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9 février 2010 2 09 /02 /février /2010 21:21
Mishpatim (1994)

 

 

Mishpatim (1994) 1ère Partie


http://www.toumanitou.org/toumanitou/la_sonotheque/parasha/michpatim_serie_1994/cours_1

Face A

 

 

 

Nous allons étudier un certains nombres de thèmes dans la Parahsah de Mishpatim à partir du chapitre 21. Vous avez me dire rapidement si vous avez des questions particulières sur la Parashah ? Dites-moi si vous avez un sujet particulier ?

Q: Le problème de l’esclave marié avec enfant obligé de quitter seul son patron ?

R : Lorsque vous dites esclave vous parlez du Eved Ivri. Ce n’est pas exactement un esclave.

La Parashah passée avait comme texte central les 10 commandements. La Parashah de Yitro est le récit de la révélation des 10 commandements. Asseret HaDiberot les paroles révélées par Dieu à tout le peuple mais par l’intermédiaire de Moise surtout après les 2 premières paroles, et il y a un certain niveau de généralités des principes qui sont énoncés dans ces versets.

 

Une fois la Parashah achevée, on arrive à notre Sidra de Mishpatim et il y a apparemment une différence de niveau. On entre dans la jurisprudence des 10 commandements.

 

Le 1er mot important de cette Parashah – Mishpatim a été choisie pour désigner cette jurisprudence.

Il y a une différence entre la loi et l’application de la loi.

 

Je vous donne l’étymologie de 2 termes importants dont on se sert pour dire les lois : ‘Houkim et Mishpatim : ‘Hok c’est le principe de la législation. Au niveau d’une constitution il y a des principes qui disent les règles principales fondamentales de la conception d‘une constitution que nous appellerons une loi : le niveau de la législation. Et ensuite il faut appliquer cette législation à la réalité des membres d’une société. Et ce sont des tribunaux qui sont chargés d’interpréter ce que dit la loi, pour chaque question qui se posera pour les membres de la société. ’Hok, c’est la loi au niveau de la législation. L’application de cette loi à travers la jurisprudence des tribunaux c’est le Mishpat. 

 

Nous retrouvons dans beaucoup de versets le lien entre ces deux termes ‘Houkim et Mishpatim.

Il faut bien comprendre ce terme de ’Hok en hébreu. ’Hok est une décision de la volonté du législateur. En arabe ’Haq = le caractère absolu d’une vérité qu’on ne discute pas. La racine en hébreu est ’Hakok=creuser, graver.  En araméen on se sert de cette racine pour traduire une nuance de l’acte de créer. Dieu a créé le monde en gravant des lois. Le terme français « le statut » = le ’Hok. En hébreu c’est soit au féminin ‘Hokah soit au masculin, il y a des nuances. Il  y a ’Houkim et ’Houkot. C’est un premier niveau pour désigner la législation de la loi.  

 

Exemple des institutions :

Le parlement légifère et ensuite c’est la justice qui au nom de cette loi décidée par le parlement va dire ce que sera l’application de la loi. C’est ce que j’entends par la jurisprudence. Chaque fois qu’un tribunal a décidé por une première fois qu’un cas s’est posé, c’est ainsi qu’il faut comprendre la loi. Cela fait jurisprudence et finit par faire corps avec la législation elle-même, mais a postériori et avec une différence de niveau. 

 

‘Houkim= principes de la loi au niveau de la législation.

Mishpatim = application concrète à travers la justice de l’appareil judiciaire des tribunaux.

 

En mathématiques, les axiomes et les théorèmes.

Les théorèmes sont l’application des axiomes pour tel ou tel cas particulier d’une règle mathématique. Or les axiomes en principe sont indémontrables. On les appelle aussi des postulats.

Mais le théorème lui peut être déduit ou induit d’un axiome. Mais c’est très différent dans le principe comme force de la loi. Le ‘Hok est beaucoup plus fort. Il ne se discute pas. Le Mishpat c’est le résultat d’une interprétation : comment expliquer le ‘Hok à la réalité dans l’histoire.

 

Alors voilà notre problème : on vient d’entendre dans la Parashah Yitro quels sont les principes de la Torah, les 10 commandements. Et puis immédiatement après, on entre dans ce qui apparait déjá comme un modèle de jurisprudence dans la Torah elle-même ?

Nous allons lire le premier verset pour voir comment Rashi va préciser ce problème.

 

Au fond je vais définir ce que nous allons étudier : la notion du Mishpat.

Racine Shin-Peh-Tet = Shafot = le fait de juger.

 

Mishpatim 21.1 :

 

וְאֵלֶּה, הַמִּשְׁפָּטִים, אֲשֶׁר תָּשִׂים, לִפְנֵיהֶם

Ve'eleh hamishpatim asher tassim lifneyhem

Et voici les principes de modéles de jurisprudence que tu placeras devant eux.

 

וְאֵלֶּה Ve'eleh

Ve'eleh Et voici : c’est important de voir qu’il n’y a pas que la forme eleh voici.

Hamishpatim : les jugements dans le sens de jurisprudence.

On ne peut plus traduire Mishpatim simplement par le terme de lois.

asher tassim lifneyhem

 

On va d’abord étudier la forme du verset :

Ve'eleh hamishpatim asher tassim lifneyhem

Et voici les principes de modéles de jurisprudence que tu placeras devant eux.

Le sens c’est : « que tu leur proposeras » Pourquoi est-ce dit de cette manière ?  

 

On va étudier la notion de Shoulkhan Aroukh avec  l’explication de Rashi. Il y a ici une indication qui est ici très importante et que l’on a fini de perdre de vue. La loi est proposée, jamais imposée. La loi a suffisament par elle-même une force d’évidence, et n’a pas besoin que l’homme de loi vienne au secours de la loi pour lui donner force. Ou bien elle a sa propre force par elle-même - c’est la force de la révélation – ou bien elle n’est pas souveraine. Mais si elle est souveraine, elle est souveraine par consentement de celui qui la reconnait comme souveraine. Dans la notion de Shoulkhan Aroukh on a fini par avoir l’impression que c’est une sorte de discipline imposée, coercitive, alors que le verset nous dit tout le contraire :

 

Ve'eleh hamishpatim asher tassim lifneyhem

« Et voici les lois des modèles de jurisprudence que tu placeras devant eux » :

Cela veut dire que tu leur proposeras.

 

אֲשֶׁר תָּשִׂים, לִפְנֵיהֶם

Asher tassim lifneyhem

 

Nous allons lire Rashi pour savoir d’où vient la notion de Shoulkhan Aroukh pour dire le code ? Shoulkhan Aroukh  signifie « la table disposée ».

 

2ème Rashi :

On se demandera ce que Rashi a voulu expliquer ? Précisément ceci : la loi est proposée pas imposée. Rashi cite un Midrash :

                                           

אָמַר לוֹ הַקָּבָּ"ה לְמֹשֶׁה לֹא תַּעֲלֶה עַל דַּעְתְּךָ לוֹמָר אֶשְׁנֶה לָהֶם הַפֶּרֶק וְהַהֲלָכָה ב' אוֹ ג' פְּעָמִים עַד שֶׁתְּהֵא סְדוּרָה בְּפִיהֶם כְּמִשְׁנָתָהּ וְאֵינִי מַטְרִיחַ עַל עַצְמִי לַהֲבִינָם טַעֲמֵי הַדָּבָר וּפֵרוּשׁוֹ לְכָךְ נֶאֱמַר אֲשֶׁר תָּשִׂים לִפְנֵיהֶם כַּשֻּׁלְחָן הֶעָרוּךְ וּמוּכָן לֶאֱכוֹל לִפְנֵי הָאָדָם

HQB’’H a dit à Moïse : « Voici ce que Dieu a dit à Moïse : ne pense pas, ne va pas te dire : je leur enseignerais le chapitre ou l’article de loi deux ou trois fois jusqu’à ce qu’ils le sachent par cœur

 

(Dieu à Moïse : Si tu dois leur enseigner un principe de loi ne pense pas que tu vas leur répéter 2 ou 3 fois jusqu’à ce qu’eux aussi puissent le répéter mécaniquement. Et c’est bien ainsi que l’on commence à étudier : répéter par cœur jusqu’à ne plus faire de faute. Dans le vocabulaire technique de la logique on appelle cela un enseignement acousmatique – on répète ce qu’on a entendu. Cela ne veut pas dire qu’on a compris mais on a appris, c’est la tradition acousmatique. Acousmatique = Ce que j’ai entendu je dis. Beaucoup de savants sont des savants acousmatiques. )

 

comme cela est écrit dans l’enseignement : « et je ne me fatiguerais pas à les rendre capable de comprendre les raisons de la chose et son explication » C’est pourquoi il est dit: “que tu placeras devant eux”, comme une table, disposée [avec la nourriture] et prête à manger, [placée] devant l’homme. — [Me’hiltah, Erouvin 54b]

 

 

Lorsqu’un homme va manger il faut que tout soit prêt et qu’il n’ait plus qu’à manger. Il y a un enseignement qui est plus que de la pédagogie, c’est un enseignement de la transmission traditionnelle : il ne faut pas se borner à faire répéter ce qu’on a appris de telle sorte que ce soit une répétition jusqu’à la fin des temps, (à l’école c’était une punition), mais il faut faire comprendre. C’est à l’opposé de ce qu’on à l’habitude de comprendre par le terme Shoulkhan Aroukh.

 

J’ai l’habitude de l’expliquer de la manière suivante : Ce n’est pas parce que c’est écrit que c’est vrai. C’est parce que c’est vrai que cela a été mis par écrit. Il faut donc comprendre à quel point c’est vrai, pas ce qu’il y a d’écrit. Il y a là tout un thème, je me souviens de mon maître le Rav Kook zatsa’l lorqu’il critiquait la formule de A’had Ha-Âm (Asher Tzvi Ginsberg)  qui désigne le peuple d’Israël comme le « peuple du livre » « Am haSefer » : « nous ne sommes pas un peuple de libraires ! Nous sommes le peuple de Celui qui a donné le livre et si on l’a mis par écrit c’est pour pas qu’on l’oublie au temps des Grecs et des Romains » C’est pourtant ce qui est arrivé. On ne sait plus. Cela s’est oublié quand même.

 

Voilá ce que nous dit Rashi :

Il ne faut pas croire qu’il suffise de répéter pour savoir. Celui qui enseigne doit transmettre de telle sorte qu’on ait compris ce qui est transmis. C’est de là que vint l’expression de Shoulkhan Aroukh. « La table disposée ». Il y a ici un thème que l’on retrouve également dans d’autres traditions comme celle du Banquet de Platon : on invite au Banquet pour se nourrir de ce qu’il faut savoir…

 

21 :1

וְאֵלֶּה, הַמִּשְׁפָּטִים, אֲשֶׁר תָּשִׂים, לִפְנֵיהֶם

Ve'eleh hamishpatim asher tassim lifneyhem

Et voici les principes de modèles de jurisprudence que tu placeras devant eux

 

On va se demander pourquoi la Torah de suite après la révélation des 10 commandements a pensé nécessaire de donner des modèles de jurisprudence ?

 

Ces Mitsvot que nous apprenons dans Mishpatim sont la Torah Shebikhtav. Mais on voit ici la racine de ce que sera la Torah Shébéalpeh. Il ne s’agit pas du tout de Torah orale ici. Halakhah Lémaasseh on l’apprend de la Torah orale.  Mais c’est toujours la Torah shebikhtav la Torah écrite. C’est au niveau des ‘Houkim. Et donc on se demande pourquoi, au niveau des ‘Houkim, la Torah a jugé nécessaire de nous donner des modèles de Mishpatim ? Et on se posera la question à propos de la 1ère Mitsvah qui est indiquée. Et je retrouverais la question posée tout à l’heure.

 

On a les principes de la Torah : les 10 commandements, et une fois Parshat Yitro achevée : Et voici les modèles de jurisprudence, d’application de ces 10 commandements que tu placeras devant eux... ». De quoi s’agit-il ? Verset 2 :

 

21 :2

כִּי תִקְנֶה עֶבֶד עִבְרִי

Ki tikneh eved ivri.

Lorsque tu acquerras un « esclave » hébreu…

 

Je n’ai pas traduit par « lorsque tu acheteras » mais en hébreu ki tikneh Lorsque tu acquerras acquérir. En hébreu, un des modes d’acquisition c’est l’achat, mais ce n’est pas le seul. Un troc d’argent. Il faut évacuer cette mentalité mercantile qui a envahi le judaïsme de l’exil.

 

Pour ceux qui étudient la Guémara : cf. la notion de Qiniane.

Le Qiniane = faire passer un ’Hefets - un objet qui a de la valeur, l’objet d’un désir – non de la concupiscence mais un objet dont on ne peut se passer - d’un Réshout à un autre Réshout – d’une aire à une autre. Et il y a différents procédés pour cela : l’un d’eux est l’achat. C’est très tardif et rudimentaire. Un verset montre que c’est Jacob qui a institué l’usage de la monnaie. Lorsque Jacob revient d’exil de chez Laban il arrive à Shkhem nommée aujourd’hui Naplouse d’un nom romain.

 

Bereshit Chapitre 33 verset 18 :

וַיָּבֹא יַעֲקֹב שָׁלֵם עִיר שְׁכֶם, אֲשֶׁר בְּאֶרֶץ כְּנַעַן, בְּבֹאוֹ, מִפַּדַּן אֲרָם; וַיִּחַן, אֶת-פְּנֵי הָעִיר

Vayavo Ya'akov shalem ir Shkhem

Et Jacob arriva parfait dans la ville Shkhem

asher be'erets Kena'an

Qui est dans le pays de Canaan

bevo'o miPadan Aram

Lorsqu’il revint de Padan Aram

vayi’han et-peney ha'ir

Il campa face à la ville.

 

Le texte aurait du porter « Vayi’han al penei ha ir ». Que signifie « Vayi’han et penei ha ir » ?

C’est ce terme de « et » que le Midrash explique cité par Rashi : la manière dont c’est écrit nous fait lire comme si c’était un transitif : Vayi’han il a gratifié de quelque chose, il a ajouté une grâce sur la face de la ville »

Le Talmud enseigne á ce propos qu’on n’a pas le droit de s’installer quelque part si on n’a pas contribué à l’amélioration de la vie, la qualité de la vie, là où l’on se trouve. Il y a déjà tout un principe d’écologie dans la Torah. Et on l’apprend depuis le 1er homme. Lorsque Dieu a placé le 1er homme : לְעָבְדָהּ וּלְשָׁמְרָהּ « pour le travailler et le préserver ».

Guémara : on doit améliorer l’endroit où l’on est venu habiter : on l’apprend de Jacob qui ajouté une grâce à la ville. Quelle grâce ? « Et il acquis la portion du champs où il avait planté sa tente.... » On apprend que Shkhem est un des endroits acquis par les Patriarches.       

 

La Guémara dit : que signifie Vayiken il a acquis cette portion du champ ? Cela veut dire qu’il a fait un Tiqoun – Letaken – restaurer quelque chose. Quel Tiqoun ? La Guémara explique qu’il a installé 3 choses dans cette cité de Shkhem :

ð  les bains, les eaux thermales,

ð  les lois des marchés (les banques, la signature, les tractations commerciales),

ð  la monnaie. 

 

Le Qiniane n’est pas forcément acheter c’est une des procédures de l’acquisition.

Je me rappelle dans mes études de sociologie la thèse du sociologue protestant Max Weber sur les banques dans la société protestante d’Allemagne. Mais le modèle c’est les Juifs. Les Juifs s’occupent effectivement de cela. Le hamam c’est les Arabes. Mais le Miqveh c’est les Juifs.

Les valeurs et circulation des valeurs : les Juifs comme intermédiaire. Frapper la monnaie. Dans otutes les archives de toutes les communautés, il y a les registres des comptables juifs…

 

Et pourquoi Jacob arrivant à Shkhem Jacob s’occupe de ces trois choses ?

En relation au mariage de sa fille Dinah.

Il leur a expliqué comment on fait un mariage :

Ha-ishah niknet béshalosh drakhim : BéKessef, BéShta’h ouBéBiah ...

C’est ce qu’explique la Guémara : Il leur a enseigné les lois du mariage qui s’appelle Quiniane.

 

La question est la suivante :

כִּי תִקְנֶה עֶבֶד עִבְרִי

Ki tikneh eved ivri.

Lorsque tu acquerras un « esclave » hébreu…

 

Lorsque j’entends ce verset immédiatement après les 10 commandements on se demande inévitablement au sujet de la première des Mitsvot : d’où sort cet esclave hébreu ? et pourquoi c’est  la première des Mitsvot que la jurisprudence de la Torah va nous donner comme modèle ?

On vient d’entendre les 10 commandements qui commence par :

« Anokhi Hashem Eloheikha ... Je suis celui qui vous a délivré d’Egypte, de la maison des esclaves ». Il n’y a plus d’esclave et surtout pas d’esclave hébreu ! D’où sort un esclave hébreu ?

 

Le problème est très important : Pourquoi la Torah dès qu’elle commence à donner la jurisprudence des dix commandements va-t’elle parler de l’esclave hébreu ? C’est plus que paradoxal !

 

On va un peu réflechir à la racine du mot Eved en hébreu.

Eved : racine Avod signifie travailler.  

Oved = travailleur. En hébreu le Eved est une manière d’être Oved.

 

Ici nous avons une analyse qui est l’essentiel du marxisme avant la lettre.

Qu’est-ce qu’un Eved ? C’est quelqu’un qui aliéné son temps de travail à quelqu’un d’autre. Mais tous les travailleurs sont des Avadim. Mais ils sont d’abord Ovdim. Ils font semblant d’être libres alors qu’ils sont esclaves. Et le Eved, est celui qui a aliéné tout son temps de travail. Le Oved c’est celui qui a aliéné une partie de son temps de travail. Huit heures dans les civilisations dites civilisées.

 

C’est un grand principe de la Torah : un homme qui ne dispose pas de son temps de façon libre, qui doit son temps à quelqu’un d’autre, c’est un esclave. Nous sommes tous des esclaves.

 

Il y a dans les 10 commandements le critère : c’est la Torah de la libération de l’homme. On a été libéré des conditionnements. Libéré de l’aliénation. Or, nous sommes tous aliénés.

 

Un Din du Shoukhan Aroukh : Un esclave n’a pas le droit de lire le Qriat Shéma. Pourquoi ?

On dit dans le Qriat Shéma : « Shéma Israël Hashem Elokeinou Hashem E’had », mais celui qui a un autre patron ne peut pas dire Hashem E’had !

 

Ne vous croyez pas dispensés de dire le Qriat Shéma !

Ceux qui ont un autre adon que le Adon sont dispensés du Qriat Shéma.

 

Je vous donne un autre exemple : Il y a une discussion de la Guémara pour savoir si un ouvrier a le droit de dire Birkat Hamazon pendant son travail. Peut-il prendre et voler quelques minutes à son patron pour dire le Birkat Hamazone ? C’est du vol ! La Halakhah l’interdit. Le Shoulkhan Aroukh a tranché : on le dit quand même et on vol le patron ! Il y a un Birkat Hamazone de 3 mots en araméen quand on n’a pas le temps.

 

Un Midrash dit que les anges se sont plaints à cause de la Birkat Kohanim, dans laquelle on demande à Dieu : « Que Dieu te favorise... ».

Alors les anges demandent à Dieu ce que signifie ce privilége ? Dieu leur répond : « Comment ne pas les favoriser ? Je leur ai dit tu mangeras et tu seras rassasié et tu béniras, et eux, après avoir mangé la grosseur d’une olive de pain et font ½ heure de Birkat Hamazone... ! »

 

On cite ce Midrash pour féliciter les Juifs et on ne se rend pas compte que le Midrash se moque d’eux !

 

Histoire polonaise :

Quand les polonais étaient sous le régime économique de la Russie, le ministre de l’économie russe a envoyé un télégramme au ministre de l’économie polonais :

- « Serrez-vous la ceinture ! »

Il lui a répondu :

- « Envoyez les ceintures ! »

 

Il y a donc le Oved et il y a un niveau de Oved qui consiste à être Eved.

Quelle est la différence ?

Le travailleur aliène habituellement un certain temps de travail à son patron. Le Eved est celui qui a aliéné tout son temps.

Il ne faut pas y mettre une connotation d’esclavagisme. La Torah a été donnée comme charte pour les hommes libres. Mais nous vivons dans un monde où il y a aliénation d’autrui à autrui.

 

Il y avait deux cas dans la société biblique où un hébreu pouvait être dans la situation du Eved. D’autres parts il y a toutes les lois concernant les relations entre le patron et son ouvrier. C’est le Tsarikh, le Oved. Cela s’étudie dans la Guémara. Mais le Oved a donné tout son temps à son Adon, son patron. Il y avait donc deux cas :

1er cas…

…/…

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***

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