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14 juin 2010 1 14 /06 /juin /2010 08:53

Korah (1984)

 

 

Parashah Korah 1984 2ème partie

http://www.toumanitou.org/toumanitou/la_sonotheque/parasha/korah_serie_1984/cours_1

Face B

 

…/…

Lorsque nous avons étudié le plan du ‘Houmash, la définition qui nous est apparu du livre de Bemidbar c’est que c’est le livre qui raconte les épreuves de la génération  du peuple d’Israël qui est sortie d’Egypte.

 

De la même manière que l’identité d’Israël s’est préparée à travers l’histoire des Patriarches qui ont à faire la preuve qu’ils étaient capables à l’échelle individuelle d’être des tsadikim chacun par rapport à la vertu qui lui était propre, de la même maniére le peuple de la descendance des Patriarches en tant que société a été mise à l’épreuve pendant tout ce temps de la constitution de l’identité d’Israël au niveau de la généation de la sortie d’Egypte. Dans le textes précédents, la Torah nous a donné le récit de ces mises à l’épreuve

 

La Parashah de Qora’h commence par une épreuve particulière qui est celle de la Ma’hloqet, de la controverse, la querelle. Les conflits entre personnes qui incarnent pour chacunes d’entre elles une valeur. Il s’agit d’une société où chaque individu est candidat à être une personne. C’est le propre de ce genre de société de faire apparaitre un conflit entre personnes surtout lorsqu’il y a une proximitié d’identité. Ce qui est le cas dans le récit qui nous est donné : la révolte de Qora’h contre Moïse et Aharon.

 

16:1

וַיִּקַּח קֹרַח, בֶּן-יִצְהָר בֶּן-קְהָת בֶּן-לֵוִי; וְדָתָן וַאֲבִירָם בְּנֵי אֱלִיאָב, וְאוֹן בֶּן-פֶּלֶת--בְּנֵי רְאוּבֵן

 

וַיִּקַּח קֹרַח, בֶּן-יִצְהָר בֶּן-קְהָת בֶּן-לֵוִי

Vayikar Qora’h ben Izhar Ben Qehat ben Lévi…

Et pris Qora’h fils de Izhar fils de de Lévi

 

Qora’h est un descendant de la lignée qui le rattache aux enfants de Lévi fils de Jacob.

 

Ainsi que Datam et Aviram et On benPelet princes de la tribu de Reouben...

 

16:1

וַיִּקַּח קֹרַח, בֶּן-יִצְהָר בֶּן-קְהָת בֶּן-לֵוִי; וְדָתָן וַאֲבִירָם בְּנֵי אֱלִיאָב, וְאוֹן בֶּן-פֶּלֶת--בְּנֵי רְאוּבֵן

Vayika’h Kora’h ben-Yitshar ben-Kehat ben-Levi

veDatan va'Aviram beney Eli'av ve'On ben-Pelet beney Reouven

Et Qora’h pris...Datam et Aviram ainsi que On ben tsedek ...de la tribu de Reouben

 

Ce verset est difficile car il manque un complément d’objet au verbe.

On nous indique une coalition de Qora’h avec Datan et Aviram qui sont d’aprés le Midrah ces 2 Hébreux qui se querellaient au moment où Moïse intervient  pour la 1ère fois avant la sortie d’Egypte.

 

Et Prit Qora’h ?

Le sens donné par les commentateur c’est qu’il se mît à part, il a pris partie.

 

Rashi :

Et Qora’h prit :  il s‘est pris lui-même (il a fondé un partie à part) afin d’être en Mal’hoquet en conflit avec une partie du dedans de l’assemblée, pour fomenter une contestation contre la Kehounah.

 

Contre le fait que Mosheh dise au nom de Dieu que Aharon sera le grand-prêtre. Il a des raisons de penser que si Moïse fils de Amram est institué chef politique, la kehounah lui revient à lui Qora’h.

 

Il accuse Moïse et Aharon de népotisme => de favoriser les membres de sa propre famille au détriment des autres...  

 

Onkelos : Vayikar Qora’h est traduit par Vehitpaleg Qora’h

 

C’est un mot qui va entrer dans l’hébreu moderne. Un parti en hébreu ouflagah

Péleg : une cassure une brisure d’unité.

 

Qora’h s’est séparé pour fomenter une controverse...

C’est le sens pshat du verset lui-même ce qui est évident avec les signes de cantilations.

 

וַיִּקַּח קֹרַח

Vayikar Qora’h

Et Qora’h prit…

Il prit le fils de Izhar le fils de Qehat le fils de Levi

(Il se prend pour qui ? Pour le fils de... de Lévi )

 

Cela veut dire le fait de se prendre soi-même à part pour faire partie.

La Torah condamne cela comme étant une brisure de l’unité d’Israël.

 

Un thème de réflexion à ce sujet :

Il y a une différenciation naturelle des différentes manières d’être Israël à l’intérieur de la même société  à travers les tribus (nous dirions aujourd’hui à travers les différentes communautés), mais le fait de superposer à cela une division artificielle qui en réalité a un objectif de querelle intéressée, c’est un aspect négatif.

 

La division en tribu est une division naturelle qui lorsqu’elle est dans la perspective de l’unité de l’ensemble est un enrichissement.

 

Mais la division en parties risque d’être une brisure de l’unité et les termes employés par le texte indiquent qu’il y a là un prétexte pour vider une querelle personnelle. C’est intéressé et non pas une différenciation naturelle.

 

Nous allons voir comment dans le discours de Qora’h à Moïse révéle les éléments de cette contestation démagogique.

 

16:1

וַיִּקַּח קֹרַח, בֶּן-יִצְהָר בֶּן-קְהָת בֶּן-לֵוִי

Vayika’h Kora’h ben-Yitshar ben-Kehat ben-Levi

Et Qora’h prit le fils de Izhar le fils de Qehat le fils de Lévi

 

C’est à dire il prit ses droits à une certaine dignité, l’énoncé de sa dénomination est l’énoncé de sa valeur. Son nom déployé en lui-même indique simple et dans sa dénomination la dignité dont il va se prévaloir.

 

En réalité le Pshat n’a pas de traduction.

 

וַיָּקֻמוּ לִפְנֵי מֹשֶׁה, וַאֲנָשִׁים מִבְּנֵי-יִשְׂרָאֵל חֲמִשִּׁים וּמָאתָיִם, נְשִׂיאֵי עֵדָה קְרִאֵי מוֹעֵד, אַנְשֵׁי-שֵׁם

« Et ils de dressérent contre Moïse et avec eux il y avait des personalités du dedans des enfants d’Israël, 250 » 

 

Midrash : 250 rashei sanedraot - chef de tribunaux

 

Qora’h avait comme alliés Datan et Aviram et On ben Pelet  et a réussi à rassembler 250 grands notables d’Israël, des Talmidei ‘Hakhamim, des chefs de tribunaux. C’est une révolte importante. 

 

La querelle de Qora’h est la contestation des notables de Lévi contre le fait que Aharon ait été désigné comme grand-prêtre. Il y a d’autre part la contestation de la tribu de Réouven qui était la contestation du 1er né qui réclamait la royauté contre Moïse.

 

Il y a du dedans de la société d’Israël, considérée comme société naturelle qui se doterait elle-même de ses propres institutions, une querelle contre la royauté et la prêtrise désignées par la Torah elle-même.

 

Ces deux contestations vont être exprimées par le verset que nous allons étudier avec un argument d’apparence objective, ce que l’on appelle auourd’hui la démagogie (Se servir d’arguments objectifs pour des intérêts personnels).

 

Nous allons voir qu’il y a là une cassure dans l’unité d’Israël  qui selon le Midrash va durer jusqu’à la fin de l’histoire d’Israël, jusqu’aux temps messianiques où l’unité d’Israël sera véritablement reconstruite.

 

Midrash Raba :

Pourquoi pas « ben Yaaqov » ?

Yaaqov a prié pour que son nom ne soit pas mentionné dans cette querelle car cette généalogie va à l’encontre de la valeur principal d’Israël : le principe d’unité. Il ne veut pas participer à unrécit où l’on parle de Mal’hoquet, de conflit.

 

16.2

וַיָּקֻמוּ לִפְנֵי מֹשֶׁה, וַאֲנָשִׁים מִבְּנֵי-יִשְׂרָאֵל חֲמִשִּׁים וּמָאתָיִם, נְשִׂיאֵי עֵדָה קְרִאֵי מוֹעֵד, אַנְשֵׁי-שֵׁם

 « Et ils de dressérent contre Moïse et avec eux il y avait des personalités du dedans des enfants d’Israël, 250 princes d’assemblée» 

« Ceux qui étaient chargé de proclamer l’assemblée, des gens de renom »

 

16:3

וַיִּקָּהֲלוּ עַל-מֹשֶׁה וְעַל-אַהֲרֹן, וַיֹּאמְרוּ אֲלֵהֶם רַב-לָכֶם--כִּי כָל-הָעֵדָה כֻּלָּם קְדֹשִׁים, וּבְתוֹכָם יְהוָה; וּמַדּוּעַ תִּתְנַשְּׂאוּ, עַל-קְהַל יְהוָה

« ils s’assemblèrent contre Moïse et Aharon et leur dirent : trop pour vous, car toute l’assemblée anashim kedoshim, et Hashem est en eux ! Pourquoi vous érigez vous comme chefs au-dessus de l’assemblée de Hashem ? »

 

L’argument est ici très simple : Qora’h et ses alliés dans la controverse contre Moïse se réfère à ce qu’a été l’enseignement de la Torah elle-même, donnée pas Moïse dès l’origine pour dire le projet de constitution de l’assemblée d’Israël. 

כִּי כָל-הָעֵדָה כֻּלָּם קְדֹשִׁים, וּבְתוֹכָם יְהוָה    ki kol haédah koulam kedoshim, oubetokham Hashem :

Car toute l’assemblée anashim kedoshim, et Hashem est en eux !

Si tous sont saints et Hashem réside pami eux, pourquoi y aurait-il des chefs qui s’imposent à elle ?

 

Il y a donc contestation contre Moïse, laissant entendre qu’il a usurpé le pouvoir en disant que Dieu l’a décidé ainsi...

 

On se réfère au verset de la Torah du livre de Shemot qui indique quel est le projet de la Torah elle-même pour le peuple d’israël.

 

Shemot 19.6 :

וְאַתֶּם תִּהְיוּ-לִי מַמְלֶכֶת כֹּהֲנִים, וְגוֹי קָדוֹשׁ: אֵלֶּה, הַדְּבָרִים, אֲשֶׁר תְּדַבֵּר, אֶל-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל

Ve'atem tiheyou-li mamlekhet kohanim vegoy kadosh

eleh hadevarim asher tedaber el-beney Yisra'el.

Et quant à vous vous serez pour moi un royaume de prêtres (tous rois et tous prêtres)  et un nation sainte...

 

 Israël y est définit comme « mamlekhet kohanim vegoy kadosh » pour Dieu. Tous sont rois et tous sont prêtres ! C’est exactement ce que dit Qora’h !

 

Tout Israël est défini ainsi et c’est l’argument qui est repris ici par Qora’h pour contester l’installation de la hiérarchie que Moïse met en place dans la société d’Israël. Cela veut dire que d’une certaine manière Qora’h utilise une discours vrai à des fins personnelles et des motifs intéressés.

 

La réponse à la controverse est simple : c’est effectivement le projet de la Torah pour Israël mais il s’agit du projet idéal, le projet du temps messianique. Dès que nous avançons dans l’histoire, il s’avère que cette société d’Israël est vouée à cet idéal tel que le voulait Qora’h. Lorsque Qora’h veut mentir, il dit la vérité. Tout ce que dit le Miqra est vrai même lorsque c’est dans la bouche d’un menteur.

 

Le 1er exemple c’est le Na’hash. Lorsqu’il dit au 1er homme :

Bereshit 3.5 :

וִהְיִיתֶם, כֵּאלֹהִים, יֹדְעֵי, טוֹב וָרָע

viheyitem ke'Elohim yod'ey tov vara.

« et vous serez comme Dieu connaissant le bien et le mal ».

Il dit la vérité. Le projet pour l’homme c’est de venir comme Dieu dans l’ordre de la connaissance du bien et du mal. Il emploie cet argument de façon démagogique en inventant une jalousie de Dieu.

C’est l’idéal du Talmid ‘Hakham : connaître la différence entre le bien et le mal, à la manière dont Dieu la connait.

 

L’interdiction porte sur l’arbre de la connaissance du bien et mal « ets hadaat tov hara », et non sur « l’arbre de la connaissance du bien et du mal « ets hadaat hatov vehara ». Il y a un ordre de connaissance mélangé, ambigu, ambivalent, où le bien et le mal sont mélangés. C’est cette connaissance-là qu’il est interdit de manger  avant d’avoir goûté de l’arbre de vie. L’erreur porte sur l’ordre. D’abord avoir la connaissance de la vie, après on a la connaissance intellectuelle qui sera éclairée et éclaircie par la certitude de connaissance de la vie : c’est bien, c’est mal...

Le problème n’est pas la connaissance  mais la connaissance ambigue, ambivalente.

 

Tout l’objectif de la Torah à travers la Mishna et Guémara c’est précisément de faire le Birour, la distinction entre le bien et le mal lorsque le bien et le mal sont mélangés. L’objectif du Talmid ‘Hakham c’est d’étudier ce mélange, cette ambiguité des connaissances, qui est en tant qu’expérience le but : distinguer dans le doute et la mise en doute, ce qui est bien ou mal, permis ou interdit, saint ou profane, pur ou impur...

 

Cet appétit de connaissance qui se fait avant d’avoir les critères de la vérité, qui sont appelés « l’arbre de vie » et qui permettent d’aborder cette connaissance où le bien et mal sont mélangés, conduit alors a un empoisonnement de l’être. 

 

Le Midrash s’applique sur ce 1er exemple, lorsque le serpent a dit ce qu’il a dit, il a dit la vérité.

L’ordre c’est d’abord d’accéder au « Ets ha’hayim » et ensuite l’arbre de la connaissance du bien et mal.

 

Dans l’éducation on voit la différence de système scolaire : l’éducation traditonnelle avec le Talmud Torah qui donne les contenus réels de la culture et de la tradition juive jusqu’à la Bar Mitsvah, rend plus facile l’apprentissage de culture générale. Sans la culture juive de base on passe du temps, des années à apprendre des choses que l’on arrive pas à unifier du point de vue de la tradition juive...

 

A partir du moment où l’on a accés à LA connaissance toutes les connaissances peuvent être remise à leur place. La Qabalah s’appelle Ets ha’hayim et la Mishnah s’appelle Ets hadaat tov vara.

 

Le livre de base de l’enseignement du Ari s’appelle Ets ha’hayim.

Cela veut dire que la Mishna nous donne la loi pour la réalité. La réalité est ambigue, elle est Tov vaRâ. Si on a déjà la connaissance de la Qabalah qui est Ets ‘Hayim alors on peut avec assurance et certitude faire ce travail de l’étude qui consiste à séparer le bien du mal, et savoir où est le bien et le mal dans la réalité ambivalente du Tov vaRâ, la réalité du monde extérieur.

 

Par conséquent, l’ordre donné pose un problème difficile, car on sait qu’en principe l’ordre de l’étude c’est Tanakh – Mishnah - Guémara et après Qabalah !

 

D’abord on se remplit de Shass (Talmud) et Poskim (commentaires) et après on arrive au Zohar et à la Qabalah. Mais d’après ce que je viens de citer c’est l’inverse ! Il faut d’abord accéder à l’arbre de vie et après seulement l’arbre de la connaissance est permis ?

 

Maintenant que l’homme a pris de l’arbre de connaissance du bien et mal on va l’empêcher d’accéder à l’arbre de vie parce qu’il va devenir éternel avec cette identité intoxiquée par le mélange du bien et mal. Il faut qu’il passe alors par le choc des désintoxications de la mort pour pouvoir ensuite arriver à la vie éternelle... Vous voyez comment la mort est entrée dans le monde d’après ce récit. On va l’empêcher  d’accéder à l’arbre de vie tant qu’il est dans l’état dans lequel il est : bien et mal mélangés.

 

Au niveau intellectuel chacun d’entre nous a cette expérience à sa manière.

 

Contaminé comme dans une maladie par l’ambiguité de la pensée c’est une maladie dont on ne peut pas se guérir. Il faut un choc de désintoxication qui permette de surmonter cela. Cette maladie-là s’appelle dans le langage... le doute. Quand on commence l’accès à la connaissance par le doute, on ne sort jamais du doute. On est dans une pensée secondarisée qui se secondarise à l’infini et empêche le bonheur de la conscience.

 

Selon le texte de la Torah et selon le présent de la vie, il n’y a que le choc de la mort qui permet de se déconnecter de cela.

 

On a donné l’exemple de la façon dont on purifie quelque chose qui devient impur. Cela qui peut passer par le feu est rendu pur par le feu. Cela qui peut passer par l’eau est rendu pur par l’eau. Mais un vase brisé, il faut le refondre pour le refaire.

 

Si c’était l’ordre normal : l’arbre de vie d’abord, l’arbre de la connaissance ambigüe ; et après l’arbre de vie je resterai éternellement dans cet état.

 

Je reprends la chose dans le texte

 

Bereshit 2:16

וַיְצַו יְהוָה אֱלֹהִים, עַל-הָאָדָם לֵאמֹר: מִכֹּל עֵץ-הַגָּן, אָכֹל תֹּאכֵל

Vayetsav Adonay Elohim al-ha'adam lemor

mikol ets-hagan akhol tokhel.

De tout arbre du jardin manger tu mangeras

 

C’est clair que c’est y compris les 2 arbres dont on parle après...

…/…

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******

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