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25 janvier 2010 1 25 /01 /janvier /2010 20:08
Parasha - Beshalah (1996)

 

Parashah Bechalakh (1996) 1ère Partie

 

http://www.toumanitou.org/toumanitou/la_sonotheque/parasha/bechallah_serie_1996/cours_1

Face A

 

Etude de la semaine dernière : on a vu pourquoi les Mitsvot de la Torah ont été révélées simultanément à Mosheh et Aharon.

 

J’aorde d esuite le sujet de la Parashat Beshala’h. Chapitre 13 verset 17.

Le récit historique de la Torah reprend une des péripéties les plus importantes de la sortie d’Egypte : le passage dans le désert qui va durer 40 ans.

 

Ce que nous allons étudier dans les premiers versets, c’est qu’il est très surprenant que la motivation qui a été donnée par la Torah de ce détour au désert de 40 ans, ne fait aucune mention du Sinaï.

 

On est tellement habitué à ce rythme des événements [ la sortie d’Egypte – le passage de la mer rouge et puis tout de suite après la révélation du Sinaï, et ensuite les 40 ans d’errance dans le désert, et 40 encore après seulement l’entrée en Erets Israël ] que l’on ne se rend pas compte du redoublement du récit qui nous bloque sur ce rythme des événements.

 

Dans ces premiers versetsde la parashah, la raison pour laquelle il y a eu ce détour au Sinaï ne fait aucune allusion à la révélation de la Torah sur le Sinaï, mais c’est la crainte que les Hébreux sortis d’Egypte se heurtant à l’hostilité des Pélishtim, les Philistins, décident de revenir en Egypte.

 

Évidemment comme d’habitude chaque mot devrait être expliqué pendant des heures et les commentaires sur toutes ces aspérités de ces textes sont très nombreux. J’espére avoir le temps de vous en citer quelques uns en passant.

 

Beshala’h 13 :17 :

וַיְהִי, בְּשַׁלַּח פַּרְעֹה אֶת-הָעָם, וְלֹא-נָחָם אֱלֹהִים דֶּרֶךְ אֶרֶץ פְּלִשְׁתִּים, כִּי קָרוֹב הוּא:  כִּי אָמַר אֱלֹהִים, פֶּן-יִנָּחֵם הָעָם בִּרְאֹתָם מִלְחָמָה--וְשָׁבוּ מִצְרָיְמָה

velo-nacham Elohim derech erets Plishtim

ki karov hou

ki amar Elohim

pen-yinachem ha'am bir'otam milchamah veshavu Mitsraymah.

Et il arriva lorsque Pharaon renvoya le peuple…

 

וַיְהִי, בְּשַׁלַּח פַּרְעֹה אֶת-הָעָם

Vayehi beshala’h Par'oh et-ha'am

Et il arriva lorsque Pharaon renvoya le peuple…

 

On est de suite sollicité par le commentaire classique : chaque fois qu’un récit commence par le terme Vayehi, il s’agit d’un malheur : Cf. l’interjection araméenne « Vaï !» qui fait référence à un malheur ou le Yiddish « Oï vaVoï ! ».

 

Le Midrash se demande « Mah Amar Vaï ? Qui a dit ‘Vaï !’ ? », Je ne rentre pas dans les réponses du Midrash: c’est tant Pharaon que Moïse ou que Israël qui ont dit « Vaï ! ».

 

Quels sont les malheurs dans cette sortie d’Egypte telle qu’elle nous est racontée par la Torah ? C’est ce que le verset dit : « Vayehi beshala’h Par'oh et-ha'am : Et il arriva lorsque Pharaon renvoya le peuple… »

 

Tous les récits précédents, et surtout le récit des 10 plaies, montrent l’intervention de Dieu qui est systématique : le dévoilement que Dieu n’est pas seulement Créateur mais également Providence c’est donc l’événement central de la foi d’Israël, et à travers la foi d’Israël, de la foi tout court. On savait que Dieu était Créateur mais c’est à la sortie d’Egypte que l’on sait vraiment, à l’échelle de l’histoire universelle de l’humanité, qu’Il est Providence.

 

Pendant tout le temps des 26 générations depuis le 1er homme jusqu’à Moïse, il y a eu des initiés à l’échelle individuelle qui ont l’expérience personnelle et subjective de l’action de la Providence, centralement Abraham, mais c’est la première fois que la collectivité est concernée par l’intervention de Dieu dans l’histoire.

 

Et que nous dit-on ici ? C’est Pharaon qui a renvoyé le peuple... Le contraste est clair.  

 

Il faut alors comprendre qu’il y a eu résistance du peuple à sortir.

Et indépendamment de toutes les autres raisons vues précédemment : que Pharaon donne lui-même la décision de laisser partir le peuple. De laisser partir, non de le renvoyer et de l’expulser comme le disent les versets précédents :

 

Shemot 6 :1

וַיֹּאמֶר יְהוָה, אֶל-מֹשֶׁה, עַתָּה תִרְאֶה, אֲשֶׁר אֶעֱשֶׂה לְפַרְעֹה:  כִּי בְיָד חֲזָקָה, יְשַׁלְּחֵם, וּבְיָד חֲזָקָה, יְגָרְשֵׁם מֵאַרְצוֹ

Vayomer Hashem el-Moshe

 atah tir'eh asher e'eseh le-Far'oh

ki veyad ‘hazakah yeshalkhem ouveyad ‘hazakah yegarshem me'artso.

L’Éternel dit à Moïse: "C'est à présent que tu seras témoin de ce que je veux faire à Pharaon. Forcé par une main puissante, il les laissera partir; d'une main puissante, lui-même les renverra de son pays."

 

C’est à main forte que le Pharaon a du - Légaresh-  expulser. Guiroushim c’est l’idée du divorce. Il faut déconnecter Israël de l’Egypte et c’est Pharaon qui va le faire, mais il faut mettre ici en évidence qu’il y a eu de la part d’Israël résistance à sortir de l’exil.

 

C’est un grand mystère : pourquoi lorsque le temps de la fin d’exil arrive, y a-t’il cette résistance de la part d’Israël ?

 

Ici c’est une raison de chronologie : on attend 400 ans et il ne s’est passé que 210 ans !

Mais c’est un argument pour les Égyptiens : il manque toujours 190 ans d’exil !

Mais pour les Hébreux : pourquoi cette résistance à chercher des arguments pour rester en exil ?

Le problème est très vaste d’ailleurs.

 

J’en profite pour vous signaler que toutes les Parashiot depuis Shemot jusqu’à Mishpatim s’appellent Shovavim. Cela s’achève à Mishpatim.  

 

Il y a trois fois deux Parashiot dans ce schéma :

 

Shmot-Vaéra.

Bo-Beshala’h.

Yitro- Mishpatim.

 

Ce sont les différentes étapes de la sortie d’Egypte :

 

ð  l’intensification de la persécution

ð  l’intervention par les plaies

ð  la libération, la révélation de la Torah shebealpéh et les 10 commandements dans la Parashah Yitro et la révélation des premières Mitsvot de la législation de la Torah dans la Parashah de Mishpatim.

 

Cela forme en Rashé Tévot le mot de Shovavim.

 

Les communautés de ‘Hassidim (au sens des gens pieux) ont l’habitude de jeûner pendant ces semaines, soit le lundi et jeudi, soit toute la semaine depuis le samedi jusqu’au vendredi soir. 

 

Le verset (Jérémie 3:14) où apparait le terme de Shovavim est שׁוּבוּ בָנִים שׁוֹבָבִים Shouvou Banim Shovavim « revenez (faites teshouvah) enfants rebelles ».

Shovav est un mot dont se sert l’hébreu israélien pour parler d’un enfant turbulent, mais le sens étymologique est celui de « rebelle ».

 

La racine Lashouv a deux substantif :

ð  Teshouvah : revenir sur l’action en repentir

ð  Meshouvah : revenir sur l’action en entêtement, pour la refaire.

 

Vous connaissez cet enseignement du Talmud : « Ha'Omer echtah v'ashouv echetah vé-ashouv ein mapikin b'yado la'asos teshuva ».

« Celui qui dit : é’hetah véashouv je vais fauter et je vais me repentir, (le jour de Kipour par exemple), on ne l’aide pas à faire Teshouvah. »

 

L’enseignement porte rien que sur la répétition de cette formule é’hetah véashouv.

La Teshouvah, le repentir, est un comportement spirituel extrêmement difficile. Peut être le comportement spirituel le plus difficile parce qu’il y a la clause de l’aveu. Ce qu’il y a de difficile dans le repentir c’est d’avouer ce qu’on a fait. A partir du moment où on est capable d’avouer, c’est qu’on est guéri de la faute. Tant qu’on n’est pas capable de dire ce qu’on a fait, c’est qu’on est encore dans le stade du remords, la maladie de la faute. Le repentir c’est la guérison, le remord c’est la maladie. Il ne faut pas se tromper. A’hetah c’est le signe que l’on est encore dans les mains de la faute. Alors on regrette parce qu’il y a des conséquences. Le repentir par la re-virginisation de la conscience, c’est la Teshouvah et la guérison.

 

Beaucoup de grands maitres ont parlé de cela : La difficulté de la Teshouvah c’est qu’il faut avouer. En général, on y est aidé par « le jeu de la vie » qui nous oblige à faire Teshouvah. Chacun a son cheminenment, son intinéraire, mais à un moment donné on ne supporte plus les Yissourim, les tourments, les épreuves, les tuiles qui tombent des toits, et c’est la décision de la Teshouvah...  On m’oblige à faire Teshouvah par le jeu de la vie.

 

E’hetah véashouv, E’hetah véashouv :

Al Pí Ha Drash E’hetah véashouv : Je fauterais et je recommencerais. Puisque chaque année recommence le jour de Kipour. Cette répétition fait que l’on est plus capable de se repentir. L’habitude vient de la répétition. L’habitude c’est une seconde nature, puisque la nature est une première habitude. A force de se répéter alors « on s’englue » (comme dirait J.P. Sartre) dans l’habitude et on est incapable de s’en dépêtrer. C’est lá le sens simple de la Guémara.

 

Lorsqu’on est arrivé au stade de cet engluement il faut un miracle pourpourvoir se défaire d’une habitude.  

Ceux qui s’occupent de ces problèmes de désintoxiquer les gens habitués savent à quel point c’est trés parallèle : L’habitude et l’acte volontaire c’est comme la loi de la nature et le miracle.

Le miracle brise la loi de la nature. L’acte volontaire brise la loi de l’habitude. Et pour que l’acte volontaire brise l’habitude il faut un miracle ! Cela s’appelle Siatah dishmayah...

 

Retour au sujet :

On expie cette résistance et ce refus qui est très mystérieux de quitter l’exil d’Egypte qui est d’ailleurs le modèle de tous les exils : les Juifs quittent leurs exils dangereux toujours un jour trop tard... Pourquoi s’en va-t’on trop tard ? Message à la diaspora française : ne partez pas trop tard !

Le retard à la sortie, et il a fallu que Pharaon a du les renvoyer...

Voilà le malheur dont on parle dans le Vayehi. 

 

Je vais étudier l’emploie du mot HaAm dans ce texte.

Il y a 3 différentes manières de désigner le peuple dans ce récit :

 

ð  Ha-âm : ce n’est pas vraiment les descendants des tribus, ni les Hébreux, ni les Tsivot Hashem en tant que les Shvatim les descendants des Patriarches, c’est un peuple qui s’est adjoint aux Hébreux lors de la sortie d’Egypte et qui s’appelle le Erev Rav – le grand mélange. Cf. Parashah Kitissa Chapitre 32 verset 1. Dans le récit de la faute du veau d’or cela commence par:

וַיַּרְא הָעָם, כִּי-בֹשֵׁשׁ מֹשֶׁה לָרֶדֶת מִן-הָהָר

Vayar ha'am ki-voshesh Moshe laredet min-hahar

Et le peuple vit que Mosheh tardait à redescendre de la montagne...

C’est ce qui a déclenché la catastrophe du veau d’or. Et nous verrons dans ce texte comment Rashi explique qu’il s’agit, au cours du verset où Dieu s’adresse à Moïse, KiTissa 32:7 :

לֶךְ-רֵד--כִּי שִׁחֵת עַמְּךָ, אֲשֶׁר הֶעֱלֵיתָ מֵאֶרֶץ מִצְרָיִם

Vayedaber Adonay el-Moshe lech-red ki shichet amecha asher he'eleyta me'erets Mitsrayim. ...descend parce que ton peuple que tu as sorti d’Egypte a été perverti.

Il s’agit de son peuple : le Erev Rav. On l’appelle le peuple de Moïse.

 

ð  Bnei Israël : Quand il y a l’expression « les enfants d’Israël » il s’agit des descendants des Patriarches, les Hébreux.

 

ð  Ha-âm Bnei Israël : après que Moïse ait intercédé après la faute du veau d’or pour le Erev Rav et que le Erev Rav a été intégré aux peuple d’Israël, il y a l’expression  Ha-âm Bnei Israël - le peuple des enfants d’Israël. Un ensemble dans lequel a été intégré le Erev Rav sans qu’il soit possible de les distinguer des Hébreux.

 

A partir du moment où le Erev Rav sur l’intercession de Moïse a été intégré à Israël, c’est Israël ! Mais c’est une tendance en Israël qui vient du Erev Rav, et qui est diffuse dans l’identité du peuple. Et les grands maîtres, surtout du Zohar, nous ont donné les critères pour les diagnostiquer. Ce n’est pas le sujet aujourd’hui car vous auriez des surprises car nous avons les critères. Le Zohar est impitoyable dans une analyse d’une précision absolue, et on voit de suite que dans la vie de l’histoire juive, société israélienne y comrpise, que c’est ainsi que cela fonctionne : la tendance du Erev Rav s’est introduite dans l’identité d’Israël. Il y a des raisons pour cela. On verra que la  question est donc : Pourquoi Moïse a-t’il intégré ce Erev Rav ? alors qu’il est cause de tellement de difficultés dans l’histoire d’Israël jusqu’à maintenant ?

 

Cela n’a rien à voir avec le problème des convertis qui rejoignent Israël à l’échelle individuelle. Mais le problème du Erev Rav, est celui d’une conversion à l’échelle collective de tous ces hommes et femmes sortis d’Egypte avec Israël, et dont Moïse a pris l’initiative d’intégrer. La grande question est de savoir pourquoi et comment Moïse a pris cette initiative ? Et en quoi est-elle justifiée après la prière de Moïse qui a intercédé après la faute du veau d’or, Dieu a accepté.

 

Cette manière de définir Israël comme « le peuple rebelle » et « le peuple à la nuque raide », cette Midah de Âm SheQashe Oref – c’est ce qui définit le Erev Rav et non pas Israël. La Qashout Oref d’Israël vient du Erev Rav qui lui a transmis sa mauvaise Midah. C’est notre Midah de Am Israël mais nous savons d’où elle vient. Ce n’est pas un problème simple.  

 

Deux choses pour résumer tout cela :

 

- D’abord comprendre ce qui s’est passé : cette foule d’esclave « taarovet guerim », comme dit Rashi, Bo 12:38 :

עֵרֶב רָב 

תַּעֲרוֹבֶת אוּמוֹת עוֹבְדֵי כּוֹכָבִים שֶׁל גֵּרִים

Erev rav : Taarovet oumot ovdei kokhavim shel guérim

Un ramassis : Un mélange de convertis venus des nations

qui s’est adjointe à Israël à la sortie d’Egypte, et que Moïse a intégré.

- Le fait que cela a intégré en Israël, une dimension d’identité qui n’était pas dans l’identité hébraïque des Patriarches et si vous voulez je vous donnerais les versets de manière précises. On s’est habitué à cette définition du peuple d’Israël comme « peuple rebelle » – « peuple à la nuque raide » - mais ce n’est pas originel et cela vient du Erev Rav !

Surtout un verset où Dieu dit à Israël : « maintenant méfiez-vous, vous êtes devenu peuple à la nuque raide..." et cela est dit en clair.

 

Donc 3 appellations : Ha âm – Bnei Israël – Ha âm Bnei Israël l’unité intégrée des 2 ensembles.

 

Explication partielle:

Il n’y a pas eu en Egypte, seulement Israël qui a été asservi. Il y a eu toute une série de peuples et d’identités humaines de la civilisation de ce temps qui ont été asservis à l’empire égyptien. Il y a avait Pharaon et ses serviteurs - Paro et Hamitsrim - et il y avait les peuples asservis par l’Egypte du Pharaon et de son parti politique. Par conséquent, il s’agit d’hommes et de femmes qui ont eu la même expérience qu’Israël. L’asservissement, l’aliénation et la libération. Ils ont donc l’expérience qui mène à la foi d’Israël.

Et par conséquent ils sont prêts et préparés à l’identité d’Israël. Ils ont à leur manière l’expérience historique des Patriarches sans être l’identité des Patriarches.

 

On verra quand on arrivera à la Parashah de Yitro, la condition pour être préparée à recevoir la Torah c’est d’avoir eu l’expérience aliénation-libération.

Les dix paroles commencent par : « Anokhi Hashem Eloheikha asher otsetira me érets mitsraïm »... et voilà Ma Torah... 

Celui qui n’a pas vécu cela - Galout-Guéoula - n’a rien à voir avec la Torah !

A notre époque tout une partie de la population israélienne ne sait pas ce qu’est la Galout. Alors ils n’arrivent pas à comprendre ce qu’est la Torah. C’est un peu ramassé, mais ils n’ont jamais eu l’expérience de ce que c’est que faire sa Aliah. En diaspora, la Aliah se résume à « monter à la Torah » et on donne un don à Israël....

 

C’est un problème grave, il y a :

ð  ceux qui ont l’expérience de la Galout mais pas l’expérience de la Guéoula.

ð  ceux qui ont l’expérience de la Guéeoulah mais pas l’expérience de la Galout.

ð  ceux qui n’ont ni l’un ni l’autre, ils sont au gouvernement. 

ð  ceux qui ont l’expérience Galout-Guéoula alors ils sont préparés pour le Sinaï.

 

D’où notre question initiale : pourquoi l’absence d’allusion au Sinaï dans ce texte ?

Beshala’h 13 :17

וַיְהִי, בְּשַׁלַּח פַּרְעֹה אֶת-הָעָם, וְלֹא-נָחָם אֱלֹהִים דֶּרֶךְ אֶרֶץ פְּלִשְׁתִּים, כִּי קָרוֹב הוּא:  כִּי אָמַר אֱלֹהִים, פֶּן-יִנָּחֵם הָעָם בִּרְאֹתָם מִלְחָמָה--וְשָׁבוּ מִצְרָיְמָה

Vayehi beshala’h Par'oh et-ha'am

velo-nacham Elohim derech erets Plishtim

ki karov hou

ki amar Elohim

pen-yinachem ha'am bir'otam milchamah veshavu Mitsraymah.

 

Vayehi beshalach Par'oh et-ha'am

Et il arriva lorsque Pharaon renvoya le peuple

velo-na’ham Elohim derech erets Plishtim

Elohim ne les a pas dirigé par le chemin du pays des Philistins

 

C’est le chemin de la côte qui va depuis la frontière égyptienne jusqu’à à peu pràs Naaria au nord. Toute cette côte, surtout Ashkelon-Ashdod...

C’est ce chemin qui est le plus court pour aller de l’Egypte à Jérusalem. Normalement on attendait qu’en sortant d’Egypte on aille directement à Jérusalem pour recevoir la Torah car la Torah sort de Jérusalem, elle ne sort pas du Sinaï.

 

Normalement le déroulement a été enseigné au début du livre de Devarim : onze jours de marche depuis l’Egypte jusqu’à Jérusalem pour y recevoir la Torah (Isaïe 2:3) :

כּי מציוֹן תּצא תוֹרה וּדבר-יהוֹה מירוּשלם

« Ki miTsion tetsé Torah »

Et non pas Ki Mi Sinaï...

 

On est tellement habitué à l’importance du mont Sinaï que cela nous bouche le récit dans son ordre normal. Nous verrons à posteriori qu’il en a été autrement, et pourquoi la Torah a été révélée au Sinaï et ce qu’on peut apprendre du fait que la Torah est révélée dans le désert et non pas à Jérusalem...

Tout cela les Midrashim en parlent, mais à priori c’est cette ordre-là : on aurait du sortir d’Egypte pour aller en Israël. Cette espèce d’interruption de rendez-vous différé, de parenthèse de 40 ans, jusque-là on ne s’y attendait pas.

 

וְלֹא-נָחָם אֱלֹהִים דֶּרֶךְ אֶרֶץ פְּלִשְׁתִּים

 velo-na’ham Elohim derech erets Plishtim

Et Elohim ne les a pas dirigé par le chemin du pays des Philistins

כִּי קָרוֹב הוּא

ki karov hou

Car il était proche.

 

Il y a beaucoup de commentaires sur ki karov hou, j’espère avoir le temps de vous en citer quelques uns. Pour le Pshat, c’est trop prêt la sortie d’Egypte et ce passage par le chemin des Philistins.

Imaginez les épreuves : Après les 10 plaies, cette tribulations pour un peuple tout entier sortant d’Egypte pour se heurter tout de suite aux Philistins sur le chemin, c’est trop proche...

 

כִּי אָמַר אֱלֹהִים, פֶּן-יִנָּחֵם הָעָם בִּרְאֹתָם מִלְחָמָה--וְשָׁבוּ מִצְרָיְמָה

ki amar Elohim

car Dieu s’était dit

pen-yinachem ha'am

de peur que le peuple ne regrette

deuxième occurence du mot « âm-peuple »

bir'otam mil’øhamah.

en voyant (l’éventualité de) la guerre

veshavou Mitsraymah

et ne retourne en direction de l’Egypte.

 

C’est très en raccourci, quelque chose que nous vivons dans notre génération, ce sont les raisons de

la Yeridah : on veut bien venir en Erets Israël, mais il y a des craintes et alors on fait sa Yeridah. 

Dieu a eu peur de cela et leur a donné 40 ans dans le désert : un petit stage de séminaire toraïque avec comme Madrikh professeur et maitre Mosheh Rabénou...

 

Beaucoup de Midrashim expliquent de quelles guerres il s’agit. C’est un autre sujet...

 

Du point de vue du Pshat : la crainte d’avoir à faire la guerre aux Philistins. Ensuite, les Midrashim s’appuyant sur le texte de la Torah, expliquent qu’il y avait des guerres et que les Hébreux sur le chemin risquaient de voir le résultat de ces guerres et en être appeurés.

 

…/…

 

On peut attesté que c’est un peuple héroïque. Mais pourquoi ce retard des Shovavim ? Cela se traduit par des alibis : situation économique, la guerre…etc.

 

Il y a là un sujet qu’il faut expliquer. C’est tellement aberrant qu’on ne voit plus le problème. Comment ce peuple qui a du prier espérer et attendre 2000 ans lorsque le moment de la sortie d’Egypte arrive... Shovavim !?

 

C’est quelque chose qui dépasse infiniment ces explications artificielles, ces alibis : il y a la guerre, il n’y a pas de tiercé... 

 

C’est lié au Erev rav. Il y a une sorte de dimension de responsabilité, plus ou moins consciente sur l’universel humain, qui fait qu’on manque les rendez-vous, on y est en retard, à cause de l’habitude de suivre un idéal alors que c’est un faisceau d’idéaux qu’il faut réaliser. On s’habitue pendant longtemps à cet idéal d’être, on est au service de l’idéal humain, et quand le temps du retour arrive on rate le rendez-vous... Il y a une espèce d’idéal de l’universel qui travaille l’identité juive, cela vient d’ailleurs des Hébreux, et elle a des ratés : c’est le cosmopolitisme et l’installation en Galout...

 

Effectivement, les tenants du diasporisme, les tenants du judaïsme galoutique, tant religieux que laïc, se réfèrent toujours à ce mythe de la mission universelle du peuple juif. Il y en a qui vivent cela avec une sincérité aberrante.

A ceux qui y croient, rabbins ou laïcs, je leur demande naïvement : « en quoi consiste cette mission ? »  Personne ne peut répondre ! Cela consiste finalement à recevoir les allocations familiales de Jacques Chirac... Finalement on travaille chez eux et on gagne sa vie chez eux et on envoie de l’argent en Israël...  C’est une histoire de fous : un rendez-vous manqué !

 

C’est de ce malheur dont on parle : il a fallu que ce soit Pharaon qui renvoie le peuple parce qu’ils étaient encore travaillé par l’identité galoutique !

 

Ces raccourcis étonnants de la Torah on les comprend parce qu’on les vit.

 

Il y a 2 mystères :

ð  l’histoire qui rend compte des textes

ð  les textes qui rendent compte de l’histoire. 

 

C’est lorsqu’on vit notre histoire que l’on comprend la Torah, c’est lorsqu’on lit la Torah que l’on comprend notre histoire...

 

13 :18

וַיַּסֵּב אֱלֹהִים אֶת-הָעָם דֶּרֶךְ הַמִּדְבָּר, יַם-סוּף; וַחֲמֻשִׁים עָלוּ בְנֵי-יִשְׂרָאֵל, מֵאֶרֶץ מִצְרָיִם

וַיַּסֵּב אֱלֹהִים אֶת-הָעָם דֶּרֶךְ הַמִּדְבָּר, יַם-סוּף;
Vayasev Elohim et-ha'am derekh hamidbar  yam-Souf vachamushim alu veney-Yisra'el me'erets Mitsrayim.
Vayasev Elohim et-ha'am
derech hamidbar  yam-Souf
Et Dieu fit contourner le peuple (3ème occurrence)
par le chemin du désert de Yam Souf la mer rouge

 

וַחֲמֻשִׁים עָלוּ בְנֵי-יִשְׂרָאֵל, מֵאֶרֶץ מִצְרָיִם

Va’hamoushim alou veney-Yisra'el me'erets Mitsrayim.

Et c’est armés en guerre que les enfants d‘Israël sont montés d’Egypte.

 

Et c’est là qu’on les nomme Bnei Israël au 4ème niveau.

Il y a un 5ème niveau qui est indiqué plus loin dans le verset 14:8 :

 

וַיְחַזֵּק יְהוָה, אֶת-לֵב פַּרְעֹה מֶלֶךְ מִצְרַיִם, וַיִּרְדֹּף, אַחֲרֵי בְּנֵי יִשְׂרָאֵל; וּבְנֵי יִשְׂרָאֵל, יֹצְאִים בְּיָד רָמָה

Vaye’hazeq Hashem et-lev Par'oh melekh Mitsrayim

vayirdof a’harey beney Yisra'el ouveney Yisra'el yotse'im beyad ramah.

« Et Hashem endurcit le cœur de Pharaon roi d’Egypte

Il alla après les enfants d’Israël et les enfants d’Israël sortaient avec une main élevée... »

 

Deux questions :

ð  1-Pourquoi dans ce détour au désert, n’y a-t’il aucune allusion à l’événement du Sinaï ?

ð  2-Que peut-on apprendre de ces différentes nominations d’Israël (Am – Bnei Israël) ?

 

[(Manitou tousse...)

J’ai un chat dans la gorge...

Vous avez remarqué qu’on ne parle jamais du chat dans la Torah. A la Parashah de Yitro, les Sefardim ont l’habitude le jeudi de la Parashah Yitro de faire une fête qu’ils nomment « Seoudat Yitro-Mosheh » dont les Rashé Tévot donnent  Siyoum et les nord-africains non versés dans les textes appelaient cela Tsion. C’est le repas de Jethro à Aharon et Moïse lorsqu’ils se sont rencontrés. Le repas du Siyoum c’est lorsqu’on a terminé une étude de Torah - Siyoum achèvement – mais là ce sont les Rashé Tévot de Séoudat Yitro-Mosheh.

On avait l’habitude de courir après les chats dans la rue et de les arroser d’eau...

La signification officielle c’était que le repas traditionnel de cette Séoudah était un couscous au poulet, et le chat est venu prendre le poulet.... Ma mère plaçait le couscous sur l’armoire.

Le chat était une des divinités de l’Egypte pour protéger leurs silos de blé des rongeurs. Dans la mémoire juive hébraïque le chat représentait la divinité égyptienne. C’est très apparent dans les statues égyptiennes. A la télévision j’ai vu á quel point le visage de Sadate ressemblait au visage d’un chat... Voila pourquoi on ne parle pas du chat dans la Torah.]

…/…

lire la suite ici

*****

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