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5 mars 2010 5 05 /03 /mars /2010 13:54

KiTissa 2 (1980) Cours 2

 

 

KiTissa 2 (1980) Cours 2 – 2ème Partie


http://www.toumanitou.org/toumanitou/la_sonotheque/parasha/ki_tissa_serie_1980/cours_2

Face B

 
.../...

Q : Est-ce que le fait d’avoir été en exil équivaut à une suspension de la loi ?

R : Elle n’avait pas encore été promulguée. Ici la faute est grave parce qu’elle apparait après le Matan Torah. Ils ont entendu le contenu de la loi mais ne l’ont pas encore reçu comme contrat. Alors Moïse préfère briser la loi pour sauver le peuple. 

 

Q : N’est-ce pas jouer avec la loi de la suspendre et de l’adapter en la transformant en fonction du niveau du peuple... Et Dieu finalement félicite Moïse... ?

R :  Les personnages ne sont pas n’importe qui : ce sont Dieu et Moïse !

La réponse est dans la question : une telle conduite de la morale n’est possible que pour une concience de bonne foi. Il y a un affrontement entre la vérité et la réalité. Cela se relie à ce qu’on a appris à propos du repentir. Cela n’est possible que pour une conscience de bonne foi !  C’est évident. Celui qui dit : « Je sais que la clause du repentir est possible, je vais fauter et je me repentirais.... », son repentir n’est pas accepté parce qu’il y a une clause de bonne foi.

 

La morale de la Torah est très difficle parce qu’elle s’adresse au Tsadik. Il faut une option de bonne foi, alors la vie selon la loi est praticable malgré le décalage entre la vérité et la réalité. Mais s’il y a mauvaise foi, alors évidemment on est hors la loi.

 

Il y a un grand principe dans la morale juive : toute chose même la plus apparemment insignifiante à priori c’est absolument interdit. On va détruire le monde. Mais lorsque c’est arrivé, à postériori on va s’arranger en recollant les morceaux en sachant très bien que lorsqu’il y a brisure les morceaux se recollent à un niveau inférieur. C’est cela l’enjeu. C’est à comprendre au niveau de la vie de tous les jours d’ailleurs.

 

C’est la première leçon qui nous est donné : à priori d’une faute c’est impossible car c’est au niveau de la vérité. Mais si cela arrive dans la réalité, alors il y a une stratégie de Kaparah.  Mais à chaque fois on descend de niveau. Mais cette tradition morale ne peut être basée que sur la bonne foi. S’il y a mauvaise foi, il y a divorce.

 

***

 

Q : Les premières et les deuxièmes tables sont identiques ?

R : Non, des mots ne sont pas les mêmes, mais c’est surtout à un niveau tout à fait autre.

Pour les premières tables c’est à priori de la faute, le contrat est absolu : il y a une charte d’identité : celui qui coïncide avec est d’Israël et celui qui ne coïncide pas en est exclu. Cette charte est en même temps une carte d’identité. Seul celui qui s’y reconnait est d’Israël.

Pour les deuxièmes tables, c’est : « voilà l’idéal à réaliser... » C’est à postériori de la faute : la loi est toujours la loi avec l’identité d’Israël et pour celui qui y correspond c’est bien. Et pour celui qui n’y correspond pas on pourra toujours le récupérer… Mais il sera un récupéré !

 

Q : Est-ce qu’on peut faire un parallèle avec le Gan Eden : c’était le monde de la vérité et on est récupéré par cela par où on passe mais pour en arriver là ?

R : C’est dans un tout autre thème cela ressemble formellement mais ce n’est pas exactement comme cela. La différence entre le Gan Eden et le Olam Haba c’est le mérite. Gan Eden avant de l’avoir mérité, Olam Haba après l’avoir mérité. C’est la même chose au niveau du contenu mais pas dans la relation au mérite, c’est totalement différent.    

 

***

 

On a vu suffisament ce premier point de la différence entre le Erev Rav et les tribus d’Israël.

 

Am Qasheh Oref

 

Dans l’histoire d’Abraham l’historie avec Loth au moment de la guerre que Abraham a du faire et qu’à ce moment-là l’exil lui a été annoncé : déjà lui est indiquée cette clause qu’il faudra ramener...

 

Retenez provisoirement cette idée : Il y a une sorte d’inachèvement de la nation d’Israël dans son identité profonde et ce n’est pas seulement une question du nombre d’individus, puisque finalement nous voyons les 4/5ème des Hébreux se perdre en Egypte, et que l’une des fonctions de l’exil est de réaliser ce parachèvement.

 

Ce qui m’étonne c’est que vous ne le perceviez pas par vous-même. Il faut penser ce genre de question-là à l’intérieur du monothéisme total. C’est dire qu’il y a la même Providence, bien qu’à des niveaux différents, pour Israël et pour le reste de l’humanité. Cette histoire qui est racontée à travers l’histoire d’Israël concerne l’humanité toute entière. Admettons comme postulat qu’il y a, à l’échelle individuelle en dehors d’Israël chez les autres nations, des individus dont le statut est analogue.

 

Et par conséquent, ce fait que la naturalisation en Israël est possible pose à priori problème : s’il y a à priori une élection d’identité aussi radicale de la définition d’Israël, l’idée d’un Guyiour serait impensable. Cf. le séminaire de Benno Gross sur Judah Halévi.

 

Comme je connais sa manière d’enseigner je pense qu’il a du mettre l’accent là-dessus qu’il y a apriori une différence d’essence entre Israël et le reste de l’humanité (Hiniane haElohi), idée à nuancer. Mais on ne peut penser ce problème qu’à l’intérieur d’un monothéisme total et cohérent. Le fait que l’identité Israël est radicalement différente à l’échelle collective, mais à l’échelle individuelle dans toutes les autres nations peut se trouver des individus dont le chemin de destinée Goral a été celui d’Abraham, chacun à son niveau. Alors ils sont d’Israël dans le principe. Par conséquent, en ce qui concerne la sortie d’Egypte, la fin de l’exil, étant donnée que pour Israël toute cette histoire de l’exil est une dialectique d’expérience Galout-Guéoula tout celui qui a vécu la même dialectique est candidat à être le fidèle de ce Dieu Unique dont la Torah parle. Tout celui qui a vécu l’exil d’Egypte et la Guéoula d’Egypte fait partie de ceux à qui Dieu s’adresse lorsqu’Il dit « Anokhi, Je suis votre Dieu qui vous a fait sortir d’Egypte… »

 

Le fait qu’une foule ait assailli Moïse au moment de la sortie d’Egypte pour sortir avec Israël fait partie de ce problème. La difficulté vient du ’hipazon l’accélération des événements qui a fait que le pain n’a pas levé. On commence toute cette histoire avec un pain non levé, on n’a pas eu le temps.

 

Vous voyez donc ces deux niveaux : il y a eu quelque soit leurs raisons, des hommes qui ont voulu s’adjoindre à Israël c’est cela la conversion, la naturalisation : sentir, sans savoir pourquoi, faire partie de l’histoire d’Israël. Et Moïse de leur dire « Bévakasha, la porte est ouverte ! » C’est pour cela que l’histoire est faite. Seulement ils sont dans un état tel qu’ils portent en eux un handicap pour Israël. Au niveau de la vérité absolue on ne peut pas les accepter tant qu’ils ne sont pas compatibles.

 

Une des fonctions de l’exil, et il y en a d’autres, c’est celle-ci : revenir enrichis de toutes les Neshamot qui dans le principe font partie d’Israël, mais dont l’histoire a fait qu’elles sont restées chez les Goyim. Je vous donnerais les textes dans l’histoire d’Abraham.

 

Aprés 2000 ans d’exil, on a fini par être habitué à l’idée d’un monothéisme restreint à un dieu tribal pour Israël et que ça. En oubliant que la Torah commence à la création du monde pour nous apprendre que ce Dieu dont on parle c’est Celui qui a créé tous les univers et donc toutes les humanités ! C’est à cela qu’il faut se réhabituer. On ne peut comprendre ce que la Torah enseigne du point de vue du sens de l’histoire d’Israël si on ne comprend pas qu’elle concerne d’emblée dans le principe l’humanité toute entière.

 

Et donc, à ce niveau là, il n’y a pas de problème, pas de question. Mais je sais par expérience qu’il faut plusieurs dizaines d’années d’effort pour arriver à hausser le monothéisme juif au niveau réél de celui dont parle la Torah. On a une espèce de panique de penser les choses à ce niveau : Dieu providence d’Israël est le Créateur de l’univers tout entier et donc la Providence de tous les êtres vivants, araignées y compris, et de tous les Goyim. Il faut arriver jusque-là. C’est difficile.

 

La difficulté vient du fait qu’actuellement vous recevez des bribes pour ce qui s’intègre dans votre mémoire et dans votre connaissance, mais il faut bien comprendre qu’il y a une synthèse unique et que chaque chose doit être à sa place. A ce moment, là il n’y a plus de problème. Dès que chaque chose est reliée à l’endroit où elle est il n’y a plus de question, tout est simple. Mais tant qu’on est dans le chaos des bribes de connaissances cela reste entrochoqué. C’est inévitable. Tout ce que je peux faire c’est vous donner la perspective, à quel niveau il n’y a plus contradiction. Mais tout cela il faut le vivre dans l’expérience spirituelle personnelle et arriver à l’intégrer personnellement.

 

Donné dans un autre thème :

L’histoire est un tri : une certaine identité est mise en jeu dans l’histoire et elle doit faire la preuve d’elle-même et va dire ainsi qui elle est. Et un tri se fait. Et à travers l’histoire, ceux qui sont d’Israël viennent à Israël et ceux qui ne sont pas d’Israël quittent Israël. Seulement, on n’a pas l’habitude de dire les choses de façon aussi tranchée et j’en ai souvent parlé, parce que l’histoire a d’autre part une patience infinie. Alors on n’a pas le droit à l’ultimatum d’interpellation. Il y a une patience infinie qui sait attendre la fin du monde. Le problème est au niveau des péripéties où les événements sont accélérés : est-ce qu’on aura le temps ? Mais en principe tant que Dieu attend, il faut attendre pour le jugement. Le jugement sera le jugement dernier. Et il n’y a pas de doute que l’histoire de l’exil fait partie de ce problème. C’est une mise en jeu en vue d’un tri. C’est l’exil qui fait que ceux qui sont d’Israël reviennent en Israël, et ceux qui ne sont pas d’Israël ne reviennent pas en Israël. Mais dit de façon aussi exagérée je n’ai pas le droit ! Pourquoi ? Parce que Dieu attend… Le jugement se fera en fin de compte. Mais il y a bien un problème de tri…

 

Et par conséquent, tout se passe comme si une certaine quantité d’âmes qui fait partie d’Israël mais qui est perdue chez les Goyim doit rejoindre Israël pour que la Guéoula soit réelle. Et les processus par lesquels cela passe, seuls les Talmidei ‘Hakhamim les comprennent. Ce n’est pas visible, c’est un tri qui se fait de façon invisible.

 

C’est à l’intérieur de ce principe qu’il faut comprendre votre questionnement.

A rattacher au problème du Guiyour. C’est une des grandes difficulté de l’étude de Judah Halévi pour ceux qui n’ont pas suffisamment de familiarité avec le problème. Il y a une contradiction s’il y avait une différence d’essence entre Israël et les Goyim à l’échelle individuelle (à l’échelle collective c’est sûr) et le fait que le Guiyour soit possible. Or, qu’est-ce qu’un Guiyour ? C’est le fait de prendre acte que quelqu’un qui apparemment était chez les Goyim en réalité fait partie d’Israël. Seulement, il y a un processus de dévoilement d’identification. C’est le temps de ce processus de dévoilement de l’identification qui a manqué à Moïse. Mais il a pris le risque quand même parce qu’il y avait là un événement Gorali décisif à l’échelle de la destinée collective d’Israël : Si on sort d’Egypte sans le Erev Rav toute cette histoire de l’exil d’Egypte est un coup pour rien ! Il faudra recommencer, et Moïse ne veut pas entendre l’éventualité d’autres exils. Il est venu pour sauver Israël de cet exil comme si c’était la fin des temps, comme si on sortait de ce monde-ci pour entrer dans le Olam Haba. Et quand il s’aperçoit qu’il faut recommencer à ce monde-ci Olam Hazeh alors il passe le relai à Josué et donne rendez-vous pour la fin des temps.

 

Mais toute son histoire ne peut être comprise que si on comprend cela : il a un seul objectif de passer du Olam Hazeh au Olam haba. C’est en cela que cette histoire est notre modèle : c’est toujours comme ça que cela se passe toujours jusqu’au moment où cela réussira.

 

Quand il prend acte qu’il faut redescendre pour repartir du plus bas pour arriver au plus haut il passe le relai à Josué avec rendez-vous à la fin des temps.

 

Mais le fait que la Guéoula n’est possible que si le Erev Rav vient avec, c’est à priori. Parce qu’elle concerne aussi l’histoire des individus qui sont analogues au niveau de leur Neshamah avec ceux d’Israël.

 

C’est le fait qu’il y a une entité nationale collective « Israël », mais qu’en dehors il y a des individus qui au début de départ de cette histoire auraient du faire partie de cette histoire d’Israël mais qui sont perdus dans les autres peuples. Une des fonctions de l’exil c’est ce tri-là.

 

La décision n’appartient pas aux hommes parce que par définition nous ne connaissons pas l’avant et l’après de la destinée de chacun. C’est pourquoi nous avons une législation très précise qui permet de diagnostiquer si c’est cachère ou pas. Mais Moïse savait àpriori qu’il prenait sur lui tout ce risque-là. Il l’a pris quand même pour le bien d’Israël. Et finalement, c’est ce Erev Rav qui a été intégré à Israël. Finalement c’est intégré.

 

Il ne faut pas oublier que nous lisons la Torah pour la petite fenêtre que nous avons sur le développement de notre destinée historique entre la naissance et la mort.

 

On ne peut comprendre l’envergure de cet enseignement qu’à un certain âge pour percevoir l’évidence que mon existence n’a pas commencé à ma naissance et qu’elle ne se terminera pas à ma mort. Ce qu’il y a avant et ce qu’il y a après nous échappe mais il est évident que tant qu’on n’a pas rencontré ce principe-là on ne peut pas penser le problème d’un enseignement concernant le sens d’une histoire qui traverse les individus et qui commence au 1er homme et qui s’achèvera qu’avec le  Messie. 

 

C’est un non-sens de supposer qu’on peut étudier la Torah avec l’idée que la destinée de chacun commence à la naissance de chacun et se termine avec sa mort. Cette loi-là du comportement a une préface historique d’envergure métaphysique et pas du tout purement et simplement législative. Ce n’est pas un simple code de comportements comme n’importe quelle société a le sien, c’est le code de comportement pour ceux qui sont insérés dans l’histoire de la destinée du monde depuis la création jusqu’à la rédemption. C’est à ce niveau-là qu’il faut comprendre ces problèmes.

 

Il faut pour cela apprendre ce qu’il y a à comprendre car il y a une dimension d’arriver à  expérimenter dans la réalité ce qu’on a appris au niveau abstrait des idées, et chacun à son rythme, avec son passé, sa capacité de mémoire...

 

Ce qu’il faut découvrir c’est que toute cette ’Hokhmah fait une unité absolue. On commence par des bribes. Il suffit de comprendre qu’un verset a été compris pour savoir que tous les versets sont dans le même cas. Des choses qu’on comprend maintenant et des choses qu’on comprend plus tard...

C’est un procédé du raisonnement logique qu’on appelle le raisonnement par récurrence en mathématiques. Si une loi est vérifiée sur un point et un point +1 alors elle est vraie pour toute la série. Mais on ne comprend pas encore forcément pour tous les autres.

 

A chaque difficulté rencontrée, il faut la rattacher aux principes de bases. Il est évident qu’il peut arriver que vous ne voyez pas par vous-même le lien. Un jour viendra où tel commentaire donnera le lien…

 

A partir du moment où vous avez eu l’expérience que sur un point, le verset vous a enseigné quelque chose, ce n’est pas vous qui lui avez fait dire quelque chose par vos propre forces de conscience, alors vous avez découvert l’attitude de l’étude : c’est le verset qui m’enseigne, c’est à lui de me dire ce que je dois savoir et non pas l’inverse. Ce n’est pas moi qui vais le faire parler. Tant qu’on a un problème de controverse avec le verset, il faut savoir à priori que c’est le verset qui a raison. Tant qu’on n’a pas compris en quoi il a raison, c’est qu’on n’a pas compris du tout.

 

Enseignement de la Guémara :

« J’ai appris de mon maître ce qu’un chien peut laper de l’océan une fois ».

C’est cela la Torah. Il suffit d’avoir eu même au niveau des bribes l’expérience une fois que c’est la Torah qui enseigne. Cela permet d’économiser du temps. Les questions sont par manquent de connaissance pour arranger deux opinions l’une avec l’autre. Ne pas perdre de temps à lire des commentaires mais lire à la source. Après seulement on s’aperçoit que le commentaire est enrichissant. Après quand on a les bases nécessaires pour le comprendre. Sinon cela ne peut que suggérer de fausses questions. La manière d’être de l’esprit c’est à travers le temps. Rien de pire que la perte de temps. Crime le plus abominable pour l’esprit la perte de temps d’étude.

Cf. l’expression française : « tuer le temps » c’est de l’assassinat.

 

***

 

Bereshit Chapitre 15 :

Deux versets qui annoncent l’exil en Egypte déjà avec Abraham.

Le verset 15:13 fait suite au récit précédent de la guerre entre les 4 et 5 rois entre lesquels Abraham est intervenu pour sauver Loth qui se trouvait à Sodome. 

 

15:13

וַיֹּאמֶר לְאַבְרָם, יָדֹעַ תֵּדַע כִּי-גֵר יִהְיֶה זַרְעֲךָ בְּאֶרֶץ לֹא לָהֶם

 וַעֲבָדוּם, וְעִנּוּ אֹתָם--אַרְבַּע מֵאוֹת, שָׁנָה

Vayomer le-Avram

Il dit à Abram

yadoa teda ki-ger yihyeh zar'acha

savoir tu sauras que ta postérité sera Guer (étranger)

be'erets lo lahem

dans un pays qui n’est pas à eux.

 

Et on ne nous dit pas encore quel est ce pays bien que depuis le commencement de ce récit on a pressentir qu’il s’agit de l’Egypte. Il s’agit de la préfiguration de tous les exils et le pays où l’on va en exil se définit ainsi : une terre qui n’est pas la leur. Et puis finalement, il se dévoilera que c’est l’Egypte parce que c’est en règle générale là où la civilisation s‘installe, là où est l’empire de la civilisation du temps, selon l’histoire des civilisations entre elles.  

On peut conclure pour la civilisation actuelle qui a commencé il y a 2000 ans, il s’agit de la civilisation de Rome. Et c’est là où le foyer de cette civilisation de Rome que se trouve principalement le foyer de l’exil du peuple d’Israël. C’est Rome Mamash ou un de ses satellites, Espagne, Angleterre Russie, USA...

 

וַעֲבָדוּם, וְעִנּוּ אֹתָם--אַרְבַּע מֵאוֹת שָׁנָה

va'avadoum ve'inou otam arba me'ot shanah.

Et on les asservira et les persécutera 400 ans…

 

On va se poser la question de suite : à cause de quoi une telle décision est donnée ?

 

15 :14

וְגַם אֶת-הַגּוֹי אֲשֶׁר יַעֲבֹדוּ, דָּן אָנֹכִי; וְאַחֲרֵי-כֵן יֵצְאוּ, בִּרְכֻשׁ גָּדוֹל

Vegam et-hagoy asher ya'avodou

Et aussi la nation qui les aura asservi

dan anokhi

Je la jugerais

vea’harey-khen yets'ou birekhoush gadol.

Et après cela ils sortiront avec un grand butin.

 

Etonnement :

Il y a l’éventualité d’un exil et de grandes persécutions avec cette compensation de sortir avec de grandes richesses ?

 

Ce mot de Rikhoush se retrouve dans le 1er contexte.

 

En fin de compte grâce à Abraham, lors de cette guerre contre les rois, le camp dans lequel se trouve Sodome et son roi où était Loth pour lequel Abraham a fait cette guerre. Abraham avait promis protection à Loth : « si tu va à droite je vais à gauche et si tu vas à gauche je vais à droite » pour être toujours à tes côtés... (au milieu)

Abraham apprend que Loth a été fait prisonnier et rentre dans la guerre pour le délivrer ; et par conséquent, il faut basculer la victoire dans le camp où Loth se trouvait, c’est-à-dire Sdom.

 

Après la victoire au verset 21 du chapitre 14 :

14 :21-22

וַיֹּאמֶר מֶלֶךְ-סְדֹם, אֶל-אַבְרָם:  תֶּן-לִי הַנֶּפֶשׁ, וְהָרְכֻשׁ קַח-לָךְ

Vayomer melekh Sedom el-Avram

Et dit le roi de Sdom à Avram

ten-li hanefesh veharekhoush kach-lach.

Donne moi les prisonniers et le butin garde-le.

 

וַיֹּאמֶר אַבְרָם, אֶל-מֶלֶךְ סְדֹם:  הֲרִמֹתִי יָדִי אֶל-יְהוָה אֵל עֶלְיוֹן, קֹנֵה שָׁמַיִם וָאָרֶץ

Vayomer Avram el-melech Sedom

Avram dit au roi de Sdom

harimoti yadi el-Adonay El Elyon Koneh shamayim va'arets.

J’éléverai ma main vers Dieu Dieu suprême créateur du ciel et de la terre.

 

אִם-מִחוּט וְעַד שְׂרוֹךְ-נַעַל, וְאִם-אֶקַּח מִכָּל-אֲשֶׁר-לָךְ; וְלֹא תֹאמַר, אֲנִי הֶעֱשַׁרְתִּי אֶת-אַבְרָם

Im-mi’hout

Que ce soit d’un fil

ve'ad srokh-na'al

ou d’un cordon de soulier

ve'im-eka’h mikol-asher-lakh

je jure que je ne prendrais rien de tout ce qui t’appartient

 velo tomar ani he'esharti et-Avram.

Et tu ne diras pas « moi j’ai enrichi Avram ».

 

Contexte :

La guerre a été faite et a été gagnée et au moment du partage du butin, le roi de Sdom demande les prisonniers et laisse tout le reste du butin. Abraham répond qu’il peut garder tout, le butin et les prisonniers. Ces deux contextes que nous venons de lire sont liés. Le fait que Abraham s’est entendu dire dans le deuxième contexte que sa descendance sera exilée, est relié à ce qui se passe là parce que le même mot a été employé dans les deux contextes : רְכֻשׁ Rikhoush.

 

15:14

וְאַחֲרֵי-כֵן יֵצְאוּ, בִּרְכֻשׁ גָּדוֹל

vea’harey-khen yets'ou birekhoush gadol.

Et après cela ils sortiront avec un grand butin.

 

Dans ces récit, Abraham n’a pas voulu garder et intégrer en lui tout ce butin du résultat de la guerre et va être comdamné à ce que sa descendance sera destinée à aller chercher ce butin, là où il se trouvera. En fin de compte, il s’avère que ce butin est en Egypte et il faudra donc aller en Egypte pour récupérer ce butin qu’Abraham a laissé de côté, ce Rikhoush רְכֻשׁ .

 

Dès le début de la constitution de la Knesset Israël - l’assemblée d’Israël - il laisse en dehors des valeurs et des personnes qui auraient du être au-dedans ?  

 

Deux problèmes à comprendre :

-de quoi s’agit-il ?

-pourquoi Abraham agit-il ainsi ?

 

Talmud Nédarim 32a:

Rabi Yohanan enseigne: pourquoi Abraham notre père a-t’il été puni et sa descendance a-t’elle été asservie en Egypte 210 ans ? (A relier avec le problèmes des différents nombre de l’exil d’Egypte) Réponse : parce qu’il a empêché des hommes d’entrer sous l’aile de la Shekhinah ainsi que dit le verset :

וַיֹּאמֶר מֶלֶךְ-סְדֹם, אֶל-אַבְרָם:  תֶּן-לִי הַנֶּפֶשׁ, וְהָרְכֻשׁ קַח-לָךְ

Vayomer melekh Sedom el-Avram

Et dit le roi de Sdom à Avram

ten-li hanefesh veharekhoush kach-lach.

Donne-moi les prisonniers et le butin garde-le.

 

Le jugement est très dur.

 

Nous savons qui est Sdom, la société la plus dépravée qu’il y avait en ce temps-là. Et Abraham s’est fait l’allié du roi de Sdom pour sauver Loth. Et le roi de Sdom demande les prisonniers à Abraham qui lui laisse non seulement le butin et les personnes. Donnant un argument : qu’on ne dise pas que le roi de Sdom a enrichi Abraham...

 

Finalement, tout ce Rikhoush va rester en dehors. On retrouve ce mot de Rikhoush dans le 2ème contexte. D’où cet enseignement de la Guémara Nédarim 32a que je vais formulé par rapport à notre sujet : pourquoi cet exil a du avoir lieu ? Parce qu’Abraham a laissé toutes ces personnes qui aurait pu être converties à l’identité d’Israël. Là où ces Neshamot sont tombées, il faudra que la descendance d’Abraham aille les chercher en exil pour les faire sortir avec eux.

 

Il y a toute une stratégie de relation entre la vérité et la réalité qui n’est pas facile. Mais c’est ainsi que les choses se sont faites. Et finalement, cela entraine des handicaps. Chaque étape possède une sorte de déchêt qui se récapitule et se répercute sur l’étape suivante.

 

Une des fonctions de l’exil est de mettre en évidence les valeurs qui sont de l’ordre de l’identité d’Israël mais qui sont déjà préalablement dans une sorte d’exil total en dehors d’Israël. Lorsque le peuple d’Israël se met dans le cas d’avoir à être puni par l’exil, alors à postériori cette fonction va trouver son emploi. Il pourrait y avoir d’autres manières de sauver ces valeurs sans forcément passer par l’exil. Mais à postériori si déjà l’exil est nécessaire d’autre part, alors cela va servir aussi à cela.

 

Dans ce contexte du Talmud, il y a deux autres épisodes de la vie d’Abraham qui sont reliés au même contexte comme cause lointaine de l’exil pour sa descendance.

(http://www.dafyomi.co.il/nedarim/points/nd-ps-032.htm)

 

Une de ces causes ici, c’est que ce que Moïse va faire à la sortie d’Egypte en emmenant avec lui le Erev Rav c’est le Tiqoun de ce qui s’est passé au temps d’Abraham d’avopir laissé ce Erev Rav en dehors. Comment cela fonctionne dans le détail historique de la destinée de chacun cela nous échappe. Mais c’est une identité humaine qui est en jeu dans ce thème historique. Comment être sûr que telle personne qui se trouvait dans le Erev Rav au moment de la sortie d’Egypte ? que c’est bien la réincarnation de telle personne qu’Avraham avait laissé dehors ? Cela nous échappe ! Ce que nous pouvons et devons comprendre c’est le thème historique à l’échelle collective. 

 

Je vous cite autre chose que vous avez sûrement entendu d’autre part, à relier au même problème :

Toutes les Néshamot des convertis, de quelles siècles que ce soit, se trouvaient au pied du Sinaï lors de la révélation du Sinaï... Comment cela fonctionne c’est un autre problème. Mais c’est le thème d’identité qu’il faut comprendre.

 

Il y a là deux sources : Qui sont ces Guérim qui viennent en Israël ?

La 1ère source : le Rikhoush qu’Abraham a laissé en dehors.

La 2nde source : les Neshamot qui étaient au Sinaï en même temps qu’Israël.

 

L’une des sources parle du point de vue de la constitution de la nation et l’autre du point de vue de la Torah. Mais finalement c’est le même enseignement dans deux formules différentes.

 

Ceci est nécessaire pour comprendre l’importance de l’initiative de Moïse de prendre le Erev Rav à la sortie d’Egypte. C’est déjà depuis le temps d’Abraham que se prépare cette nécessité. Il s’agit de cette histoire qui commence avec Abraham et qu’il faut bien qu’un jour elle ait son issue. C’est ce Nefesh-là du temps d’Abraham qu’il faut sauver en même temps qu’Israël. Si cela ne se fait pas en au moment de la sortie d’exil d’Egypte toute l’histoire de l’exil d’Egypte est privée de sens, en tout cas sur ce point-là et il faudrait recommencer. Vous voyez l’importance de l’initiative de Moïse   pour améliorer l’histoire d’Israël. La difficulté, l’empêchement, c’est qu’ils n’étaient pas assez préparés. Mais finalement, le fait de les faire sortir passe avant les handicaps qu’ils vont introduire.

 

***

Question : Pourquoi Abraham agit ainsi ? Abraham ne savait-il pas tout cela ?

Réponse à partir d’une enseignement du Maharal basé sur le principe suivant : Pour que l’identité d’Israël soit présente, il faut différentes étapes dans l’ordre des vertus, différentes Midot, et Abraham est la première. La Midah d’Abraham, Midat Ha’Hessed c’est le commencement mais ce n’est pas encore l’identité d’Israël. Il faut la Midah de Its’haq, la Midat Hadin de Isaac. Elle est nécessaire en deuxième étape mais ce n’est pas encore l’identité d’Israël. Il faut arriver à la 3ème étape où ces deux Midot sont unifiées dans celle de Yaaqov pour que l’identité d’Israël soit là. Et alors à postériori de Jacob, Isaac aussi et Abaham sont des enfants d’Israël.

Si chacune de ces Midot, celle d’Abraham ou d’Isaac, agit de façon exclusive …/…

  

…/…
lire la suite            

****


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