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10 février 2010 3 10 /02 /février /2010 20:15

Mishpatim (1995)

 

 

Mishpatim (1995) 1ère Partie

 


http://www.toumanitou.org/toumanitou/la_sonotheque/parasha/michpatim_serie_1995/cours_1

Face A

 

Maamad Har Sinaï.

En hébreu Maamad dans le sens que cela a dans l’hébreu moderne => le fait de participer à un événement important. L’expression vient de la racine Laamod.

Le peuple s’est tenu debout au Sinaï, et d’ailleurs il y a là un double événement :

ð  l’unité des Bnei Israël comme le dit le Midrash,

ð  la révélation de Dieu à l’assemblée d’Israël parce qu’il y a eu cette unité.

 

Cf. le commentaire de Rashi sur le verset qui indique que le peuple s’est unifié au Sinaï. Il n’y a eu que de très rares moments d’unité du peuple dans l’histoire d’Israël. L’un d’entre eux a été le Maamad Har Sinaï. Il y a donc deux dimensions à l’événements qui sont très proches et liées : la Shekhinah se dévoile en Israël lorsqu’il y a unité en Israël. C’est un enseignement des Pirqey Avot au nom de Rabbi ’Haninah selon lequel la Shekhinah se dévoile en Israël lorsqu’il y a unité en Israël. La Shekhinah est toujours présente mais pas toujours dévoilée. Il y a une grande différence de réalité entre le fait qu’il y ait ou non dévoilement de la Shekhinah.  

 

Maamad Har Sinaï a été l’un de ces événements. J’ai l’habitude de dire que depuis la guerre des 6 jours que très probablement, cela a été le 2ème événement d’expérience d’unité du peuple d’Israël, comparable peut-être au Maamad Har Sinaï.

 

Une Guémara du traité Sanhédrin indique que la Aliah de la Galout en Israël, reliée en allusion à la Aliah de Ezrah, est comparable à la Aliah de Mosheh au Sinaï.

Les deux versets sont :

Pour Ezra c’est « Vayahal » et pour Moïse c’est « OuMosheh Allah El HaElohim »

Et la Guémara établi une comparaison très précise : de même que la Aliah de Mosheh est révélation de Torah, de même la Aliah de Ezrah est aussi révélation de Torah.

Il faut percevoir par soi-même dans ce type d’enseignement à quel point il faut le comprendre exactement dans la forme même dite en hébreu. 

 

Ce dont il faut se rappeler, c’est d’ailleurs le contexte de la Guémara dans laquelle c’est enseigné : c’est que la relation d’Ezrah à la Torah est identique d’après la Guémara à la relation de Moïse à la Torah. La phrase de la Guémara est la suivante: Jacob était digne et apte que la Torah soit révélée par son entremise et Ezrah aussi était digne-apte à ce que la Torah soit révélée par son entremise...

Et la Guémara explique : du temps de Jacob cela n’a pas été le cas parce que la génération ne l’a pas mérité. Et pour Ezrah parce qu’elle avait déjà été révélée par l’entremise de Moïse.

 

J’explique cette notion dans l’expression de « Zekhout HaDor » « mérite de la génération ». Israël est déjà une entité collective, c’est la famille de Jacob qui reçoit le nom d’Israël, et on attend la constitution d’Israël en tant que collectivité pour que la Torah soit révélée. Or, comment la Guémara peut-elle dire que la génération n’a pas de mérite suffisant s’il s’agit des douze enfants de Jacob et leur père qui sont tous des Tsadikim ? Cela nous fait comprendre que lorsque la Guémara emploie cette expression de « mérite de la génération » c’est une notion beaucoup plus large que seulement la génération du peuple d’Israël. C’est la génération de l’humanité de ce temps-là. Il y a une corrélation très importante entre Israël et l’humanité de son temps. Il y a une phrase de la sagesse rabbinique que je cite en paraphrase: « les Juifs ont les Goyim qu’ils méritent, et les Goyim ont les Juifs qu’ils méritent ». C’est une formule pleine d’enseignements.

 

En fait cela signifie que c’est la génération de l’universel humain au temps de Jacob qui n’était pas encore apte à ce que la Torah soit révélée à travers Israël. Donc il y a un mérite particulier de la génération du temps de Moïse et non seulement dans la génération d’Israël lui-même.

 

C’est à relier à une question difficile : savoir pourquoi Pharaon et l’Egypte de ce temps-là occupent une telle place si importante dans le récit de la Torah ? Ce temps de civilisation égyptienne d’où Israël est sorti n’est pas n’importe quel temps. Dans l’avenir on parlera du temps de la civilisation universelle, surtout focalisée en Europe, d’où la Aliah présente s’est réalisée. C’est un autre sujet.

 

Effectivement, il y a de rares moments dans l’histoire où l’on peut désigner une unité du peuple d’Israël. Lors de la guerre des 6 jours, il y a eu cette expérience d’unité exceptionnelle. 

 

Cela m’a fait penser à ce rapprochement effectué par la Guémara de Sanhédrin entre Moïse et Ezra. Ezra a reformulé l’enseignement de Moïse pour la génération qui commence le temps du 2ème  Temple du 2ème royaume de Juda.  On a l’habitude de citer le verset (Ps.121):

« מֵאַיִן, יָבֹא עֶזְרִי Meaïn Yabo Ezri ? »

« D’où viendra mon secours ? »

La réponse c’est que le secours est venu de Ezra !

C’est un temps où Israël et la Torah était très séparée et grâce à Ezra au temps de la Aliah, le peuple d’Israël s’est relié à la Torah après la catastrophe de la destruction du 1er temple. J’espère avoir le temps de reprendre en partie ce problème dans le deuxième point.

 

Nous allons d’abord étudier un premier point sur un verset de la Parashah de Mishpatim qui est un enseignement extrêmement important sur l’unité de toutes les parties de la Torah.

 

Bien que cette révélation de l’ensemble de cette Torah se distribue à travers tout le temps de la prophétie, aucun prophète n’a le droit de modifier une disposition de la Torah sauf cas exceptionnel. Et nous avons les exemples de dispositions de la Torah modifiées par un prophète mais c’est toujours provisoire.

 

La Torah doit être donnée par les « ’Hakhmei Israël » et non par les « Neviei Israël ». Il y a le cas particulier de Moïse qui est à la fois le maître des ‘Hakhamim et le maître de tous les Neviim.

Quoiqu’il en soit la Torah est révélée à travers le temps de l’histoire, à travers le temps des ’Hakhamim, en particulier à l’époque où il y a eu prophétie. 

 

1er thème d’étude :

 

Sur l’unité de l’ensemble des parties de la Torah.

On a tendance à définir « Torah miSinaï » uniquement en relation avec les 10 commandements, mais nous allons voir une Guémara sur un verset de notre Parashah qui indique que l’ensemble des différents niveaux de la Torah sont Mi-Sinaï. C’est dans la page 5 de Massekhet Brakhot.

Sur le verset de Mishpatim Chapitre 24 verset 12.

 

וַיֹּאמֶר יְהוָה אֶל-מֹשֶׁה, עֲלֵה אֵלַי הָהָרָה--וֶהְיֵה-שָׁם; וְאֶתְּנָה לְךָ אֶת-לֻחֹת הָאֶבֶן, וְהַתּוֹרָה וְהַמִּצְוָה, אֲשֶׁר כָּתַבְתִּי, לְהוֹרֹתָם

L'Éternel dit à Moïse: "Monte vers Moi, sur la montagne et y demeure: Je veux te donner les tables de pierre, la doctrine et les préceptes, que J'ai écrits pour leur instruction.

 

2ème point d’étude :

Le Maamad Har Sinaï => Israël qui se constitue en unité dans l’événement du Sinaï qui comporte deux dimensions importantes : 

=> Le fait que la collectivité d’Israël représente déjà en préfiguration l’ensemble de l’humanité, et donc Dieu peut se révéler. A retenir la différence entre la présence de la Shekhinah et la présence dévoilée de la Shekhinah. Il y a des moments où les facteurs négatifs font que la Shekhinah est occultée. Il y a aussi 2 niveaux de l’occultation. La Shekhinah reste présente mais de façon cachée. Cela s’appelle « Astarah » et « Astarah Betokh Astarah ». Il y a une occultation et il y a une occultation au 2nd degré : le fait que la Torah soit occultée est lui-même occulté. On l’appendra à propos de Pourim avec le verset  « Aster Astir Panaï Mikem... cacher je cacherais ma face.. » et il y a à partir de ce verset l’expression « Astarah Betokh Astarah »

 

Rav Na’hman de Braslav définit l’éloignement entre le Créateur et la créature par un 1er niveau où la créature est éloignée du Créateur en sachant qu’elle est éloignée du Créateur. Mais il y a un niveau beaucoup plus grave où la créature est éloignée sans le savoir...

 

Une analogie avec un exemple de la Guémara : lorsqu’un malade sait qu’il est malade on peut le soigner. Mais lorsqu’un malade ne sait même pas qu’il est malade on ne peut pas le soigner. Surtout lorsqu’il s’agit d’une maladie du Nefesh.

 

Par rapport à l’exil : quelqu’un qui est en exil et qui le sait, et quelqu’un qui est en exil et qui ne le sait même pas. Alors c’est vraiment l’exil…

 

On étudiera à ce propos un verset qui se trouve 3 fois. Deux fois sous la même forme et une fois sous la forme un peu plus ample : lorsque le peuple Israël au Maamad Har Sinaï a dit : « tout ce que Dieu dira nous le ferons ».

« Kol asher diber Hashem naassé » que l’ont trouve une fois en Yitro et une fois en Mishpatim

et la 3ème fois dans Mishpatim sous la forme : « Kol asher diber Hashem naassé venishmah »

 

***

1er thème d’étude :

Mishpatim Chapitre 24 verset 12

24 :12

וַיֹּאמֶר יְהוָה אֶל-מֹשֶׁה, עֲלֵה אֵלַי הָהָרָה--וֶהְיֵה-שָׁם; וְאֶתְּנָה לְךָ אֶת-לֻחֹת הָאֶבֶן, וְהַתּוֹרָה וְהַמִּצְוָה, אֲשֶׁר כָּתַבְתִּי, לְהוֹרֹתָם

Vayomer Adonaï el-Moshe aleh elay haharah vehyeh-sham ve'etnah lekha et-lou’hot ha'even vehatorah vehamitsvah asher katavti lehorotam.

L'Éternel dit à Moïse: "Monte vers moi, sur la montagne et y demeure: je veux te donner les tables de pierre, la doctrine et les préceptes, que j'ai écrits pour leur instruction

 

Brakhot 5 :

Je commence par les premières phrases qui concernent le déroulement des étapes du raisonnement.

De l’extérieur on considère le Talmud comme la somme d’enseignements par associations d’idées.

Mais il y a dans le Talmud une organisation de l’enseignement d’une rigueur absolue d’un sujet à l’autre.

On commence par un enseignement à propos du Qriat Shema du soir. Ce que je vais dire là est très succinct, il ne faut pas croire qu’il s’agit du fond de l’étude même en première lecture même en première approximation, de ce texte.

On dit le Qriat Shema – proclamation de l’unité de Dieu le soir et le matin, d’après le verset qui dit : « vedibartabam et tu en parleras  (de ces paroles Shéma Israël Hashem Eloheinou Hashem E’had) beshobekha en te couchant oumqomekha et en te levant...

On établit dans  un autre texte que « en te couchant » ne signifie pas le moment variable où chacun va dormir mais cela signifie le moment où on a l’habitude de se coucher le soir : on cherche la règle objective pour la communauté. Celui qui va se coucher au milieu de la journée ne va pas lire le Qriat Shéma beshobekha en te couchant bien que ce soit écrit : en te couchant. beshobekha en te couchant c’est le temps où on a l’habitude de se coucher. On apprend ici un Derekh Erets important : il devrait être normal de s’endormir au moment du coucher du soleil après avoir accompli les Mitsvot de ce temps-là. Mais aujourd’hui nous vivons une vie artificielle parce que la différence entre le jour et la nuit est masquée par la lumière électrique.

 

A propos du Qriat Shéma du soir on va apprendre qu’il y a deux Qriat Shema du soir différents.

Il y a d’ailleurs 2 Qriat Shema du matin différents. Il y a un 1er Qriat Shema qui est béArbit que l’on dit avant la Amidah de la Téfilah de Arvit. C’est ce Qriat Shema qui réalise le commandement du verset « à ton lever et à ton coucher.. » Il y a une 2ème Qriat Shema que l’on réalise que l’on appelle  Al hamitah : le Qriat Shema que l’on dit au moment de s’endormir.

 

[Lorsqu’on fait une Mitzvah on ne sait pas toujours à quel verset on la rattache. Et d’ailleurs il y a une controverse dès le début du Talmud pour savoir quel est le verset qui nous demande de dire le Qriat Shema. Il y a un 1er enseignement qui est apparemment celui de la Halakhah (la controverse n’est pas close à ce jour): C’est ce verset de וּבְשָׁכְבְּךָ וּבְקוּמֶךָ ouveshokhbekha ouveqoumekha qui institue le Qriat Shema. Il y a un 2ème enseignement qui désigne comme fondement de la Mitsvah du Qriat Shema : וַיְהִי-עֶרֶב וַיְהִי-בֹקֶר, יוֹם אֶחָד Vayhi Erev Vayhi Boqer Yom E’had . 

Ne croyez pas que la discussion est infantile, c’est une Mal’hoquet extrêmement importante. Mais je ne veux pas y entrer.]

 

Rabbi Yehoshouah ben Lévi enseigne : bien que l’homme a déjà dit le Qriat Shema de la synagogue [du Beth HaKnesset – de la prière de Arvit] c’est une Mitvsah de le dire sur son lit.

 

Mitsvah ici n’a pas le sens de commandement de la Torah, mais c’est le 2ème sens de bonne action – une vertu - lorsqu’on emploie le mot de Mitsvah à la place de Maassim Tovim, mais cela n’a pas le 1er sens de la Mitsvah qui est la ‘Hovah obligation de réaliser un certain devoir.   

 

Cela veut dire que bien qu’on ait réalisé son devoir et accomplit la Mitvsah du Qriat Shema au Beit Ha-Knesset c’est une Mitzvah - liqroto al mitato - de le lire sur le lit.

 

Rabbi Yossei demande quel est le verset qui fonde cela ?

Verset des Psaumes : "Rigzu v'Al Techeta'ou Imrou bi'Levavkhem Al Mishkavtem v'Domou Sela" : «Rigzou mettez-vous en colère ve’halteretaou ne fautez pas - parlez en votre cœur, sur vos couches et restez en silence, Selah »

 

C’est un verset des Psaumes (Tehilim 4:5) très difficile à traduire. Certains traducteurs des Psaumes traduisent Selah par « Pause » Avec le temps on oublie ce que cela signifie : c’était les Lévites qui chantaient les Psaumes : entre les strophes de chaque Psaume, il y avait des pauses où les Lévites jouaient des instruments de musiques sans chanter. Il y a un mot araméen qui se rapproche du mot Selah, c’est Selotim. En arabe Slah pour dire la prière. Pour dire que c’est une pause pour la prière silencieuse. Mais dans tous les cas le verset est difficile à comprendre. 

 

Rav Nachman : Mais si c’est un Talmid ‘Hakham, cette Mitsvah du Qriat Shema al hamitah ce n’est pas nécessaire.

 

Il faut comprendre d’après le sens de cette Mitsvah : affirmer que Dieu est Un. Or la Torah demande que l’on affirme que Dieu est Un dans les moments de passage d’un monde à l’autre où il y a danger de Shtei Réshouyot – danger de penser à deux absolus à deux souverainetés dans le monde. Le dualisme. Pour nous civilisés, très dilués, on ne se rend pas compte que le monde du jour et le monde de la nuit n’ont rien à voir. Il n’y a que les enfants qui le savent encore. C’est pourquoi les enfants ont peur de la nuit. Sachez que c’est normal. La même Guémara dit que si l’œil était capable de voir on serait terrifié de ce qu’on voit. Et les enfants sans le voir le pressentent.

 

Un Talmid ‘Hakham n’a pas ce danger-là, il vit dans la certitude permanente de l’unité de Dieu. C’est la différence avec un « Am Haarets » le Talmid ’Hakham n’est pas en danger à ce niveau-là. 

Ce danger du dualisme ne l’affecte pas : C’est cela un Talmid ‘Hakham : il sait de qui il parle lorsqu’il parle du Dieu Un. Parce qu’il est le Talmid d’un ’Hakham, lequel Talmid est le Talmid d’un ’Hakham... jusqu’à Mosheh Rabbénou. Il faut bien comprendre que ce n’est pas seulement une question de modestie dans la politesse juive : les  ‘Hakhamim ne s’appellent pas ‘Hakhamim sauf quand ils ne le sont pas, ils s’appellent Talmidei ‘Hakhamim. Un vrai ’Hakham est le Talmid d’un ‘Hakham.

 

Tout de suite la Guémara objecte :

 

Abayé enseigne : même un Talmid ‘Hakham a besoin de formuler un verset de prière. Comme par exemple : « b'Yadcha Afkid Ruchi Padisah Osi Hash-m Kel Emes - C’est dans ta main que je confie mon esprit, Tu m’as délivré Hashem Dieu de vérité »

 

C’est d’ailleurs le verset que l’on dit au moment du Qriat Shema pour un agonisant.

 

R. Yitzchak : Le Qriat Shema est comme une épée à double tranchant pour les Mazikim les dangers de la nuit.  

 

M ;ais distinguer les deux choses : Ce n’est pas pour la raison précédente de Mitzvah - liqroto al mitato - de le lire sur le lit parce qu’il est Talmid ’Hakham, cela ne le concerne pas. Mais d’autre part, parce qu’il est Talmid ‘Hakham il est vulnérable aux dangers des Mazikim des dommages.

 

Le principe est le suivant : plus quelqu’un est évolué dans la vie spirituelle  plus il est vulnérable aux dangers de la vie spirituelle. C’est-à-dire, en schématisant beaucoup, à la folie. Il y a énormément de liturgies, qu’on apprend du Roi David  d’ailleurs, de protections contre ces dangers d’atteintes à la vie de l’esprit. Plus un être est évolué, plus il est sensible aux atteintes de l’impureté.

C’est tout à fait le contraire de ce qu’on voit chez les philosophes ou chez les Chrétiens : tout est pur pour les purs. Pour la Torah c’est l’inverse : tout est impur pour les purs. La règle est très simple. En biologie, le problème est très compliqué puisque des êtres monocellulaires sont aussi vulnérables au danger mais plus un organisme est évolué et plus il est vulnérable à la maladie.

 

Si déjà on a cité cet enseignement de « c’est dans ta main que je confie mon esprit », on va citer un enseignement de Rabbi Yehoushouah Ben Lévi sur le 1er verset cité «  rigzou mettez vous en colère ve’alte’hetaou ne fautez pas, parlez en votre coeur, sur vos couches et restez en silence Selah »

 

Rabbi Yehoushouah Ben Lévi enseigne au nom de Reish Laqish : « léolam  dans tous les cas l’homme doit mettre en colère son Yetser Tov contre son Yetser Hara, puisqu’il est dit : Rigzu v'Al Techeta'u « mettez vous en colère et ne péchez pas »

 

Il y a une contradiction apparente dans le verset « Mettez-vous en colère et ne fautez pas » puisque se mettre en colère c’est un péché ! La seule lecture possible sans que ce soit un péché c’est d’exciter le Yetser Tov contre le Yetser ha ra. La Torah n’aime pas les velléitaires. Il y a une grande différence entre la volonté et la velléité.

 

Il y a deux Yetsarim, le penchant au bien et le penchant au mal, et nous sommes constitués de ces 2 penchants. C’est un thème du monothéisme hébreu extrêmement important. Il y a 4 doctrines par rapport à ce sujet. La difficulté c’est de comprendre qui nous a donné ce penchant au mal. 

 

ð  Les uns disent le penchant au bien vient de Dieu mais le penchant au mal vient du Satan,

ð  Pour d’autres encore, les deux penchants nous viennent de l’extérieur ils ne sont pas innés c’est « adventis », c’est ajouté, à la nature humaine. Cela vient de la société. Rousseau...

ð  Une 3ème thèse : Nous avons été créés intentionnellement avec les deux penchants, constitutifs de notre personne, nous sommes devant une impasse. Les 2 plateaux de la balance sont constamment en équilibre. Il y a autant de force en moi pour le bien qu’il y a de forces en moi pour le mal. Donc résoudre le problème moral ne peut se faire une fois pour toute. C’est constamment qu’il faut faire triompher le penchant au bien contre le penchant au mal. C’est ce que dit la Guémara : léolam à jamais, dans tous les cas, constamment. Donc la seule manière de résoudre le problème moral au niveau de la bonne volonté c’est d’ajouter un poids dans le plateau du bien de la balance qu’on aura pris dans le plateau du mal. Cela s’appelle la sublimation des tendances. On fait servir au bien une force, une pulsion, qui laissée à sa nature propre servirait au mal. Voilà ce que dit le 1er point.

 

Retenons le raisonnement : le seul niveau où se mettre en colère n’est pas une faute c’est quand c’est une véhémence qui a pour objet de faire triompher le bien.

 

1-S’il l’a vaincu moutaf c’est très bien, sinon qu’il s’occupe de Torah –

"Imru bi'Levavchem"; 

 

L’enseignement est difficile, comme si la Torah ne venait qu’en second lieu comme une espèce de palliatif à quelque chose qui a manqué. La bonne volonté devrait suffire sinon on s’aide de la Torah. Cela semble bizarre que la Torah s’exprime ainsi. Mais cela est justifié par rapport au verset : « parlez en votre cœur » Là c’est une définition de l’étude. Imru bi'Levavchem.

 

2- S’il l’a vaincu, c’est bien, sinon qu’il lise le Qriat Shéma - "Al Mishkavchem";

 

Cela devient encore plus mystérieux ! Si la Torah n’a pas suffit, il faut dire le Qriat Shema !

 

3- S’il l’a vaincu c’est bien sinon qu’il se rappelle pour lui qu’il y a un jour de la mort.

"v'Domou Sela."                  

 

.../...
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