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9 mars 2010 2 09 /03 /mars /2010 21:14
Parashat Ha’hodesh (1984)

 

Parashat Ha’hodesh (1984) 2ème Partie

 

http://www.toumanitou.org/toumanitou/la_sonotheque/parasha/hahodesh/cours_1

Face B

 

…/…

 

Il en parle mais dans un tout autre style, le temps des troubadours…etc.

 

Notion de ‘Hidoush qui explique le Netsa’h d’Israël - la pérennité d’Israël - alors que la notion de Shinouï elle est négative.

2 écueils à éviter :

ð  le Shinouï : on consent à devenir autre pour exister encore

ð  le refus du ‘hidoush : on ne veut pas du ‘hidoush pour éviter le shinouï et on devient caduc.

 

2 écueils qui ont plein d’implications :

ð  la réforme.

ð  l’orthodoxie caduque.

Les uns et les autres finissent par disparaître. Il n’y a que ceux par qui passe le ‘Hidoush qui continue la pérennité d’Israël.

 

1er Rashi :

 

A travers ce verset, lecture du 1er Rashi de Bereshit :

Bereshit : Amar rabbi Its’haq...

בְּרֵאשִׁית

אָמַר רַבִּי יִצְחָק לֹא הָיָה צָרִיךְ לְהַתְחִיל אֶת הַתּוֹרָה אֶלָּא מֵהַחֹדֶשׁ הַזֶּה לָכֶם שֶׁהִיא מִצְוָה רִאשׁוֹנָה שֶׁנִּצְטַוּוּ יִשְׂרָאֵל

Au commencement Rabi Yits‘haq a enseigné : La Tora, [en tant qu’elle constitue essentiellement un code de lois], aurait dû commencer par : « Ce mois-ci est pour vous le commencement des mois » (Chemoth, 12, 2), puisque c’est par ce verset qu’est édictée la première mitswa prescrite à Israël.

 

Rashi incompréhensible dans lequel on ne voit pas le rapport entre la question et la réponse. Il faudrait beaucoup de temps pour éclaircir tous les problèmes que cela pose.

 

Il y a 2 parties dans ce Rashi :  la 1ère partie est une question pour elle-même.

Et il dit : « Il n’était nécessaire de faire commencer la Torah que par Ha’hodesh hazeh lakhem... qui est la première des Mitsvot dont Israël a été ordonné (en tant que peuple).

 

Ceci si je retiens comme définition de la Torah - la Loi - le livre des commandements – il n’était nécessaire de le commencer que là. Et tout le texte depuis Bereshit jsuque-là aurait pu être dans un livre historique qui serait le 1er livre historique, le 2ème étant le livre de Josué.

 

Logique de la question de Rashi : Puisque la Torah c’est évidemment apparemment le livre des lois, il n’était nécessaire de commencer la Torah que par la 1ère des Mitsvot !

 

En ce sens que l’on est tellement habitué à trouver dans le ‘Houmash les deux sortes de textes, récits historiques et commandements, qu’on ne se rend plus compte du problème. Au niveau purement littéraire ce sont deux genres différents !

 

S’il est important de nous enseigner toute cette histoire qu’on nous l’enseigne dans un livre d’histoire ! Cela aurait fait partie du Tanakh mais pas de la Torah en tant que livre des Mitsvot !

 

Donc, c’est qu’il y a une raison importante formellement et globalement, en dehors même de la  raison particulière que Rashi a donné, en citant le Midrash par ailleurs, qui fait que il est nécessaire que la Torah comme Mitsvot soit introduite par une préface historique.

 

Je le formulerais de la façon suivante :

D’une certaine manière, il est nécessaire de dire à Israël qui il est avant de lui donner la loi qui le concerne.

 

De manière encore différente, pour expliquer la question de Rashi qui est très profonde : si on a besoin d’une révélation, c’est la révélation de la loi ! Comment alors se fait-il que cela commence par la révélation du sens de l’histoire ?

 

On apprend donc de là que non seulement la révélation du sens de l’histoire fait partie de la Torah mais est indispensable à la Torah. Puisqu’il en est ainsi que le ‘Houmash c’est ces deux ensembles de textes.

 

Le récit historique continue à partir du commencement de la loi (ce chapitre 12 de Parashah Bo) mais de moins en moins et ce sont de plus en plus des Mitsvot. De la même manière au début quelques Mitsvot mais les Mitsvot commencent là.

 

Par conséquent, la question de Rashi est fondée pour elle-même, indépendament de la réponse qu’il y donne. C’est dire : Ou bien je n’ai pas besoin de tout ce texte jusque-là. Ou bien si j’en ai besoin qu’il soit un autre livre. Mais la Torah devait commencer là apparemment et non pas à Bereshit.

 

Il y a ici un enseignement de sagesse très profond. Le Midrash formule cette question de façon 7 fois différentes.  

On est gêné que l’histoire commence au comencement et pour une fois qu’un livre commence au commencement, Rashi nous explique que cela ne devrait pas commencer par le commencement ! 

 

Précisions sur les termes du Midrash cité par Rashi:

לֹא הָיָה צָרִיךְ לְהַתְחִיל

Lo hayah tsarikh lehat’hil

il n’était pas nécessaire de commencer, de faire débuter – lehat’hil

Et en tant que livre des Mitsvot la Hat’halah c’est bien ce verset-là.

Et ensuite il pose la question

וּמַה טַּעַם פָּתַח בִּבְרֵאשִׁית

hou mataham pata’h baBereshit ?

Pourquoi débute-t-elle avec Beréchith ?

Il a changé de mot ! Avec la forme Pata’h Bereshit il a changé de mot.

En hébreu une Peti’hah signifie une ouverture – une préface.

 

Regardez bien les termes de Rashi : premièrement, il n’était nécessaire de commencer - hat’halah début - la Torah sous-entendue comme livre des Mitsvot que par Ha’hodesh hazeh lakhem qui est la première des Mitsvot, et en fait la Torah comme livre des Mitsvot commence bien à ce verset 1 du chapitre 12 de l’Exode ! Et Rashi pose une question différente de ce qu’on pourrait croire : non pas « pourquoi la Torah commence à Bereshit » mais « pourquoi la préface des Mitsvot débute à Bereshit ? »  וּמַה טַּעַם פָּתַח בִּבְרֵאשִׁית hou mataham pata’h baBereshit ?

Pourquoi débute-t-elle avec Beréchith ?

 

Et je vous l’explique tout de suite d’après notre texte. Le 1er verset du chapitre 12 dit :

Bo 12 Verset 1-2

וַיֹּאמֶר יְהוָה אֶל-מֹשֶׁה וְאֶל-אַהֲרֹן, בְּאֶרֶץ מִצְרַיִם לֵאמֹר

Vayomer Hashem el Mosheh veel Aharon beErets Mitsraïm lemor

Et Dieu s’adressa à Moïse et Aaron dans le pays d’Egypte en disant

הַחֹדֶשׁ הַזֶּה לָכֶם, רֹאשׁ חֳדָשִׁים:  רִאשׁוֹן הוּא לָכֶם, לְחָדְשֵׁי הַשָּׁנָה

Ha’hodesh hazeh lakhem rosh ‘hodashim rishon hou lakhem le’hodeshey hashanah.

 

Il y a une préface à la première Mitsvah, c’est ce verset qui nous dit que Dieu s’est adressé à Moïse et Aaron dans le pays d’Egypte pour dire...

C’est-à-dire que cette Torah est très identifiée : elle est la Torah que Dieu a donnée à Israël à travers Moïse et Aaron dans le pays d’Egypte. Ce n’est pas n’importe quelle Torah !

 

Donc cette Torah a besoin d’une préface explicative : Qui est Moïse, qui est Aharon, que font-ils dans ce pays d’Egypte, et qui est Hashem qui se révèle à eux...tetc.

Donc la Torah en tant que Mitsvot avait besoin d’une Peti’hah.

La question de Rashi c’est : וּמַה טַּעַם פָּתַח בִּבְרֵאשִׁית  oumah taam pata’h baBereshit ?

Pourquoi cette peti’hah commence à la création du monde et non pas à la sortie d’Egypte ?

Parce que si c’est la sortie d’Egypte qui est le commencement de notre histoire, le reste est préhistoire ! Pourquoi faut-il parler de la création du monde, pourquoi cela commence-t’il là ?

 

Alors, cette préface indispensable à la Torah, la Péti’hah - qui répond aux questions qui est Moïse, qui est Aharon, que font-ils dans ce pays d’Egypte, qui est Hashem qui se révèle à eux...etc. - va jusqu’au 1er homme. C’est-à-dire jusqu’au début de l’histoire humaine. Il faut élucider tout cela : cela a commencé au 1er homme.

Par conséquent, la question que pose Rashi est particularisé comme cela : apparement cela porte sur tout le texte depuis Bereshit jusque-là. En réalité, cela porte sur le 1er chapitre de la Torah. Parce que si je retire la nécessité d’une préface à partir du 1er homme, la Torah mise par écrit aurait dû commencer au verset 4 du chapitre 2, après le Maassé Bereshit.

2.4 :

אֵלֶּה תוֹלְדוֹת הַשָּׁמַיִם וְהָאָרֶץ, בְּהִבָּרְאָם: בְּיוֹם, עֲשׂוֹת יְהוָה אֱלֹהִים--אֶרֶץ וְשָׁמָיִם

Voici les engendrements du ciel et de la terre, lorsqu'ils furent créés; au jour où l'Éternel-Dieu fit une terre et un ciel.

 

Résumé :

Nous tentons de comprendre pourquoi Rashi a cité ce Midrash qui se base sur notre verset de la première des Mitsvot au début de la Torah ?

De quoi se préoccuppe-t’il ?

La Torah en tant que livre des Mitsvot commence vraiment à ce verset-là. Avant ce ne sont pas des Mitsvot ce sont des récits. Mais ces Mitsvot, ce Code de Mitsvot, a besoin d’une préface. Cette préface je peux la prendre normalement au commencement de l’histoire du 1er homme.

Voir à partir d’Adam harishone ce que sont devenues les lignées humaines. La lignée qui finalement a donné les Hébreux Abraham Isaac et Jacob, la descente en Egypte et les Mitsvot à partir de la sortie d’Egypte. Je n’ai pas besoin du 1er chapitre qui toute façon n’est pas compréhensible à l’étude directe ! C’est un principe que l’on connait d’autre part : le Maasseh Bereshit ne s’étudie pas en public. Cela fait partie de la Torah cachée. Personne ne comprend rien de quoi il s’agit ! Et la Torah le sait que l’on ne va pas comprendre. A moins d’avoir une information supplémentaire. Dès le début c’est ainsi. A chaque fois que j’ai fait référence à ce texte on l’a étudié comme si on le comprenait. On n’en a retiré des enseignements mais des enseignements seconds.

Il faut bien comprendre que c’est une révélation ! Cela veut dire que cela nous révéle quelque chose que l’on ne peut pas comprendre par soi-même. Sinon ce n’est pas une révélaiton. A chaque lecture d’une texte de la tradition, surtout du Miqra, si on croit le comprendre, c’est le signe que l’on n’a rien compris. Il faut passer par cette expérience de l’étrangeté et de l’incompréhension absolue du livre biblique, parce qu’elle parle d’un monde qui a l’air de ressembler au nôtre mais ce n’est pas le même.

 

Dès le début, les trois premières notions du commencement sont incompréhensible. Un lecteur qui n’a pas une information préalable de mémoire traditionnelle qui parle de la révélation elle-même ininterrompue ne peut pas comprendre de quoi il s’agit.

 

Bereshit ?

Le mot de Bereshit ne fait pas partie de la raison humaine ! L’homme n’est pas capable de penser rationnellement le commencement. C’est impossible ! Essayer de faire l’expérience de votre propre commencement : c’est impossible ! L’âme se connait, quand elle se connait, comme éternelle. C’est le corps qui a eu un commencement. Et encore où est le commencmeent du corps ? C’est le 1er homme !

 

Bara créé ?

A partir de rien créer quelque chose ? Cela ne fait pas partie de la raison humaine !

 

Elohim, Dieu ?

Sans la révélation qu’est-ce que c’est ?   

Il n’y a que ceux pour qui il y a révélation qui savent de quoi ils parlent lorsqu’ils disent Dieu. Pour les autres c’est un objet de foi.

 

La Bible sait très bien qu’en nous disant Bereshit Bara Elohim, si elle ne nous dit pas de quoi elle parle, je ne sais pas de quoi elle parle.

 

Cette analyse est celle de Na’hmanide dans son commentaire sur le 1er chapitre de la Torah :

Le 1er  chapitre qu’on appelle le Maasseh Bereshit est incompréhensible. Pourquoi alors le mettre par écrit, c’est-à-dire donné à être lu ? Et d’autre part la Mishna elle-même interdit d’étudier en public les secrets de ce chapitre ! Pourquoi la mise par écrit ?  

Une des sources du Midrash que Rashi cite sans l’avoir retenu sous cette forme, l’explique ainsi :

« Il n’était nécessaire de mettre par écrit la Torah que par ce verset-là Ha’hodesh hazeh... »

 

Une analyse plus  approfondie :

Le mot de « il était nécessaire » est aussi à expliquer.

 Lo hayah tsarikh lehat’hil

L’idée que la Torah ait un commencmeent c’est aussi une difficulté !

La Torah n’a un commencement quelque part que parce qu’on l’a mise par écrit, C’est parce qu’on l’a mise par écrit que cela commence quelque part et fini quelque part. Mais la Torah n’a ni commencement ni fin, en ce sens que si la Torah est une révélation de la vérité, l’ordre ce n’est pas l’ordre de telle vérité avant telle vérité puisque tout est de l’ordre des vérités éternelles, mais l’ordre est celui de la révélation. C’est l’ordre chronologique et l’ordre chornologique commence à notre verset. On retrouve donc la question de Rashi autrement.

 

Exemple :

L’expression très connue : Ein mouqdam oumou’har baTorah : Il n’y a pas d’avant ni d’après dans la Torah.

Difficulté : Mais pourtant il y a bien un ordre dans la Torah ?

C’est qu’il y a une différence entre Torah et Sefer torah. Dans la Torah comme dévoilement de vérité, il n’y pas d’avant ni d’après, tout est vrai simultanément et éternellement.

Dans le Sefer Torah, il y a un ordre mais pas dans la Torah. L’ordre du Sefer Torah c’est l’ordre de la mise par écrit. Et l’ordre logique de la mise par écrit c’est l’ordre chronologique de la révélation. Or, les premières Mitsvot révélées à Israël c’est Ha’hodesh hazeh lakhem... La Torah mise par écrit devrait commencer à Ha’hodesh hazeh lakhem. En fait, elle commence comme livre des commandements, mais elle a une préface et la question de Rashi c’est de savoir pourquoi cette préface commence à Bereshit et pas à ce verset que nous avons lu.

Le Sefer Torah est la mise par écrit d’une vérité. La mise par écrit entre dans le temps et l’espace et elle possède un ordre. Et c’est l’ordre chronologique des événements de révélation. Cela ne veut pas dire que çela a été vrai avant et cela a été vrai après. La vérité est vraie « sub species eternitatis » sous l’aspect d’éternité dirait les Latins.

 

(Quand quelqu’un enseigne les mathématiques les théorèmes qu’il enseigne ne deviennent pas vrais au moment où il les enseigne mais sont vrais éternellement. C’est l’exposé mathématique qui a un ordre et pas la vérité mathématique. Ce n’est pas au moment où j’apprends un théorème qu’il devient vrai, il l’était de toute éternité.)

 

Cela veut dire : la révélation de la Torah a un ordre chronologique, mais la vérité de la Torah n’est pas dans un ordre. Quand on dit  Ein mouqdam oumou’har c’est baTorah ! Dans le Sefer Torah il y a un ordre. Et on apprend énormément de sagesse du fait que ceci s’est passé avant et ceci s’est passé après dans l’ordre du récit. Mais la vérité du contenu, elle, est éternelle. Il n’y a pas avant ni après.

 

Alors la réponse est très simple :

S’il y a un commencement au Sefer Torah c’est parce qu’on a du la mettre par écrit. Donc il n’était nécessaire de commencer – parce qu’il était devenu nécessaire de commencer après la mise par écrit – que par le verset de la 1ère révélation de loi.

Et pourquoi ? Entretemps on a appris qu’il fallait une préface, et pourquoi cette préface commence à Béréshit ? sous-entendu pourquoi pas à Bereshit 2.4 Eleh Toldot… ?

אֵלֶּה תוֹלְדוֹת הַשָּׁמַיִם וְהָאָרֶץ, בְּהִבָּרְאָם: בְּיוֹם, עֲשׂוֹת יְהוָה אֱלֹהִים--אֶרֶץ וְשָׁמָיִם

Voici les engendrements du ciel et de la terre, lorsqu'ils furent créés; au jour où l'Éternel-Dieu fit une terre et un ciel.

 

Et en plus le Midrash ajoute dans un petit point : on aurait ainsi gagné la solution d’un problème énorme : pourquoi la Torah commence par la lettre Beit et pas par la lettre Alef. Ici elle commencerait par la lettre Alef !

 

Donc le raisonnement de Rashi est ainsi :

Le contenu du 1er chapitre, mis par écrit, on n’en avait pas besoin pour la Torah comme livre de Mitsvot. Parce qu’en fin de compte, que faut-il retenir du 1er chapitre qui est l’un des articles de foi fondamentaux ? Que le monde a été créé ! C’est dit déjà dans ce verset 28 ! Le reste on ne le comprend pas ! C’est donc qu’il y a une raison extérieure qui a fait que on a mis ce texte par écrit !

 

"Ribbi Yits'haq a dit: la Torah n'aurait pas dû commencer par autre chose que par 'ce mois-ci est pour vous le premier des  mois' (Chémote 12,2) qui est la première mitsvah qui a été prescrite à Israël.
Et quel est, alors, le sens que la Torah commence par "Béréchite". Parce que (D.ieu) a fait connaître aux membres de Son peuple la force de ses oeuvres pour leur donner l'héritage des nations. 
Si les nations du monde disaient à Israël : vous êtes des usurpateurs qui avez occupé les terres des sept peuples, 
Israël leur dirait : "toute la terre est propriété de Haqqadoche Baroukh Hou ; Il l'a créée, et Il la donnée à qui il Lui est juste à Ses yeux.
Par Sa volonté, il leur a donnée et par Sa volonté Il leur a reprise et Il nous l'a donnée".

 

Voilà maintenant le raisonnement de Rashi dans sa réponse, et il cite un autre Midrash :

« Si les nations du monde viennent dire à Israël (sortant d’Egypte et entrant dans le pays des Patriarches) : « vous êtes des Listim - brigands (aujourd’hui ils ne disent plus listim, ils disent impérialistim, kapitalistim...) parce que vous avez conquis par la force la terre des 7 peuples qui habitaient le pays, ils (Israël) leur répondront : « toute la terre est à HQB’’H  c’est lui qui l’a créé et Il la donne à qui est droit à ses yeux » (catastrophe de la traduction française qui rend : « droit à Ses yeux » par « à qui bon lui semble » avec la connotation contemporaine de caprice et non plus comme en vieux français : « A qui lui semble bon »)

« Par Sa volonté, Il la leur a donné, Par Sa volonté Il la leur a reprise et nous l’a donné ». Voilà ce que dit Rashi.

 

Quel rapport avec notre question du début ?

La difficulté est très simple : c’est que on avait localisé la question de Rashi sur le 1er chapitre, et finalement il ne répond qu’en faisant allusion au 1er mot : Il faut apprendre que le monde est créé.

Et on voit Israël en but à l’accusation des Oumot Haolam (aujourd’hui l’ONU) d’avoir déposséder les habitants du pays du pays de la promesse et Israël répond par un argument de théologie.

 

Ce que Rashi veut dire c’est que cet arguement qu’il cite, au fond qui va y être sensible ? Seuls ceux qui sont sensibles à l’autorité de la Torah. Et dans ce Midrash il y a une sorte de prophétie pour le temps où les nations admettront que ce qui est écrit dans la Torah est vrai. Aujourd’hui, ils appellent cela la Bible. 

La question dans Rashi est la suivante : si déjà il s’agit de gens qui admettent ce qui est écrit dans la Torah, ai-je besoin de passer par un raisonnement si compliqué et si subtile ? Si déjà ils admettent l’autorité de la Bible, il y a milles versets dans le livre de Bereshit dans l’histoire des patriarches que cette terre appartient à Israël ! Alors pourquoi ne pas citer les versets de l’histoire des Patriarches ?  C’est qu’en réalité, l’objection des nations n’est pas que la propriété de la terre mais sur sa prise par la force. « Listim atem shekabashtem » « ... que vous avez conquis ». Les nations du monde savent (les musulmans compris, ils ont lu le Coran) que c’est la terre d’Israël, mais il faudrait attendre que Dieu nous la donne sur un plateau. Ils nous reprochent de l’avoir conquise. A cause de ce reproche, on nous a mis par écrit le 1er chapitre de la Création tout en sachant qu’on ne va pas le comprendre sans l’information de la Qabalah, pour que les nations qui lisent la Bible apprennent comment Dieu donne la terre  à qui Il la promet.

 

C’est pourquoi la réponse de Rashi se basait sur un verset des Psaumes (111:6) énigmatique :

« koa’h maassah higid laamo – la force de Ses actes Il raconte à ses actes »

« latet lahem nahalat goyim » « pour leur donner l’héritage des nations »

 

Cette terre que toutes les nations demandent en héritage, Dieu raconte la force de Ses actes – c’est-à-dire le Maasseh Bereshit, pour pouvoir donner cette terre à Israël.

 

Cf. Bereshit 1:28 on va y apprendre comment Dieu donne la terre à celui à qui Il la promet.

 

"(Pourquoi est-il dit ) Béréchite, en un commencement? Ribbi Yits'haq dit: la Torah n'aurait pas dû commencer autrement que par (le verset de Chémote 12): "Ce mois-ci est pour vous le premier des mois" puisque c'est là la première mitsva prescrite à Israël (après la constitution du peuple selon la Torah par Hachém lors de la sortie d'Egypte).
Alors, pourquoi commencer par "Béréchite" (qui parle d'autre chose, de la Création du monde)?
(Nous avons la réponse dans le verset du psaume 11,6) "D.ieu fait connaître à Son peuple la puissance de Ses oeuvres pour lui donner l'héritage des nations".
(Le motif en est ceci) Si les peuples du monde venaient à dire à Israël: vous êtes des voleurs qui occupez les terres des 7 nations, on leur répondrait (comme le Créateur le fait en commençant ainsi toute la Torah) que toute la terre appartient à Ha Qadoche Baroukh Hou. C'est Lui qui l'a créée et Il l'a donnée (librement) à qui bon lui semble (Jérémie 27,5). Par un acte de Sa volonté, Il l'avait donnée à ces peuples (descendants de Ham et qui se sont mal comportés et ont perdu ces droits). Par un (autre) acte de Sa volonté, Il l'a reprise à ces peuples pour nous la donner à nous". Fin du commentaire de Rachi.

 

koa’h maassah – la force de Ses actes – et le Midrash explique la force de Ses actes c’est le récit du commencement, Maasseh Bereshit.

higuid laamo – Il la raconte à Son peuple (nous avons ce 1er chapitre par écrit dans la Bible)

latet lahem pour leur donner

na’halat goyim l’héritage des nations

Cela veut dire ce que les nations réclament comme leur héritage. Il y a une seule terre qui est dans ce cas là : Erets Israël.

 

Le verset en lui-même n’est d’ailleurs pas compréhensible sans le Midrah : qu’est-ce que Maassah higuid laamo ? C‘est Maasseh Bereshit le 1er chapitre qui est question dans la question de Rashi puisqu’on a resserré la question au 1er chapitre. Pourquoi une telle explication à travers ce verset dit le Midrash ? Pour pouvoir nous donner Erets Israël.  Parce que dès qu’Israël  est sur Erets Israël, il y a contestation des nations du monde : « vous l’avez pris par la force ... »

 

S’il faut leur répondre d’après un texte dont ils admettent l’autorité, alors cite-leur le verset explicite où Dieu dit que cette terre est à Israël !  

 

Et tu me cites un verset théologique passant par l’idée de création avec un raisonnement qui ne convaincra personne ?

 

Bereshit 1.28 :

וַיְבָרֶךְ אֹתָם, אֱלֹהִים, וַיֹּאמֶר לָהֶם אֱלֹהִים פְּרוּ וּרְבוּ וּמִלְאוּ אֶת-הָאָרֶץ, וְכִבְשֻׁהָ; וּרְדוּ בִּדְגַת הַיָּם, וּבְעוֹף הַשָּׁמַיִם, וּבְכָל-חַיָּה, הָרֹמֶשֶׂת עַל-הָאָרֶץ

Vayevarekh otam Elohim vayomer lahem Elohim perou ourevou

oumil'ou et-ha'arets vekhiveshouha

ouredou bidegat hayam ouve'of hashamayim ouvekhol-‘hayah haromesset al-ha'arets

Dieu les bénit, Dieu leur dit fructifier et multiplier

Et remplissez la terre et dominez-la.

 

Raison pour laquelle on cite ce verset des Psaumes : koa’h maassah higid laamo latet lahem na’halat goyim la force de Ses Actes (le récit du commencement)  Il le raconte à Son peuple...

Pourquoi ? Pour pouvoir leur donner  un argument suffisant pour avoir des droits sur ce que les Goyim veulent comme héritage. C’est ce que dit le verset des Psaumes.

L’explication est très simple : on nous a mis le 1er chapitre par écrit, et donc cela commence par Bereshit et pas par Eleh Toldot pour qu’on puisse répondre aux Goyim quand ils nous traiteront de Listim pour avoir conquis la terre des 7 peuples en leur disant : regardez dans le livre – la Bible - auquel vous Goyim vous croyez maintenant, comment Dieu donne la terre à qui il la promet : Cf. ce que Dieu dit au 1er homme : 

מִלְאוּ אֶת-הָאָרֶץ, וְכִבְשֻׁהָ

mil'ou et-ha'arets vekhiveshouha

emplissez la terre et conquérez-la.

 

C’est le même terme employé kavashtem dans l’argument des Goyim dans le Midrash cité par Rashi. Kiboush signifie une conquête. Il s’agit de conquérir la terre et non pas les habitants de la terre. Le terme le plus adéquat en français : subjuguer.

 

Enseignement important de Na’hmanide : cette terre ne donne sa récolte que lorsque les Juifs l’habitent. Il y a une sorte de promesse que la terre ne donne pas sa récolte si ce n’est pas Israël qui est là. 

 

L’argument des Goyim n’est pas d’avoir pris une terre qui n’est pas à nous, mais de l’avoir prise par la force puisqu’elle est promise, elle est à nous : il faut attendre que Dieu nous la donne.

Réponse du Midrash de Rashi : regardez comment Dieu donne la terre qu’il promet au 1er homme dans ce livre auquel vous croyez vous aussi : « Emplissez la terre et conquèrez-la ! » 

L’ordre du verset reste cependant incomprehénsible : il aurait du dire : « Conquèrez la terre et emplissez-la ! Que signifie donc « Emplissez la terre et conquèrez-la. » ?

 

Dans le livre de Josué déjà au moment de la sortie d’Egypte et surtout de notre temps : toutes les guerres  se font de l’extérieur vers l’intérieur.

Or, on remarquera que toutes les guerres d’Israël se sont faites de l’intérieur vers l’extérieur. Jusqu’à ce qu’on arrive aux frontières. Cela suit l’ordre du verset. On a rempli la terre, trop peu. C’est l’oeuvre du sionisme avant 1948, et après la guerre s’est faite du dedans vers le dehors...

Dans n’importe quelle conquête d’un pays conquêrant : on conquiert et après on s’installe.

Pour ce qui concerne Israël en Erets israël, il y a d’abord l’installation, malgré les Turcs et malgré les Anglais et après il y a eu les guerres parce que les Arabes les ont déclenché.

 

Mais surtout d’après l’ordre du verset qui aurait du dire: « Conquêrez la terre et emplissez-la ! » alors que le verset dit l’inverse : C’est dire que s’il y a nécessité de conquête par la guerre, c’est postérieur et effectivement cela se fait du centre vers la périphérie.

Depuis la guerre de 1948, la guerre d’indépendance, toutes les guerres vont du centre vers les frontières et non pas l’inverse.

 

Cela correspond à un grand débat théologique entre Israël et les Goyim. Pour ces derniers ce que Dieu donne est donné par grâce, « en héritage ». Cela fait partie de leur mentalité. Tandis que pour la Torah, ce que Dieu donne, il le donne en grâce et il faut le mériter, le conquérir, l’acquérir. Les Goyim n’arrive pas à comprendre que c’est ainsi que Dieu donne la terre en disant : « Va la prendre! ».

 

D’une certaine manière cette position des religieux anti-sionistes est exactement une imprégnation des Goyim : vouloir que Dieu nous donne Erets sur un plateau d’argent alors que la Torah nous dit : « Je te donne la terre : va la conquêrir... »

 

Il y a une raison très importante et extérieure au fait de comprendre ce qu’il y a dans ce chapitre au niveau de la Qabalah : c’est pour que les Goyim y lisent comment Dieu donne la terre à qui Il la donne.

 

Et alors on y voit l’objet de faire un bilan et Na’hmanide a déjà fait ce bilan en son temps.

C’est dire que même si on a tenu compte de la mentalité des Goyim, on ne peut pas leur citer les récits de la promesse, ce qui leur donnerait des arguments.

 

C’est frappant de voir que c’est vraiment la propagande anti-israélienne comme si Rashi n’avait rien d’autre à dire sur le commencmeent : attendez-vous à cette contestation...

 

Et avec tous les personnages, l’ONU (HaOumot haOlam) et l’accusation de prise par la force de la terre des 7 peuples (les 7 nations membres de la ligue arabe en 1948).

 

L’objection ne porte pas sur Erets Israël, tout le monde le sait et l’admet. Mais l’argument c’est qu’ils refusent la conquête parce que la terre est promise par Dieu. Il faut attendre que Dieu nous la donne.

 

Effectivement, c’est Dieu qui la donne mais à travers la Mitsvah du Kiboush haArets. Et cela s’est fait comme dans l’ordre pour le 1er homme. La pénétration dans le pays par les ‘Haloutsim. Aucun n’était venu dans le pays pour faire la guerre. C’était au contraire le mouvement le plus pacifiste qui soit. Mais ils ont de suite été obligés de s’armer pour pouvoir défendre leurs maisons.  Au moment de la déclaration d’indépendance ce sont les Arabes qui ont attaqué. Et alors les guerres se sont faites comme dans l’ordre du verset, de l’intérieur vers l’extérieur. Jusqu’au moment où l’on arrivera aux frontières d’Erets Israël où ce sont finalement les Arabes qui nous les donnent.  

 

Ce midrash cité par Rashi finalement nous renvoit à une nécessité de mettre par écrit ce 1er chapitre pour pouvoir désigner aux Goyim la réponse à leur question.

 

Na’hmanide l’a noté, on a beau leur citer même ce verset-là, cela ne sert à rien !

Même en leur expliquant cela ne sert à rien parce que leur mentalité conduit à considérer comme une scandale que l’homme prenne ce que Dieu promet. (Dieu donne en grâce)

 

Na’hmanide dit : ne pas croire que c’est pour les Goyim que cela a été écrit.

koa’h maassah higid laamo latet lahem na’halat goyim

la force de Ses Actes Il la raconté à Son peuple...

C’est pour que les Juifs eux-même soient convaincus et pas pour les Goyim qui ne le seront jamais...  Ce sont les Juifs qu’ils faut convaincre et pas tellement les Goyim ! Lorsque les Juifs seront convaincus, les Goyim n’auront plus rien à dire. Dès que le peuple juif en fait un fait accompli, les Goyim se taisent.

 

Autre Midrash :

koa’h maassah higid laamo latet lahem na’halat goyim

la force de Ses oeuvres dans le récit du commencement de la création, Il le raconte à Son peuple... pour pouvoir leur donner suffisamment d’assurance quand on leur réclamera l’héritage des nations.

Un Midrash : « koa’h koa’h »

Le Midrash cite le mot du verset koa’h et comme explication il dit koa’h...

Le sens en est très simple : koa’h=28 et c’est le renvoi au verset 28 de Maasseh Bereshit.

 

Il en résulte que nous avons un éclairage important sur la place de ces versets qui vont parler des Mitsvot dans la Torah.

 

Problème : en quoi les récits historiques sont Torah et pas seulement des Mitsvot : le probléme de la définition de la révélation dont j’ai parlé tout à l’heure.  

 

Si l’homme a besoin que Dieu se révèle alors qu’Il s’est caché pour que l’histoire de l’homme puisse commencer c’est parce qu’il a besoin du mode d’emploi, de la Loi. Pourquoi lui expliquer l’histoire ? Ce qui s’est passé s’est  passé ! La Torah a jugé autrement : La loi n’a pas de fondement suffisant si on ne connait pas l’identité de l’homme à qui elle s’adressse. Donc ces récits historiques sont Torah d’autre part, indépendamment des versets qui disent les Mitsvot et qui donneront tout le Talmud, la Mishnah, la Guémara et le Shoulkhan Aroukh : la Torah en tant que la Loi.

 

< fin >

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