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5 mai 2011 4 05 /05 /mai /2011 19:10
Pourim Cours 3 (1979)
Pourim cours 3 (1979)

 

http://www.toumanitou.org/toumanitou/la_sonotheque/fetes_et_calendrier/pourim/cours_3

Durée : 46,2 minutes
Face A

 

…/…

Alors vous voyez que nous avons une lecture de la Torah qui est déroutante. Je peux commencer la Torah là :

לְעֵינֵי כָּל-יִשְׂרָאֵל

בְּרֵאשִׁית, בָּרָא אֱלֹהִים, אֵת הַשָּׁמַיִם, וְאֵת הָאָרֶץ

Leeinei kol Israel Bereshit Bara Elohim Et Hashamyim ve-et Haarets.

Et cela finit par  וּלְכֹל הַמּוֹרָא הַגָּדוֹל

Comparez la Torah à un cercle sans commencement ni fin. Au niveau de la vérité, il n’y a ni commencement, ni fin ! La vérité est éternelle d’emblée. Mais son dévoilement dans le temps a un commencement et une fin. C’est la raison pour laquelle la première question que Rashi pose c’est que la Torah aurait du commencer à la première des Mitsvot qui a été dévoilée :

Shemot 12.2

הַחֹדֶשׁ הַזֶּה לָכֶם, רֹאשׁ חֳדָשִׁים: רִאשׁוֹן הוּא לָכֶם, לְחָדְשֵׁי הַשָּׁנָה

Si déjà il faut trouver un commencement quelque part, et bien le commencement logique c’est la première révélation à Israël ! Il y a une raison pour laquelle cela commence quand même à Beréshit.

 

…/…

 

Texte du Maharal :

 

Oupiroush zeh ki hadavar shehou shalem… une chose qui est en plénitude son début et sa fin se rejoignent en une seule fin comme tu le vois dans une circonférence, et c’est une plénitude compléte. C’est pourquoi Mosheh dit (avant de quitter Israël) : « Mes jours se sont emplis » car ses années étaient pleines et ses jours ont été 120 ans et 120 c’est 12 en Mispar Qatan (120=12 la même chose à deux exposants différents) de même que le mot de Moïse dans le Mispar Qatan. (Mosheh 345 en Mispar Gadol donne: 3 + 4 + 5 = 12 en Mispar Qatan. Les deux donnent 3 en Mispar Qatan Yeter, mais le Maharal veut expliquer la correspondance avec les 12 mois de l’année.) 

 

C’est un petit aperçu des convergences de registres qui sont absolument absentes de la pensée naturelle. C’est propre à l’hébreu. C’était vrai de toutes les langues originelles tant qu’elles sont restées traditionnelles. Aujourd’hui, il n’y a plus que l’hébreu. Bien sûr, il y a toutes les possibilités de calculs farfelus. Quelques choses de ce genre nous ont été données par nos maitres dans les livres que nous avons entre les mains, mais tout cela est secret, il y a des règles. Et sans en connaitre les règles, on peut faire dire n’importe quoi de n’importe quoi et c’est faux. C’est une science exacte : soit on la connait, soit on ne la connait pas ! Essayer de raisonner toujours en partant des choses les plus simples et élémentaires. Remarquez cette inconséquence qu’il y a avec le judaïsme, au fond depuis l’émancipation, où les gens sont vraiment devenus des ignorants se prenant pour des intelligents. Par exemple pour devenir médecin, si c’est sérieux, on sait très bien qu’il faut des années et des années d’études pour faire un diagnostic d’une heure. Mais dès qu’il s’agit du judaïsme n’importe qui se pense le droit de dire n’importe quoi du dedans d’une ignorance totale. Actuellement, nous sommes dans un temps d’abêtissement totale de la pensée juive. C’est pourquoi tant de livres brillants paraissent… ne perdez pas de temps d’étude avec ces livres-là qui encombrent les bibliothèques. Ce que vous devez faire c’est étudier le ‘Houmash avec Rashi pendant 10 ans et après… la même chose avec tout le reste, pour enfin revenir sur Rashi….

Il y a le ‘Houmash Rashi et après vous saurez lire n’importe quoi ! On ne peut pas étudier le judaïsme en français !

 

Et c’est donc une indication que l’identité de Moïse qui est exprimée à travers différents niveaux par ce Mispar Katan cela fait allusion au fait que cette identité est pleine de ses jours. Par le fait que ses années correspondent au nombre de son propre nom, ce qu’on ne peut pas dire c’est que la fin signifie l’anéantissement.

 

La fin est celle du cycle d’engendrement d’une identité qui une fois engendrée entre dans l’histoire comme éternelle.

Ce temps du l’année, Shanah qui est le temps du soleil, a un commencement, une apogée et un déclin, une fin, et c’est fini. Tandis que là, il s’agit d’un commencement qui se relie à sa fin et dès qu’on y parvient apparait une figure éternelle. Il y a engendrement de la figure géométrique qui, dès qu’elle se dévoile, apparait comme éternelle. Elle a précédé le procédé mathématique de l’engendrement. Et une fois présente elle l’est éternellement. Ce qui était dans le temps, c’est le temps de la découverte mais pas l’existant de la notion mathématique. Quand vous avez découvert un théorème, c’est à un temps x de l’histoire du monde, mais ce qui a été découvert précédait votre découverte, et donc est éternel. Le triangle par exemple, n’a pas commencé le jour où on l’a défini. Ce jour-là on a découvert une réalité éternelle : le triangle !

 

Q :

R : C’est la différence entre la pensée de l’ingénieur et la pensée du savant. Le savant découvre des vérités, et les vérités qu’il découvre sont éternelles. Il découvre ce qui existe déjà dans la vérité. L’ingénieur invente des procédés. Avant qu’il ne les invente, ils n’existaient pas ! Etre ingénieur est un art, alors qu’être savant est une science.

 

Descartes a parlé des idées innées qui sont des idées vraies, enfouies dans l’inconscient… L’étude c’est les faire passer à la conscience. Je ne les connais pas tant que je ne les connait pas ! Dès que je les connais, je les connais comme éternelles. Les autres dans le langage de Descartes sont adventis, elles sont advenues. Je les ai acquises. Les idées adventis s’enseignent, les idées innées se découvrent. La troisième sorte sont les idées factices qui ne correspondent ni à la vérité ni à la réalité, sont le produit de l’imagination.

 

Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’il ne faut pas commencer à l’envers. La méthode que j’emploie avec vous consiste à commencer à l’envers ! L’objectif est de vous faire découvrir qu’il faut recommencer à l’endroit. Il faut même si cela nécessite une quantité héroïque d’humilité,  recommencer à l’alef-beit. Sinon vous resterez des ignorants brillants toute votre vie dans cette superficialité profonde de ces personnes qui ne savent pas de quoi elles parlent mais qui en parlent avec des grands mots…

 

Une histoire du Maharal :

Il a été un des grands maitres de la connaissance de Rashi avec Na’hmanide. Un jour il devait faire passer des examens de rabbin à l’un de ses élèves. Ce dernier vient chez lui pour la semikha. Maharal lui demande ce qu’il sait : Je sais la moitié du Talmud. Je ne peux pas t’interroger : chaque fois tu vas me dire que c’est dans l’autre moitié ! Que sais-tu vraiment ? L’élève lui répond : je sais vraiment le ‘Houmash Rashi ! Maharal lui a répondu : si tu sais vraiment ‘Houmash Rashi alors tu peux me remplacer !

 

Vous voyez de quoi il s’agit !

Tant que vous n’avez pas la lecture de Rashi sur la Torah vous ne pouvez pas commencer le reste. Sinon c’est de l’amateurisme d’imposture.

 

On ne peut dire que puisque sa fin est son anéantissement et son absence, car au contraire cette fin qui se relie au début (d’un cycle complet) montre l’achèvement parfait par le fait que son temps de vie s’est achevé de jour à jour.

 

120 ans pour constituer ce cercle qui une fois constitué ne disparait pas mais reste éternelle.

Dans la comparaison avec la notion mathématique, le geste mentale de génération :

Toute définition mathématique doit être générique. Pour ce qui concerne la définition du cercle : la définition comme étant formé par tous les points équidistants d’un centre, c’est la définition du rond. En réalité, la définition du cercle c’est: le lieu géométrique engendré par la rotation d’un segment autour d’une extrémité. C’est dire que la seule définition mathématique cohérente est celle qui engendre la notion du cercle. Or, cette notion n’est pas figurable, elle est notionnelle, au niveau de la pensée sans image. La figuration est un exemple très grossier dans le monde de la réalité. L’image du rond est déjà empirique. Le cercle (notion) n’est pas le rond (figure). Pas plus que l’idée de chaleur n’est chaude (Bergson). L’idée de douleur n’est pas douloureuse. Si elle l’est, c’est qu’il s’agit d’une douleur morale et non d’une idée. De même, l’idée de cercle n’est pas ronde. La pensée authentique est la pensée au-delà des images. Rappelez-vous les dix commandements : « Tu ne te feras pas d’image ». Cela commence là !

 

Ce sof des 120 ans, jour pour jour, n’est pas autre chose que l’achèvement d’une réalité qui devient éternelle. Il ne s’agit pas ici de fin. C’est pourquoi cela nous montre qu’il est arrivé à sa perfection. Et tout ce qui est arrivé à sa perfection appartient à Dieu duquel il a été créé. Et tu ne dois pas objecter pourquoi cela n’a pas été le cas des autres tsadikim (ils n’ont pas vécu 120 ans parfaits)

 

On apprend des autres Tsadikim qu’ils arrivent exactement à la fin de la quantité de temps que Dieu leu a donné sur terre mais on n’a pas ce cas exceptionnelle de Moïse avec cette figure géométrique parfaite.

 

Car nous avons dit déjà d’autre part, que Moïse était la figure tsoura d’Israël (le Klal)

 

On voit la différence fondamentale de mentalité entre l’hébreu et les goyim : il n’y a pas ce cas que Moshé fut pris pour l’incarnation du klal Israël. Il aurait été divinisé comme Jésus. Cela a été la faute du Erev Rav qui eut tendance à diviniser Moïse. Vous voyez que toute cette histoire des Evangiles est un mythe pour goyim. Au fond ce qu’ils adorent c’est Israël en effigie. Ils le pressentent. Si le peuple hébreu avait été comme les goyim, Moïse aurait été l’adoré par excellence. Il y avait de quoi ! Cela a été la tentation du Erev Rav.

 

Car nous avons dit déjà d’autre part, que Moïse était la figure tsoura d’Israël (le Klal)

 

Et si je veux connaitre qui est Israël, il faut connaitre qui est Moïse. Une forme Tsoura, une figure, n’a pas de forme, sa manière d’être est d’une essence qui n’a pas de dessin, c’est une notion. Les philosophes du moyen-âge auraient dit des intelligibles, qu’on ne peut comprendre que par la pensée, non par les sens ou l’imagination. On se sert de l’imagination comme de béquilles. Quelqu’un qui ne comprend pas ce qu’est un cercle, alors on lui dessine un rond ! Les notions mathématiques sont des êtres de raison, elles ne correspondent pas à des images. Les véritables mathématiciens parviennent à ce niveau de la pensée sans image. Si on est obligé de s’appuyer sur l’image c’est qu’on n’est pas mathématicien. On peut être artiste. C’est autre chose.

 

Le Maharal reprend sa définition :

                     

Une tsoura est shelemah, il n’y a rien à ajouter ni à enlever. Et cette chose-là est connue. C’est pourquoi ces jours ont été parfaits. (120 ans jour pour jour).

 

Né le 7 Adar et mort, de la mort terrestre, le 7 Adar, 120 ans après.

S’il s’agissait de goyim avec la mentalité goï, on aurait eu un culte d’adoration de Moïse comme réalité divine incarnée. 

 

C’est pourquoi ces jours ont été parfaits sans ajout ni manque puisque leur fin se relie à leur commencement ; or, son commencement vient de Dieu lui-même qui l’a créé. Et de même sa fin qui se relie à son commencement. Et cela se produit quand ses jours sont parfaits, sans ajout ni fin.

 

C’est le style du Maharal qui semble utiliser des répétitions à chaque fois. Il n’y a jamais de répétition ! C’est à chaque fois une nuance différente. La pensée du Maharal est en spirale. Jusqu’à ce qu’on ait compris. En fin de spirale on a compris ou on n’a pas compris…

 

                      Cela a été le cas pour Moïse dont les jours étaient Shlémim.

 

A chaque fois un ‘Hidoush apparait. On ne le découvre pas si on ne commence pas par ‘Houmash Rashi !

 

Et c’est par là que se relie l’objectif ta’hlit au début. C’est pourquoi il est parfait ! Et du côté de cette perfection il appartient à Dieu complétement.

 

Vous voyez tout ce qu’il ne dit pas tout en nous le disant…

A sa mort Moïse est devenu divin, mais il ne le dit pas parce que nous sommes des Juifs ! Si on le disait, les Goyim l’entendraient à leur manière. Mais il est divin dans le sens du Hiniane Ha-Elohi que le Créateur a voulu créer un homme parfait, et cela a réussi chez Moïse. C’est pourquoi il est la figure d’Israël. Il est le Hiniane HaElohi par excellence. N’oubliez pas que le judaïsme est la seule religion où il n’y a pas de culte pour l’être parfait ! Car c’est la définition de l’idolâtrie qui délégue magiquement à une figure mythique la responsabilité du salut. Moïse est notre maitre et non pas un objet de communion ! Ces fondateurs du christianisme ont réussi à faire la pire des idolâtries qui existe : l’idolâtrie de la bible ! Il y a nécessité de décrocher de cette fascination soi-disant « judéo-chrétienne ». Le judaïsme comme tel n’a qu’un seule souci en tête c’est la disparition du christianisme. Parce que tant que le christianisme existe comme religion de la bible, la morale ne peut pas être fondée dans la civilisation. Cela va jusque-là !

 

On a remarqué que le mot de Mosheh est le mot de Hashem dans l’autre sens. Ne me faite pas dire que Mosheh c’est Hashem ! Même pas à l’envers !

 

Maharal après cette exposé va donner un deuxième enseignement :

 

Et donc, il apparait maintenant que c’est pour cela que les années de Moïse devaient être de 120 ans car le nombre de 120 en mipar Qatan c’est 12, et la circonférence parfaite se divise en douze degrés. Il s’agit des douzes constellations de l’univers dans le ciel Raqiâ. La sphère céleste est parfaite entièrement et sa fin se relie au commencement.

 

Subitement on a changé de registre en parlant des mêmes choses, alors suivez bien :

 

                      C’est pour te dire qu’il n’y a pas de fin.  

                       

Une circonférence, une sphère n’a pas de fin mais est d’emblée éternelle.

 

Tout ceci est indiqué dans la perfection du nombre de ses jours, et de par cette perfection, il appartient à Dieu. Mais si sa mort avait été dans un autre mois, sa mort aurait été la fin et pas la perfection du tout. C’est pourquoi, lorsque Haman a vu que le sort est tombé sur ce dernier mois de l’année, il s’est réjoui car il s’est dit que le dernier stade montre qu’ils auront une fin. Et de même comme la sortie d’Egypte a été

                      le début du mois, la fin sera au dernier mois…

 

                     

…/…

 

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