons que dans le temps contemporain, dans ce grand conflit de tensions entre la messianité selon Joseph, c'est-à-dire la diaspora, et la messianité selon Juda c'est-à-dire le sionisme, Benjamin se trouve du côté d’Israël. Petite indication puisque que nous en sommes à ‘Hanoukah: tous les mouvements de jeunesse de quelque commmunauté qu’ils soient sont tous « bleu et blanc », c'est-à-dire Makkabi. Il n’y a pas d’autre folklore de mouvement de jeunesse que spontanément du folklore israélien. Même ceux qui n’ont strictement rien à voir avec l’engagement sionisme : pour faire juif il faut le chandelier et le « bleu et blanc ». Cela veut dire que Benjamin est du côté de Juda et non pas du côté de Joseph.
Nous allons voir la panique de Juda après qu’il se trouva contraint d’amener Benjamin qui sera ensuite prisonnier de l’Egypte par décision de Joseph, comment retouner chez Yaaqov ?
C’est à ce moment-là que Joseph va se faire reconnaitre de ses frères.
Pourquoi Joseph n’a-t-il jamais donné signe de vie à son père depuis son exil en Egypte ?
C’est compréhensible pendant son emprisonnement, mais dès qu’il devient tout puissant en Egypte pourquoi ne se fait-il pas connaitre de Jacob ?
Dans ses rêves, il se voit le sauveur de la civilisation extérieure et que ses frères admettront sa préséance. Les gerbes qui se courbent vers la sienne et le soleil, la lune et les étoiles. Il voit que sa tendance à lui triomphera. Ce qui sera le cas dans la première partie de cette histoire.
37.11
יא וַיְקַנְאוּ-בוֹ, אֶחָיו; וְאָבִיו, שָׁמַר אֶת-הַדָּבָר.
11 Et ses frères le jalousèrent; et son père garda la chose.
Rashi :
Attendit (chamar) l’événement Il a l’attendu en espérant qu’il se réaliserait, comme dans « qui garde (chomér) la fidélité » [c’est-à-dire : qui garde espoir en l’accomplissement de la promesse »] (Yecha’ya 26, 2 et Rachi ibid.), « n’attends pas (lo thichmor) mon péché » (Iyov 14, 16), c’est-à-dire : « N’y compte pas ! ».
Shamar et hadavar :
Littéralement a gardé la chose, cela ne vient rien dire, il a observé comment cette chose allait se passer. Jacob est très conscient de ce qui se passe.
37.12
יב וַיֵּלְכוּ, אֶחָיו, לִרְעוֹת אֶת-צֹאן אֲבִיהֶם, בִּשְׁכֶם.
12 Et ses frères étaient allés faire paitre les troupeaux de leur père à Sichem.
יג וַיֹּאמֶר יִשְׂרָאֵל אֶל-יוֹסֵף, הֲלוֹא אַחֶיךָ רֹעִים בִּשְׁכֶם--לְכָה, וְאֶשְׁלָחֲךָ אֲלֵיהֶם; וַיֹּאמֶר לוֹ, הִנֵּנִי
13 Et Israël dit à Joseph: "Tes frères font paître les troupeaux à Sichem. Va et je t'enverrai vers eux." II lui répondit: "me voici."
On dit ici Israël et non Jacob, le récit prend une dimension á l’échelle collective de l’être Israël, le récit concerne l’histoire d’Israël à travers les individus particuliers présents là dans ce récit.
Que fait Jacob ici ?
Du verset précédent on sait cette jalousie des frères de Jospeh. Et voila qu’il envoie Joseph dans la gueule du loup et Joseph anonce qu’il est prêt dans une sorte de mise à l’épreuve.
יד וַיֹּאמֶר לוֹ, לֶךְ-נָא רְאֵה אֶת-שְׁלוֹם אַחֶיךָ וְאֶת-שְׁלוֹם הַצֹּאן, וַהֲשִׁבֵנִי, דָּבָר; וַיִּשְׁלָחֵהוּ מֵעֵמֶק חֶבְרוֹן, וַיָּבֹא שְׁכֶמָה.
14 Il lui dit: "Va voir, je te prie, comment se portent tes frères, comment se porte le bétail et rapporte moi un mot. II l'envoya ainsi de la vallée d'Hébron et Joseph se rendit à Sichem.
Tant que Joseph ne peut pas ramener une réponse positive à son père il ne peut lui envoyer aucun message. Jospeh est envoyé en mission pour voir quel est l’état de la paix entre les frères et doit lui ramener un mot. On verra qu’il s’agit du mot Shalom.
Nous avons déjà le commencement de l’explication du problème. Joseph a pour mission particulière, entre autre mission de son exil, de ne revenir chez Jacob que lorsqu’il pourra lui dire Sahlom qu’il y a la paix entre les frères.
Entretemps Joseph a triomphé et a attiré ses frères chez lui pour y attirer Benjamin, tout en sachant que cela fera descendre Jacob en Egypte pour rejoindre Joseph. Il cherche à ce que toute sa famille Israël vienne participer à sa tentative à lui. C’est pourquoi lorsqu’il interroge ses frères qui ne l’ont pas encore reconnu il leur demande s’il ne manque pas quelqu'un de leur famille, les obligeant à avouer qu’ils ont encore un vieux père et un enfant, le passé, l’avenir. Et il leur dit que tant qu’ils ne lui amène pas, il ne leur donnera rien à manger. C’est la condition.
Il utilise un stratagème qui a un sens symoblique extrêmement important. Je le cite très briévement. Il fait mettre sa coupe, j’allais dire son verre de kidoush, dans le sac de Benjamin pour l’accuser du vol et le garder avec lui.
44.16-17
טז וַיֹּאמֶר יְהוּדָה, מַה-נֹּאמַר לַאדֹנִי, מַה-נְּדַבֵּר, וּמַה-נִּצְטַדָּק; הָאֱלֹהִים, מָצָא אֶת-עֲוֹן עֲבָדֶיךָ--הִנֶּנּוּ עֲבָדִים לַאדֹנִי, גַּם-אֲנַחְנוּ גַּם אֲשֶׁר-נִמְצָא הַגָּבִיעַ בְּיָדוֹ.
16 Juda répondit: "Que dirons-nous à mon seigneur? Comment parler et comment nous justifier? HaElohim a trouvé la faute de tes serviteurs. Nous sommes tous serviteurs de mon seigneur et nous et celui aux mains duquel s'est trouvée la coupe."
יז וַיֹּאמֶר--חָלִילָה לִּי, מֵעֲשׂוֹת זֹאת; הָאִישׁ אֲשֶׁר נִמְצָא הַגָּבִיעַ בְּיָדוֹ, הוּא יִהְיֶה-לִּי עָבֶד, וְאַתֶּם, עֲלוּ לְשָׁלוֹם אֶל-אֲבִיכֶם.
17 II dit: "Blasphème pour moi de faire ainsi! L'homme aux mains duquel la coupe s'est trouvée, lui sera mon serviteur, et vous, retournez en paix auprès de votre père."
Imaginez la panique absolue des frères entendant cela. Benjamin pris au piège et cet égyptien bizarre leur dit de rentrer en paix chez leur père !?
Cela veut dire que Juda entend le mot de paix dans la bouche de Jospeh.
44.18
יח וַיִּגַּשׁ אֵלָיו יְהוּדָה, וַיֹּאמֶר בִּי אֲדֹנִי, יְדַבֶּר-נָא עַבְדְּךָ דָבָר בְּאָזְנֵי אֲדֹנִי, וְאַל-יִחַר אַפְּךָ בְּעַבְדֶּךָ: כִּי כָמוֹךָ, כְּפַרְעֹה
18 Alors Juda s'avança vers lui, en disant: "De grâce, seigneur! que ton serviteur dise une parole DAVAR aux oreilles de mon seigneur et que ta colère n'éclate pas contre ton serviteur! Car tu es l'égal de Pharaon.
C’est à travers ce mot que va se dévoiler la reconnaissance des deux frères, par ce mot de Davar qui est le mot de Shalom. Lorsque Juda va entendre le mot de Shalom dans la bouche de Jospeh, Juda comprend qu’il s’agit de Joseph. Alors il va lui donner ce mot de davar, et Joseoh est contraint de se dévoiler et va pouvoir enfin envoyer un message à Jacob pour signaler la fin de sa mission concernant la paix des frères.
Je complète par un enseignement de Rabbi Na’hman de Braslav qui explique à partir d’un verset des Psaumes qu’il n’y a de mot authentique que le mot de paix Shalom.
Lorsque Jacob avait gardé la chose Shamar et HaDavar, il a pris acte de l’absence de paix entre ses enfants. Et lorsqu’il demande à Joseph de lui ramener Davar le mot, il s’agit du mot Davar que Juda va dire à Joseph. Il n’y a qu’un seul mot important c’est Shalom
A partir du verset des Psaumes 120.7 :
ז אֲנִי-שָׁלוֹם, וְכִי אֲדַבֵּר; הֵמָּה, לַמִּלְחָמָה
Je suis la paix mais dès que je parle ils sont pour la guerre.
C'est-à-dire que la véritable parole est la parole de paix, parce que c’est la parole qui est le lien dans la société et qui est le fait social fondamental, et la parole authentique est la parole de paix.
Cela nous explique pourquoi ce mot de Shalom va prendre une telle importance dans la tradition hébraïque. La parole est pour pouvoir faire la paix, donc il n’y a de parole que celle de la paix.
ז אֲנִי-שָׁלוֹם, וְכִי אֲדַבֵּר; הֵמָּה, לַמִּלְחָמָה
Je suis la paix mais dès que je parle de paix ils sont pour la guerre.
C’est au fond ce qui se passe entre nous est nos ennemis contemporains. Israël a systématiquement tendance à naïvement offrir la paix à n’importe quelle condition. Et remarquez qu’il n’y a encore eu aucune autre réponse que la guerre! On en est encore à ce stade là.
Pour l’intérieur de la famille de Jacob, ce n’est que lorsqu’il lui envoie le mot de paix qu’il peut se dévoiler et se faire connaitre.
< fin >
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