KiTissa (1995)
KiTissa (1995) 2ème Partie
http://www.toumanitou.org/toumanitou/la_sonotheque/parasha/ki_tissa_serie_1995/cours_1
Face B
…/…
Dès qu’on est habitué à l’étude en hébreu avec les commentaires de la Torah Shébéalpeh on s’aperçoit vite que toutes les traductions sont fausses. Le grand mystère est cet attrait des hommes pour la Torah même dans une traduction fausse.
La 1ère traduction : Ptolémée qui a imposé de traduire la Torah en grec : la traduction des Septantes : les 70 sages du Sanhédrin. Ils les ont séparés chacun dans une chambre. Dieu les a inspiré et leur traduction comportait les mêmes changements. Grande leçon : pour mettre les rabbins d’accord il faut les séparer.
***
Il nous faut comprendre l’intention de nous rappeller ce commandement du Shabat avant le récit de la faute du veau d’or :
1ère indication : pendant la construction du Temple, il faut observer le Shabat. On va l’apprendre de manière paradoxale : une fois le temple construit, dans le temple les lois du Shabat sont levées.
31:14
וּשְׁמַרְתֶּם, אֶת-הַשַּׁבָּת, כִּי קֹדֶשׁ הִוא, לָכֶם; מְחַלְלֶיהָ, מוֹת יוּמָת--כִּי כָּל-הָעֹשֶׂה בָהּ מְלָאכָה, וְנִכְרְתָה הַנֶּפֶשׁ הַהִוא מִקֶּרֶב עַמֶּיהָ
Oushmartem et-haShabat
ki kodesh hi lakhem
mekhaleleyha mot yumat
ki kol-ha'osseh vah melakhah
venichretah
hanefesh hahi
mikerev ameyha.
Et vous préserverez le Shabat
Car il est sainteté pour vous
Celui qui le transgressera mourra
Et tout celui qui fait un travail le Shabat
Sera retranché
Chaque personne
Du dedans de son peuple
31 :15
שֵׁשֶׁת יָמִים, יֵעָשֶׂה מְלָאכָה, וּבַיּוֹם הַשְּׁבִיעִי שַׁבַּת שַׁבָּתוֹן קֹדֶשׁ, לַיהוָה; כָּל-הָעֹשֶׂה מְלָאכָה בְּיוֹם הַשַּׁבָּת, מוֹת יוּמָת
Sheshet yamim ye'aseh melachah
ouvayom hashvi'i Shabat Shabaton kodesh l'Adonay kol-ha'oseh melachah beyom haShabat mot yumat.
Pendant 6 jours le travail sera fait
Et le 7ème jour Shabat chômage cessation d’activité …
31 :16
וְשָׁמְרוּ בְנֵי-יִשְׂרָאֵל, אֶת-הַשַּׁבָּת, לַעֲשׂוֹת אֶת-הַשַּׁבָּת לְדֹרֹתָם, בְּרִית עוֹלָם
Veshamrou veney-Yisra'el et-haShabat la'assot et-haShabat ledorotam berit olam.
Les enfants d’Israël seront donc fidèles au sabbat, en l’observant dans toutes leurs générations une alliance éternelle.
31 :17
בֵּינִי, וּבֵין בְּנֵי יִשְׂרָאֵל--אוֹת הִוא, לְעֹלָם: כִּי-שֵׁשֶׁת יָמִים, עָשָׂה יְהוָה אֶת-הַשָּׁמַיִם וְאֶת-הָאָרֶץ, וּבַיּוֹם הַשְּׁבִיעִי, שָׁבַת וַיִּנָּפַשׁ
Beyni ouveyn beney Yisra'el ot hi le'olam
ki sheshet yamim assah Adonay et-hashamayim ve'et-ha'arets
ouvayom hashvi'i shavat vayinafash.
Entre moi et les enfants d’Israël c’est un symbole perpétuel, car six jours, l’Éternel a fait les cieux et la terre, et le septième jour, il a cessé et s’est reposé.
Et une fois que l’alliance du Shabat a été rappelée, alors à ce moment-là seulement verset 18 :
31:18
וַיִּתֵּן אֶל-מֹשֶׁה, כְּכַלֹּתוֹ לְדַבֵּר אִתּוֹ בְּהַר סִינַי, שְׁנֵי, לֻחֹת הָעֵדֻת--לֻחֹת אֶבֶן, כְּתֻבִים בְּאֶצְבַּע אֱלֹהִים
Vayiten el-Moshe kechaloto ledaber ito behar Sinay
shney lou’hot ha'edout lou’hot even ktouvim be'etsba Elohim.
Et Il donna à Moïse lorsqu’il eu achevé de parler avec lui sur la montagne du Sinaï
Les deux tables du témoignage tables de pierres écrites du doigts de Elohim.
Voilà un exemple : comment comprendre, ce en quoi on croit, que les deux tables de la loi étaient écrites par le doigt de Dieu ? Qui comprend cela ? Au point que le Midrash va mettre en évidence qu’il y a avait 2 lettres qui ne tenaient que par miracle : Samekh et Mem.
Et le Midrash dit à côté : Il faut comprendre pourquoi il n’y a pas de Samekh dans les 10 commandements. C’est à étudier.
Et juste après :
Et le peuple vit que Moïse tardait à resdecendre de la montagne…
C’est le début du récit de la faute du veau d’or.
32:1
וַיַּרְא הָעָם, כִּי-בֹשֵׁשׁ מֹשֶׁה לָרֶדֶת מִן-הָהָר; וַיִּקָּהֵל הָעָם עַל-אַהֲרֹן, וַיֹּאמְרוּ אֵלָיו קוּם עֲשֵׂה-לָנוּ אֱלֹהִים אֲשֶׁר יֵלְכוּ לְפָנֵינוּ--כִּי-זֶה מֹשֶׁה הָאִישׁ אֲשֶׁר הֶעֱלָנוּ מֵאֶרֶץ מִצְרַיִם, לֹא יָדַעְנוּ מֶה-הָיָה לוֹ
Vayar ha'am ki-voshesh Moshe laredet min-hahar
vayikahel ha'am al-Aharon vayomrou elav koum asseh-lanou elohim asher yel’hou lefaneynou ki-zeh Moshe ha'ish asher he'elanou me'erets Mitsrayim lo yadanou meh-hayah lo.
Et le peuple vit que Moïse tardait...
On va réfléchir sur le mot de Ha-Am le peuple. Et on va apprendre que l’initiative d’avoir réclamé cette idole à Aaron vient du « peuple ». Quel est ce peuple dans ce récit ?
Lorsque Moïse est monté sur la montagne pendant les 40 jours, le peuple en-bas attendait le retour de Moïse et il y a eu un retard de 6 heures d’après le Midrash. Leur compte de calendrier n’était pas le même que celui de Moïse. Il leur avait donné rendez-vous 40 jours après, et au bout de 6 heures il n’est pas encore descendu de la montagne...
Le Midrash le dit sur l’expression « ki-voshesh Mosheh car Moïse a tardé » : Boshesh= Be-Shesh pendant les 6 heures de retard. Il y a là un mystère de la Kaballah. Qu’elle est cette impatience qui fait croire que Moïse ne va pas redescendre, et pourquoi cette panique à cause de 6 heures ?
Je ne vous parlerais pas des 6 heures mais du retard.
Voilà ce qu’il faut comprende : Ce qu’a apporté Moïse dans la révélation de la Torah à cette génération est une révolution totale dans l’histoire des religions. Jusque-là, c’est le paganisme et l’humanité était habituée à adorer Dieu à travers les forces divines dans le monde. D’une certaine manière il y a dans la religiosité païenne, une très grande ferveur religieuse de diagnostic de la divinité dans le monde. C’est la racine du paganisme. On le retrouve dans tous les rituels de la liturgie chrétienne tirée de l’astrologie païenne biblicisée. Tous les grands rites que les Chrétiens appelent mystères sont des projections du paganisme astrobiologique de l’antiquité païenne d’avant la Torah sur le récit de la bible.
Il y a un mythe astrologique derrière dont le modèle est celui de Isis et Osiris des Égyptiens. Je découvre là un problème auquel vous n’êtes peut-être pas familier. Mais le chritianisme est 2000 après une projection du récit de la faute du veau d’or dans la diaspora juive de la destruction du 2ème royaume de Juda. On voit que c’est l’irruption de l’idolâtrie du Erev Rav en Israël. Elle a triomphé avec le christianisme. J’en donnerai quelques indications: c’est le mythe du soleil ressucité, qui est le mythe de Isis et Osiris chez les Grecs. Ceux qui sont familiers avec le rite chrétien, surtout catholique, il y a énormément de choses qui pour eux sont des mystères car ils ont même oublié le sens de cette idolâtrie, et que pour les comprendre il faut avoir étudier les paganisme astrologiques.
Exemple : les églises sont orientées de telle sorte que les vitraux du fronton soient face au levant. C’est au moment où le 1er rayon de soleil frappe le vitrail que le prêtre dans la cérémonie de la messe, élève l’hostie. C’est une religion du mythe solaire. Raison pour laquelle il reprenne le jour du dimanche, qui est le jour du soleil, comme jour du Seigneur.
Retenir que c’est un mythe astrologique de type égyptien qui a fait irruption dans la société judéenne au temps du 2ème temple. Et c’est la formation du christianisme.
Cf : les expressions de type astrologiques : « Il y a beaucoup de chambre dans la maison de mon pére » se réfère aux signes du zodiaque.
Le drame c’est que l’ensemble des Vhrétiens, sauf les Chrétiens orthodoxes qui ont conservé le sens de ces rites, ont complétement perdu de vue tout cela. Cela s’est évanoui dans la memoire chrétienne, et ils appellent cela des « mystères »... Le soleil ressucite comme par hasard à la pleine lune du printemps. Il meurt à Noël ... c’est l’histoire du cycle solaire.
Ils ont repris un calendrier solaire dans leur hérésie proprement chrétienne et en particulier en déplacant la fixation de la date de pentecôte qui n’est plus 50 jours après Pâques mais 50 jours après le Shabat de Pâques, le dimanche des rameaux pour eux.
***
On va surtout tenter de comprendre le mot de Am.
Shemot Chapitre 12 verset 38.
La Torah raconte la sortie d’Egypte. Au verset 37 elle nous raconte que les enfants d’Israël étaient au nombre de 600 000 et et le verset 38 ajoute :
Shmot Bo 12:38
וְגַם-עֵרֶב רַב, עָלָה אִתָּם, וְצֹאן וּבָקָר, מִקְנֶה כָּבֵד מְאֹד
Vegam-erev rav
Et même un grand mélange
alah itam
monta avec eux
vetson ouvakar mikneh kaved me'od.
ainsi que du menu et du gros bétail en troupeaux très considérables
En hébreu la racine Arev =Ayin-Resh-Beit a plusieurs sens qui tous se référent à cette idée de mélange. Par exemple, l’adjectif « Arev » dans « Qol ârev » signifie une voix douce, agréable dans le sens de la synthèse des contraires et donc l’idée de mélange. Arev : la douceur qui vient d’une mélodie où l’on a mélangé.
« Erev » le soir : moment où les formes commencent à se mélanger. Le moment où les formes qui étaient distinguées pendant la journée se mélangent. « Boqer » le matin, le moment de la distinction des formes. « Lebaqer » racine qui a différent sens = critiquer, diagnostiquer, mais surtout distinguer.
La Guémara donne un certain nombre de critères dont l’un est passé dans le français (sûrement à travers l’école de Rashi) :
ð Distinguer entre chien et loup au moment du crépuscule du matin où l’on peut déjà distinguer deux choses qui se ressemblent beaucoup, le chien et le loup. Cela a un sens intellectuel et spirituel important : c’est la même identité à l’état sauvage et à l’état domestiqué. Lorsqu’on arrive à distinguer cela, c’est un des signes du Qriat Shéma du matin.
ð Distinguer entre le bleu et le blanc : la Guémara s’étonne : même pendant la nuit on distingue au clair de lune ? Non : Bein Tekhelet Bein Laban Shebo : entre une étoffe bleue et des fils blancs qui sont restés dans la laine non encore teinte : le moment où Jacob sort de chez Laban en fin d’exil. La Guémara attribue la couleur bleue à Jacob.
Voilà la source de la Guémara [Sotah 17b] :
Pourquoi particulièrement le Tekhelet [pour la mitzvah de Tzitzit] parmi tous les autres matériaux de couleur? Parce que le Tekhelet est semblable à la mer, et la mer est semblable au ciel, et le ciel est semblable à trône de la Gloire. Comme il le dit, "Et ils ont vu le Dieu d'Israël: sous ses pieds, il y avait l'image d'une brique de saphir, comme le ciel de la pureté (Exode 24:10)," et comme il est écrit : «comme une pierre de saphir était l'apparence du trône » (Ezéchiel 1:26).
Tekhelet domél haYam, Yam domel haRaqia ve raqia domel haKissé Hakavod
Le bleu dont on parle ressemble à la mer : bleu couleur de la profondeur. Si on perçoit l’épaisseur de l’eau apparait une couleur qui est vert-bleu, c’est Tekhelet. De la même manière l’épaisseur du ciel a la couleur bleue. S’il y a des peintres parmi vous, il savent cela. C’est comparé au bleu de la mer qui est comparé au bleu du ciel qui est comparé au Kissé haKavod le trône de la gloire. Cette couleur est attribuée à Jacob qui est appellé « Takhlito shel Olam - la finalité du monde ». Tekhelet c’est la couleur du Takhlit. C’est la perception de la profondeur : l’épaisseur.
Et alors la Guémara explique le verset de Vayishla’h 32.26:
וַיַּרְא, כִּי לֹא יָכֹל לוֹ, וַיִּגַּע, בְּכַף-יְרֵכוֹ; וַתֵּקַע כַּף-יֶרֶךְ יַעֲקֹב, בְּהֵאָבְקוֹ עִמּוֹ
Vayar ki lo yakhol lo vayiga bekhaf-yerekho vateka kaf-yerech Ya'akov behe'avko imo.
Voyant qu'il ne pouvait le vaincre, il lui pressa la cuisse; et la cuisse de Jacob se luxa tandis qu'il luttait avec lui.
Où Jacob a été atteint à la paume de la hanche : בְּכַף-יְרֵכוֹ vekaf yerekho c’est le Kaf du mot de Yerekh. Il a été atteint au Kissé Hakavod. Cela veut dire qu’avant que Esaü ne triomphe c’est la figure de Jacob qui est la figure de l’homme dans le trône des 4 figures (l’aigle, le lion, le taureau et l’homme). Quand Esaü a triomphé, la figure de Jacob est tombé du Kissé Hakavod, donc Esaü a atteint Jacob à la paume de la hanche Kaf Yerekh, cela veut dire que dans la lignée des engendrements de Jacob, il y a la tête d’Esau. Ce sont tous les descendants de Jacob qui quittent l’identité d’Israël pour passer chez Esaü et effectivement nous savons que Kaf Yerekho Yaaqov, tout ceci va être commémoré par la Mitsvah du Guid Hanashé que l’on traduit par le nerf sciatique alors que c’est le nerf qui innerve les organes sexuels. C’est le nerf des engendrements. C’est très schématique tout ceci s’étudie dans la Guémara.
Le bleu est la couleur de Jacob. Il est en exil chez Laban, Lorsque Jacob sort de chez Laban => lorsqu’on arrive à distinguer Jacob de Laban c’est-à-dire le neveu et l’oncle, l’identité de sortie d’exil et l’identité d’exil, c’est le temps du Qriat Shéma du matin.
Alors effectivement, c’est la distinction quand c’est Boker, on arrive à distinguer les choses qui étaient confondues... Entre chien et loup, entre bleu et blanc...
Et pour la Halakhah c’est quand on arrive a reconnaitre son ami à 4 pas. Alors c’est le moment de dire Qriat Shéma. Le critère c’est lorsqu’on distingue l’identité personnelle de chacun.
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Erev signifie donc le mélange.
Shmot Bo 12.38 :
וְגַם-עֵרֶב רַב, עָלָה אִתָּם, וְצֹאן וּבָקָר, מִקְנֶה כָּבֵד מְאֹד
Vegam-erev rav
Et même un grand mélange
alah itam
monta avec eux
vetson ouvakar mikneh kaved me'od.
ainsi que du menu et du gros bétail en troupeaux très considérables.
Rashi sur ”Erev Rav”:
עֵרֶב רָב
תַּעֲרוֹבֶת אוּמוֹת עוֹבְדֵי כּוֹכָבִים שֶׁל גֵּרִים
Erev Rav :Taarouvot Oumot Shel Guerim – un mélange des peuples de convertis à Israël.
Quel est ce grand mélange de convertis qui est sorti d’Egypte avec Israël ?
Au moment où Dieu va révèler à Moïse qui est sur la montagne la faute du veau d’or :
Shemot KiTissa Chapitre 32 verset 7 :
32:7
וַיְדַבֵּר יְהוָה, אֶל-מֹשֶׁה: לֶךְ-רֵד--כִּי שִׁחֵת עַמְּךָ, אֲשֶׁר הֶעֱלֵיתָ מֵאֶרֶץ מִצְרָיִם
Vayedaber Adonay el-Moshe
Et Hashem parla à Moïse
lekh-red
va descend !
ki shichet amekha
car ton peuple s’est mal conduit (littéralement ‘a détruit son chemin’ = shi’het et darko)
asher he'eleyta me'erets Mitsrayim.
que tu as fait monté du pays d’Egypte
Rashi sur Shi’het Amekha:
שִׁחֵת עַמְּךָ
שִׁחֵת הָעָם לֹא נֶאֱמַר אֶלָּא עַמְּךָ עֵרֶב רַב שֶׁקִּבַּלְתָּ מֵעַצְמְךָ וְגִיַּרְתָּם וְלֹא נִמְלַכְתָּ בִּי וְאָמַרְתָּ טוֹב שֶׁיִּדְבְּקוּ גֵּרִים בַּשְּׁכִינָה הֵם שִׁחֲתוּ וְהִשְׁחִיתוּ
« Il n’est pas écrit « Le peuple s’est mal conduit » mais « ton peuple » Erev Rav le grand mélange que tu as accepté de ta propre initiative, tu ne M’as pas demandé conseil, et tu t’es dit : c’est un bien que les convertis s’attachent à la Shekhinah. Ce sont eux qui ont fauté et ont fait fauter les autres » (Shemot Raba)
On découvre que Moïse a pris l’initiative d’intégrer à Israël tout un mélange de peuples. Et dans le Midrash que cite Rashi, Dieu lui fait le reproche de ne pas avoir pris conseil.
En même temps qu’Israël, en Egypte, énormèment de peuples ont été réduit en esclavage asservis par l’Egypte. Et lorsque la sortie d’Egypte s’est faite pour Israël, énormément de peuples ont demandé à profiter de cette sortie d’Egypte et à s’adjoindre au salut d’Israël.
Moïse les a accepté, et il va introduire en Israël un danger. C’est ce peuple-là qui va induire la faute du veau d’or. Le peuple qui était avec les enfants d’Israël a vu que Moïse tardait et a demandé à Aaron de lui faire une idole pour remplacer Moïse. Judah Halévi dans le Kouzari : ce n’est pas du tout une idole pour remplacer Dieu, mais une idole pour remplacer Moïse.
Deux questions :
- qu’est-ce qui a mené ce grand mélange à vouloir remplacer Moïse par une idole ?
- pourquoi Moïse a-t-il pris l’initiative d’intégrer ce Erev Rav sachant ce risque de paganisation du lien à la Torah en Israël ?
Moïse va introduire un bouleversement dans l’histoire des religions. Jusque-là les religions étaient païennes et idolâtres. Une religiosité très profonde mais à travers la divinisation des forces de la nature. Un de ces mythes païens je vous l’ai cité comme mythe fondateur du christianisme. C’est un rite astrologique projeté sur l’histoire d’Israël. Le mythe de la mort et résurrection du soleil très connu dans l’antiquité païenne, en particulier en Egypte.
Quelle est cette révolution que Moïse introduit ?
Il substitue la loi morale aux lois païennes comme définition de la religion. Si on lit le contenu des 10 commandements, c’est la révélation que la loi morale est la loi religieuse. Le lien à Dieu c’est la loi morale. Ce n’est pas l’astrologie ni la ferveur de la religion des païens qui est le « naturisme ». Les naturistes sont les païens modernes qui adorent les forces de la nature comme étant la véritable divnité. Alors que ce sont des forces que Dieu a créé au service du monde ; et ces forces-là sont divines mais ce n’est pas Dieu.
Lorsque ce peuple qui va s’insèrer dans le salut d’Israël on voit que Moïse qui était le prophète de la loi morale comme étant la loi religieuse, c’est la révélation du Sinaï : la loi morale promulguée comme chartre religieuse. Alors que jusque-là ce sont les mystères des forces de la nature qui représentent la divinité dans le monde. Rien à voir avec la loi morale.
J’insiste parce qu’on est tellement familier avec le fait que religion et morale vont ensemble qu’on ne se rend pas compte que pour les Goyim cela n’a rien à voir. Il y a la religion, la relation à Dieu, à travers des comportements magiques et païens. Il y a énormément de superstitions qui s’insérent même dans les communautés de croyants monothéistes et qui sont de cet ordre.
Et puis voilà que le prophète de cette nouvelle religion de la loi morale comme médiation religieuse a disparu. Ils se réfèrent alors à cette entité de Moïse comme à celle du médiateur divinisé. Cet homme qui est entre Dieu et les hommes, cet homme qui est le grand inspiré de ce temps, va être considéré comme Dieu lui-même et puisqu’il n’est pas redescendu, il faut une idole pour le remplacer symboliquement.
Je vous raconte l’histoire de l’apparition du christianisme. Il faut quelque chose - une idole - qui symbolise ce mythe d’Israël médiateur entre Dieu et les hommes, qui est le mythe chrétien de base.
En général, les Chrétiens font leur crucifix en or comme cette génération a fait son veau en or. Non pas que ils aimaient l’argent. Mais ils aimaient leur dieu qu’ils ont fait en or.
C’était un des signes du zodiaque qu’ils se sont mis à adorer en ce temps-là. On sortait du signe du bélier et ils ont adoré le taureau. De la même manière le christianisme va apparaître quand on rentre dans le signe de la vierge. Avec le slogan : le messie nait de la vierge (signe du zodiaque.) C’est d’ailleurs au moment où le monde est entré dans le signe des poissons. Et comme vous le savez, on vient de quitter le signe des poissons pour entrer dans le signe du verseau. C’est la fin de l’église du poisson. Dans les années 50 on a suprimmé cette obligation du poisson le vendredi : on a mis fin à l’église des poissons.
Derrière tous ces événements, il y a des réalités d’ordre astrologiques. Les 1er chrétiens se reconnaissaient par le signe des poissons. L’église a pris acte qu’on est sorti du signe des poissons, pendant ce temps les Juifs reviennent à Jérusalem. Et les hommes arrive sur la lune...
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2 choses :
- pourquoi ce Erev Rav a-t’il demandé à entrer dans le peuple d’Israël ?
- pourquoi Moïse les a-t’il accepté ?
La foi d’Israël c’est qu’on peut être libéré des conditionnements naturels et puis donc ce peuple-là du Erev Rav a été sensible à ce message que le salut c’est l’histoire d’Israël. Ils ont demandé à participer à la pâques d’Israël.
C’est un peu si vous voulez la proclamation que l’on fait au début du Seder : « que tout celui qui est dans le besoin vienne faire Pessa’h avec nous » et on ouvre la porte. C’est ce que Moïse a fait.
Pessa’h est le passage du monde de l’aliénation au monde libéré. Le Moïse a été le libérateur de l’histoire d’Israël, et en cela il a annoncé au monde que le salut est possible : On peut sortir d’exil !
Par conséquent, Moïse savait que du point de vue de la foi, ces hommes et femmes faisaient déjà partie d’Israël. Que leur a-t‘il manqué ?
La préparation d’éducation morale des 6 générations depuis Abraham jusqu’à Moïse. Ce sont des païens qui ont cru dans la foi d’Israël mais qui ont adopté la foi d’Israël sous forme païenne. Cela commence par cette hérésie de l’idole du veau d’or qui remplace Moïse qui a tardé à descendre.
Voilà très schématiquement, la problématique de ce problème :
la faute des tribus d’Israël a été de n’avoir pas été capable d’empêcher cela. La faute a été induite par le Erev Rav mais c’est Israël qui l’a commise. Les descendants d’Israël n’ont pas été capables d’empêcher cela, sauf les membres de la tribu de Lévi en dehors de cette faute.
Il faut comprendre pourquoi Moïse a pris ce risque.
32:11
וַיְחַל מֹשֶׁה, אֶת-פְּנֵי יְהוָה אֱלֹהָיו; וַיֹּאמֶר, לָמָה יְהוָה יֶחֱרֶה אַפְּךָ בְּעַמֶּךָ, אֲשֶׁר הוֹצֵאתָ מֵאֶרֶץ מִצְרַיִם, בְּכֹחַ גָּדוֹל וּבְיָד חֲזָקָה
Vaye’hal Moshe et-peney Adonay Elohav vayomer lamah Adonay ye’hereh apkha be'amekha
asher hotseta me'erets Mitsrayim bekhoa’h gadol ouveyad ‘hazakah ?
Et Moïse pria à la face de Hashem son Dieu (une des rares fois où l’on parle du Dieu de Moïse)
et il dit : Pourquoi Hashem ta colère s’enflammerait-elle contre Ton peuple que Tu as fait sortir du pays d’Egypte (Il s’agit d’Israël) avec une grande force et une main forte ?
On voit le contraste : Dieu reproche à Moïse : ton peuple que tu as fait monté d’Egypte (Erev Rav) et Moïse plaide pour le peuple de Dieu (Israël). Chaque fois qu’il s’agit d’Israël c’est « Yetsiat Mitsraïm la sortie d’Egypte » et quand il s’agit du Erev Rav c’est « Aliah meMitsraïm la montée ». C’est une règle dans tout le Miqra, il n’y a pas d’exception. (Dans le Deutéronome, l’exception apparente s’explique d’après le contexte). Chaque fois que le texte parle des non-Israël qui montent en Israël ce sont les Olim ’Hadashim et le terme est Aliah. Laalot, c’est une montée. Et d’ailleurs lorsque les Juifs reviennent de l’exil pour eux aussi cela s’appellent la Aliah. Mais à la sortie d’Egypte c’était Letsiah et non pas Aliah.
Moïse intercède non pas d’abord pour le Erev Rav qui a fauté mais pour Israël. Le raisonnement est le suivant : Si Tu perds ce Erev Rav alors c’est mauvais pour Israël qui devra retourner en exil et attendre de faire sortir un autre Erev Rav plus « cachère ». Parce qu’une des raisons de l’exil est de faire sortir ce Erev Rav de l’exil. C’est dire que toute ces âmes sont prêtes pour la foi d’Israël ...
< fin >
Le Kuzari sur le veau d’or : http://www.akadem.org/photos/contextuels/3887_Kouzari_Doc1.pdf
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