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8 octobre 2013 2 08 /10 /octobre /2013 16:47

Morale et Cataclysme Naturel

(Peri Tsadik Voyant de Lublin sur Genèse) 1981

Cours 5

http://www.toumanitou.org/toumanitou/la_sonotheque/pensee/morale_et_cataclysme_naturel/cours_5

Durée : 38,1 minutes -  Face C - 152 03

…/…

Et la guémara à ce moment-là explique la différence entre derekh et davar

Si on avait mis le mot de davar on aurait mis tout au masculin !

C’est donc pour mettre le féminin qu’on a mis le mot de derekh.

Qu’est-ce que le mariage ?

Davar c’est une chose donnée une fois pour toute. Davar c'est-à-dire quelque chose de constitué, statique. Cela signifierait, si on avait dit davar, que l’acte de procédure du mariage est acquis une fois pour toute. Cela ressemblerait à une procédure d’achat. Je donne mon amour, tu te donnes à moi, et réciproquement. Ce n’est pas le mariage selon la guémara. Cela ne peut pas être un acte qui en soi créé une situation définitive.

Derekh est une conduite permanente. Et elle donne énormément d’exemple de l’emploi de ce mot derekh dans les mishnayot, en disant  que chaque fois que la mishna peut définir une identité de façon définitive, elle dit davar. Par exemple, les légumes et les fruits de l’arbre sont différents de trois manières par rapport à la dîme que l’on doit donner. Là il est dit davar, parce qu’un légume est un légume et un arbre c’est un arbre, il n’y a pas à se tromper, la définition est claire, statique, c’est une identité achevée pour elle-même. Mais lorsqu’il s’agit d’un arbre dont on ne sait pas très bien s’il s’agit d’un arbre à fruit ou d’un légume elle dit derekh. Cela veut dire, lorsqu’il y a une identité dynamique, un chemin, alors la mishna dit derekh, Lorsqu’il s’agit d’une identité statique, la mishna dit davar.

 

Par rapport au problème du mariage c’est très simple, cela veut dire que c’est une conduite permanente qui fait qu’on est marié. Au niveau légal, la procédure fait changer de niveau de façon irréversible mais à ce moment-là le mari ne s’appelle pas ish il s’appelle baal. Le baal ne devient vraiment ish que lorsque le derekh a été réussi. Il y a un chapitre entier dans la guémara de kidoushin pour nous faire comprendre avec beaucoup d’humour que ce n’est pas la cérémonie du mariage qui marie. Elle ne fait pas partie des trois procédures. Le mariage est issu d’un engagement réciproque d’un certain derekh. Lorsqu’on réussit ce derekh le mariage est confirmé, et le mari devient l’époux, ish sinon il reste baal, un niveau très inférieur. Et à ce moment-là on prévoit déjà la procédure qui libèrera la femme, c'est-à-dire ou le divorce ou la mort du mari. 

 

Q : Le don de la prouta. L’importance de l’acte de recevoir de la femme qui en recevant elle s’engage dans un rapport de réciprocité.

R : au niveau légal c’est exact, ce n’est que lorsque la femme a accepté la prouta que le mariage est mariage.

Q : On insiste sur l’acte de donner de l’homme alors que l’acte de recevoir de la femme est aussi important.

R : c’est le seul important parce que tant que l’homme a donné la prouta et que la femme ne l’a pas accepté il n’y a pas de mariage.

Q : C’est le rapport même entre Dieu et le peuple juif : tant que Dieu ne nous accepte pas en tant que destinataire de la promesse, la promesse ne peut pas être tenue : l’engagement de Dieu et l’engagement du peuple juif…

R : nakhon mais vous avez changé de niveau.

Restons encore un peu au niveau légal. Au niveau légal, il n’y a mariage que lorsque la femme a accepté la bague. (La prouta ici est préfiguratrice de la bague. C'est-à-dire que la bague doit avoir au moins la valeur d’une prouta.) Etant donné que dans l’acte d’accouplement c’est le mari qui est sujet et la femme qui est objet, il faut que la procédure réintègre la réciprocité en donnant à la femme la position de sujet dans la procédure. C’est pourquoi le sujet est ici ha-ishah. C’est pourquoi, au point de vue légal, tant qu’elle n’accepte pas de recevoir la bague il n’y a pas mariage. Mais le problème que je posais est exactement inverse.

Tant que le mari n’arrive pas à dépasser le niveau du troc (il donne quelque chose et acquiert une femme) au niveau derekh, il n’est pas vraiment marié en haut, mais seulement en-bas. S’il réussit à devenir ish - et c’est le début de la mishna du 2ème chapitre : « ha-ish meqadesh » - là c’est lui qui devient sujet de la procédure – tant que ce n’est pas le cas il s’appelle baal.

Alors il y a deux issues possibles que la mishnah indique de suite : c’est guet ou mitat habaal.

C’est une mishna terrible pour le mari.

C'est-à-dire que le mariage n’est vraiment confirmé que dans la mesure où le derekh de la conduite a été réussi.

 

Il apparait une définition qui nous montre dans quel cas derekh est au féminin et signifie Torah. Ce qui nous faire comprendre la relation entre l’idée de Torah et l’idée de derekh. La Torah est un derekh, c'est-à-dire projet de conduite qui ne peut être acquis une fois pour toute comme un davar, et c’est pourquoi elle s’appelle derekh ! Donc elle ne peut être reçue que par ceux qui savent ce qu’est être « en chemin ».

 

Q : On dit l’an prochain à Jérusalem également ici, c’est la Jérusalem céleste et non plus terrestre.

R : C’est une question d’étapes. Cela signifie que l’israélien a déjà d’autres espérances que le juif de galout. Il est déjà au-delà.

Remarquer qu’en Israël même on dit « leshanah haba biyeroushalayim l’an prochain à Jérusalem », avec le même sens que celui de la golah parce qu’on pense aux gens de la golah dans la kavanah de participation.

 

Relation entre le sens de derekh et le sens de Torah :

Il y a un apprentissage du chemin qui rend capable de recevoir la Torah, parce que la Torah est la loi du chemin, et celui qui n’a pas connu l’apprentissage du chemin n’est pas capable de recevoir la Torah.

 

Retour sur la situation du mariage : c’est la situation fondamentale du rapport entre autrui et autrui. Guémara Kidoushin dans les pages 30-33 : le temps des fiançailles est exigé pour que ces deux êtres qui vont se marier se connaissent et n’arrivent pas au mariage en ne se reconnaissant pas. C’est resté dans une cérémonie que le rite ashkénaze a gardé : au moment de la ‘houpah le fiancé arrive entre les deux beaux-pères et découvre la figure de la fiancée et la recouvre. C’est une cérémonie légale, c'est-à-dire « est-ce bien la personne à laquelle tu penses ? » Pour qu’il ne dise pas après que ce n’était pas elle ! La guémara ajoute : Et il est écrit « tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Si cela ne marche pas entre eux, il ne peut pas invoquer que ce n’était pas elle.

Cela veut dire que la relation d’altérité entre deux sujets est d’abord posée au niveau du problème du mariage. Or, il n’y a que deux possibilités pour résoudre le problème de la relation de sujet à sujet : l’agressivité ou la Torah.

Donc on retrouve l’alternative : derekh ne peut être que la guerre ou la Torah.

 

Q :

R  C’est le seul cas cité par notre guémara de Kidoushin d’ailleurs où Derekh est au masculin. C’est notre verset.

Q :

R : c’est la relation naturelle du mariage où l’homme est sujet et la femme est objet. C’est pourquoi la procédure réintègre la femme comme sujet et l’homme objet. Parce que le souci de la guémara porte sur ce cas particulier d’une mitzvah où habituellement c’est l’homme qui est sujet des mitzvot et voilà qu’ici la femme est le sujet de la procédure ! Parce qu’il s’agit du mariage, il faut donc réintégrer une situation de Torah. Parce que c’est un problème de derekh et que c’est soit le derekh guerre soit le derekh Torah. D’où l’importance du verset cité par la guémara :

Tehilim 19.5 :

ח תּוֹרַת יְהוָה תְּמִימָה, מְשִׁיבַת נָפֶשׁ

Torat Hashem Tmimah Meshivat Nafesh.

La Torah de Hashem est parfaite elle ramène le nefesh.

 

De la même manière à un autre niveau c’est la femme qui ramène le nefesh de l’homme. 

Dans l’identité humaine il y a deux dimensions : le etsem l’essence, et le nefesh la personne.

L’essence est l’identité humaine en général, et la personne est l’individualité de chacun. Or, au point de départ dans la situation naturelle, l’homme a le etsem et la femme a le nefesh. Dans le mariage, la femme acquiert le etsem et l’homme acquiert le nefesh. C’est pourquoi la femme est comparée à la Torah qui rend le nefesh à l’homme. C’est pourquoi la femme est appelée « qiniane nefesh de l’homme », alors que lorsque la mishnah dit que la femme acquiert sa personne, elle ne dit pas qu’il y a nefesh, elle dit « veqona et atsmah : elle acquiert son essence ».

 

Le problème général est le suivant : puisqu’il s’agit d’une relation de sujet à sujet, la situation naturelle est l’agressivité. La Torah intervient pour aménager la relation de sujet à sujet. Et c’est pourquoi la Torah s’appelle derekh. A la limite, il n’y a que deux perspectives offertes à l’homme : l’histoire comme un dérekh de mil’hamah ou l’histoire comme un derekh de Torah.

 

J’ai été frappé dans mes études de philosophie par le fait suivant : Les philosophes n’ont été capables de comprendre que la dialectique de derekh mil’hamah. En particulier chez Hégel qui explique que la relation des personnes dans la société est une relation de désir. Or, la relation de désir consiste précisément à transformer l’autre en objet, d’où la dialectique de l’agressivité. Cela conduit à l’idée marxiste de la lutte des classes… etc. La pensée philosophique est une pensée naturelle, où on ne perçoit qu’une possibilité de derekh dans la relation de personne à personne, la guerre. Opposé à cela apparait la notion de derekh qui est Torah, c'est-à-dire l’aménagement de la relation de personne à personne, dont je vais vous faire le schéma très rapidement. Nous l’avons appris au séminaire précédent avec Caïn et Abel.

 

…/…

 

Toute relation entre deux personnes transforme l’un en sujet et l’autre en objet.

Si Caïn qui est le premier-né, il est le fils, et donc le sujet de la relation, transforme l’autre en objet, à la limite c’est le meurtre.  

La base de cette analyse vient de Buber mais modifiée par Lévinas. Mais la source reste Rashi !

 

Q : Gilles Bernheim posait le problème dimanche dernier de la différence entre donner une prouta qui n’est rien et donner un dinar qui a une valeur. J’ai compris qu’en donnant à l’autre ce prix cela veut dire qu’il retranche de son plaisir immédiat la possibilité même d’acheter quelque chose pour satisfaire son plaisir. Il est capable de différer en donnant ce qui a un prix avec lequel il pourrait se satisfaire, qu’il donne à l’autre la marge même de la différence de son désir.

R : La guémara envisage cette hypothèse et la repousse. Parce que la première de ces trois procédures est Kesef. Prouta ou dinar c’est la ma’hloqet entre Beit Hillel (prouta) et Beit Shamaï (dinar). Kesef est ce que je donne lorsque je veux obtenir un objet de désir, kissouf. Hikhsof cela veut dire désirer. Cela pose problème à la guémara : peut-on habiliter un tel mariage ? L’homme a un désir et il donne le prix de son désir et prend une femme ? Elle répond négativement : on ne peut habiliter un tel mariage parce que c’est prostitution et non pas mariage.

Disqualifierait-on ainsi tout mariage qui a pour motivation le désir ? C’est un niveau trop élevé. Alors on va habiliter sous condition de la nature du désir. Sur ce survient la ma’hloqet entre Beit Hillel et Beit Shamaï. Pour Beit Hillel, dès qu’il s’agit d’un désir humain c’est déjà cachère et donc autorisé avec une prouta. Pour Beit Shamaï, il ne suffit pas d’un désir humain. Sur la prouta voyez Rashi et Tossefot sur la question, ce n’est pas la prouta dont on se sert au marché, c’est la prouta dont on se sert pour les achats du temple. Il s’agit d’un désir de sainteté.  Et c’est là qu’intervient Beit Shamaï en disant dinar.

En quoi la guémara réfute votre explication ? En disant ceci : prouta ou dinar quelle différence ? Dès qu’il y a monnaie (donc valeur) ? Il y a déjà dans prouta la même chose que dans dinar ! La guémara répond : s’il s’agissait de l’objet d’un désir aucune femme normale n’accepterait d’être acquise même pour un panier de diamants. Il ne s’agit pas d’un achat. Ce n’est pas une question de quantité entre prouta et dinar mais une question qui porte sur la nature du désir au-delà du désir bestial que la guémara refuse d’appeler mariage.

Il y a un Tossefot extraordinaire sur le dinar. Nous savons que ce dinar est le dinar d’argent et qui est le 24ème du dinar d’or. Tossefot : Rappelle-toi qu’il y a 24 livres dans le Tanakh !

On revient donc à la relation à la Torah : si c’est un kissouf, un désir de la même nature que le désir qui relie Israël à la Torah c’est cachère. Si c’est un désir d’une autre nature c’est bestial.

 

Midrash : Dieu s’adresse à Israël et lui dit : « J’avais une fille unique et te l’ai donné en mariage ». Attention au contrat du mariage. Et quelle est cette fille unique, c’est la Torah !

Voyez que la relation entre l’homme et la femme doit être de même nature. C’est pourquoi Beit Shamaï pousse les choses à la limite de la relation entre l’homme et la Torah.

Si le désir est de cette nature il est habilité, sinon c’est refusé. C’est encore la guerre des sexes.

 

Dans l’analyse de Hégel, l’animal a le désir d’un objet alors que l’homme a le désir d’un désir. Et c’est ainsi qu’il explique toute la dialectique de l’histoire humaine.

La philosophie qui est la pensée naturelle ne connait que le derekh masculin qui est la relation d’agressivité qui n’a pas d’issue.

 

Le schéma général est posé par l’équation Caïn-Abel.  

Toute notre histoire humaine jusqu’aux temps messianiques est occupée à la recherche d’une solution à ce problème. Et on ne l’a pas trouvé.

1- Solution de Caïn : Si l’histoire entraine qu’il faut un sujet et un objet, je serais sujet et toi l’objet.

Ce sont toutes les civilisations totalitaires. Au niveau théologique, c’est l’islam. C’est pourquoi cela marche bien ensemble, les sociétés totalitaires et l’islam.

2- Réaction de la conscience chrétienne. C’est le schéma du sermon sur la montagne qui n’a jamais été appliqué dans aucune société chrétienne sauf dans certains couvents, Noa’h enfermé dans sa boite. J’aurais pu dire yeshivot, cela revient au même. Puisque l’histoire entraine inévitablement un sujet et un objet, je ne veux pas être assassin et donc je serais la victime.

3- Dans les spiritualités d’Extrême-Orient, surtout dont le bouddhisme : puisque l’histoire entraine inévitablement sujet-objet arrêtons l’histoire, il n’y a alors que deux objets et plus d’assassin…

4- Chacun reconnait l’autre comme sujet et c’est réciproque et il n’y a plus d’objet. Théoriquement c’est très facile et c’est la seule solution possible. Chacun disant à l’autre « Adoni : Monseigneur ». Alors il n’y a plus de éved. Et c’est l’objet de la Torah : comment se relier de Adon à Adon

Théoriquement c’est très facile. Dès qu’il y a deux sujets en présence, pour éviter que l’un ou les deux deviennent objets, chacun doit reconnaitre l’autre comme sujet, comme supérieur. Et il n’y a plus d’objet. Cela ne peut marcher que dans la réciprocité. C’est pourquoi il y a un contrat dans la Torah. La Torah ne concerne que les contractants de la Torah.

C’est théoriquement très facile à comprendre mais dans la pratique il faut le Shoulkhan Aroukh pour établir la relation de sujet à sujet. C’est cela le derekh comme Torah.

 

Q : Je ne comprends pas l’analyse par rapport à drakhim, pourquoi pas drakhot ?

R : Non drakhot cela n’existe pas en hébreu. La forme en « im » ou en « ot » pour le pluriel ne renvoie pas aux catégories du pluriel féminin et du pluriel masculin comme en français. On a des mots qui évidemment devraient être au féminin et ont un pluriel masculin. Et inversement des mots qui devraient être au pluriel du masculin et ont un pluriel du féminin. Par exemple a’h - a’hot pourquoi pas a’him ? Cela renvoie à une question de kabalah différente portant sur la relation entre le youd et le vav c’est ‘hokhmah et tiféret, la différence entre le Olam de la ‘hokhmah et le Olam de la tiféret. Là où il y a encore incomplétude et non shlémout il y a un vav. Là où il y a déjà shlémout il y a un youd. Mais ce n’est pas féminin et masculin.

 

Q :

R : la situation naturelle fait que le masculin est sujet et le féminin est objet et c’est ainsi qu’est la relation sexuelle naturelle. Etant donné cette situation naturelle, la Torah intervient pour inverser la relation, et pour la procédure du mariage institue la femme comme sujet et l’homme comme objet. C’est cela qu’il faut réussir et cela ne veut pas dire que c’est facile. C’est très difficile et c’est cela l’objectif de la Torah. Et il faut bien comprendre que c’est la femme qui fait que son mari est son mari.

 

Q :

R : Et c’est pourquoi le mot Torah est au féminin.

C’est aussi pourquoi on est juif par la mère et non pas par le père.

Q :

R : Il faut arriver à ce qu’il y ait deux supérieurs. Et donc en logique aristotélicienne on conclurait qu’il y a aussi deux inférieurs. Il faut arriver à l’idée de deux supérieurs et aucun inférieur.

Exemple donné par mon maitre :

Je vous parle : je suis en situation de sujet et vous en situation d’objet. Vous m’écoutez et vous êtes en situation de sujet et moi d’objet. Il faut s’arranger pour qu’il n’y ait pas d’inférieur. Il faut donc toute une stratégie de politesse dans une manière de parler et une manière d’écouter sinon il y a deux inférieurs.

On le retrouve dans la situation de rencontre entre Jacob et Esaü. Jacob lui dit « Adoni !  » Et Esaü se prend au sérieux et l’appelle « Avdi ! » C’est le manque d’humour.

 

La Torah n’est valable que lorsque c’est réciproquement. On ne peut pas se relier avec quelqu'un en dehors de la Torah comme avec quelqu’un qui est dans la Torah. C’est ce qu’on appelle Bnei Brit dans le sens originel. Bein shehou Ben Brit oubein she’eino Ben Bnei.

Celui qui n’est pas Ben Berit on ne peut pas avoir la même relation avec lui.

Par exemple, le prêt à intérêt. Le prêt sans intérêt ne peut se pratiquer qu’entre ceux qui ne pratiquent pas le prêt à intérêt. S’il y a réciprocité, la loi joue, s’il n’y a pas réciprocité la loi ne peut pas jouer.

 

Q : Peut-on donner une définition du sujet sans avoir à faire référence à l’objet ?

R : C’est très simple, c’est celle donnée par Hillel : ne fait pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse !

Chaque fois qu’on se demande comment se comporter avec autrui il faut se demander comment on voudrait qu’il se conduise envers soi-même. Au niveau théorique c’est très simple, c’est la pratique qui est difficile à cause des tendances naturelles, qui sont comme le dit Hégel.

 

Cette analyse c’était pour indiquer la raison pour laquelle Maharal nous dit que la Torah ne peut être donnée qu’en chemin. La Torah ne peut être donnée qu’aux hommes du chemin.

 

La guémara de Brakhot se termine par l’enseignement suivant : « tsadiqim ein lahem ménou’hah lo baolam hazeh velo baolam haba. Les justes n’ont de repos ni dans ce monde-ci ni dans le monde à venir. »

 

On comprend dans ce monde-ci, mais pourquoi également dans le monde à venir ?

Parce que dans le monde à venir le repos c’est l’ennui. Donc la récompense de ne pas avoir de repos dans ce monde-ci est de ne pas en avoir dans le monde à venir.

L’important c’est le verset qui est cité (Tehilim 84.8) :

ח יֵלְכוּ, מֵחַיִל אֶל-חָיִל; יֵרָאֶה אֶל-אֱלֹהִים בְּצִיּוֹן

« Ils iront de prouesse en prouesse jusqu’à ce que Dieu se dévoile à Tsion ».

Et ce n’est pas le terme, c’est là que cela commence.

 

Q: Il n’y a pas de définition possible pour être juif, il faut que chacun trouve le chemin.

R: Je dirais qu’on n’est pas juif une fois pour toutes. Un verset des Proverbes se rattache à un enseignement important connu et dit : un homme rashâ toute sa vie, s’il la finit comme tsadiq il rentre comme tsadiq. Et inversement, un homme tsadiq toute sa vie, s’il finit sa vie comme rashâ il rentre comme rashâ. Le problème moral n’est jamais résolu une fois pour toutes, comme ne l’est pas non plus le problème de la sainteté. On n’est pas tsadiq une fois pour toutes ! S’ajoute le problème de la différence de la tsidkout au niveau des actes ou au niveau de l’être. Tsadiq au niveau des actes c’est aléatoire, tsadiq au niveau de l’être c’est irréversible. Mais c’est un autre problème. .../...

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