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12 janvier 2010 2 12 /01 /janvier /2010 11:39

Shemot 1971

 

 

http://www.toumanitou.org/toumanitou/la_sonotheque/parasha/chemot_serie_1971/cours_1

Face A

 

 

 

Chapitre 3 versets 14-15

 

וַיֹּאמֶר אֱלֹהִים אֶל-מֹשֶׁה, אֶהְיֶה אֲשֶׁר אֶהְיֶה; וַיֹּאמֶר, כֹּה תֹאמַר לִבְנֵי יִשְׂרָאֵל, אֶהְיֶה, שְׁלָחַנִי אֲלֵיכֶם

Vayomer Elohim el-Moshe eheyeh asher eheyeh

Elohim dit vers Mosheh Ehyeh ahser Ehyeh

vayomer koh tomar livney Yisra'el eheyeh shlachani aleykhem

Il dit c’est ce que tu dois dire devant Israël : Ehyeh m’a envoyé vers vous

 

וַיֹּאמֶר עוֹד אֱלֹהִים אֶל-מֹשֶׁה, כֹּה-תֹאמַר אֶל-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, יְהוָה אֱלֹהֵי אֲבֹתֵיכֶם אֱלֹהֵי אַבְרָהָם אֱלֹהֵי יִצְחָק וֵאלֹהֵי יַעֲקֹב, שְׁלָחַנִי אֲלֵיכֶם; זֶה-שְּׁמִי לְעֹלָם, וְזֶה זִכְרִי לְדֹר דֹּר

Vayomer od Elohim el-Moshe koh tomar el-beney Yisra'el Adonay Elohey avoteychem Elohey Avraham Elohey Yitschak ve'Elohey Ya'akov shlachani aleychem zeh-shemi le'olam vezeh zichri ledor dor.

« Dieu dit encore à Moïse

Parle ainsi aux enfants d’Israël, le Seigneur (Celui qui est Dieu) le Seigneur Dieu de vos Pères le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob m’envoie vers vous, tel est Mon Nom à jamais, tel sera Mon invocation dans tous les âges. » 

 

Nous allons prendre la 2ème partie de Rashi que vous pouvez lire d’abord dans la traduction officielle que vous avez. Nous lisons d’abord le verset 15. La dernière fois nous avions appris la raison pour laquelle, au verset 14, il y avait Ehyeh Asher Ehyeh, donc la répétition du mot Ehyeh. Et puis à la fin du verset, il y a seulement Ehyeh une seule fois.

 

Nous avions vu l’explication de Rashi qui se réfère au fait que l’expression de la 1ère partie du verset indiquerait déjà un nouvel exil et que une telle annonce au moment de la délivrance d’Egypte ne serait pas supportée par les Hébreux et aurait donc handicapé leur volonté de sortir d’Egypte à ce moment-là. Nous l’avons vu en détail, je n’y reviens pas.

 

C’est la raison pour laquelle alors que Moïse demande le nom qu’il doit donner comme mot de passe en ce temps-la aux Hébreux, Dieu lui répond avec un mot qui ne désigne pas Son nom mais Son essence, Son être.

 

Et il y a une 1ère réponse donc qui concerne cette situation : la sortie d’Egypte est anticipée, elle s’effectue en un temps antérieur au temps prévu. Et par conséquent, Moïse se trouve être obligé de donner l’habilitation de sa mission - le fait qu’il est vraiment envoyé par Dieu à ce moment-là - de donner ces signes avant le moment attendu par les Hébreux. Il est donc obligé de donner déjà  maintenant un nom que l’on attend à la fin des temps. 

 

C’est pourquoi, dans la 1ère partie du verset 14, Dieu lui dit « Ehyeh Asher Ehyeh » « Je serais avec vous dès maintenant, de toutes les façons Je serais pour vous, à la fin des temps ». Je ne reviens pas sur l’analyse de cette expression, mais cela implique en tout cas qu’il y aura donc encore une distance de temps et de durée entre le moment où Moïse doit délivrer les Hébreux d’Egypte et cette fin des temps. Et cette durée implique nécessairement l’éventualité d’un nouvel exil.

 

La difficulté pour Moïse c’est qu’il redoute de se heurter à certaine une résistance en dévoilant ne serait-ce que par implication que la sortie d’Egypte va bien avoir lieu mais qu’elle s’accompagnera d’un autre exil avec une sortie définitive. La résistance pourrait se formuler de la manière suivante : puisque de toutes les façons il faudra repartir d’Israël pour de nouveau retourner en exil, alors autant rester-là et attendre la fin des temps sans ce voyage provisoire...

 

Je suis gêné de l’ampleur que ce cours a pris parce que le sujet choisi est très précis, c’est de l’exégèse sur un texte difficile. Je vous demande donc beaucoup de patience. Et avec un heure par semaine on ne peut voir que des bout de versets.

 

Au verset 15 : il y a une nouvelle formule qui est donné à Moïse :  

 

Verset 15

וַיֹּאמֶר עוֹד אֱלֹהִים אֶל-מֹשֶׁה, כֹּה-תֹאמַר אֶל-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, יְהוָה אֱלֹהֵי אֲבֹתֵיכֶם אֱלֹהֵי אַבְרָהָם אֱלֹהֵי יִצְחָק וֵאלֹהֵי יַעֲקֹב, שְׁלָחַנִי אֲלֵיכֶם; זֶה-שְּׁמִי לְעֹלָם, וְזֶה זִכְרִי לְדֹר דֹּר

Vayomer od Elohim el-Moshe koh tomar el-beney Yisra'el Adonay Elohey avoteychem Elohey Avraham Elohey Yitschak ve'Elohey Ya'akov shlachani aleychem zeh-shemi le'olam vezeh zichri ledor dor.

« Dieu dit encore à Moïse

Parle ainsi aux enfants d’Israël, le Seigneur (Celui qui est Dieu) le Seigneur Dieu de vos pères le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob m’envoie vers vous, tel est Mon Nom à jamais, tel sera Mon Invocation dans tous les âges. » 

 

C’est la traduction que vous avez dans vos livres. Rien que le style de la traduction simple nous montre que cela n’est pas très clair.

 

Rashi intervient sur la fin du verset :

זֶה-שְּׁמִי לְעֹלָם, וְזֶה זִכְרִי לְדֹר דֹּר

zeh-shemi le'olam vezeh zikhri ledor dor.

« Tel est Mon Nom à jamais, tel sera Mon Invocation dans tous les âges. » 

Nous reprenons les deux mots hébreux :

zeh-shemi = tel est mon nom

vezeh zikhri = tel est mon invocation

 

Shemi - mon nom : Il faut se demander ce qu’il désigne dans le début du verset ?

Est-ce qu’il désigne les mots « Adonay Elohey Avoteychem le Seigneur le Dieu de vos Pères »

Ou bien est-ce qu’il désigne l’expression Elohey Avraham Elohey Yitschak ve'Elohey Ya'akov

Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob ?

 

1-

Il y a une méthode facile et immédiate pour comprendre ce qu’il y a à la fin du verset « Tel est Mon Nom à jamais, tel sera Mon Invocation dans tous les âges » en divisant la 1ère partie du verset elle-même en deux.

 

« Adonay Elohey avoteychem Seigneur Dieu de vos pères » serait Shemi mon Nom et correspondrait à zeh-shemi = tel est mon nom

 

Et vezeh zikhri = tel est Mon invocation correspondrait à Elohey Avraham Elohey Yitschak ve'Elohey Ya'akov Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob. 

 

Sur la différence des termes en français déjà :

Mon nom : la façon qui désigne mon être, mon essence et qui résulte de la lecture du verset précédent.

 

Mon invocation : la manière dont on prononce l’invocation que l’on fait de Moi, c’est-à-dire l’allusion que l’on fait de Moi lorsque l’on parle de Moi. Ce serait là l’expression « Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob ».

 

Je vous donne lecture du verset 15 en hébreu et en français:

וַיֹּאמֶר עוֹד אֱלֹהִים אֶל-מֹשֶׁה, כֹּה-תֹאמַר אֶל-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, יְהוָה אֱלֹהֵי אֲבֹתֵיכֶם אֱלֹהֵי אַבְרָהָם אֱלֹהֵי יִצְחָק וֵאלֹהֵי יַעֲקֹב, שְׁלָחַנִי אֲלֵיכֶם; זֶה-שְּׁמִי לְעֹלָם, וְזֶה זִכְרִי לְדֹר דֹּר

Vayomer od Elohim el-Moshe koh tomar el-beney Yisra'el Adonay

« Dieu dit encore à Moïse : Ainsi tu diras aux enfants d’Israël, Le Seigneur…

 

Ce n’est donc pas écrit Adonaï mais c’est écrit Youd- Hé-Vav-Hé sous la forme du nom que l’on ne prononce pas.

 

Elohey avoteykhem

Dieu de vos père

Elohey Avraham Elohey Yitschak ve'Elohey Ya'akov

Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, et Dieu de Jacob

Shla’hani aleykhem

M’a envoyé vers vous,

zeh-shemi le'olam.

Ceci (Adonaï) est Mon Nom à jamais (donc la premiére partie de ce verset ce serait Mon nom Adonaï )

vezeh zichri ledor dor

Et ceci est Mon invocation (c’est à dire la manière dont on M’invoque, dont on parle de Moi, c’est- à-dire Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, et Dieu de Jacob) dans tous les âges. » 

 

Je ne dis pas que c’est ainsi qu’il faut comprendre. C’est une première lecture du verset qui est simple.

 

Encore une fois :

Moïse a demandé à Dieu de quelle manière il doit parler de Lui au moment où il s’adresse aux  Hébreux en Egypte.

Dieu donne sa réponse au verset 14, étudié dans les cours précédents :

Va leur dire que de toute les façons Je serais maintenant avec eux ce que Je dois être à la fin des temps et au fond ils attendent maintenant le signe de la fin des temps...

Ceci implique qu’il y aura donc une fin des temps, donc un exil entretemps, et par conséquent Moïse craint de rencontrer une résistance, alors Dieu lui dit : Va leur dire simplement ceci en fin de verset 14 : « Je serais Ehyeh avec eux »  Sous entendu : maintenant !

 

Or Moïse avait demandé au verset 13 « Quel est ton nom ? » C’est–à-dire quelle est la manière dont je dois m’exprimer en parlant de Toi pour qu’ils soient assurés que c’est bien de Ta part que je viens. Alors que Dieu lui répond en désignant Son être, lui disant : De toutes les façons Je serais ce que Je suis – Je serais Moi-même, c’est-à-dire J’accomplirai les promesses que J’ai faites...

 

Et au verset 15, Dieu dit à Moïse de nouveau :

« Va dire aussi ceci aux enfants d’Israël, c’est Adonaï, (mais c’est écrit Yod Hé Vav Hé), le Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob, qui m’a envoyé vers vous ».  

En fin du verset, « tel est Mon nom à jamais », et cette 1ère partie de la fin du verset semble correspondre à ces mots : Adonay Elohey avoteychem Seigneur Dieu de vos Pères.

Et la 2nde partie du verset « vezeh zikhri = telle sera mon invocation » c’est-à-dire la manière dont on M’invoquera Dor Dor à chaque génération de génération à génération : désignerait l’expression  Elohey Avraham Elohey Yitschak ve'Elohey Ya'akov Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob. 

 

Il semble effectivement que ce soit la lecture la plus simple du verset.

 

C’est dire qu’il y a le Nom de Dieu, avec cette difficulté que c’est le mot qui désigne Son Essence, et ce n’est pas exactement ce que Moïse demandait. Moïse demandait sous quelle modalité il devait parler de Lui de tel sorte qu’ils comprennent que c’est en libérateur que Dieu vient, et non par exemple en Souverain, ou en Juge, ou en Providence mais en Libérateur.

Ce Nom  qui désigne que Dieu est Libérateur ne peut être donné qu’à la fin des temps.

 

La manière dont Dieu charge de dire cela impliquerait que la fin des temps est pour beaucoup plus tard. Cette promesse que Dieu sera avec Israël déjà maintenant comme Il sera à la fin des temps, risquerait de faire comprendre qu’entretemps il y aura un exil supplémentaire. Moïse craint que cette annonce ne les inquiète et les désespère trop.

 

Et voilà qu’au verset 15, Dieu dit à Moïse « de toute façon va leur dire que c’est Adonaï - Celui qui est reconnu comme Dieu par leur pères, le Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob qui m’envoie vers vous… »

Et dis leur ceci :

zeh-shemi le'olam.

Ceci (Adonaï) est Mon Nom pour l’éternité,

vezeh zikhri ledor dor

Et ceci est la manière dont on fait allusion à Moi à chaque génération. 

 

Alors nous pouvons comprendre de la manière suivante que l’expression

« Adonay Elohey avoteykhem » Le Seigneur Dieu de vos pères désigne ”Zeh Shmi Mon Nom »

et que l’expression : « Elohey Avraham Elohey Yitschak ve'Elohey Ya'akov Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, et Dieu de Jacob» signifie Zeh Zikhri Mon invocation la manière dont on fait référence à Moi à chaque génération…

 

Rashi :

 

Il va nous parler de tout à fait autre chose sur cette fin de verset 15.

zeh-shemi le'olam.

Tel (Adonaï) est Mon Nom à jamais,

 

Le mot Léolam signifie littéralement « tant que dure le monde ». Le mot de Olam est traduit de l’hébreu par « monde » mais c’est en fait le sens de « durée ». Olam signifie « la durée du monde » que l’on a l’habitude de traduire « à jamais » ou « pour toute l’éternité »

 

זֶה שְׁמִי לְעֹלָם

חָסֵר וָי"ו לוֹמָר הַעֲלִימֵהוּ שֶׁלֹּא יִקָּרֵא כִּכְתָבוֹ

Cela est mon Nom pour toujours (le‘olam) 

Le mot le‘olam est écrit sans la lettre waw, pour qu’on puisse le lire : le‘além [« tel est mon Nom destiné à être “caché” »], à ne pas prononcer comme il est écrit (Pessa‘him 50a ; Chemoth raba).

וְזֶה זִכְרִי

לִמְּדוּ הֵיאָךְ נִקְרָא וְכֵן דָּוִד הוּא אוֹמֵר ה' שִׁמְךָ לְעוֹלָם ה' זִכְרְךָ לְדוֹר וָדוֹר

Cela est mon invocation

Hachem lui apprend comment prononcer Son Nom. De même chez David : « Hachem, c’est ton Nom pour toujours, Hachem, c’est ton invocation de génération en génération ! » (Tehilim 135, 13).

 

Rashi nous dit que ce mot de Olam en réalité dans le verset est écrit ’Hasser sans lettre Vav.

En enlevant la voyelle Vav cela fait que la vocalisation a changé.

Léolam = pour tout le temps que dure le monde – à jamais - est écrit sans le Vav.

Il en résulte qu’il faudrait lire « Léalem » de manière à dire « pour le cacher » afin qu’il ne soit pas prononcé comme il est écrit.

 

Cette racine en hébreu Ayin-Lamed-Mem - d’où provient le mot Olam lui-même – cette racine Alem signifie « caché », plus que caché d’ailleurs : « occulté » - caché de telle sorte que ce ne soit même pas deviné, Léolam.

 

Et Rashi explique : « Zeh Shémi léalem Voici Mon nom pour le cacher »

Normalement nous devrions lire « voici mon nom pour le monde, à jamais, pour toujours »

Mais voilà qu’il est écrit :  Zeh Shmi léalem voici mon nom pour le cacher !

 

Et qu’est-ce que cela signifie ?

Cela veut dire : « écris-le d’une manière différente de la manière dont il doit être lu ».

 

Relisons la traduction littérale : «  Zeh Shemi léolam : voici mon nom à jamais » Cela veut dire « tant que durera le monde ». Le mot Léolam est écrit sans la lettre vav pour nous dire Léalem, ce qui veut dire « Cachez-le » nous dit Rashi de telle sorte que ne soit pas lu ce qui est écrit.

 

En fait dans les livres de la Torah, ce nom est écrit Youd-Hé-Vav-Hé, que l’on a l’habitude d’écrire avec un Qouf (Hé avec sa partie allongée) pour éviter l’écriture du nom qu’il est interdit d’effacer. C’est écrit d’une façon et lu d’une autre « ADONAÏ » qui signifie « Mon Seigneur ». Ce que rendent les traductions par « le Seigneur » chaque fois qu’apparait ce nom sous cette forme-là. 

 

La notion est exacte : dans la tradition juive, la lecture de ce mot que l’on ne prononce pas  s’effectue à l’aide d’un mot qui signifie « Mon Seigneur », qui veut dire « Souverain ».

Le mot « Adonaï - Mon Seigneur » : Celui que je reconnais comme Mon Seigneur. Que signifie Seigneur ? Cela veut dire « Souverain » que je reconnais comme mon maitre, dans le sens de Roi –Adon.

 

Dieu est aussi appelé Melekh. C’est la Souveraineté du Melekh est la Souveraineté qui dépend de la reconnaissance de cette souveraineté par ses sujets. Tandis que la Souveraineté du Adon ne dépend pas de cette reconnaissance. L’expression connue est Eïn Melekh Vélo Am - Pas de Roi sans peuple » tandis que Adon signifie le souverain quoiqu’il en soit, le mot de Adon désigne la notion de souveraineté.

 

On devrait dire ADONI - Mon Souverain. Seulement comme on  parle de Dieu la forme est une forme qui fait penser à un pluriel de majesté mais c’est un singulier. Ce n’est pas un pluriel sinon pour dire « Mes Souverains » il y aurait Adonaï avec un Pata’h.

Il y a un Qamats pour indiquer une toute autre forme qui est la forme que l’on emploie pour s’adresser vraiment à Dieu. Avec un Pata’h, alors on pourrait dire comme disent les grammairiens que c’est un pluriel de majesté. Mais c’est un singulier, mais seulement ce n’est pas un singulier qui s’adresse à un particulier, mais c’est un singulier qui s’adresse à Dieu. Alors il y a Adonaï avec un Qamats.

 

Dans le Sefer Torah, il n’y a pas de voyelle, mais dans les livres qui reproduisent les voyelles nous trouvons écrit ce mot avec les voyelles du mot « Adonaï ».

C’est la raison pour laquelle on a ici le Sheva, le ‘Holam et le Qamats

Pourquoi-là le Shéva ? Parce qu’on met Shéva-Pata’h sous le Alef, mais sous le Youd le Pata’h-Qamats. C’est exactement l’inverse. En réalité, la voyelle c’est le Shéva mais sous le Alef il faut mettre un Pata’h avec le Shéva.

 

C’est la raison pour laquelle nous avons ce mot-là écrit avec ces voyelles du mot Adonaï.

Il en résulte que les exégètes qui ne savent rien de ce qu’ils lisent ont lu ce mot Jéhovah.

C’est une grosse bourde des historiens des religions non-Juifs. Ils ne se sont pas rendus compte de quoi ils parlaient. Ils ont lu ce mot-là, dont ils ne connaissent pas la prononciation, c’est ce que d’ailleurs dit le texte depuis toujours et comme Dieu dit à Moïse : on ne saura pas comment il faut le lire. Ils disent « Jéhovah ».

 

En tout cas c’est de là que vient ce principe : le mot qui désigne le nom de Dieu est prononcé avec un autre mot. C’est ce que dit Rashi. Dieu lui dit : Je vais te donner mon nom léalem mais d’une manière que tu le cacheras... Rashi nous dit : on ne va pas le lire comme il est écrit.

 

Le principe qu’il y a ici est enseigné par une Mishnah du Talmud : on n’a pas le droit de prononcer le Nom de Dieu en dehors de Son temple. Le mot qui signifie temple est le mot ’Heikhal.  

 

Cet enseignement du Talmud s’appuie sur un verset de la prière du prophète ‘Habaqouq (2:20) qui dit ceci :

 וַיהוָה, בְּהֵיכַל קָדְשׁוֹ:  הַס מִפָּנָיו, כָּל-הָאָרֶץ

« Et HM bé’Heikhkal Qadsho, Ham Mipanav Kol Haarets »

«  Et Hashem dans le palais de son sanctuaire, Silence devant Lui toute la terre » 

 

Une des significations de ce verset : Dieu est dans son temple, dans le temple de sainteté et fait que toute la terre se tait. C’est le Drash du Talmud : quand Dieu est dans son temple, on peut parler, c’est–à-dire on peut juste dire le Nom de Dieu, mais toute la terre en dehors doit se taire. C’est-à-dire qu’on ne peut pas dire le Nom de Dieu en dehors du Temple.

 

La tradition talmudique a appliqué cette règle qu’on n’a pas le droit de prononcer le nom de Dieu  

en dehors de son temple, de cette manière. C’est dire qu’on n’a pas le droit de prononcer le nom de Dieu en dehors de son temple. Et Son temple c’est le mot Adonaï.

Parce que le mot de Adonaï signifie la souveraineté de Dieu. Cela veut dire que je parle de Celui que je reconnais comme mon souverain. Cela signifie donc qu’on n’a pas le droit d’invoquer le Nom de Dieu en dehors de la catégorie de la Souveraineté. En d’autres termes : On n’a pas le droit de faire allusion à Celui qui est Dieu autrement qu’en Le reconnaissant comme son souverain. Si je veux parler de Dieu je dois dire « Mon Souverain ». Lorsque je dis « Adonaï »  je parle de Celui qui est Dieu mais en tant que je Le reconnais comme mon Souverain.

 

Parce que si je parle de Dieu sans le reconnaître comme mon souverain, dans l’évocation même toute seule, c’est un blasphème. De quoi je parle si je ne le considère pas comme mon souverain et que j’emploi le nom de Dieu ? C’est que je ne le considére pas comme Dieu et si je dis le nom de Dieu cela ne signifie rien !

 

Ce terme YHWH désigne l’être de Celui qui est Dieu. Mais on n’a pas le droit de le désigner en dehors d’une invocation qui implique que je reconnaisse sa souveraineté.

C’est pourquoi pour dire « Youd Hé Vav Hé » je dis « Adonaï ».   

 

Q: question sur le nom Elohim.

R: Parler de Dieu en ne le reconnaissant pas tel, c’est se contredire en parlant.

Et il y a une grande règle dans la Torah : il est interdit de mettre quelqu’un en situation de faute.

Il y aurait un piége pour moi. Le principe est le suivant : « On n’a pas le droit de mettre une pierre devant un aveugle ». Par conséquent, la Torah elle-même s’interdit de me donner un nom de Dieu qui me mettrait moi en contradiction. En disant « Elohim » je reconnais la souveraineté de Dieu, c’est un terme qui signifie que Dieu a tous les pouvoirs. Le fait de dire Elohim est une autre manière de reconnaitre Dieu. Il y a dix noms employés par la Torah et neuf de ces dix noms - dont le dixième est le nom Adonaï – signifient que je reconnais Dieu comme souverain de différentes manières. Ici Adon est une catégorie qui ressemble mais n’est pas la catégorie du Melekh qui est une catégorie autre.

Dans la prière du matin : אֲדוֹן עוֹלָם אֲשֶׁר מָלַךְ « Adon Olam Asher Malakh.... » Adon Olam Asher Malakh et Adonaï Melekh ce n’est pas la même chose. Melekh c’est la fonction.

Mais je prends par exemple le nom de Tsevaot. Dans le nom de Tsevaot c’est de Dieu que je parle. Mais dans une catégorie telle qu’effectivement je reconnais Sa souveraineté.

 

Finalement c’est le nom de Adonaï qui a été choisi et qui est un de ces neufs noms autres que le Shem Havayah. Et la tradition talmudique a institué que c’est à l’aide de ce vocable- là Alef-Dalet-Noun-Youd que le Nom de Dieu serait invoqué lorsqu’on a à l’invoquer. La raison est d’ordre religieux. Cela veut dire que si je prononce ce nom je me met en contradiction : je désigne Dieu en son être, comme s’Il ne concernait pas la souveraineté qu’Il a sur moi. Sauf s’il s’agit du grand prêtre dans le Temple. Ici il n’y a pas de doute de qui on parle : c’est celui à qui on rend le culte dans le temple.

 

Cela ne veut pas dire que les rabbins ne connaissent pas la prononciation de ce nom. On la connait. Mais ce n’est pas Jéhovah. C’est une erreur qu’un enfant de Talmud Torah ne fait pas.

 

Adonaï : Adam Adon

La racine de Adon en hébreu c’est une racine qui signifie la relation de souveraineté du maître, non pas dans le sens de magistrat mais dans le sens de celui qui est plus que moi.

Cf. le latin maximus.

Effectivement, le mot de Adon peut être considéré comme le superlatif du mot de Adam. En ôtant le Mem du mot de Adam et ajoutant la désinence du superlatif en On (Vav-Noun) cela donne Adon. 

C’est la notion qu’il y avait dans le vieux français avec la notion de magister.

En hébreu cela a une nuance bien précise, celle de l’engendreur : celui qui a fait que j’ai pu exister.

Effectivement, dans la Tefilah, chaque fois que se présente le mot de Adon, c’est toujours « Adon HaNeshamot » ou « Adon HaToladot »...

 

La racine « Ed » en hébreu signifie une force. Pas dans le sens de Koa’h, mais une force pure dont Adir est l’adjectif. Son superlatif est Adon i.e. le plus fort. Adon : C’est l’idée de celui qui est plus que moi et grâce à qui je suis moi. C’est exactement en vieux français le sens de Seigneur.

 

Le principe est le suivant : on n’a pas le droit de prononcer le nom de Dieu en dehors de la catégorie de la soumission à une souveraineté. C’est effectivement ce thème que Rashi met en évidence dans son commentaire, mais avec une nuance que nous allons essayer de mieux comprendre.

 

Rashi nous dit: Le mot Léolam n’est pas écrit avec un Vav et cela met en évidence le fait que cela signifie donc : « Je vais te dire quel est Mon Nom et tu ne t’en serviras que d’une manière telle que tu pourras le cacher ».

 

Que signifie le prononçant en le cachant ? Cela signifie qu’on ne doit pas le prononcer comme il est écrit.

 

Il y a d’ailleurs différents degrés à ce problème :

ð Le nom qui est écrit mais non pas prononcé.

ð Le nom qui est prononcé mais non pas écrit.

ð Le nom qui n’est ni écrit ni prononcé.

ð Le nom qui est écrit comme il est prononcé.

 

 

Retenons surtout le principe général : cette idée qu’il faut occulter, qu’il faut cacher cette révélation qui est donnée. Premier principe important : parce qu’on n’a pas le droit de formuler cette désignation de qui est Dieu en dehors du fait de le reconnaître comme étant souverain sur soi.

 

Alors on nous indique d’ailleurs que le mot de Adonaï devrait avoir un Vav mais qu’il n’en a pas. On ne trouve jamais le mot de Adonaï avec un Vav. De la même manière que le mot de Léolam.

 

Et on signale d’autre part qu’il en résulte que la valeur numérique du mot Adonaï est de 65 comme le mot de ‘Heikhal = 65. Ce que cela signifie nous mènerait trop loin, mais vous voyez à peu près.

 

Q: Si dans chaque mot de la Torah le nom de Dieu est caché, comment comprendre alors les mots Rashâ et Râ ?

R:  Je ne peux répondre que sous forme d’anecdote : La controverse entre les Mitnaguim et les ‘Hassidim. Les Mitnaguim ne reconnaissent comme autorité que l’autorité de leur rabbin tandis que les ’Hassidim ne reconnaissaient comme autorité que l’autorité de leur Tsadik. La différence c’est que leur Tsadik pouvait aussi être rabbins alors que leurs rabbins...

Les Minatguim : que signifie Rabi ?  Rosh Benei Israël ! Les chefs des enfants d’Israël

Les ‘Hassidim leur répondaient : Que signifie Rabi ? Râ bééinei Hashem...

Regardez ce qu’il y a dans Rashâ et dans Râ.

 

Q:

R: le mot de Melekh étymologiquement c’est le chef de guerre - celui qui marche devant – c’est très exactement le terme Rex en latin. Regulus le roi – le conducteur – la notion de règle, le régulateur...

Le mot italien de Duce...

 

Retour au sujet :

 

Nous avons compris le principe et la raison pour laquelle ce mot est caché, Léalem, c’est-à-dire qu’il ne doit pas être lu ni prononcé comme il est écrit.

 

Dans Rashi – Zeh Shemi Léolam qui est écrit Zeh Shemi Léalem : voici mon nom pour le cacher »

dont le Le sens littéral c’est : Voici Mon nom permanent, ce que Je suis de toute éternité ». Mais il y a aussi écrit « Zeh skhri ledor dor et voici la manière de m’invoquer à chaque génération… »

 

Et Rashi met en évidence la règle que l’écrit, la forme cachée, celle qui est permanente est écrite, et la forme invoquée n’est pas la même. Et la forme qui est invoquée c’est le mot Adonaï.

 

Les deux enseignements sont parallèles.

C’est-à-dire dans la 1ère partie de la fin du verset - « Tel est mon nom à jamais » - Dieu a expliqué à Moïse comment il fallait écrire ce nom-là c’est-à-dire le le cacher puisque ce n’est pas ainsi qu’il est prononcé. Et dans la 2ème partie de la fin du verset, il y a indiqué comment il faut le prononcer, c’est-à-dire de la manière dont Abraham, Isaac et Jacob ont reconnu sa souveraineté.

Voilà donc les deux niveaux qui apparaissent-là.

 

Il nous faut mieux comprendre la différence entre le nom qui est écrit et qui n’est pas lu, et le nom qui est prononcé. De telle sorte que nous comprenions quel est le contenu du message que Moïse va leur donner à cette génération. Il veut leur parler de Celui qui est Dieu, et dont je vous lis les lettres sans le prononcer Yod-Qé-Vav-Qé, mais il leur donne sous le mot de Adonaï.

 

Cela signifie donc qu’il y a obligation des enfants d’Israël de reconnaître Dieu comme souverain de telle sorte que leur libération d’Egypte soit possible. Et au fond d’une autre manière, de s’identifier comme vraiment les descendants Abraham, d’Isaac et de Jacob, puisque le verset lui-même précise : « Celui qui est le Dieu d’Abraham, Dieu de Isaac, et Dieu de Jacob m’a envoyé vers vous.. ».

C’est dire que de la même manière qu’Abraham, Isaac et Jacob ont accepté la souveraineté de Celui dont il est parlé, de la même manière vous  avez accepté Sa souveraineté de telle sorte que la sortie d’Egypte soit possible.

 

Alors on pourrait se demander quelle est la différence entre les deux notions, puisque c’est bien Dieu tel qu’il est désigné par le 1er terme qui a été reconnu comme souverain par les Patriarches ?

Et pourtant, d’après l’explication de Rashi, nous voyons que l’un désigne l’éternité (c’est-à-dire ce que Dieu est en lui-même quelque soit la génération dans laquelle il est invoqué) alors que l’autre désigne au contraire la manière dont Dieu est invoqué dans telle ou telle génération différente.

 

Explication:

L’expression de fin du verset Ledor Dor - de génération en génération.

Effectivement, entre Abraham, Isaac et Jacob, il y a déjà 3 générations. C’est-à-dire : Voici comment mon nom a été invoqué de généraiton en génération par Abraham, par Isaac, par Jacob. C’est-à-dire qu’Isaac a invoqué le même nom que son père Abraham et Jacob a aussi invoqué le même nom. Lequel ? Celui qui est prononcé, c’està-dire dire qu’ils ont reconnu Dieu comme souverain. Par conséquent, c’est aussi ce que les Hébreux au moment de la sortie d’Egypte ont à faire. 

 

Il y a un nom permanent qui est écrit mais qui n’est pas lu. Il y a d’autre part la catégorie à laquelle, à chaque génération, ce nom doit être invoqué. Et nous avons compris que selon la règle cette catégorie c’est le mot Adonaï, c’est-à-dire reconnaître la souveraineté de Dieu.

 

Or, nous voyons même que dans l’expression qui est désignée par le mot de Zekher - et voici comment on me mentionne de génération en génération -  cette expression est donnée par le verset sous la forme suivante : « Celui qui est le Dieu d’Abraham, le Dieu de Isaac et le Dieu de Jacob ». C’est-à-dire qu’il y a là déjà là 3 générations. Alors quel est l’essentiel du message que Moïse va leur apporter ? C’est qu’il n’ajoute pas une 4ème génération ! C’est-à-dire que nous n’avons pas ici l’expression qu’au fond ils attendaient et qui serait analogues à celles-ci : « Dieu de Moïse ».

 

Au fond, ils attendaient un message de cet ordre : connaissant le Dieu d’Abraham, le Dieu de Isaac et le Dieu de Jacob, et Moïse leur annonçant au nom de ce Dieu que le temps est venu de réaliser la sortie d’Egypte, alors comment se nomme le Dieu de Moïse ?

 

Et Moïse est chargé de leur répondre : le Dieu duquel je vous parle c’est le Dieu d’Abraham, le Dieu de Isaac et le Dieu de Jacob... C’est dire qu’ils sont renvoyés à la fidélité que les patriarches ont eu, et donc à cette nécessité de s’identifier, en filiation de façon authentique, comme fils d’Abraham, d’Isaac et de Jacob.

 

Il y a donc l’indication suivante :

Jusqu’à la fin des temps, Dieu sera toujours invoqué comme Dieu d’Abraham, Dieu de Isaac et Dieu de Jacob.  

 

Le message qui est donné là, c’est qu’ils réclament de lui le nom que Dieu portera à la fin des temps, c’est-à-dire au fond à la dernière génération. Et à ce moment-là cela aurait pu être une expression analogue à « Dieu de Moïse » par exemple. Simplement pour situer ce personnage qui aurait été celui d’une révélation nouvelle par rapport au Zekher de LéZikhri ledor dor .

 

Or, le fait que dans l’expression Dieu d’Abraham Dieu de Isaac et Dieu de Jacob – nous trouvons déjà  3 générations, et le fait que le contenu même du verset dit : « et pendant toutes les générations jusqu’à la fin des temps, c’est ainsi que mon nom sera invoqué, c’est alors une manière de leur faire comprendre…

.../...

lire la suite ici

 

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